Thomas Howard Memorial : Interview

Thomas Howard Memorial : Interview

A l’occasion des Rock Awards de Oui FM le 9 mars 2017 au Trianon à Paris, Rock Metal Mag a eu le plaisir de rencontrer Thomas Howard Memorial Thomas Howard Memorial est un quatuor de pop rock français Yann OLLIVIER: Voice, guitar | Elouan JEGAT: Guitar, keyboards, voice | Vincent ROUDAUT: Bass guitar, keyboards | Camille

A l’occasion des Rock Awards de Oui FM
le 9 mars 2017 au Trianon à Paris,
Rock Metal Mag
a eu le plaisir de rencontrer
Thomas Howard Memorial

Thomas Howard Memorial est un quatuor de pop rock français

Yann OLLIVIER: Voice, guitar |
Elouan JEGAT: Guitar, keyboards, voice |
Vincent ROUDAUT: Bass guitar, keyboards |
Camille COURTES: Drum

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Formé en 2010 à Guingamp, les quatre musiciens de Thomas Howard Memorial délivrent un pop rock atmosphérique et planant, dans la tradition de Pink Floyd, qu’ils mélangent aux influences de Pixies ou encore de Metronomy.

Après deux EP, Thomas Howard Memorial  en 2011 et How to Kill Kids en 2013, le groupe sort son premier album, In Lake, en 2016, mixé par Sylvain Carpentier (Saez, Scénario Rock). Après avoir fini l’enregistrement du disque, ils décident de le réenregistrer en intégralité et en live (sans public) au fond d’un lac exceptionnellement asséché pendant quelques mois : le Lac de Guerlédan. Le tout filmé en une nuit par les caméras du réalisateur Nicolas Charles.

https://www.facebook.com/thomashowardmemorial/

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Rock Metal Mag : Pourquoi le nom  Thomas Howard Memorial?

Yann : Alors ça remonte à très longtemps. A la base c’était un groupe Folk et nous n’étions que deux. Du coup ça sonnait très western, et à l’arrivée des gars à la basse et à la batterie, on a pris un virage plus pop rock. Donc la base vient de cette formation acoustique et aussi des textes qui sont assez sombres. Je crois que je m’explique mal……(rires)

Elouan : En fait, il faut dire Thomas Howard, c’est Jesse James, sous son nom de gangster et son vrai nom à la ville c’est Thomas  Howard. Et c’est ce qui était rigolo, parce qu’il est à la fois bandit et bon père de famille. Du coup cette bivalence de Thomas Howard correspond assez bien à l’univers des textes et de la musique.

Yann : C’est vrai que l’on a des textes un peu « abominables » qui parlent beaucoup de meurtres, et Jesse James avait vraiment plusieurs personnalités et du coup ce rapport entre les textes et le personnage était vraiment intéressant. Mais c’était aussi parce que ça sonnait western. En fait j’avais juste commencé par la fin !! (rires)

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Rock Metal Mag : votre premier album a pu sortir en avril, avec l’aide d’un financement participatif de 4000 euros, donc en auto production?

Yann :  oui c’était en auto-production, pour tout ce qui était production et mastering. Après on est suivi depuis pas mal d’années par Upton Park Publishing, qui est notre éditeur et qui fait aussi office de Label et qui rajoute un peu d’argent là où il y en a besoin. C’est également lui qui a produit le film que l’on a produit.

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Rock Metal Mag : Comment s’est déroulée la préparation et l’enregistrement de l’album?

Yann : C’était il y a longtemps…..

Elouan : C’était il y a longtemps et c’était aussi le bordel !

Yann : L’enregistrement ça va.

Elouan : Oui, on l’a fait, dans un local où on répète. La batterie on l’a enregistré chez un pôte, et ensuite le reste au local. En fait on voulait tout faire par nous-même chez nous, du coup on a enregistré les guitares, les voix, chez Yann, dans son local de répétition. Après le mixage est parti à Paris, chez Sylvain Carpentier dans son studio Hell’s Kitchen. Mais c’était vraiment important d’enregistrer et de faire tout nous mêmes.

