Scarlean : Interview au Black Dog

Scarlean : Interview au Black Dog

Entretien avec Alexandre et Olivier de Scarlean au Black Dog à Paris

Entretien avec Alexandre Soles et Olivier Jacquet de Scarlean à l’occasion de la journée promotion organisée par Roger Replica au Black Dog à Paris le 23 septembre dernier.

Alexandre Soles et Olivier Jacquet

Troisième album Silence sorti le 16 septembre 2022

Pochette Silence (SCARLEAN)

Tracklist :

1. The Hand on Your Skin
2. A Wolf Inside
3. Wake Up Right Now
4. Keep Your Secret
5. No Remedy
6. Protest Progress
7. Pray Fanatic
8. The One Who See
9. Bitter Taste

SCARLEAN

LINE UP

Chant : Alexandre SOLES
Guitare : Geoffrey VO VAN CHIEU
Guitare : Michel CANAVAGGIA (depuis 2017)
Basse : Olivier JACQUET
Batterie : Fabien GIORDANI

https://www.facebook.com/Scarlean

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Rock Metal Mag : votre 3ème album, Silence est sorti le 16 septembre dernier. Est ce que l’on peut parler du dernier chapitre d’une trilogie commencée avec Ghost, puis suivie de Soulmates et qui s’achève avec Silence ?

Olivier : Alors c’est une continuité, mais ce n’est pas forcément une trilogie, ni la fin.

Alexandre : En fait c’est une trilogie, au niveau artistique. On peut dire que c’est devenu une trilogie car il y a déjà une continuité au niveau des pochettes, des personnages et des thématiques abordées. Ce qui est assez rigolo, c’est que l’on avait commencé avec Ghost et un enfant sur la pochette. On l’a remasterisé et on l’a fait grandir pour qu’il devienne un adulte. Ensuite, on a créé de nouveaux personnages et finalement tout cet univers a grandi avec nous.

Olivier : On voit l’évolution du groupe à travers notre musique.

Alexandre : Donc, au delà d’une trilogie, je pense que cet album va ouvrir vraiment toutes les idées que l’on avait en tête depuis le début. Et l’ouverture se fait vraiment sur le monde que l’on est en train de créer.

Rock Metal Mag : Oui vous aviez déjà créé quelque chose d’étonnant, de beau et de puissant. Et là vous confortez l’ensemble.

Alexandre : Merci. On essaie de toujours faire mieux.

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Rock Metal Mag : Soulmates parlait de la dualité qui existe en chacun de nous et des difficultés à faire cohabiter nos sentiments négatifs et positifs. Est ce que l’on peut dire que Silence est la clé des 2 premiers albums?

Alexandre : Alors c’est parfait avec cette analyse car c’est justement ce que l’on veut susciter avec le visuel et le nom de l’album. Donc, Soulmates, l’album précédent, était vraiment axé sur la dualité. Et sur Silence, on a voulu donner une thématique plus axée sur la manière de juger quelque chose. Alors le Silence peut être d’un coté, le calme, le répit, la mort ou encore le néant. Et cette princesse dans l’eau, on ne sait pas si elle est morte, si elle coule ou si elle est vivante et remonte à la surface.

Olivier : Est ce que c’est la fin ou un renouveau?

Alexandre : Ou est ce que c’est le début?

Olivier : En fait l’interprétation reste libre. Et c’est là où l’on retrouve cette dualité exacerbée. Je trouve que cette album c’est la continuité mais x 10. C’est à dire que l’on retrouve toujours cette confrontation. Il y a toujours deux cotés, mais sur cet album ils ont explosé. Et je trouve que le visuel est hyper parlant à ce niveau là. C’est un peu Schrödinger (ndlr: physicien Autrichien), on ne sait pas. Tant que l’on a pas le contexte, on n’aura jamais de réponse.

Alexandre : Et puis sans rentrer dans le contexte religieux, on a aussi la notion du baptême avec quelqu’un d’immergé dans l’eau.

Olivier : Le mariage aussi.

