Interview avec Xavier Malemort à l’occasion de la journée promotion organisée par Roger Replica au Black Dog à Paris.

Le troisième album du groupe « Château-Chimères » est sorti le vendredi 9 septembre 2022

TRACKLIST

1 QUELLE SORTE D’HOMME ?
2 PYROMANE BLUES
3 JE M’EN IRAI
4 MAGNITUDE POP
5 MALDOROR
6 L’EAU DES FOSSÉS
7 SÉMAPHORES
8 COMME UNE BALLE
9 TU M’AS LAISSÉ LÀ
10 LA GARÇONNE
11 LES GRANDS-DUCS
12 DÉCEMBRE

A propos du nouvel album de MALEMORT  :

Château-Chimères retrace le destin aussi fou que tragique du château d’Hérouville…
L’artwork a été confié au dessinateur Blitz’Art, dont l’univers se situe à la croisée de Tim Burton et d’Alice au pays des merveilles, avec un brin d’humour noir.

L’album a été mixé par Guillaume Doussaud au Swan Sound Studio (Headcharger, Burning Heads). Le mastering a été fait par Alan Douches (Mastodon, Leprous, Motörhead…).

Musiciens :
Xavier Malemort : chant
Sébastien Berne : guitare rythmique/solo, claviers
Sébastien Lafaye : guitare rythmique/solo
Aurélien Ouzoulias : batterie
Shob : basse

https://www.facebook.com/malemortband

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Rock Metal Mag : Nous nous étions rencontrés en 2017 à l’occasion d’une interview pour la sortie de Ball Trap. 5 ans après c’est la sortie de Château-Chimères. Mais le line up de Malemort a changé puisque Jean-Christophe Tassin(basse) et Vicken Chidoyan (batteries) sont partis. Est ce que tu peux m’en dire un peu plus sur le Malemort 2022?

Xavier : Alors il est arrivé un moment où l’on ne s’entendait plus trop. Tu sais ce qu’est la vie des groupes. Donc il fallait que l’on trouve une solution pour pouvoir de nouveau être créatif. C’est comme ça que cela s’est passé. Alors on a travaillé en effectif un petit peu plus réduit sur le disque.

Il y avait les deux Sébastien dont l’un est guitariste et l’autre guitariste et claviériste. Ensuite, Aurélien Ouzoulias avait déjà bossé sur les deux premiers albums. Donc, on était en confiance puisque l’on savait qu’il était déjà de la famille et ils se connaissent bien et depuis longtemps avec les Seb. Après Shob est un excellent bassiste et il nous a été chaudement recommandé par Aurel.

Finalement on a travaillé ensemble car on savait que cela pouvait tourner .

Cela nous a permis de nous concentrer à fond sur l’écriture du disque et d’aller au bout de cette mission. Comme c’est un album concept, il a nécessité beaucoup de travail. Et nous avions besoin d’être concentré en petit comité pour le faire.

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Rock Metal Mag : Oui donc à la différence de Ball Trap où tu avais tout composé seul, cette fois ci la musique a été composée avec Sébastien Berne?

Xavier : Alors depuis le départ cela a toujours fonctionné de la même manière. C’est à dire que je compose les chansons de départ et ensuite je travaille les maquettes avec Sébastien Berne. Il est aussi un compositeur et un excellent arrangeur. Donc, il sait que lorsque, tout au départ, je propose des chansons, c’est ce qui  va créer le style Malemort.

Ensuite on travaille tous les deux pour améliorer les chansons et les amener là où on veut.

Sur le 1er album, j’avais tout composé seul, sur le 2ème album les titres sont signés en composition par moi mais il  y en a aussi deux de Seb. Alors sur cet album là, j’ai composé toutes les chansons de départ et ensuite, on a co-composé la 2eme version avec Seb et on a fait les arrangements.

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Rock Metal Mag : Donc tu es reparti sur un nouvel album concept.

