Entretien avec Brun’O, guitariste de SHAÂRGHOT, grâce à la journée promotion organisée par Roger de Where The Promo Is au Hard Rock Café à Paris

« Vol III – Let Me Out »  est sorti le 1er Décembre 2023.

Artwork : Lyan Hiraeth Illustration / Teddy Masson

Tracklist

01. The One Who Brings The Chaos
02. Let Me Out
03. Red Light District
04. Life And Choices
05. Jump
06. Great Eye
07. Cut / Cut / Cut
08. Love And Drama For Great Audience
09. Ghost In The Walls
10. Chaos Area
11. Sick
12. Are You Ready?
13. Something In My Head

Line Up :

Étienne Bianchi (Le Shaârghot) : chant
Olivier Hurtu (O. Hurt//U) : batterie
Brun’O Klose : guitare
Clémence Dufieux (Clem-X) : basse
Paul Prevel (B-28) : percussions, guitare

https://www.facebook.com/shaarghot

_________________________________________________________

Rock Metal Mag : Depuis 8 ans l’histoire de Shaarghot évolue dans un univers Cyberpunk/Post Apocalyptique très atypique. Et pour ce troisième album l’aventure continue avec un line up qui s’est étoffé d’un nouveau guitariste depuis 2022 . Comment est née cette collaboration avec Paul Prevel (B-28) (Kloahk)?

Brun’O : Alors en fait, le nouveau membre est multi instrumentiste chez SHAÂRGHOT. Il fait quelques parties guitare, des samples et des percus. Et c’est un poste que l’on avait en tête depuis toujours. On a commencé à trois, puis quatre et c’est à ce moment là que l’on s’est dit qu’il faudrait un cinquième membre qui puisse refaire des samples. Donc, Paul gravitait autour du groupe et il a aussi participé à l’écriture du dernier album. Il est donc venu nous renforcer sur ce point là. Alors, il nous a semblé tout naturel de l’intégrer au groupe puisque déjà pour tout ce qui était compos et studio le feeling passait

_____________________________________________

Rock Metal Mag : Donc votre processus de composition a changé depuis votre album The Advent of Shadows sorti en 2019?

Brun’O : En fait, Etienne est toujours le compositeur principal, mais par contre sur cet album, il y a eu un gros travail de groupe. Certains musiciens ont pu écrire certaines parties. On a travaillé comme ça pendant 7 mois avec des compos qui arrivaient. Donc, on les jouait ensemble mais on les arrangeait aussi tous ensemble. Alors des parties on été supprimées, d’autres recomposées.

Cet album là, c’est vraiment un album de groupe.

Les deux premiers étaient produits d’une manière différente. Là, vraiment tout le monde a participé a la création de cet album.

_______________________________________________

Rock Metal Mag :  Quand avez vous commencé la composition de Let Me Out ?

Brun’O : Il y a trois ans. C’est un processus qui est long et en plus de ça, on n’a pas arrêté les concerts et on a tourné un clip court métrage. Donc cela demande énormément de temps, entre les compositions qui arrivent, les essayer, les retenir.

On a passé 7 mois à choisir les morceaux que l’on voulait vraiment enregistrer.

Du coup, on se voyait deux week-end par mois et on jouait les morceaux du samedi matin au dimanche soir. Donc on essayait, on changeait des structures et 15 jours après, on regardait avec du recul si ces morceaux là avaient toujours la même vibe pour nous. Et parfois là où nous étions allés, ça n’allait pas. Alors il fallait changer de direction et retravailler le morceau en question.

______________________________________________________

Rock Metal Mag : Et vous n’avez pas ressorti d’anciennes démos, mises de coté?

Brun’O : Alors pas du tout. Ce qui est fait est fait. Si on regarde le 1er, puis le deuxième et le troisième album on voit très bien l’évolution. Donc, on ne pouvait pas reprendre un morceau composé 4 ou 5 ans avant et rangé dans un tiroir puisque l’on a changé de direction. Si cela n’a pas matché sur le 2ème album, ça ne peut pas matcher pas sur le 3ème.

_________________________________________________________________

Rock Metal Mag :  Donc pour ce troisième album quel a été votre plus gros challenge?

Brun’O : Alors il y a eu plein de choses. On a changé de production. En fait on avait des avis différents sur la manière de produire cet album. Ce qui nous a conduit finalement à produire nous-mêmes cet album plutôt que de continuer à le produire comme le premier et le deuxième.

On a pris à notre charge tout le direct circuit prod.

Donc, on a choisi notre studio, le temps que l’on voulait y passer et les gens avec lesquels on voulait travailler. Parce qu’il n’y a pas que l’ajout d’un cinquième membre puisque l’on a aussi travaillé avec un arrangeur qui s’appelle Thibault Chaumont. Il travaille avec Carpenter Brut, Sierra, donc ce n’est pas n’importe qui. On a aussi travaillé sur la réalisation et l’arrangement du troisième album,  avec l’artiste Arco Trauma (nldr: Sonic Area) qui officie notamment avec Les Tambours du Bronx.