Alexandre : Oui, en fait il y a plein de choses symboliques.

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Pochette Silence (SCARLEAN)

Rock Metal Mag : C’est vrai que cette « mariée » vêtue de blanc peut tout aussi bien représenter la sérénité comme l’échec. Et on trouve toujours ce contraste, blanc et noir, avec un peu plus de lumière quand même.  Qui est l’auteur de cette superbe pochette?

Olivier : Alors on fait tout en interne et c’est une commande d’Alex. C’est notre guitariste Michel qui est aussi photographe qui a fait la photo. C’est aussi un très bon cadreur.

Alexandre : Il a fait la photo dans une piscine et ensuite j’ai fait l’infographie. Finalement, c’est un travail à 4 mains et on y a passé du temps. D’ailleurs, on a fait cette pochette en toile et cela fait partie de notre merch. C’est quelque chose que l’on nous a demandé car cela rappelait un petit peu tout ce style des années romantiques.

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Rock Metal Mag : Mais sur cette pochette le Ghost n’est plus représenté ?

Olivier : Le Ghost est sous jacent. Il est toujours dans les productions et on peut le voir dans les clips. Et il est en train de s’étendre et de « hanter et posséder » d’autres personnages. On introduit la dualité de ces deux cotés qui ont explosé et le Ghost va, lui aussi, exploser sur d’autres personnages.

Alexandre : Donc, il va devenir presque une entité un peu impalpable.

Olivier : On l’a vu justement contrôler le personnage de la mariée dans le clip de No Remedy. Et c’est un petit peu le subconscient des gens qui se laisserait influencer.

Alexandre : Après, on joue aussi avec des codes. Notamment lorsque l’on a sorti notre lyrics vidéo sur Keep Your Secret , où c’est moi qui suis maquillé mais à son inverse. Donc il vient influencer et apporter quelque chose de lui sur chacun de nous.

Olivier : Cette thématique du contrôle par le fantôme, on la retrouve beaucoup dans les chansons, notamment dans Wake Up Right Now. Finalement quand tu écoutes tout l’album, c’est un peu battre ce démon ou parfois l’accepter. C’est se battre contre quelque chose pour exister.

Rock Metal Mag : Donc c’est un peu une lutte sans fin? Il y a toujours un coté positif et un coté négatif vers lequel tu penches plus ou moins.

Olivier : C’est une lutte sans fin. Une confrontation, l’acceptation de soi.

Alexandre : Et c’est ce qui fait l’être. Et il y a le degré d’importance que l’on accorde au positif ou au négatif.

Olivier : C’est un peu Platonicien finalement et c’est un peu le mythe de la caverne. C’est un peu aller contre les autres pour s’ouvrir sur la vérité, sur soi-même et en fait sur notre être.

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Rock Metal Mag :  Et dans chaque chanson il y a un message, un fil conducteur. Comme dans Wake up Right Now.

Alexandre : En plus ce message là, il est d’autant plus important aujourd’hui que l’on peut l’appliquer à tout ce qui nous entoure. Que ce soit pour l’écologie, les relations entre les gens, sur les politiques, sur la lecture que l’on a des médias. Les gens absorbent tout. Si on continue comme ça, on se demande vers où on va.

Rock Metal Mag : C’est vrai que les gens n’osent plus bouger. Il y a un certain contrôle par la peur.

Olivier : Protest Progress !

Alexandre : C’est un contrôle par la peur et par le confort aussi. Les gens ont peur de perdre ce qu’ils ont sans se rendre compte qu’ils l’ont déjà perdu en grande partie.

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Rock Metal Mag :  Quelle interprétation tu donnes au titre Pray Fanatic ?

Alexandre : Alors sur le fond, forcément, il parle beaucoup de l’ensemble des religions et de fanatisme. En gros le message c’est : continue de prier parce que de toutes façons, tu vas en avoir besoin. Et si il n’ y a que ça qui va te faire avancer dans la vie, continue de prier, mais tu es un fanatique. Cela ne juge pas la religion par rapport aux convictions que peuvent avoir les gens. Chacun fait comme il veut. Mais c’est plus la lutte de chaque personne sur l’avis de l’autre, en affirmant que la vérité est là et pas ailleurs. Du coup, cela ne donne que du négatif aujourd’hui. Et même de plus en plus.