Yann : L’enregistrement a été fait en janvier 2014, c’est pour ça que pour nous c’est un peu loin. Mais cela devait sortir en 2015, et puis il y a eu, l’opportunité du film, qui fait que l’on a du reculer la date de sortie de l’album. Et au final cela a pris deux ans.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous comptez renouveler l’expérience du financement participatif?

Yann : Pour le moment, on ne sait pas. On est plus en fin de tournée. Là, on est plus dans un objectif de bosser à mort pour faire un nouvel album qui tue !

Elouan :  C’est vrai que l’expérience du crowdfunding est intéressant, car mis à part le fait que cela nous permet d’obtenir de l’argent, c’est un bel outil de promotion. Et ça permet un rapport avec les gens qui est plutôt cool., qui fidélise les gens et c’est plus direct. Moi aussi j’aime bien filer 5 ou 10 euros à un artiste que j’aime bien, parce que j’ai l’impression de participer et de l’aider.

Yann :  Pareil, mais beaucoup pour les petits groupes locaux. On aime bien toute la scène musicale qui nous entoure.

Elouan : Bon après le crowdfunding, le faire une première fois c’est bien voire une deuxième fois, mais après c’est solliciter les gens sans arrêt.

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Rock Metal Mag : Donc, vous avez déjà de nouvelles idées pour votre prochain album?

Elouan :  C’est encore dans la tête. En fait la composition musicale de Thomas Howard, se passe souvent en répétition. Quand on joue tous les quatre, il se passe des trucs, et on enregistre sur des petits enregistreurs comme le votre ou sur le téléphone.

Yann :  Là, sur mon téléphone, il y a déjà, 60 morceaux.

Elouan : Le triple best of en fait !!! (rires) En fait, il faut trier et garder ce qui nous semble vraiment bien, écrire les textes et les voix aussi. Mais ce qui est cool avec le groupe, c’est que chacun apporte des choses.

Yann : Et chacun se met à sa place et du coup ça va très vite.

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Rock Metal Mag : Est ce que c’est toi qui écrit les paroles Yann, et pourquoi des textes aussi sombres?

Yann : En fait j’en sais rien. Je suis quelqu’un qui déconne beaucoup, d’ailleurs je ne fait que ça, mais à coté de ça je suis quelqu’un qui dort très peu et en fait ça m’inspire. je vous explique, par exemple, début novembre, ma soeur m’a annoncé qu’elle avait un cancer et tout de suite j’ai pu faire une chanson. Et comme le dit ma copine Lisa, « dès que tu es mal, tu fais des chansons ». Mais au final, la musique ce sont des émotions. Je ferais du Ska j’écrirais dès que je suis content , mais voilà, on ne fait pas du Ska. Du coup, il faut que je sois triste, que je sois mal, pour trouver l’inspiration. Après il n’y a pas que des trucs personnels. Par exemple « Murder for Fun » c’est pas du vécu. C’est l’histoire d’un mec qui rentre par effraction dans une maison et qui dit au père de tuer toute sa famille et d’arracher l’oeil de la fille…. Promis j’ai jamais fait ça. (rires). Par contre un morceau comme « Alive », ça parle de ma cousine qui est tombé d’un poteau électrique, devant moi, et qui est morte comme sous mes yeux, ça parle d’un élève qui s’est pendu quand j’étais pion dans un lycée, et que j’ai du décrocher, voilà ça c’est du vécu et c’est très personnel. Mais c’est pas très joyeux non plus.

Elouan: Et c’est là où le nom de Thomas award colle bien aussi au personnage de Yann, parce qu’il a aussi ces deux cotés. C’est un mec ultra joyeux avec qui on se marre tout le temps,et grâce à ses textes on a aussi découvert son coté obscur. Les textes sont sombres mais la musique n’est quand même pas dark. Il y a même des  rythmes un peu disco, ce n’est pas que plombant. Et ce mélange là, marche putôt bien.

