EIGHT SINS : interview avec Loic

EIGHT SINS : interview avec Loic

Entretien avec Loic chanteur du groupe EIGHT SINS

Interview avec Loïc chanteur du groupe EIGHT SINS grâce à la journée promotion organisée par Roger de Where The Promo Is au Hard Rock Café à Paris

Eight Sins album

Nouvel album « Straight to Namek »

Tracklist :
01. Enter Namek
02. Acid Hole
03. Last Action Zero
04. Cops Panic
05. San Gl’Eko
06. Slime River
07. Street Trash
08. Straight To Namek
09. Slice Of Doom
10. Too Old For This Shit

Eight SinsLine up :
Arnaud Groby: Guitares (2006)
Julien Alves : Batterie (2012)
Loïc Pouillon: Chant (2006)
Mikael Loran: Basse (2010)

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Rock Metal Mag : Fondé en 2006 à Grenoble, Eight Sins oeuvre depuis 17 ans et votre dernier EP IT’S A TRAP est paru en 2018. Depuis 2012 et l’arrivée de Julien à la batterie le line up est inchangé? 

Loïc : Tout à fait, on a gardé les mêmes membres. Donc Arnaud à la guitare, Mike à la basse, Julien à la batterie et moi-même au chant.

Rock Metal Mag : C’est donc plus une histoire de potes que de line up je présume?

Loïc : Oui et je pense que pour beaucoup de groupes ça commence comme ça. Arnaud est mon meilleur pote et c’est vraiment génial d’avoir son guitariste comme meilleur ami. Au préalable, nous étions dans des formations différentes et on a fini par aller au Furyfest ensemble. Donc, ça date ! On a vu jouer des groupes de hardcore comme Terror et là, on s’est dit:  c’est ce que l’on veut faire tous les deux. Donc, on a fondé ce groupe et il y avait même mon petit frère au début. Au fur et à mesure on a changé de membres.

Et depuis 2012 ce sont les mêmes gars et c’est vraiment une histoire de potes.

Le dernier arrivé étant Julien qui est même le plus jeune du groupe. Et c’est ce qui est formidable car on a pris un enfant . (rires). Julien était une connaissance commune. Comme je suis tatoueur (ndlr: Loxiput) et que sa femme est tatoueuse, on s’échangeait des tattoos car on aimait bien le travail de l’un et de l’autre. Et donc, son mec était batteur. Je l’avais déjà vu dans d’autres formations metal, alors le jour où l’on a eu besoin d’un nouveau batteur, on l’a testé. Et cela a été parfait!

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Rock Metal Mag : Depuis votre dernier EP, vous suivez une direction plus Trash . Qu’est ce qui vous a poussé à mettre de coté votre hardcore des débuts?

Loïc : Alors lorsque l’on a commencé la musique, c’était vraiment le hardcore qui nous avait tapé dans les oreilles. Et nous avions aussi cette envie d’appartenir à une scène. Le truc vraiment très codifié du hardcore qui est une scène pas véritablement fermée mais pas loin. Mais, on a toujours eu un coté plus metal en tant que fan de Slayer, de Pantera et de Lamb of God. Donc, au début, on collait vraiment à une image hardcore. Et puis, au fur et à mesure, c’est comme dans une histoire de couple. Au début tu n’es pas forcément toi-même et à la longue tu te trouves. Et là, je pense que tous, nous avons retrouvé, au fur et à mesure, nos racines avec Slayer, Kreator et autres.

Et en fait, au moment de IT’S A TRAP cela s’est métalisé au fur et à mesure. C’était vraiment le petit virage crossover thrash où on a mélangé à fond thrash et hardcore. Et sur Straight to Namek, qui est sorti hier (ndlr: 13/11), on a vraiment assumé à 100% ce mélange thrash/hardcore.

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Rock Metal Mag : Vous avez tous les mêmes influences ou bien vous écoutez d’autres styles?

Loïc : Alors pour ma part, j’écoute beaucoup de metal et de thrash. Je suis un grand fan de Lamb of God et j’écoute des trucs comme Power Trip, Municipal Waste, Iron Reagan . Après à coté de ça, j’écoute du stoner et un peu de pop aussi.

En ce qui concerne les collègues, mon batteur est un grand fan de Black Sabbath, de trucs un peu à l’ancienne et aussi de Hip Hop, bizarrement. Ce qui fait que l’on a un petit invité sur cet album et c’est le rappeur français Seth Gueko, que j’ai eu le plaisir de tatouer. Donc on s’est fait un petit plaisir avec lui.