Xavier : Oui (rires) Et moi qui disais, à un moment donné, me méfier comme de la peste des albums concept. Finalement, j’en commets.(rires)

Rock Metal Mag : Et pourquoi as tu choisi de retracer le destin extraordinaire du château d’Hérouville?

Xavier : Alors déjà, tout simplement, parce qu’il est à 3 kms de chez moi. (rires) Donc j’ai découvert cette histoire de cette façon là. Et puis parce que cela représente toute la mythologie du rock et tout son coté magique, notamment dans les années 70. C’est une époque où l’on supposait que la musique allait changer le monde. Et donc de très grands albums sortaient à l’époque, y compris du château d’Hérouville. Alors tout ça me parle énormément.

Ensuite il y a des folies rattachées à toute sorte de musiciens qui sont passés au château d’Hérouville. Pour ceux qui fouillent un peu son histoire, on trouve les frasques d’Iggy Pop, de David Bowie ou encore d’Elton John. Frasques liées à leur état second et il y a des tas d’histoires qui circulent.

Avec le petit grimoire ( ndlr: dans l’édition spéciale), je pense que les gens peuvent se régaler, parce que dedans, il y a des anecdotes concrètes sur le château.

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Rock Metal Mag : Donc en fait toutes tes chansons sont inspirées par ces histoires survenues au château?

Xavier : Oui mais en même temps j’ai choisi des anecdotes qui permettent de faire quelque chose de sympa . Mais qui puissent aussi être interprétées différemment par quelqu’un qui ne s’intéresse pas forcément à l’histoire du château. Tu prends par exemple, les paroles d’une chanson, comme Sémaphores. Et bien, sans savoir qu’il s’agit d’une anecdote liée au château, tu comprends que cette chanson parle d’un ami qui dit à son pote : Reste comme tu es, continue droit devant, ne te laisse pas aveugler par les phares qui t’attirent et conserve ta trajectoire. En fait, pour pouvoir le vivre, tu n’as pas besoin de savoir que c’est un rapport qui unissait David Bowie et Iggy Pop qui étaient de grands amis en réalité.

Le but de l’écriture de cet album c’est de faire en sorte qu’il y ait une double lecture possible.

Si tu veux le relier au château, il n’y a pas de problèmes puisque je me fonde sur des choses réelles et concrètes qui sont dans le grimoire. Après, si tu n’en as pas envie tu peux sans problèmes aussi.

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Rock Metal Mag : Depuis combien de temps préparez vous cet album?

Xavier : On avait fait le Hellfest en 2018. Puis, on a enchaîné fin 2018, sur une série de dates en province qui nous a amené début 2019. Et à partir de là, on s’est mis en pause parce qu’en fait on était un peu cramé. Ce qui peux aussi expliquer un certain nombre de choses par rapport à l’histoire du groupe. Et donc, moi, je me suis remis à bosser sur l’écriture, courant 2019.

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Rock Metal Mag : Et il y a eu la pandémie.

Xavier : Oui, mais moi, cela ne me dérangeait absolument pas, musicalement. Puisque de toutes les manières pour créer ce que l’on a dans les mains aujourd’hui, il fallait que je rentre dans ma caverne. Et Seb aussi,  pour reprendre ce que je lui proposais afin de le retravailler.

Donc, on avait chacun notre petite caverne et on se refilait les essais, les maquettes. Alors ce sont des choses pour lesquelles le confinement n’avait pas de prise. Cela n’a pas handicapé le processus de création.

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Rock Metal Mag : Pour l’album précédent, les chansons avaient été jouées en concert avant d’être enregistrées. Votre processus a donc changé puisque vous n’avez pas pu les jouer avant?

