Entretien avec Charly, bassiste du groupe Flayed, le 25 novembre 2016 au Hard Rock Café à Paris
Rock Metal Mag
a eu le plaisir de s’entretenir avec
Charly, bassiste du groupe Flayed,
le 25 novembre 2016 au Hard Rock Café à Paris
(photo Guitare en scène)
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Rock Metal Mag : « FLAYED » n’existe que depuis 2013, comment s’est fondé le groupe ?
Charly: Alors initialement, le guitariste soliste, Julien qui compose tout, avait un projet avec d’autre musiciens pendant quelques années. Mais leurs agendas faisaient qu’ils ne pouvaient pas s’investir plus que ça dans le groupe Il se trouve que Julien avait au moins deux dates qu’il voulait faire pour respecter les engagements et c’est pour ça qu’il à fait appel à ses petits copains. On se connait tous depuis une quinzaine d’années et il nous a donc appelé « à la rescousse », pour voir si on pouvait lui rendre service et on s’est rendu compte en deux répétitions que ça fonctionnait très bien.On a fait des concerts et on a eu de très bons retours, donc on s’est dit qu’on pouvait maintenir ça en forme fixe. Et voilà, c’est parti comme ça. On a fait un autre concert et on a eu d’autres dates derrière. Tout s’est enchaîné assez vite et on ne s’est pas trop posé de questions. Tout s’est fait naturellement.
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Rock Metal Mag : Votre EP, « XI Million », est sorti le 4 novembre 2016, est-ce que vous avez déjà des retours positifs?
Charly : oui, on a eu pas mal de retours au niveau des webzines, des magazines et des radios. Là, on vient de rentrer d’une tournée, et on a fait une dizaine de dates avec le groupe québécois « Les Trimpes » et on s’est bien rendu compte que plus on fait de concerts et plus les gens viennent. On s’est retrouvé avec de plus en plus de monde à des endroits où l’on était pas forcément passé, avec un public qui connaissait les paroles, qui discutait bien avec nous, et qui montrait leur intêret pour le groupe. Tout le monde nous a dit que le CD était attendu, et en plus les gens viennent nous voir avec plaisir, donc pour nous c’est vraiment tout bénéf !
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Rock Metal Mag : Que signifie le titre XI Million?
Charly : En fait, c’est un ratio numéraire pour expliquer le nombre de naissances qu’il y a par mois sur Terre. Et toute la thématique de ce morceau là, se réfère au fait que l’on est un peu trop sur la Planète et que ça ne va pas dans le bon sens.
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Rock Metal Mag : Pourquoi avoir choisi de faire un EP 5 titres plutôt qu’un album et pourquoi avoir repris deux morceaux des sessions du second album « Monster Man » (paru en octobre 2015) ?
Charly : Alors pour « Monster Man« , on avait fait un stock de morceaux assez important. On voulait pas rentrer dans le mode de tri, mais on voulait garder assez de titres intéressants pour nous. Donc on avait décidé de choisir 9 titres, tout en sachant que les morceaux qui resteraient, n’allaient pas finir aux oubliettes. Donc avec Kaotoxin, ça tombait bien puisque que nous nous sommes engagés sur un nouveau partenariat et pour une première fois avec ce label, on voulait un format assez court, pour « prendre la température », si je peux dire et pour respecter nos délais de sortie. On aime bien sortir une pièce par an, histoire de garder une certaine cadence et aussi pour le plaisir du public. Donc là, c’était ce qu’on nous demandait, avec en plus le format vinyle et ça nous permettait de voir aussi comment le label allait bosser. Donc l’EP, c’était le format le plus rapide, parce que s’engager pour un album par rapport au mois où l’on a pris les premiers contacts, ça paraissait un peu juste pour une sortie début novembre. Du coup, on est parti sur l’EP pour une parution assez rapide et voir aussi, si notre démarche musicale allait dans la bonne direction. Le label était très satisfait de ce qu’on lui proposait et on ne voulait surtout pas perdre ni les morceaux d’avant cet EP, ni les futurs titres pour un prochain album . Donc on a choisi le format 5 titres, avec deux anciens morceaux et le son de Monster Man et deux nouvelles compos pour donner un avant goût de ce qu’il y aura par la suite, et au milieu on a mis une petite reprise. C’est pas dans nos habitudes, vu notre cadence, mais on s’est fait « surprendre », en fait.