Olivier : C’est vrai qu’en pensant avoir la vérité, tu peux aussi te tromper.

Alexandre : Oui voila, quand tu vois comment cela se passe à notre époque avec les guerres, et encore les religions..

Olivier : Même sans parler de divinités, cela peut s’appliquer à une autre échelle. Comme se rattacher à quelqu’un qui nous dicte une vérité. Par exemple, si on parle de la guerre en Ukraine, il y a des gens qui le suivent comme un dieu.

Alexandre : En fait, c’est idolâtrer quelqu’un et c’est l’idée que ces gens là, veulent en dégager. Et c’est là où intervient le fanatisme finalement.

Olivier : En fait cette chanson parle du fanatisme dans sa grande largeur.

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Rock Metal Mag : Vous avez abattu un sacré boulot sur cet album depuis 2 ans et aussi sur ta voix qui est impeccable. Sur Remedy d’ailleurs il y a un passage où tu as presque un chant d’Opéra. Au fil des albums ta voix est de plus en plus magnifique. 

Alexandre : Merci, c’est très gentil. En tous cas sur ces deux ans j’ai beaucoup travaillé. J’ai appris tout seul et j’ai apporté de nouveaux éléments sur Silence. Déjà lorsque l’on a fait Soulmates, j’étais déjà allé assez loin par rapport à ce que j’étais capable de faire à l’époque. Mais, pour moi, ce n’était pas suffisant. J’avais envie de savoir mieux chanter et de savoir faire plus de choses avec ma voix.

Alors pendant deux ans j’ai du chanter entre deux et trois heures par jour, en essayant des choses que je n’arrivais pas à faire suffisamment bien. J’ai travaillé d’autres styles et j’ai pris 2 cours de chant avec une amie pour me débloquer certaines choses. Mais surtout pour savoir si je le faisais comme il fallait, ou pas. Comme je chantais beaucoup je craignais de me faire mal à un moment. Et finalement elle m’a dit que j’allais dans le bon sens et que je pouvais continuer comme ça. Du coup j’y suis allé encore plus. (rires)

 La voix est quelque chose d’assez physique donc c’est compliqué. Et sur cet album, j’ai eu justement des gros problèmes de gorge et j’ai du finir quelque fois aux urgences pour des oedèmes. Du coup, j’ai fait l’album avec ces problèmes là que j’ai pu gérer en partie.

Olivier : On a eu très peur.

Alexandre : J’ai appris maintenant à surpasser tous les problèmes que je peux avoir. Vocal, gorge.. etc. J’ai même appris à chanter avec ces problèmes là. Et du coup ce qui est cool c’est que cela m’a ouvert plein de trucs. (rires) Mais je fais attention à ma voix.

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Rock Metal Mag : Comment s’est passé votre processus de composition?

Olivier : Alors, contrairement à Soulmates, ce qui a été vraiment génial pour cet album, c’est que l’on a eu déjà un peu plus de temps. Mais surtout, chaque musicien à pu prendre part à cette composition. Généralement, c’est Alex qui écrit, et donc, il nous envoie des trames avec sa voix et des guitares qu’il a déjà posées. C’est déjà très complet.

Alors que là, on s’est posé et on a apporté chacun nos arrangements et notre savoir faire. Il y a eu beaucoup de confrontations et on a beaucoup discuté. Finalement, on s’est retrouvé pour jouer ensemble et on a vraiment pu tester les choses en live, directement en salle de répèt. Chose que l’on a un peu moins faite avec Soulmates et cela avait été très rapide.

Alexandre : Mais pour Soulmates Fabien et Olivier sont arrivés alors que l’album était composé .

Olivier : On n’était que les interprètes de l’album.

Alexandre : Ils sont pratiquement arrivés dans le process d’enregistrement

Rock Metal Mag : C’était en 2017?