Xavier : Exactement. Tu es la première à me faire la remarque et tu as tout à fait raison. Les chansons de Ball Trap, on les avait quasiment toutes jouées avant d’enregistrer le disque. C’est vrai. Et là, cette partie de processus est très différente. Mais, là où cela se rejoint, c’est qu’en fait on avait fait pareil pour Ball Trap. C’est à dire qu’il y avait eu des arrangements à la marge, quand on était en live. On se disait que l’on pourrait rajouter ceci ou cela. Mais très à la marge, car on a toujours très maquetté nos morceaux avant de commencer à les jouer, y compris en live. Donc en fait, les moreaux de Ball Trap avaient déjà été maquettés 10 ou 15 fois et ils étaient déjà très établis lorsque l’on commençait à les jouer en concert.

Le processus se rejoint un peu.

On a changé très peu de chose entre les versions d’origine et ce que l’on faisait en live pour Ball Trap. C’est plutôt une musique très écrite.

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Rock Metal Mag : Et vous êtes toujours en auto production. Cela ne vous handicape pas trop?

Xavier : C’est difficile à dire en fait quand tu as un certain niveau en musique. Tu te retrouves avec la possibilité de dire éventuellement que tu aimerais signer avec un label mais qui finalement ne pourras pas t’apporter plus que ce que tu as chez toi. Donc, dans ce cas là, tu peux même parfois y être perdant. Alors nous, on est vraiment sur cette zone frontière, et là, à cette étape, notre choix s’est porté sur le fait de rester indépendant. On a bien sur un éditeur et un distributeur mas on préfère fonctionner sans label.

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Rock Metal Mag : Vous avez travaillé avec Guillaume Dussaud pour le mixage et Alan Douches pour le mastering. C’était votre première collaboration avec eux?

Xavier : Oui, première collaboration et à vrai dire j’en étais ravis. Guillaume Dussaud du Swan Sound Studio est habitué à recevoir de groupes de styles très différents. Il fait un peu de tout et il fait beaucoup de punk, ce qui pourrait paraître d’ailleurs, assez antinomique avec Malemort. Parce qu’en ce qui nous concerne, c’est plutôt assez soigné en terme de couches de son. Mais du coup il a un regard assez large par rapport à ce qu’il est habitué à mixer.

Donc là, je savais aussi ce qu’il faisait avec Headcharger et au fil des années il leur a sculpté un son de plus en plus chouette. Et cela tombait au moment ou Headcharger sortait un single pour son nouvel album et il  y avait un lien par rapport à la production. Et donc c’est comme ça que je suis rentré en contact avec Guillaume qui s’est révélé être vraiment, pile la personne qui nous fallait. Il est à cheval entre plusieurs univers musicaux et cela ne lui pose aucun problème. Car il est capable de faire de la puissance mais aussi de l’authenticité . Et il évite aussi les clichés des grosses prods actuelles qui parfois manquent un peu d’âme.

Donc, je le savais, mais il a été au delà de ce que j’imaginais pour éviter toutes les embuches.

Après avec Alan Douches, c’était un mastering qui permettait d’avoir une puissance assurée. Mais malgré tout on a rien lâché puisque nous lui avons même demandé de modifier son mastering pour ne pas perdre ce coté un peu humain de la production. Donc, on a vraiment été au bout du processus.

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Rock Metal Mag : Et pour la pochette et tous les visuels accompagnant ce disque, c’est aussi la première fois que vous avez choisi de travailler avec  Blitz’Art?

Xavier : Oui, c’est la première fois. Avant c’était Nicolas Dubuisson et au moment où on voulait faire ça, il était en train de se lancer sur sa première BD . Donc pour un dessinateur, je crois que c’est un peu viral de la réussir. Alors je lui ai dit que c’était peut être mieux qu’il se concentre à fond dessus. Et comme je suivais depuis très longtemps le travail de Blitz’Art, j ai vite décidé de discuter avec lui. De là, on s’est entendu comme deux larrons en foire. Il s’est lui aussi passionné pour l’histoire du château et on s’est régalé à travailler ensemble. On a pu discuter des idées et c’est vraiment un gars super.

Rock Metal Mag : Ses dessins illustrent très bien l’ensemble.