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Rock Metal Mag : Et comment s’est fait le choix de Creedence Clearwater Revival?
Charly : C’est un groupe que l’on a tous en écoute en commun et « Fortunate Son », comme tous les morceaux de Creedance d’ailleurs, a une couleur particulière, une sorte de petite ambiance qui est plutôt assez agréable. Et du coup, on s’est tous retrouvé la-dessus et en le jouant juste une fois ensemble, on s’est rendu compte que malgré que ce soit une reprise, ça collait pas mal à notre style et qu’il y avait surtout du rendu. On ne l’a pas forcément changé, on a juste ajouté l’orgue, ce qui va donner un peu plus d’épaisseur, tout en gardant cette couleur vintage, avec un son moderne sur la production. Mais on s’est vraiment fait surprendre par ça, parce que l’exercice de reprise c’est pas notre tasse de thé en général, mais là, ça tombait vraiment bien.
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Rock Metal Mag : Vous étiez chez Klonosphère, pourquoi ce changement?
Charly : En fait, Klonosphère était plus une boite de promotion, avec le coté démarchage et des contacts affiliés pour avoir des liens sur les distributeurs. Donc maintenant, du fait de bosser avec un label à part entière, on arrive à avoir un partenariat beaucoup plus intéressant sur les boites de productions. Des petits aspects que Klonosphère ne gérait pas, et il nous a donné sa bénédiction pour aller chez Kaotoxin car c’est exactement ce qui nous fallait.
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Rock Metal Mag : Est-ce que tu peux m’expliquer le titre « Trend is over » (la tendance est terminée)
Charly : Alors sur « Trend is over », on est plus sur l’image du Rock’n’Roll qui a changé au fil des années. Nous on est resté, avec en ligne de mire, des petits rêves et tous les à coté qui vont avec et toutes les histoires qui ont créées les légendes du Rock, avec tous les excès et les choses comme ça. Alors, ironiquement, on se rend bien compte que ce n’est plus la même chose, par rapport à une trentaine ou une quarantaine d’années en arrière. Donc c’est pour dire, de façon ironique, que nous ne sommes plus dans le mêmes rêves qu’à l’époque, mais on y croit quand même encore. (rires)
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Rock Metal Mag : Vous donnez une grande place à l’orgue Hammond dans vos compositions, pourquoi?
Charly : L’orgue Hammond est très typé. Le son, on l’a tous entendu des milliers de fois dans plein de morceaux, mais il est quand même assez méconnu par rapport aux guitares électriques, aux batteries et aux basses électriques. Nous, dans notre production, on respecte une certaine modernité au niveau du son et du rendu final, mais avec un enregistrement constitué de pas mal de matos vintage. On enregistre sur bande, donc on est totalement en analogique et Raphaël Cartellier et son orgue Hammond s’est greffé dessus. On lui a posé la question, à savoir s’il voulait intégrer le groupe et il a accepté. On a fait des essais au niveau de la tessiture et c’est un instrument vraiment très agréable mais très typé. Enfin moi, c’est un de mes instruments préféré, donc il fallait arriver à l’intégrer dans notre mix de sons parce qu’il fait un boulot harmonique excellent, que ce soit du grave à l’aigû, cet instrument a vraiment un spectre monstrueux. On s’est dit qu’en fait, ça pouvait pallier à plein de « soucis » sur notre musique sur laquelle des fois il va nous manquer des petites choses, que l’on va faire en studio et qui ne seront pas refaites en live derrière, et c’est là où l’orgue Hammond nous permet d’avoir vraiment une applique de sons vraiment très large avec un volume incomparable. On en prend plein la gueule en fait et ça donne un coté très personnel à notre musique. Donc on arrive à avoir le format « Rock », « Hard Rock » où ça envoie des tempos assez relevés, mais avec cette couleur là qui va englober un peu plus les oreilles de tout le monde. Alors après, soit on aime , soit on déteste. En ce qui concerne l’orgue Hammond, les avis sont assez tranchés.