Olivier : Oui c’est ça. Sur Soulmates on a fait des arrangements mais pendant l’enregistrement et sur des trucs qui étaient encore un peu flous et que l’on a comblé. Alors que là, on a plus travaillé en amont ensemble. Et un second aspect qui a changé beaucoup de choses c’est que l’on a délesté Fabien. Soulmates avait été enregistré au Fatlab et donc le souci est que nous l’avons clairement fatigué, car il faut le dire, on est chiant. (rires) Donc, il avait la double casquette d’avoir sa création à la batterie mais aussi de nous enregistrer. Et étant aux manettes, il avait la tête partout.

Donc pour cet album Fabien s’est dédié à son instrument et on a fait travailler quelqu’un d’autres aux consoles et aux manettes. Et nous sommes allés chez Sébastien Camhi au studio Artmusic

Alexandre : Et Fabien a pu se concentrer sur ses morceaux, sur la composition et sur les arrangement . Et d’ailleurs cela se sent.

Olivier : Et cela nous ressemble beaucoup plus.

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Rock Metal Mag :  Oui parce que pour Soulmates c’est Eric LEBAILLY, (ancien batteur d’Adagio et batteur de Stuart Hamm) qui a joué sur l’album ?

Alexandre : Oui et c’est un ami de Fabien. Ils ont travaillé dans la même école et du coup ils s’étaient arrangés comme ça, puisqu’ils avaient l’habitude de travailler ensemble. Eric Lebailly est un super batteur, mais avec le recul, quand j’écoute la batterie de Fabien sur Silence, là j’entends vraiment 5 musiciens jouer ensembles. Surtout qu’Eric Lebailly n’avait jamais joué avec nous. Il n’a fait que jouer les parties de batterie.

Olivier : On l’avait rencontré une fois en studio, le jour où il a enregistré. Alors c’est très bon. Il a vraiment un jeu incroyable mais il y a un manque de cohésion avec nous. Soulmates est un peu plus froid. Pour Silence on a eu le temps d’aller chercher des couleurs et des petits détails. C’est cool.

Alexandre : Et c’est ce qui fait toute la cohésion de l’album.

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Rock Metal Mag : Vous avez eu « l’avantage » d’avoir plus de temps aussi à cause de la période Covid. Et pas mal de groupes m’en ont fait la remarque car ils ont pu peaufiner en profondeur les détails. En fait c’était un mal pour un bien si l’on peut dire.

Alexandre : Le gros avantage que l’on a eu, c’est que lorsque l’on a fait Soulmates, on l’a enregistré à la maison et nous avions tout fait par nous même. Donc, pour parler de choses concrètes, Soulmates ne nous a pas coûté d’argent. Le pressage, la production, tout était fait par nos soins. Si cela nous avait couté de l’argent, et que derrière on avait eu le Covid, pendant ces deux ans , rien ne nous aurait permis de financer l’album.

Alors là, on a pu financer Silence, grâce aux ventes en ligne. En plus, on a eu la campagne de Crowdfunding qui a super bien fonctionné.

Olivier : On remercie d’ailleurs tous les contributeurs.

Alexandre : Oui c’était ouf d’ailleurs. On s’était fixé une somme en pensant que c’était trop et finalement on l’a atteint largement.

Rock Metal Mag : Oui, plus de 160% de son objectif!

Alexandre : On avait d’ailleurs baissé la somme puisqu’à la base on avait besoin de 6000 euros. On avait demandé 4000 et finalement on a eu presque 6500. On a une vraie Fanbase.

Olivier : C’est vraiment génial et c’est rassurant. Cela veut dire que les gens nous écoutent et nous soutiennent et on travaille pour eux.

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Rock Metal Mag : Et en plus vous êtes en autoproduction ?