_______________________________________________________________

Rock Metal Mag : Et comment est née cette collaboration avec eux?

Brun’O : Alors Arco c’était assez naturel puisque nous l’avions déjà pris pour faire des Sport’Act notamment à Paris. Humainement parlant c’est quelqu’un de très gentil et artistiquement il est très intéressant pour ce que l’on voulait faire.

Quant à Thibault, cela s’est fait tout simplement par relation. Notre ingénieur light, le connaissait et il nous a dit de voir avec lui car il était sûr que cela pouvait matcher entre nous et que la réalisation et l’arrangement avec lui serait un atout. Et donc lorsque nous l’avons rencontré, cela a matché et donc on s’est dit : on y va !

____________________________________________________________

Rock Metal Mag : Donc Thibault Chaumont c’est mixage et mastering au Deviant Lab ?

Brun’O : Alors oui, mixage et arrangements, c’est lui et mastering ensuite. Mais il y a eu un gros travail de studio pendant 6 jours. Quand on a fait les captations basse/batterie, il était en studio pour driver tout ça.

______________________________________________________________

Rock Metal Mag :  Et donc vous avez enregistré l’album au Black Box Studio avec Peter Deimel, mais quand a eu lieu cet enregistrement?

Brun’O : Alors la dernière semaine de  juillet 2022. Donc nous sommes tous allés en studio pendant 6 jours. Le but était que tout le monde soit là pour jouer tous ensemble. Et donc, Peter était aux commandes pour l ‘enregistrement. En fait, on voulait vraiment vivre ensemble pendant 5/6 jours et jouer tous les titres. On s’est focalisé sur la batterie et la basse. On avait plein de rushs de guitares, chant, percus et samples que l’on a réutilisés après.

Donc le but était vraiment d’être immergé.

Comme nous nous étions immergés deux week-end par mois pendant 7 mois, pour faire nos résidences et préparer cet album. Et bien sur, continuer le processus en commun d’une manière très sympa.

_______________________________________________________________

Rock Metal Mag : Le titre Let Me Out a un lien avec la période d’enfermement due au Covid?

Brun’O : En fait cela rejoint l’histoire et la thématique de SHAÂRGHOT. Au départ c’est une expérience qui rate et qui fait resurgir le coté le plus sombre du personnage qui est infecté par le virus qui lui donne cet aspect noirâtre. Mais surtout les pensées les plus sombres sont exacerbées et mises en avant dans Let Me Out.

Donc c’est le coté sombre qui sort.

C’est un autre virus, et cela n’a donc rien à voir avec le Covid. (rires)

__________________________________________________________________

Rock Metal Mag : Musicalement on sent qu’il y a beaucoup de rage et de noirceur dans cet album. 

Brun’O : Oui. Il y a beaucoup d’interrogations et cela parle beaucoup de ce que l’on peut avoir dans la tête. Something In My Head c’est pour dire que nous ne sommes pas tout à fait des gens équilibrés. (rires)

Rock Metal Mag : L’esprit un peu tordu (rires)

Brun’O : Oui et on l’a tous un peu. Heureusement d’ailleurs sinon ce ne serait pas marrant tous les jours.

______________________________________________________________

Rock Metal Mag : Avant la parution officielle de Let Me Out le 1er décembre, vous avez sorti 5 singles mais pas de clips?

Brun’O : Alors c’est normal. C’est la stratégie qui est mise en place pour ce nouvel album pour chambouler un peu tous les codes. Aujourd’hui, il y a toujours un ligne de conduite dans la communication. On sort un album, des clips, on fait des dates, on s’arrête et on fait un autre album. Il faut toujours qu’il y ait une continuité. Donc le but était aussi de répondre à une attente plutôt forte, même très forte, puisque l’on n’a pas arrêté de tourner. Et la question des gens était toujours quand et quand et quand .. puisque on leur disait que l’album était terminé.

Mais ils voulaient savoir quand ils pourraient l’écouter.

Donc, on en a discuté entre nous et avec Bob Last qui est notre distributeur numérique et il était évident que l’on devait faire quelque chose. Alors on a décidé de sortir 5 titres tous les 15 jours et jusqu’à la sortie de l’album. Et en parallèle de ça, il y avait les 6 dernières dates que l’on a fait en octobre/novembre. Il y avait une dynamique, concerts, sorties de singles jusqu’au 1er décembre pour la sortie de l’album.

Et dans ces deux mois, on a tourné une nouveau clip.

Il va sortir en février et cela va étonner puisque l’on a décidé de changer tous les codes que l’on pouvait avoir jusqu’à présent pour marquer une cassure. Donc cela va être plutôt surprenant mais sympa.

___________________________________________________

Rock Metal Mag : Est ce que vous avez lancé une campagne participative comme pour votre court métrage Black Wave?

Brun’O : Alors si, on a fait une campagne qui a été bien évidemment un succès puisque l’on a des fans très fidèles. Donc grâce à ça, on a pu lancer ce nouveau clip en production et là il est tourné. Il est en cours de montage et si tout se passe bien, la sortie est prévue en février/mars.