Rock Metal Mag : C’est sympa et très particulier parce que ça donne un son Rock, Jazz, même Funk…
Charly : C’est sur que c’est un instrument qui est assez vieux et les possibilités sont tellement géniales qu’il n’y a pas trop de concessions à faire vu que l’on ne peut pas dire que ce son là est moderne. Mais on peut faire tellement de choses avec que l’on ne s’est pas posé de questions très longtemps et dès les premières notes entendues sur les morceaux qui étaient composés, on s’est dit » ouais, c’est exactement ce qu’il nous faut ! » Bon après, il y a des inconvénients, parce que çà prend de la place, et il y a une cabine Leslie, qui pèse bien son poids, donc sur des plateaux, c’est toujours interessants de caler le matériel… Mais bon , on l’a cherché. (rires)
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Rock Metal Mag : Sans vouloir vous cataloguer dans un genre particulier, comment définissez vous votre style musical et que penses tu de la classification : Hard Hitting Rock’n’Roll Groove Machine?
Charly : C’est la grande question qui n’est pas évidente. On reste dans un coté Hard Rock mais un petit peu vieilli. On essaie de faire du Rock’n’Roll, mais avec de l’énergie moderne et avec une certaine digestion de notre passé vintage, parce qu’on écoute pas mal de musique des 60’s et 70’s, même si on est interéssé par les trucs un peu plus moderne. En fait on fait du gros Rock bien énergique au sens le plus véritable, c’est à dire comme il était à une certaine époque. Alors pour la définition Hard Hitting Rock’n’Roll, c’est parce qu’on a des tempos anglais et que ça tape fort, après le groove, c’est que du coup on essaie de faire quelque chose de vivant et qui ne soit pas trop haché et trop froid et Machine, pare qu’on essaie justement d’envoyer ça le plus propre possible. Je crois d’ailleurs que pour l’instant on ne fait pas ça trop mal! (rires)
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Rock Metal Mag : Comment s’est fait le choix de la pochette ?
Charly : Alors que ce soit au niveau du son ou du visuel, on bosse avec Nico du Vamacara studio à Clisson, depuis notre tout premier album (ndlr: « Symphony for the Flayed » octobre 2014). Ce monsieur est très polyvalent, dans la mesure où il nous a toujours donné de très bons conseils sur le son, et sur les visuels du fait de sa formation de Graphiste en parallèle. Donc, il avait vraiment une idée très claire sur la façon dont il voulait entendre notre musique et sur la manière de représenter ça sur la pochette. Il fallait un Logo qui « en jette » mais sans pour autant partir dans des concepts trop épurés. Donc on est resté sur notre logo de base, qui est omniprésent, pour garder le format le plus clair possible. D’où l’intérêt de sortir un vinyle, c’est sur que ça fait depuis très longtemps qu’on voulait en sortir un, donc c’est génial il fallait que ce vinyle soit très lisible avec notre logo en très gros dessus. De ce coté là, on a eu vraiment une proposition qui nous convenait parfaitement. C’est sur que pour les albums, nous, on est pas là pour les acheter mais surtout pour les vendre et faire une musique Live que les gens apprécient. Après, arriver à bloquer un avis individuel dans le groupe, c’est pas notre spécialité. Le visuel c’est comme pour les photos, chacun à sa propre spécialité et nous on préfère pas trop s’avancer la dessus. Donc, on a filé ça à quelqu’un qui a plus de ressenti et qui peut mettre une image sur de la musique, chose qui est tout de même assez compliquée. On a donné carte blanche à Nico et jusqu’à maintenant, nous n’avons jamais été déçu. Et c’est très bien. Ce genre de choses il vaut mieux le laisser à des gens qui s’y connaissent vraiment.
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Rock Metal Mag : Comment s’est passé la composition et l’enregistrement de l’album?
