THERAPHOSA : Interview à l’Hôtel de Sers, Paris

THERAPHOSA : Interview à l’Hôtel de Sers, Paris

Entretien avec Vincent et Matthieu du trio THERAPHOSA, à l’Hôtel de Sers, Paris

Rencontre avec Vincent et Matthieu du trio THERAPHOSA dans le magnifique cadre de la bibliothèque de lHôtel de Sers, à Paris, à l’occasion de la journée promotion organisée par Olivier de Replica Promotion.

Interview réalisée par Gaelle

Nouvel album Inferno sorti vendredi 2 février 2024 chez CIRCULAR WAVE Records

Theraphosa pochette inferno

Notre chronique : ICI

Theraphosa

Photo by Denis Goria

Line up THERAPHOSA

Vincent – Guitar / Lead Vocals
Matthieu – Bass / Back Vocals
Martin – Drums

************************

Rock Metal Mag : Vous revoilà avec un nouvel album inspiré par la Divine Comédie de Dante Alighieri ? Pourquoi ce choix ?

Matthieu : Alors à la base c’est Vincent qui a toujours voulu faire un album sur la Divine Comédie. Le thème l’inspirait beaucoup et ce depuis très longtemps, au moins 5 ou 8 ans. Après Transcendance il fallait que l’on enregistre un nouvel album et Vincent m’a dit que c’était peut-être le bon moment pour faire Inferno !

Vincent : J’avais déjà commencé à écrire des petits trucs qui se rapprochaient de cet univers. Etant donné les thèmes sur lesquels nous avions déjà composé avec THERAPHOSA, personnellement Inferno m’a vraiment paru propice pour la poursuite de l’album.

**********

Rock Metal Mag : Les chansons parlent de l’enfer et abordent les 7 pêchés capitaux. On pourrait dire que c’est un album concept ? Vous envisagez déjà de renouvelez l’expérience ?

Vincent: Je ne dirais pas que c’est un album concept dans le sens ou il n’a pas était pensé comme cela mais c’est vrai qu’il y a un thème très marqué. Nous avons pris comme support l’œuvre de Dante et nous l’avons repris à notre manière. Nous n’avons pas fait une mise en musique du livre. Ce sont seulement des structures et des éléments qui ont été notre inspiration.

Matthieu : On s’est servi de l’œuvre de Dante pour faire passer un message et explorer ce thème là à notre manière. On s’en sert pour notre propre thème qui est la transcendance.

Pour l’instant nous n’avons pas prévu de refaire cela sur un futur album de THERAPHOSA.

Vincent : Nous avions émis l’hypothèse de poursuivre ce concept de la transcendance et d’explorer d’autres thèmes qui y sont liés. C’est très vaste, il y a encore beaucoup de choses à faire et à dire. Mais pour le moment il n’y a pas d’œuvre aussi propice ou pertinente que celle de Dante qui me vient en tête.

**********

Rock Metal Mag : Y- a t-il un morceau qui a été plus difficile à écrire que ce soit au niveau des paroles ou de la compo ?

Vincent : Il y en a qui se sont déroulés très vite comme  »Lust » par exemple et d’autres qui ont été plus compliqués car il nous a fallu plus de réflexion pour arriver à avoir un rendu satisfaisant qui nous plait.

Matthieu : Pour les textes, j’ai éprouvé quelques difficultés sur  »Limbo », mais également sur  »Gluttony », sur la façon d’articuler la chose. Comment explorer le concept de la gourmandise tout en allant plus loin.  »Fraud » a pu être complexe dans le sens où le domaine est très vaste. Cela peut être très proche de la trahison donc il fallait bien dissocier les deux. La complexité de certains cercles plus que d’autres, c’est qu’il y a des sous éléments. En musique c’est subjectif donc la question se pose moins. Pour les paroles, le texte, une des difficultés c’est d’arriver à condenser en seulement trois ou quatre minutes, le temps du morceau.

Vincent : Il faut réussir à capter l’essence du cercle en lui même.

**********

Rock Metal Mag : Comment votre processus de création a t-il évolué au fil des années ?

Vincent : Là, nous avons été beaucoup plus autonomes. Tout le processus d’enregistrement s’est fait chez nous dans notre home studio. J’étais en collaboration avec notre ingé son Rémi pour m’assurer que les fichiers audio que je lui fournissais étaient de bonne qualité. Il lui fallait une bonne base de travail. Le mixe était également à distance donc on devait communiquer à distance. Parfois on avait des sessions d’écoute en live stream, ce qui était assez particulier.

Matthieu : Il y a aussi une différence au niveau de l’écriture vu que sur Transcendance je n’avais pris part qu’à la moitié de l’écriture des paroles. Là, vu que c’est moi qui ai tout écrit, il y a eu un véritable travail avec Vincent sur la façon de structurer par rapport à la ligne de chant.

Il a fallu allier nos philosophies pour trouver un socle commun et ne pas aller l’un contre l’autre.

**********

Rock Metal Mag : : D’ailleurs pour votre EP vous aviez enregistré en Finlande. Est-ce que vous aimeriez à nouveau enregistrer dans un autre pays et si oui où et avec quel producteur ?

Vincent : Moi je ne ressens pas le besoin spécifique d’aller ailleurs. Ou alors ce serait avec un producteur étranger comme Andy Wallace qui a mixé le dernier Ghost.

Matthieu : En réalité enregistrer en France c’est très bien pour la proximité. Le voyage ça complique un peu les choses et puis il y a le stress de l’instrument dans l’avion. On ne sait pas comment il va ressortir !

