Swarm : Interview avec Rémy

Swarm : Interview avec Rémy

Entretien avec Rémy, chanteur du groupe Swarm, qui a sorti son EP MAD IN FRANCE le 03 mars 2023.

Entretien avec Rémy de Swarm à l’occasion de la journée promo organisée par Roger de Where The Promo Is

Swarm

Nouvel EP 6 Titres, MAD IN FRANCE, sorti le 03 mars 2023

Swarm pochette EP

Tracklist

1.Another Choice 05:19
2.White Line 04:51
3.Sanbiki No Saru 05:03
4.One Cent 04:14
5.Our Place 04:21
6.Teub Life 01:36

Nouveau line up 2023

Rémy Pauck: Lead Vocals
Antoine Chapet: Lead Guitar
Matt Bankowski: Rhythm Guitar, Lead Guitar, Vocals
Florent Girauldon: Bass, Vocals
Roman Contenti: Drum

Swarm band

https://www.facebook.com/swarmofficial/

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Rock Metal Mag : J’avais eu l’occasion de m’entretenir avec toi, Antoine et Matthieu en 2020 pour la promotion d’Anathema paru le 30 septembre 2019.  Cette année c’est la sortie de l’EP MAD IN FRANCE, mais le line up a changé puisque c’est Florent Girauldon qui remplace Mikael Gentili à la basse et Roman Contenti à la batterie à la place d’Anthony Trillaud. Est ce que tu peux m’expliquer pourquoi ces changements et comment est née la collaboration avec les deux nouveaux musiciens?

Rémy : Alors Mikael est le premier à être parti, pour se concentrer sur son activité de coach sportif. Il n’arrivait plus à trouver le temps pour nous et comme il ne voulait pas nous mettre un frein, il a préféré partir . Mais il a attendu que l’on trouve quelqu’un pour le remplacer. Et donc on a trouvé Florent Girauldon, bassiste d’un groupe qui s’appelait Satsuma avec qui on a tourné en 2017 ou 2018 et qui n’existe plus. Mais nous étions restés en contact.

Sinon, Antho est parti pendant le Covid. Il est devenu Papa et comme il allait avoir de nouvelles responsabilités, il n’arrivait pas à cautionner les deux. C’est vrai que mine de rien un groupe cela coûte de l’argent. Faire un album c’est 5000 euros, faire des clips c’est 1000 ou 1500 euros, donc il faut les sortir, alors on revoit ses priorités.

Moi, j’avais aussi un autre groupe depuis 2016, où je faisais de la basse et Roman était le batteur. En fait ce ne sont que des connaissances et amis. Roman était déjà le batteur remplaçant d’Antho, quand il ne jouait pas. Donc,  il est devenu le batteur officiel de Swarm et ça marche très bien.

Après le noyau dur c’est quand même Antoine, Mat et moi, mais aujourd’hui, Roman apporte énormément au groupe et Flo aussi.

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Rock Metal Mag : Est ce que votre processus de composition a changé ?

Rémy : Oui parce que tout le monde participe en fait. Quand on recherchait un bassiste et que l’on a vu que Flo était intéressé, on lui a bien dit que ce n’était pas juste faire partie du projet. Il devait premièrement apporter ses influences mais aussi ses idées. Donc, avec Ronan, ils sont arrivés après Anathema, mais avec l’EP qui est sorti, Flo a composé beaucoup de parties basse dessus. Et pour l’album qui va sortir ce sera pareil puisqu’ils font parties du projet.

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Rock Metal Mag : Pourquoi avoir choisi de faire un EP pour MAD IN FRANCE?

Rémy : Certains font la promo de leur album en sortant 3 morceaux 6 mois avant.  Mais en fait, nous, on avait beaucoup de contenus, c’est à dire 17 morceaux enregistrés en studio. Donc, plutôt que de faire un album très long, d’1 heure 35, autant faire un EP, 1 an avant le prochain album, pour en faire la promo.

En plus sur cet EP, on a pu tester des trucs que l’on avait pas forcément l’habitude de faire. On a fait un morceau en français, un morceau punk, et on a gardé quand même un peu de ce que l’on a fait sur les autres.

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Rock Metal Mag : Pourquoi avez vous choisi le titre MAD IN FRANCE (Fous en France)?

Rémy : Et bien on le voyait déjà avant, mais je trouve que le Covid a augmenté cette vision là. Tout le monde se met dans ses cases et garde ses opinions et si tu n’as pas les mêmes opinions qu’eux tu es exclu. Je trouve qu’il n’y a plus d’ouverture d’esprit sur les différences.

