Chronique: ANKAA de ETHS

Chronique: ANKAA de ETHS

Après le départ de la charismatique chanteuse Candice en 2012, les fans étaient en droit de se demander quel serait l’avenir du groupe. C’est en 2013 que la bande annonça l’arrivée de Rachel Aspe au chant. Il faudra attendre début 2014, le temps de terminer la tournée, pour avoir droit à un EP intitulé « Ex

Après le départ de la charismatique chanteuse Candice en 2012, les fans étaient en droit de se demander quel serait l’avenir du groupe. C’est en 2013 que la bande annonça l’arrivée de Rachel Aspe au chant. Il faudra attendre début 2014, le temps de terminer la tournée, pour avoir droit à un EP intitulé « Ex Umbra In Solem » pour découvrir le potentiel vocal de Rachel. Avec cet EP, Eths nous donne envie d’en entendre plus. Il faudra patienter jusqu’au 22 avril 2016 (et avec notamment un passage remarqué au Hellfest en 2015) pour savourer le talent de Rachel sur un album entier prénommé « Ankaa ».

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C’est avec la chanson « Nefas » que l’album s’ouvre et quelle ouverture ! Un titre relativement violent, sombre et rapide qui rappelle un peu l’effet de « Méléna » sur Sôma. Alors que le précédent album III nous emmenait dans un monde apocalyptique, celui-ci nous emmène parfois dans des contrées orientales avec notamment la chanson « Nihil Sine Causa » et la présence de Sarah Layssac au chant sur les parties orientales et que l’on retrouvera sur d’autres morceaux. Ce qui est une nouveauté dans le registre du groupe mais aussi une bonne surprise et qui surprendra n’importe quel auditeur. On notera aussi la présence de Jon Howard au chant, du groupe Threat Signal. On retrouvera aussi Björn Strid de Soilwork en duo avec Rachel sur « HAR1 » C’est sur le morceau « Sekhet Aaru » que l’on perçoit à nouveau cette ambiance, totalement instrumentale (qui est aussi une première dans la discographie de Eths) qui n’hésitera pas à stimuler notre imagination. Des petites touches orientales sont disséminées par ci par là sur l’album. J’aime particulièrement les chansons (ou albums pour certains groupes) qui arrivent à nous faire imaginer des histoires rien qu’en les écoutant, c’est pour moi quelque chose de très important et que je recherche de plus en plus dans la musique.
Mais la musicalité de Eths c’est aussi ses ambiances angoissantes et sombres, compensées ici par le retour du piano et des violoncelles. Staif ne l’a pas oublié comme le montre par exemple « Seditio » ou « Nixi Dii« . Alors que la première démontre toute la violence de Eths mais aussi la puissance vocale de Rachel, la seconde nous plonge réellement dans ce qui fait l’univers si particulier de Eths rappelant les meilleurs moments de « Tératologie« . C’est aussi un autre membre de Soilwork qui s’occupe de la batterie dans cet album : Dirk Verbeuren. Et autant dire que son jeu est puissant et donne une autre dimension à la musique du groupe.
L’album se clôt sur « Alnitak », « Alnilam » et « Mintaka » : Staif décrit ces trois derniers morceaux comme un triptyque et montre ici son idée de la réincarnation. Ce qui est une parfaite conclusion car c’est aussi là que l’album prend tout son sens puisque Ankaa est l’étoile la plus brillante de la constellation de Phénix, et ce mot signifie aussi « phénix » en arabe.
Là où le groupe était surtout attendu c’était bien évidemment sur la partie vocale : Rachel parvient tout au long de l’album à surprendre tant son chant est varié. Que ce soit dans le chant clair plus maîtrisé que sur « Ex Umbra In Solem« , la voix enfantine qu’elle peut prendre sur certains passages ou surtout ses growls qui n’ont rien à envier à Candice et se révèlent parfois supérieurs, même si l’on peut déceler quelques parties un peu plus faibles. Mais rappelez-vous Candice du temps de « Autopsie » ou « Samantha » et l’évolution connue par la suite. Il ne fait aucun doute qu’il en sera de même pour Rachel, qui impressionne déjà pour un premier album.

Staif nous délivre ici un album personnel, plus violent que les précédents opus du groupe et avec une nouvelle chanteuse qui assure. Il arrive à nous surprendre, à se renouveler, à prendre des risques et c’est pour moi ce qui fait un album réussi. En plus de 10 ans, Eths ne m’a jamais déçu et je crois que ce n’est pas encore prêt d’arriver.

Tracklist:
01. Nefas
02. Nihil Sine Causa
03. Amaterasu
04. Seditio
05. Nixi Dii
06. Vae Victis
07. HAR1
08. Sekhet Aaru
09. Kumari Kandam
10. Alnitak
11. Alnilam
12. Mintaka

Par Mimi.

Interview avec Eths le 25 avril dernier ICI