**********

Rock Metal Mag : A l’avenir est-ce que vous voudriez également inclure des éléments liés aux mygales dans la scénographie du groupe ?

Matthieu : Cela, on y avait déjà pensé. On avait exploré certaines idées, mais sans jamais aller au bout de la chose. Il est possible que l’on utilise la Mygale, mais pour l’instant ce n’est pas d’actualité, bien que ce soit notre image de base. L’araignée a une place importante dans l’esthétique du groupe mais pour cet album ça ne s’y prêtait pas trop.

**********

Theraphosa pochette inferno

(Pochette dessinée par Davide Schileo)

Rock Metal Mag : Les pochettes du premier album et de l’EP sont plutôt sombres et celle de Inferno est claire dans un style de gravure, alors que le thème de l’album est lui-même sombre. C’est une démarche volontaire ou un pur hasard ?

Matthieu : C’est un sujet un peu complexe, ou du moins il y a beaucoup à dire ! De base si on prend l’esthétisme de l’EP, il est très minimaliste avec un fond noir et une araignée. Pour l’album, on se rapproche plus de ce que l’on peut trouver dans les codes de la mode. C’est pour cette raison que l’on était sur une photographie et la typographie proche de ce que l’on peut trouver dans les magazines de mode. Ce visuel se prêtait mieux au format vinyle plutôt qu’au CD plus petit.

Là pour Inferno nous avons voulu rester dans la thématique de Dante.

Vincent : Comme l’œuvre a été écrite au XIVème siècle, on voulait ce côté médiévale. De plus, ça nous permettait de donner une image aux vices dont on allait parler. On voulait vraiment représenter très précisément le concept de l’album, apporter une certaine densité à la thématique. La couverture de l’album est un peu une allégorie de la dualité de l’homme.

Matthieu : Chaque personnage que tu vois sur la pochette est en fait une personnification des 9 cercles présents dans l’œuvre. Il y a une espèce de victime centrale qui représente l’humain en général. Elle nous représente tous car nous sommes tous sujet à la tentation, aux péchés ou aux vices, appelle ça comme tu veux.

Vincent : C’est la volonté de montrer le bien et le mal, avec les enfers en dessous et quelque chose de plus beau vers le ciel. On veut tous aller vers quelque chose de plus grand et de plus beau.

Il y a une chose en nous qui nous pousse à la laideur.

Matthieu : On voulait un visuel fort pour soutenir le mouvement artistique et musical de l’album. C’est Davide Schileo, un italien qui a fait la gravure. Je crois que le therme exacte est linogravure.

**********

Rock Metal Mag : Quand et comment avez-vous eu le déclic musical si je peux dire, à savoir devenir chanteur /guitariste et bassiste?

Vincent : Je vais répondre en tant que ainé de la famille, même si nous avons seulement 4 ans d’écart. Notre père a toujours été fan de rock et de hard rock. Il a joué de la guitare, de la basse et il a même été dans un groupe dans sa jeunesse. Il nous a fait écouter AC/DC pendant longtemps.

Dans la famille il y a aussi notre oncle qui faisait également de la musique dans les années 80. Les deux étant guitaristes, ils avaient de grandes discussions à ce sujet. Du coup j’entendais les mots « Fender » et « Gibson » depuis tout petit car ils en parlaient comme du Saint Graal.

C’est vraiment mon père et mon oncle qui m’ont fait découvrir le hard rock.

C’est eux qui ont fait que je me suis dirigé vers la guitare électrique. Après par ricochet j’ai transmis ça à mon frère.

Matthieu : Oui mon entrée dans la basse est un pur hasard. Vincent cherchait un groupe et je lui ai proposé de faire de la basse. Je ne me rendais pas trop compte de ce que je lui proposais à l’époque. Ensuite cet attrait pour la musique est né au fur et à mesure. Le chant est venu par dépit.

Vincent : Oui à la base je ne voulais pas chanter alors que Matthieu aimait cela.

Matthieu : Du coup je me suis mis au chant plus tardivement. Le problème c’est que la place de chanteur était déjà bien ancrée dans le groupe. L’accent était aussi un souci !

**********

Rock Metal Mag : Comment se passe les rapports entre frères dans THERAPHOSA ? On sait que ça peut parfois être tendu (cf. les frères Gallaghers, les frères Robinson)

Vincent : On a des rapport très harmonieux. Il peut arriver qu’il y ait des tensions mais c’est extrêmement rare. Et tension reste un grand mot. En fait on discute beaucoup mais on ne se dispute jamais. Parfois nous avons des points de désaccord majeurs mais nous allons débattre. C’est comme ça que l’on arrive à mieux se connaître l’un l’autre. On passe énormément de temps ensemble et on forge les liens avec les épreuves et le temps.

**********

Rock Metal Mag : Et vous avez formé le groupe en 2007. Vous étiez super jeunes en fait !

Vincent : Nous étions des ados de 12 et 15 ans ! THERAPHOSA est un groupe qui a évolué comme un humain qui grandit. Il y a des pensées qui évoluent et qui s’enrichissent. Cela participe à là où nous sommes aujourd’hui ! Nous avons vécu tout ce que tu peux vivre avec un groupe et c’est pour cela que nous avons un lien très fort. Nous sommes restés soudés à travers les épreuves et notre line-up n’a pas bougé depuis la création du groupe.

***********

Rock Metal Mag remercie Vincent et Matthieu du trio THERAPHOSA et Olivier Garnier de Replica Promotion

Facebook : https://www.facebook.com/theraphosamusic/