Les gens sont devenus trop extrêmes dans leur façon de voir.

L’EP parle de ça mais nous, en fait, nous sommes tous solitaires. Si on regarde la télé ou les réseaux sociaux, tout est extrémiste ou communautariste. Par exemple, les gens qui ne mangent pas de viande sont dans l’extrême, dès que l’on fait une pet de travers, on a des associations sur le dos et donc tout est poussé à l’extrême. On ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire, il faut penser comme ça et on n’a pas le droit d’avoir une autre vision du monde.

Mais, en fait, la majeure partie des gens s’en foutent et on ne fait que montrer du doigt les gens qui ne s’en foutent pas. Et je trouve que le Covid a un peu augmenté ça avec ce coté provax, antivax. Chacun doit faire partie de quelque chose mais on n’a plus le droit d’être juste humain, tout en respectant le fait que chacun peut avoir un avis différent.

Aujourd’hui, on n’arrive plus à débattre et à échanger de manière positive.

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Rock Metal Mag : C’est pour ça qu’il y a toujours votre habituelle rage dans vos compositions. Donc les principaux thèmes des chansons sont basés sur cette critique de la société française?

Rémy : Non pas de la société française. C’est plus le coté solitude. On a l’impression d’être seul et de ne pas faire partie du moule, mais en fait, le moule est creux et vide. Il y a très peu de personnes dedans. On est même une majorité mais on ne sait pas se rassembler.

Le problème aujourd’hui c’est que l’on nous force à avoir un avis ou à appartenir à quelque chose. Et on va déterminer la personne que tu es en fonction de ça. Et nous, au final, on fait partie des gens un peu au dessus de tout ça et on vit notre vie en faisant ce que l’on veut. Je pense que la majorité des gens peuvent le faire mais le reflet de la société ne le montre pas.

En fait, on a un reflet de la France à travers des médias qui ne sont même pas sur place. C’est très compliqué parce que le thème de l’album c’est : j’ai l’impression d’être seul alors que nous sommes beaucoup dans ce cas là et les seuls que l’on entend ce sont les gens qui n’ont pas forcément quelque chose à dire.

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Rock Metal Mag : Votre style musical fusionne beaucoup d’influences comment le définissez vous aujourd’hui?

Rémy : Alors toujours dans la ligne d’Anathema, Thrash groove avec toutes nos influences de groupes comme Lamb of God, Machine Head et cie.. Mais, c’est vrai que, le fait d’avoir Roman et Flo qui nous ont rejoint, cela a permis d’avoir leurs influences avec une petite touche Hardcore sur certains trucs. Chacun apporte son idée et nous on écoute, on teste et ça nous plait ou pas. Mais on ne se limite pas. On sait ce que l’on aime et ce qui nous influence et on joue ce qui nous plait. On va dire que les premiers fans de Swarm , c’est nous.

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Rock Metal Mag : On ressent toujours vos influences Rage Against et Mass Hysteria.

Rémy : Oui Mass Hysteria sur le morceau en français et sur le chant. Sinon je trouve que Mass Hysteria a un coté plus indus dans la musique. Donc, on est un peu loin musicalement mais c’est vrai qu’on nous le dit à chaque fois. En fait, c’est parce que ce morceau on ne le chante pas mais on le scande.

Après en groupe français qui m’influence c’est Noir Désir. Cela n’a rien à voir avec nous, mais voilà. (rires) Ensuite, pour Rage Against, c’est vrai qu’il y a un coté néo metal hip hop qui arrive de temps en temps

On a gardé le concept que l’on avait sur Anathema d’avoir une voix dynamique et une autre plus Growl, pour créer des contrastes.

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Swarm pochette

Rock Metal Mag : Votre pochette réalisée par Chromatorium Music montre une ville en flamme et donne une impression de fin du monde. Comment s’est fait le choix du visuel?

Rémy : De fin du monde, non. (rires) Comme on vient de Nice c’est un clin d’oeil à la promenade des anglais. Et la ville brule parce que les gens, à force de ne plus s’entendre, cela va partir en flammes. Et la grande idée est que la mer est bleue, les vagues sont blanches et la côte est rouge. C’est pour rappeler le Bleu, blanc rouge de Mad in France.

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Rock Metal Mag : Vous avez présenté la vidéo de White Line, pourquoi ce titre là plutôt qu’un autre?

Rémy : Alors là, bonne question !! (rires) Les titres on les aime tous et on a chacun des morceaux avec lesquels on a plus d’affinités. A la base on voulait choisir Another Choice, mais pour un clip il vaut mieux un titre plus court. C’est vrai que l’on aimerait bien faire un clip pour chaque morceau et on n’aurait pas besoin de choisir. Donc comme il faut faire un choix, on regarde le temps et vu que l’on va faire de la promo dessus, l’impact qu’il aura. On choisit celui qui semble le plus accessible à la première écoute et le plus facile à digérer.