Xavier : Et comme le fond de l’histoire est un petit peu dramatique, ce qui est bien c’est qu’il tempère ça avec un peu d’humour. Ces dessins sont un peu sombres, mais il y a toujours un petit second degré. Ce qui fait que cela allège un petit peu la chose tout en donnant un coté un peu rêve aussi. Et j’ai vraiment trouvé ça très bien.

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Rock Metal Mag : Je trouve que « Château-Chimères » est vraiment un album très varié et il a des sonorités très diversifiées. Quelles ont été les principales sources d’inspirations musicales ?

Xavier : Alors je suis content que tu le soulignes parce que Ball Trap, qui avait été très apprécié, avait été jugé comme le maître étalon de Malemort. C’était apparemment, l’album qui nous représentait le plus. Mais nous, intérieurement, on savait que l’on pouvait aller encore plus loin. On avait envie de diversifier plus les compos et en même temps, on savait que l’on pouvait encore élargir le propos sans pour autant perdre notre cohérence. Donc, en donnant toujours l’impression d’être du Malemort. Et cela faisait partie des choses que l’on voulait réaliser avec cet album. Alors ce que tu en dis en témoigne et je pense que nous y sommes parvenus.

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Rock Metal Mag : C’est sur que cela restera toujours du Malemort car quand tu chantes on reconnait de suite ta voix et ton style.

Xavier : Oui, voilà. cela amène une certaine unité. Après, comme tu me le demandais, au niveau des différentes influences, pour moi c’est toujours pareil. J’ai mon background metal d’un coté, le rock français et international d’un autre coté, et puis même d’autres trucs qui n’ont rien à voir. Par exemple, j’ai écouté beaucoup de David Bowie, énormément de Pink Floyd aussi. Pourtant, il n’y a pas de plage planante sur ce disque. Mais voilà, c’est un mélange de tout ça.

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Rock Metal Mag : Alors dis moi ce que tu en penses, mais moi, je trouve que l’intro de PYROMANE BLUES à un riff très Molybaronesque. Est ce que Molybaron est un groupe qui t’inspire ?

Xavier : Alors on se connaît très bien mais Molybaron ne m’influence pas . Je connais très bien leurs deux albums mais ce riff là on le tire plutôt d’influences communes. En fait il y a un truc légèrement Black Metal là-dedans et il y a aussi un coté Gojiresque. Donc, ce sont plus des influences communes. Par contre si tu me demandes si j’aime bien Molybaron, je te dirais oui et même cent fois oui. On est très copain et on se parle régulièrement. Il fait partie de ces groupes de la scène française avec lesquels on se retrouve. Cela fait du bien car on est la frange du metal mélodique de la scène française.

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Rock Metal Mag : Sur le titre « Quel sorte d’homme » Julien Lambert est invité en tant que guitariste. Qui est il exactement ?

Xavier : Alors en fait, il a joué dans Malemort, pendant la phase live de la période Ball Trap. Il était deuxième guitariste dans l’effectif. Et à un moment, nous étions tous bien crevés et certaines choses font que l’on avait envie de se séparer. Julien, il fait tous ses trucs à coté mais par contre avec lui nous ne sommes pas du tout restés en mauvais termes. Et il se trouve que ce solo là, il l’avait bossé avec les Seb à l’époque et l’avait co-écrit avec eux. Une première version avait été enregistrée avec lui et donc cela nous semblait assez naturel de lui proposer de poser le solo définitif.

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Rock Metal Mag : Vous avez sorti le clip de JE M’EN IRAI avec plusieurs invités sur le morceau. On trouve Matthieu Debordes (trompettes/trombones), Mathilde Buet (violons) et bien sur Dan Ar Braz . Comment est née cette collaborations avec ces 3 musiciens ?