Mon guitariste est un grand fan de Pantera et les trucs avec de grosses guitares. Et mon bassiste qui est aussi guitariste à la base dans d’autres groupes, est très fan de punk hardcore, de trucs un peu plus rapides comme le speed punk. Donc voilà. On a un peu toutes ces influences qui viennent se télescoper et c’est très chouette.

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Rock Metal Mag : BIÈRES & MOSHPIT c’est le slogan du groupe ?

Loïc : C’est plus ou moins le slogan qui est tiré d’une chanson de Swine Punch. C’était le groupe de Mike,  notre bassiste. dans lequel il était guitariste et qu’il a complètement arrêté. En fait on a fait une reprise complète de cette chanson, parce que c’est exactement ce que l’on aime faire. Beer c’est plus pour le coté fête, sans dire que l’alcool est forcément festif. Mais c’est vraiment l’histoire du metal. On lève son verre et on se tabasse dans la fosse.

C’est la franche camaraderie.

J’irais jusqu’à dire le village gaulois. (rires)

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Rock Metal Mag : Quand avez vous commencé la composition de cet album ?

Loïc : Alors c’était en 2019 et on a eu la chance cette année là de faire un tour au Hellfest sur la Hell Stage, devant un public qui ne nous connaissait pas. C’était formidable. Mais suite à ça, comme tout le monde, on s’est pris un Covid dans les dents. Du coup, cela a mis un petit coup de frein à tout le monde mais en même temps cela nous a permis de vraiment travailler sur la créativité et sur ce que l’on voulait vraiment sortir.

Donc cela nous a pris du temps.

Ensuite, comme pour beaucoup de groupes, il faut réunir les fonds pour faire l’album. Et après le Covid c’était plus difficile pour tout le monde. Mais grâce à un financement participatif, qui a hyper bien marché et où on a fait 6666 euros, on a pu faire notre album et choisir le lieu d’enregistrement selon nos critères.

Rock Metal Mag : Pour cette campagne participative, vous avez d’ailleurs atteint 190% . C’est formidable. Je présume que vous ne vous attendiez pas à un tel résultat ?

Loïc : Alors on ne s’y attendait pas du tout. Ce sont toujours des choses dont nous ne sommes pas conscients mais lorsque l’on reçoit un tel engouement c’est que l’on doit surement le mériter. Il y a un peu la famille bien sur mais il y a aussi plein de gens que l’on ne connait pas. Et c’est trop cool.

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Rock Metal Mag : Quel est votre processus de composition ?

Loïc : Alors en général c’est Arnaud, notre guitariste et c’est aussi Mike notre bassiste. D’ailleurs, on lui a fait plus de place sur cet album, car en tant qu’ancien guitariste il amène pas mal de riffs créatifs. C’est quelqu’un qui a une bonne oreille et j’aime vraiment sa touche. Arnaud, lui, c’est plus le bulldozer du groupe rythmiquement. Donc, tous les deux ils amènent des riffs et ils se conforment l’un à l’autre. Et ensemble, on arrive à faire une petite soupe. La batterie vient se rajouter là-dessus. Et en gros, une fois que s’est passé dans toutes les mains, le chant vient se rajouter comme une petite cerise sur le gâteau.

Donc c’est vraiment un processus de groupe. On apporte chacun des parties et ça  matche ou pas. Comme beaucoup de groupes, on abandonne beaucoup de choses et i y a des riffs qui ne verront jamais le jour. Ou bien ils seront réutilisés plus tard.

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Rock Metal Mag : Donc les paroles c’est toi. Il y a beaucoup de dérision j’imagine comme pour le titre Last Action Zero ?

Loïc : Oui les paroles c’est moi. Alors au début on se conformait à cette scène vraiment hardcore très codifiée avec des paroles positives. Mais moi je ne suis pas comme ça. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas positif mais dans la vie je suis plutôt jovial. Du coup Eight Sins sur scène c’est ça aussi avec une musique derrière qui tamponne très fort. Et il y a des interludes où l’on peut rigoler avec les gens.

On n’est pas dans le sérieux mais on est là pour faire la fête.

Donc forcément la bonne humeur est de mise et mes paroles sont à mon image. Ce sont des trucs qui me font marrer ou des trucs qui me révoltent aussi. Des fois ce sont juste des trucs sur des films d’horreur et forcément des choses dans l’univers du thrash.