Ensuite on fait avec nos moyens. C’est vrai qu’une journée de tournage, cela a un prix et on ne peut pas se permettre de passer 10 jours sur le morceau.

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Sanbiki No Saru

Rock Metal Mag : Pourquoi le choix du titre trois singes  « Sanbiki No Saru » ?

Rémy : Ce sont les 3 singes, je ne vois rien, je n’entends rien et je ne parle pas. En fait, de loin, c’est nous qui sommes aveugles, sourd et muets. Par exemple, il faudrait que l’on fasse tel truc sur les réseaux sociaux, mais nous, c’est quelque chose qui ne nous parle pas. On est déconnecté du monde, dans notre bulle avec le besoin d’être seul.

On est totalement en dehors des réseaux sociaux.

En fait, on est resté bloqué dans les années 90 où les gens n’avaient pas internet, achetaient des CDs, découvraient des albums et les écoutaient en entier.

Maintenant, il faut sortir des singles, il faut faire des clips, il faut répondre aux algorithmes de Spotify, etc.. Donc tout ça ne nous parle pas et on est un petit peu dans notre monde. Nous avons l’impression d’être seuls mais au fond, je ne pense pas que nous le soyons.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous avez déjà commencé la composition de votre futur album de 2024 ?

Rémy : Alors, c’est une bonne question. Effectivement, il est déjà prêt, enregistré et masterisé, toujours au studio Artmusic. La seule chose qui manque, ce sont les petits détails de la pochette réalisée toujours avec Chromatorium .

Sinon, il a déjà un nom et c’est Omerta

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Rock Metal Mag : On aura surement l’occasion d’en parler à sa sortie. En plus, en 2024 vous fêterez vos 10 ans . Vous prévoyez un évènement spécial ou non ?

Rémy : Je ne sais pas. On en a parlé mais je pense que l’on fêtera plus les 10 ans du 1er album. C’est Antoine qui a créé le groupe en 2014 et c’est le seul qui reste de cette époque. Moi, je suis arrivé en 2016 et le 1er album est sorti en 2017. Le groupe existe depuis 2014, mais en activité ce serait plus 2015/2016.

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Rock Metal Mag : Vous avez pu programmer quelques dates de concerts pour 2023?

Rémy : On est dessus et ce sera plus pour octobre/novembre/décembre. C’est un peu compliqué l’été avec les autres membres car il y en a qui sont intermittents du spectacle. Donc, ils sont sur énormément de choses, comme le festival de Cannes, ensuite c’est le grand prix de Monaco. Jusqu’à septembre c’est la période de travail où ils font leur statut. Et c’est ce qui les fait vivre et manger, alors c’est compliqué l’été de partir deux ou trois semaines en tournée.

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Rock Metal Mag : Ce n’est pas toujours facile de concilier travail et musique et encore plus difficile de pouvoir vivre de sa musique.

Rémy : Oh oui! Aujourd’hui, quand on fait un clip ou un album, ce sont nos deniers personnels que l’on met dedans. C’est un investissement, une passion et on ne compte pas. Si l’on avait voulu gagner de l’argent, déjà en premier, on n’aurait pas fait du Metal, ensuite, on ne l’aurait pas fait en France et encore moins sur la Cote d’Azur. (rires)

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Rock Metal Mag : Et pourquoi ne pas lancer un crowdfunding pour le financement de vos albums?

Rémy : Alors, on considère que c’est notre passion et ce n’est pas normal que ce soient les gens qui doivent payer pour ça. Les gens qui veulent nous soutenir achètent un CD ou un ti-shirt. Mais on ne va pas lancer une campagne en disant voilà on veut sortir un album et on a besoin de votre contribution. On est complètement déconnecté de tout ça, mais je comprends que des groupes le fassent.  Nous, c’est plutôt l’inverse, on va faire en sorte d’avoir les moyens de sortir l’album. On préfère que les gens achètent après, si l’album leur plait et si ils ont envie de nous soutenir. Après quand ils nous voient en live ils achètent un ti-shirt.

Nous ne sommes pas dans la situation inverse à leur demander de nous aider dans le financement pour avoir quelque chose en retour

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Rock Metal Mag remercie Rémy de Swarm et Roger de Where The Promo Is;

BANDCAMP

Chronique d’Anathema premier album très réussi et sorti en mars 2017 : ICI