_____________________________________________________________

Rock Metal Mag : Et tu ne me dis pas sur quel titre? 

Brun’O : Non, je ne peux pas le dire. C’est secret. (rires)

_____________________________________________________________

Rock Metal Mag : Donc l’attente va être longue !

Brun’O : Ah mais oui, c’est tout le temps long avec nous. L’attente est longue pour l’album, pour les concerts, pour les clips. On nous met un peu la pression quand même.

Rock Metal Mag : C’est la rançon du succès.

Brun’O : On va dire d’une reconnaissance, déjà. Le succès, on verra plus tard. Mais la reconnaissance, c’est déjà pas mal.

Rock Metal Mag : Vous avez quand même acquis une sacrée base de fans depuis vos débuts. Cela fait quand même 8 ans que vous avez commencé cette histoire.

Brun’O : Oui, ça fait 8 ans. Et là, on est content car les 6 dernières dates que l’on a fait en octobre/novembre, on a vraiment pu mesurer que maintenant, en province, on a aussi notre public. On a réussi à reprendre cette dynamique que l’on avait juste après le passage au Hellfest. Et donc la dynamique a été un peu cassée puisque 2020 et 2021 n’ont pas été simples.

Et 2022 il y a eu une reprise et en 2023 les gens sont repartis en concert.

Il n’y avait plus ce traumatisme que l’on a pu ressentir avec les gens qui n’achetaient plus leur place ne sachant pas si le concert aurait lieu ou serait reporté 18 fois.. Cette fois, on est reparti dans un rythme de croisière habituel.

Rock Metal Mag : Est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur le livre d’illustrations le Compendium (ensemble de textes et d’illustrations de Lyan). Est ce qu’il sortira prochainement ?

Brun’O : Alors le sortir prochainement, ce n’est pas prévu. On est en train d’y réfléchir et on étudie comment le sortir mais peut être avec autre chose. On réfléchit à faire un package mais que l’on collectionne. Un bel objet. Mais je ne peux pas en dire plus car ce sont des idées que l’on a et pour chaque idée, forcément, il y a un montant au bout.

Donc il faut voir comment financer tout ça.

_________________________________________________________________

Rock Metal Mag : Depuis le retour à une vie normale d’après confinement, quel a été votre plus beau souvenir de concert ?

Brun’O : Alors j’ai des souvenirs, des émotions, de la fierté et donc je vais en citer trois.  Celui qui m’a remis du baume au coeur c’est le 666 qui a eu lieu juste après le Covid en 2021. Et là, on a vu les gens avec un sourire qui montrait vraiment qu’ils étaient heureux d’être là. Mais je pense que tout le monde était heureux d’être là. Et ça j’ai pu le ressentir.

Ensuite en émotions, on a joué à La Roche Sur Yon, il n’ y a pas longtemps et à la fin du concert je suis allé au merch pour saluer les gens, discuter avec eux et prendre quelques photos. Et il y a une personne qui m’a tapé sur l’épaule en me disant merci car il avait vraiment besoin de ça en ce moment. La personne est partie et je n’ai même pas pu dire merci. Et wow, c’est fort quand même. Cela m’a vraiment touché.

Et ensuite, la fierté c’est d’avoir pu, en tant que tête d’affiche, jouer à l’Elysée Montmartre (ndlr : 03/11/23).

C’est quand même une référence.

Rock Metal Mag : Oui c’est une très belle salle avec un très gros potentiel.

Brun’O : Exactement. Et puis, c’est bien aussi d’avoir fait notre premier concert en première partie de Little Big au Glazart à Paris. On a eu aussi de beaux festivals et de belles salles que l’on a pu faire entre temps.

_____________________________________________________

Rock Metal Mag : C’est vrai que vous avez beaucoup joué cette année et je présume que le planning 2024 est en bonne voie?

Brun’O : Alors je dirais que la stratégie va être un peu différente. En fait, là, il est prévu de faire des blocs de dates. et non plus des dates en pointillées. On va faire des dates en festivals et en automne on fera des dates en salles. Et on essaie de toutes les regrouper pour vraiment faire une tournée des festivals et une tournée des salles.

___________________________________________

Rock Metal Mag : Pour conclure comment s’est passée votre release party à l’Atomic Cat?

Brun’O : Tout le monde était au rendez-vous. Après il y a toujours des gens qui sont frustrés parce qu’ils sont en province. Mais malheureusement, on ne peut pas non plus faire une tournée de release party. On aimerait bien aller à Lyon ou trouver 3 ou 4 autres villes où les gens pourraient venir nous rencontrer. Mais il fallait bien faire au moins une soirée et Paris était une évidence puisque l’on est tous de Paris. Dans les années futures, avec d’autres albums on pourra peut être faire Lyon, Bordeaux, Rennes ou Nantes…

Rock Metal Mag : Et Toulouse ?

Brun’O : Ah oui. On a une belle fan base à Toulouse.

_________________________________________________

Rock Metal Mag remercie Brun’O de SHAÂRGHOT et Roger de Where The Promo Is

SHAÂRGHOT – Vol III – Let Me Out ( Full Album )