Alexandre : Oui, on a décidé de travailler sans label. Donc, c’est un choix puisque l’on a eu des propositions de labels intéressants. Mais, en fait, on n’en voyait pas trop l’intérêt. Nous, déjà, on fait ça par passion car on a des métiers à coté de tout ça. On n’attend pas après ça pour manger. C’est vrai que c’est viscéral et que cela passe devant plein de choses et parfois un peu trop (rires). Mais on le fait de manière professionnelle et il n’y a pas de label pour nous dire de faire ci ou ça.

Olivier : On reste libre.

Alexandre : Aujourd’hui, on fait nos clips, on choisit avec qui on travaille. On fait nous même la distribution. C’est sur qu’être distribué à la Fnac ou à Cultura, c’est super, surtout pour l’Ego des musiciens. Mais dans le fond, aujourd’hui, est ce que c’est vraiment important?  Moi, je préfère ce que l’on a fait : un beau digipack, un beau vinyle. En Fnac ce produit il va être noyé parmi les autres et en plus il va sortir entre 38 et 40 euros.  Moi, je pense que tout le monde doit pouvoir avoir accès à la musique. Alors à ce prix là..

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Rock Metal Mag : Et le mastering a été fait au Kohlkeller par Kai Stahlenberg. Comment s’est fait le choix de cette collaboration?

Alexandre : Alors c’est Sébastien Camhi qui travaille avec lui.

Olivier : Il nous l’a proposé et on a écouté ce qu’il faisait. Nous étions très satisfait.

Alexandre : Il nous a fait des master tests et cela a marché de suite. Il nous a fait le master de tout l’album en une nuit. Il y a deux morceaux où on a fait moduler un peu le truc.

Olivier : Oui, on a fait juste un petit rappel et c’est bon. Il a été vraiment super efficace et franchement incroyable.

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Rock Metal Mag : Et du coup le choix de travailler avec Sébastien Camhi s’est fait comment?

Olivier : On l’a rencontré plusieurs fois quand même.

Alexandre : Alors déjà à l’époque où l’on voulait enregistrer Soulmates, avant même qu’il y ait Fabien et Olivier, ce nom revenait sur la table. Mais ils n’étaient pas d’accord et pensaient à un autre . Et moi, j’étais pour lui, car j’avais écouté une de ses prods avec September Again. J’avais trouvé ça plutôt bien, intéressant, un peu prog rock avec des sons metal  par ci par là. Et puis ça datait un peu alors je me suis dit que ce genre de choses avec tout ce qu’il a appris depuis pourrait correspondre à notre son.

Ensuite on a fait Soulmates avec Fabien, mais ce nom est resté en tête. Après avec lui,  on a des amis en commun comme Akiavel, Heart Attack et bien sur on a des échanges entre nous. Par exemple, Cana Prod, la boite vidéos de Michel, notre guitariste, a fait des clips pour Heat Attack et Akiavel. Dans le Sud on a un petit peu cette famille de groupes et on s’entraide.

Olivier : Et oui, le monde est petit et celui du metal encore plus.

Alexandre : A savoir que Sébastien était quand même plus axé sur des prods brutal death, death /black. Et ce qui est super avec lui c’est qu’il était vraiment content d’avoir à produire un groupe comme nous. En tant qu’ingé son il est bien sur, passionné de musique et d’un coup il avait la possibilité de travailler avec un groupe différent de ce qu’il a l’habitude de faire. Et il a vraiment aimé travailler avec nous.

Olivier : Et il nous l’a communiqué car il était vraiment très satisfait et très content. D’ailleurs, nous aussi, donc, c’est un match à 100%. C’est vraiment notre meilleur date.

Alexandre : On avait prévu 20 jours et on en a mis 12 tellement cela a été fluide dès le départ.

Olivier : C’était vraiment très rapide et très efficace. Tout a été tout droit d’une façon tout à fait logique.

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Rock Metal Mag :  Pour en revenir à « Wake Up Right Now » , vous l’avez présenté en premier single et vidéo. Pourquoi ce morceau plutôt qu’un autre ?

Olivier : C’est par rapport à le dynamique avant tout et cela représentait bien ce que l’on voulait faire.