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Rock Metal Mag : Oui c’est sur que lorsque l’on voit le clip Acid Hole, c’est un délire total. (rires)

Loïc : Oui c’est comme Last Action Zero. Ce sont des chansons qui parlent de ne pas être forcément un héros au quotidien. On ne peut pas intervenir dans tout et des fois on se fait un peu caca dessus. Et c’est la vie car on ne peut pas sauver tout le monde. Ce sont des chansons de réalité.

Et alors le clip d’Acid Hole c’est un bon délire que l’on a eu avec notre pote Magali Laroche avec qui, on fait pas mal de clips. Et donc in a fait un peu un remix de Re-Animator et de films un petit peu trauma. Voilà, on s’est fait plaisir. On s’amuse dans des bars de potes à nous où on fait des minis films d’horreur. Et on rigole bien.

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Rock Metal Mag : Namek est le nom d’une planète du manga Dragon Ball, c’est ce qui vous a influencé dans le choix du nom de l’album?

Loïc : Oui tout à fait. En fait, nous sommes des enfants du club Dorothée. (rires) On a grandi dans les années 80/90 et la  pochette est pleine de références comme SOS fantômes, Dragon Ball, la Guerre des Etoiles, Terminator et plein d’autres trucs de dessins animés à l’arrière. C’est vraiment ce dans quoi on a grandi et on a baigné là-dedans. Donc l’imagerie télé est vraiment importante.

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Rock Metal Mag : L’Artwork de Chris Regnault est dans la continuité de l’ EP IT’S A TRAP EP.  C’est un dessinateur super doué !

Loïc : Alors c’est un dessinateur de bandes dessinées professionnel. C’est un de mes potes et nous étions en école de BD ensemble. Et avant d’être tatoueur, j’ai fait de l’illustration, du dessin. Et je savais à quel point il est talentueux. Il fait surtout de la BD historique donc, c’est très sérieux . Mais je connaissais son talent de caricaturiste depuis l’école.  Alors quand je lui ai demandé il était tout à fait d’accord car ça lui faisait du bien de sortir de son univers. Donc il nous a fait ces deux pochettes qui sont magnifiques. Et je pense que cela rajoute quelque chose au groupe car les gens nous n parle tout le temps. Donc, c’est que le travail doit être bien exécuté.

Et du coup Straight to Namek c’est un peu un délire que l’on a.

Lorsque l’on est en soirée et que l’on arrose ou autre un peu trop, on dit que l’on va direct sur la planète Namek. (rires) C’est une blague personnelle.

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Rock Metal Mag : Pourquoi avez vous décidé de travailler au Homeless Studio à Marseille avec Florent Salfati, chanteur du groupe Landmvrks.

Loïc : Alors Flo, on le connaissait avant qu’il soit dans Landmvrks. il était dans Hate In Front, un groupe de Marseille. On avait déjà joué quelque fois ensemble et c’est une très bonne personne. J’avais  écouté ses propres productions sur Landmvrks et il sait ce qu’il fait quand il enregistre quelque chose. Et donc on l’a choisi et on a eu la chance de pouvoir travailler avec lui puisque du coup, il nous a choisi aussi.

Franchement c’est un très bon enregistrement.

Ce que l’on faisait avant avec le Warmaudio était très bien aussi mais on cherchait un son plus gros. Et c’est vraiment lui qui nous a conduit au son que l’on voulait. Un son « à l’américaine » et qui tabasse très fort.  C’est aussi un enregistrement plus moderne. et on a pu le faire tous ensemble en même temps.

J’ai enregistré directement avec Flo, au chant. Mon batteur et mon guitariste ont enregistré avec le batteur et le guitariste de Landmvrks.  Et chacun avait un interlocuteur dédié qui connaissait l’instrument.  Donc c’était génial de travailler ensemble, sans s’ennuyer, car quand tu es chanteur souvent tu es le dernier a passé en studio. Et tu t’ennuies de ouf car il faut que tu attendes parfois une semaine que les autres aient fini.

Là, on a mis 4 jours à enregistrer ce petit bijou et nous en sommes extrêmement fiers et ultra contents.

L’avantage d’avoir travaillé avec un autre chanteur pour l’enregistrement, cela m’a permis de tester de nouvelles choses que j’avais envie de travailler au niveau du chant. Du coup, cela m’a vraiment permis d’avancer, de mettre un step dans le chant et d’avoir quelque chose de plus original qui se démarque un peu de ce qui se fait maintenant.

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Rock Metal Mag : Tu me disais que vous aviez en invité Seth Gueko, c’est sur le titre San Gleko je suppose. Pourquoi le choix de cet artiste?