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Rock Metal Mag : Par rapport au Live que vous avez fait au fond d’un lac asséché qui ressemble beaucoup au Live de Pink Floyd à Pompéî, comment cela s’est passé?

Yann : Alors c’était très dur!

Elouan:  Plus dur que de rentrer à Paris aux heures de pointes ! (rires).Le projet en lui même était très dur à monter, il fallait trouver un financement et c’est là que, Julien Banes nous a beaucoup aidé, l’éditeur qui a produit le film. Il fallait aussi trouver les autorisations, puisque l’on ne descend pas , au fond d’un lac comme ça. Il fallait voir les deux préfectures car le lac est à cheval sur deux régions. Il fallait aussi un drone qui devait passer au dessus du lac , enfin plein d’autorisations. En plus c’est un site très touristique, avec des visites de 14 h jusqu’à 18 h. Du coup, nous on attendait en haut et à 18 h, on a pu emmener tout le matériel de musique , au fond du lac.Il y avait aussi, les caméras, les lumières, et tout ce qui était nécessaire à la réalisation du film. Il fallait que le lendemain à 14 h, il n’y ait plus rien de notre passage, pour que les gens puissent à nouveau visiter. En plus c’était plein cagnard, et c’est nous qui avons tout transporté. On a fini d’installer vers minuit, et on est parti faire un micro sieste. A 4 h du mat, on tournait, donc on était un peu rincé, au milieu d’un lac en pleine nuit. C’était une expérience et on ne savait pas trop ce que cela allait donner et on s’est mis à jouer. Et il s’est passé un truc super.

Yann : C’est simple, quand on a fini de jouer le morceau, on s’est regardé et on s’est dit, c’est « Smooth ». Tu es tellement crevé et c’est tellement surnaturel! En fait on était bien. On a fini à 10 h du matin.

Elouan: C’est vrai que c’était une expérience incroyable pour nous ! Et au final on se retrouve au cinéma, comme de vrais acteurs. (rires) C’était vraiment surnaturel et ça collait parfaitement à notre musique et Nicolas Charles, le réalisateur du film, a vraiment assuré avec cette’idée de commencer de nuit et de finir en plein jour. On avait un peu peur que ce soit chiant à regarder et il a réussi à faire un film très cohérent, très beau visuellement. Donc voilà, nous en sommes plutôt fiers aujourd’hui.

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Rock Metal Mag : Par rapport au fait que vous êtes nommés ce soir, est ce que vous êtes confiants?

Elouan:  Alors on est déjà très content d’être là

Yann : Stressé, non! confiant non plus, si on a le prix ce serait vraiment un truc barjo.

Elouan: Je viens de voir Théo Laurence, alors être nommé à coté d’un groupe comme ça , c’est déjà beau, en plus avec Oui FM, qui est tout de même, notre grosse radio nationale; Donc c’est vraiment super .

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Rock Metal Mag : Est ce que vous avez projeté à quel moment vous allez commencer un second album?

Yann : Alors, moi, j’ai un autre groupe, donc il faut qu’au niveau timing ça coincide. En fait on veut faire quelque chose d’assez rapide. On voudrait essayer d’enregistrer dans un laps de temps très court, pour avoir vraiment un album qui sorte comme ça, instantanément et spontanément. Du style, bosser pendant 15 jours entier, sauf si on a rien au bout on continuera de répéter, et de sortir au bout de ces 15 jours 10 morceaux. Je pense que ça devrait être assez intense et bien à faire.

Elouan: Oui parce que l’on a plein de projets et au final tous les quatre on ne se voit pa tout le temps, et on a notre vie de famille aussi. Donc c’est une belle idée de faire vraiment ça 15 jours , en vivant ensemble, uniquement pour la musique .

Yann : C’est vrai que la musique c’est vraiment le truc qui guide un peu nos vies.

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Rock Metal Mag  remercie Yann et Elouan et Oui FM

retrouvez l’article de Oui FM paru en avril 2016 : ICI