Alexandre : Et le titre Wake Up Right Now pouvait parle aux gens et à nous même. Du genre : « Allez on y va! » (rires)

Olivier : Oui, c’est un petit peu un « boost » en fait.

Alexandre : Alors en ce qui concerne le son du clip de Wake Up Right Now, c’est celui de notre batteur Fabien au FATLAB. On a enregistré le single avant de passer chez Camhi. Et je pense que ce morceau a été un peu médian pour donner un fond. Par contre sur l’album il est super différent.

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Rock Metal Mag : Sur « No Remedy » il y a une l’ajout d’une orchestration classique ( violons). Ce très beau morceau est vraiment différent des autres et je trouve qu’il montre une autre facette du groupe. 

Alexandre : Ce morceau est très particulier. En fait on avait 8 morceaux et plein d’autres morceaux . Et on ne savait pas trop lesquels choisir. Et celui là est sorti du chapeau en une journée . Je me souviens m’être levé avec ce truc qui me tournait dans la tête. Je l’ai enregistré et je l’ai envoyé.

Olivier : C’est pour ça que l’on dit que les choses ont été vite. Des fois c’est tellement logique et direct.

Alexandre : Et tout le monde a accroché. Donc le matin, l’idée enregistrée, l’écriture des paroles, claviers refrains et ensuite Michel a arrangé la fin.

Olivier : Celui là on a tous des frissons quand on le joue.

Alexandre : Et nous sommes tous unanimes.

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Rock Metal Mag :  Et le clip est super beau.

Alexandre : Alors du coup, ce morceau était tellement fort au niveau émotionnel que pour le clip on était obligé de faire quelque chose de fou.

Olivier : La version sur l’album, n’est pas la même que celle du clip. Sur l’album, il y a des voix en plus et c’est Cecilia Camhi , la femme de Sébastien, qui a fait des choeurs.

Alexandre : Il doit y avoir 24 pistes de choeurs, je crois.

Olivier : Donc il y a cette petite subtilité en plus sur l’album.

Alexandre : Cela fonctionne super bien avec le coté église et on a eu de la chance d’avoir ce lieu totalement fou. (ndlr: »La Maison des Choeurs de Montpellier« )

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Rock Metal Mag : Moi je trouve que dans cet album vos compositions sont très variées mais toujours très bien équilibrées et cohérentes. Je dirais que Silence est le plus abouti, le plus équilibré et le plus représentatif du groupe. Qu’en pensez vous ?

Olivier : Franchement je pense que l’on sera tous d’accord là dessus.

Alexandre : Oui on est d’accord à 100%.

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Rock Metal Mag : Pour la suite vous allez continuer dans cette dualité avec le noir et le blanc et toujours avec l’image sous jacente du Ghost ainsi que celle de la gamine qui est devenue jeune femme et qui va vieillir au fil des albums ?

Olivier : Oui et le Ghost sera toujours là.

Alexandre : Alors elle risque d’apparaître encore un petit peu mais il y aura certainement d’autres personnages. Peut être qu’un jour on aura les trois en même temps. Cela ouvre les portes d’un univers illimité.

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Rock Metal Mag : Et donc vous avez déjà des idées de compositions pour la suite ?

Alexandre : Oui (rires)

Olivier : On en a plein mais on en est pas là.

Alexandre : Là, on a décidé que pendant au moins 6 mois on va travailler surtout le Live et ne pas trop réfléchir à ça. Mais je sais que je n’y arriverais pas, (rires) Je ne leur en parlerais pas.

Olivier : Il est déjà arrivé en nous disant j’ai ci, j’ai ça .. (rires)

Alexandre : En fait je compose dans ma tête la nuit. Donc le matin quand je me lève j’ai une idée et si je l’écris pas ou si je ne t’enregistre pas, cela me rend fou. Donc là je dois avoir déjà 4 chansons.

Olivier :  Il s’est interdit de le faire mais il nous en parle beaucoup. (rires)

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Rock Metal Mag remercie Alexandre et Olivier de Scarlean, Roger de Replica Promotion et le Black Dog à Paris

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