Loïc : C’est plutôt un interlude qu’un feat. Alors j’ai eu la chance de tatouer Seth Gueko qui aimait bien mon travail. Donc le tattoo mène à beaucoup de chose puisque cela m’a aidé à trouver mon batteur, le dessinateur de la pochette et Seth Gueko.  C’est vraiment cool.

Rock Metal Mag : Donc ce choix ne s’est pas fait en raison du style musical?

Loïc : Mon batteur est un fan de Hip Hop et du coup un grand fan de Seth Gueko, alors cela lui a fait hyper plaisir.

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Rock Metal Mag : Vous avez choisi de commencer par un instrumental pourquoi?

Loïc : On avait envie de poser une ambiance. On arrive sur la planète Namek. Le vaisseau se pose et c’est parti. (rires) C’est un peu aussi une référence car je trouve que cette intro a un coté très Slayer.

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Rock Metal Mag : Vous avez présenté en premier le titre Street Trash, c’est celui qui correspond le plus à votre style ?

Loïc : Je dirais que Street Trash est un banger et elle sent un peu le tube. Elle est bien composée en mode couplet/refrain/couplet/refrain avec des choeurs dans tous les sens.  Les gens la retiennent très bien et d’ailleurs cela se voit sur notre Spotify. Elle est pratiquement à 60 000 écoutes et ce n’est jamais arrivé jusque là.

Mais sinon, moi, toutes les nouvelles chansons, j’ai vraiment un grand plaisir à les jouer en live. Je suis ultra content de cet album et il n’y en a pas une que je jetterais à la poubelle.

Après Street Thrash parle du film Street Thrash et en même temps de la ville de Grenoble qui est toute pourrie maintenant. Mais de toutes les villes aussi puisque cela parle de ce que l’on vit tous, à s’enfermer dans de la grisaille et des trucs dégueulasses.

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Rock Metal Mag :  Et donc coté production vous êtes totalement indépendant, mais est ce que vous  pensez un jour passer par un label?

Loïc : Alors on a fait le choix de l’autoproduction car je trouve que l’on est jamais mieux servi que par soi-même. On a été tenter de travailler avec d’autres personnes mais cela ne nous a pas forcément convaincu. Donc, on aime bien avoir la main sur notre projet.

Dernièrement on a un peu travaillé avec une agence de booking, donc cela commence à s’ouvrir un peu. Ce n’est pas toujours facile de lâcher le « bébé ». Nous sommes très investis dans notre projet et j’aime bien savoir ce qui se passe où ça va et aussi choisir ce qui se passe.

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Rock Metal Mag : Oui mais cela vous demande surement énormément de temps et je présume que vous avez un boulot et des activités en dehors de la musique?

Loïc : Nous sommes tous parents. Moi, j’ai 3 enfants et les autres en ont tous deux. Et nous sommes tous dans la vie active. Donc la musique c’est vraiment notre passion et on fait tout pour que cela avance. Et c’est ce qui se passe en ce moment. On a rarement eu autant d’engouement autour du groupe depuis que l’on a joué au Hellfest en 2019. Cela a vraiment amené quelque chose au groupe. C’est une histoire de légitimité, je pense. Il n’y a pas de chance dans la vie et c’est vraiment le travail qui nous amène là où on est.

Et comme on bosse à fond, cela avance.

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Rock Metal Mag : J’imagine que vous êtes à fond sur la promo et que vous avez lâché les compos?

Loïc : Oui on est en train de défendre l’album et nous sommes pas mal sur des live. On en a déjà fait sur Grenoble et sur des festivals cet été comme le Sylak, le LeymFest . Là, on joue ce vendredi 17 novembre à Romans sur Isère avec Stray From The Path et c’est sold out. On fait une tournée Paris, Lille, Dijon les 7, 8 et 9 décembre. Donc c’est bien parti et l’année prochaine il y a déjà pas mal de festivals qui commencent à nous prendre. Donc le boulot avance !

Rock Metal Mag : Peut être un retour au Hellfest?

Loïc : Ce serait un grand plaisir. Nous on a un BAC en circle pit donc normalement ça bouge.(rires)

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Rock Metal Mag : Je te laisse conclure .

Loïc : Beer & Moshpit for ever !!(rires) . Que du fun et que les gens s’amusent. Nous on est là pour ça aussi. Faire la fête pour se sortir de toute cette noirceur ambiante, c’est le plus important.

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Rock Metal Mag remercie Loïc, chanteur du groupe Eight Sins, Roger de Where The Promo Is et le Hard Rock Café