Charly : La composition est entièrement gérée par une seule personne. La composition à plusieurs est intéressante mais par rapport au gain de temps, et surtout du fait que l’on se connait très bien, c’est plus intéressant qu’une seule personne s’occupe de ça. C’est la première fois que l’on a pu tous se réunir sur un projet et tous jouer les uns avec les autres en mode séparé. Donc, comme on connait très bien Julien, avec son jeu de guitare, et sa façon de composer et comme lui-même, sait très bien comment nous jouons tous individuellement, après avoir fait quelques tests, on a décidé de lui laisser à 100% les rennes. On a vraiment gagné du temps et en plus on a vraiment pas été déçu du résultat, parce qu’il a une cadence de composition vraiment impressionnante. Ensuite, on a juste à apprendre nos morceaux chez nous, se voir en répétition, et lorsque l’on a assez de matière, on passe en studio. On enregistra à Salaise su Sanne, aux studios Cartellier, où là, on a vraiment tout le matos à disposition. On a vraiment de la chance de ce coté là par rapport à d’autres groupes, car on peut aussi y répéter et l’avoir à disposition sans être gênés par des créneaux horaires et une durée. Donc on peut prendre le temps qu’il faut pour sortir un produit de qualité, sans être bousculé par un agenda ou par un prix de location , vu que ça coûte généralement très cher.
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Rock Metal Mag : Vous prévoyez une tournée en 2017?
Charly : Alors le fait de sortir d’une tournée, on a forcément des contacts pour la suite et on va essayer de privilégier la première moitié de l’année prochaine pour continuer la composition, histoire de garder notre cadence. Donc les morceaux seront là, vu que l’on essaie toujours de bosser 6/8 mois à l’avance. Après, tout dépend des propositions que l’on aura. Du fait que l’on est quand même un groupe de 6, il faut que l’on puisse bloquer les agendas pour chacun de nous, sur une même période. C’est entre décembre et janvier que tout va surement se décider, sur la saison prochaine et sur tous les festivals de l’été. Et ensuite, savoir aussi ce que l’on peut faire à la rentrée de septembre/octobre. Donc, on jongle, comme tout le monde avec les emplois du temps de chacun pour arriver à caler une passion entre du boulot. Mais on arrive à peu près à trouver un équilibre.
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Rock Metal Mag : Est ce qu’il y a un groupe en particulier avec qui vous aimeriez partager l’affiche?
Charly : Grande question !……… En fait, je dirais qu’il y en a tellement que le coté humain est toujours intéressant même si on a déjà réussi à faire 280 concerts depuis 2013, et que l’on s’est toujours entendu avec tous les groupes que l’on a croisé…………….Donc, après ce sont les « inatteignables », les gros monstres sacrés, comme AC/DC ou Deep Purple. Mais bon, je pense que tout vient en temps et en heure et sans forcer les choses. Comme on dit » Tout vient à point pour qui sait attendre », donc, c’est un peu notre philosophie, et puis il y a tellement de groupes. Il y a ceux avec qui on aimerait faire la fête après, d’autres plus intéressants pour leur style musical, ou d’autres encore juste pour faire la route ensemble. Après, je pense que l’on a tous des avis différents la-dessus, mais peu importe qui, le boulot on le fait pareil et nous tout ce dont on a besoin, c’est de jouer.
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Rock Metal Mag : Est e qu’il y a un festival où vous aimeriez jouer en particulier?
Charly : Ah, il y a toujours le grand classique de France, notre gros HELLFEST national. Oui celui-ci c’est quand même un objectif pour une grande majorité de groupes français. Après, voilà, la grosseur fait que la sélection est quand même assez drastique, mais c’est en travail. La balle est dans leur camps.
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Rock Metal Mag : « Rock Or Die » c’est votre devise?
Charly : Tout à fait! Force est de constater que l’on est « bon » dans ce que l’on fait puisque l’on a pas d’autres spécialités. Et puis je pense que sur scène les gens comprennent vraiment tout le sens de ce sous titre. Flayed prend tout son sens en Live. C’est assez radical mais ça fait vraiment parti de nous depuis toujours. Alors, allons y jusqu’au bout et soyons fiers de cette devise.
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Rock Metal Mag remercie Charly pour cet entretien et Roger de Replica Promotion qui nous a permis de réaliser cette interview