Xavier : En fait les invités, c’est au gré des chansons. J’avais envie d’avoir un violon à un moment . Pour les trompettes qui sont aussi sur QUELLE SORTE D’HOMME ? et SÉMAPHORES c’est venu vraiment parce que j’entendais des trompettes à ce moment là. Et conc parmi les musiciens, on m’a recommandé quelqu’un qui n’appartient pas au départ au milieu metal. Mais c’est ce qui est très chouette, car ce sont des rencontres avec des musiciens qui appartiennent à d’autres Sphères. Et souvent c’est un grand plaisir de faire des choses ensemble.

Pour Dan Ar Braz, c’est le hasard un peu facétieux.

En fait, nous sommes entrés en contact parce que Sébastien Berne achetait du matériel musical et son vendeur était Dan Ar Braz. Et comme je connais bien sa carrière, je savais qu’il avait enregistré 17  albums à Hérouville.  Et c’était le fameux château sur lequel on était en train de faire notre album concept. (rires) Donc, je ne sais pas si tu vois le genre de hasard. C’est complètement dingue.

Alors j’ai demandé à Seb de recontacter Dan pour savoir si il accepterais un entretien. Moi, j’étais très curieux et avide de découvrir de nouvelles choses sur le château étant donné que je me documentais depuis des années dessus. Donc avoir quelqu’un qui y a quasiment passé sa vie pendant justement les années qui m’intéressaient le plus, c’était le rêve.

Et donc, il a accepté très gentiment.

On a commencé par discuter 1h30 au téléphone. Ensuite on s’est rappelé quelques jours plus tard et de temps en temps il m’envoyait des photos qu’il retrouvait. Et on se parle régulièrement . C’est comme ça qu’un beau matin je me suis réveillé avec une mélodie bretonne en tête. Alors au départ je ne pensais même pas lui demander un featuring. Donc on fait la compo et on était pratiquement arrivé à la maquette finale et c’est là que l’on s’est dit que l’on pourrait lui demander de jouer quelques notes. Voilà, cela s’est fait comme ça. Il est adorable et vraiment formidable. Et il est très content et il a partagé qu’il est vraiment très heureux d’avoir fait ce truc là.

Rock Metal Mag : J’aime aussi beaucoup cet artiste.

Xavier : Et humainement c’est un gars extraordinaire.

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Rock Metal Mag : Quelle est la signification du titre MALDOROR?

Xavier : Maldoror est un bouquin de Lautréamont, complètement déjanté, assez pauvre d’ailleurs mais fou. Et en fait dans cette chanson , je voulais évoquer Higelin qui avait carrément vécu à Hérouville plusieurs années. Il avait pris une location dans la bergerie du château où il y a passé je crois, deux ou trois ans. Et Higelin a enregistré plusieurs albums dont Champagne . Et la chanson Champagne, notamment, m’évoque les paroles de Lautréamont mais en comique, sinon en réalité, ce n’est pas du tout comique. Donc, les chants de Maldoror mais en version second degré.  C’est pourquoi j’ai choisi le nom de Maldoror qui évoque le coté fou mais qui est en fait un hommage à Champagne.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous envisagez de recréer un décor particulier sur scène ?

Xavier : Alors on aimerait beaucoup et j’en ai déjà parlé avec le dessinateur. Sur des grosses scènes avec des écrans, cela peut se faire assez facilement, mais cela demande beaucoup de travail et d’argent. Pour les petites scènes cela sera plus compliqué, mais c’est vrai que l’on nous en parle. Mais comme d’habitude le nerf de la guerre c’est l’argent. Alors en terme d’investissement sur ce disque là, on a tout fait en mieux et en plus. Du coup à la fin tes poches sont vides.

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Rock Metal Mag : Et heureusement vous aviez lancé une campagne de financement participatif qui avait très bien marché?

Xavier : Ouais cela avait très bien fonctionné. Donc à présent les contributions sont arrivées et c’est génial parce que tu as un rapport direct avec les gens . Ils reçoivent le disque en premier et depuis plusieurs jours je reçois plein de commentaires privés. Donc c’est un rapport très particulier que j’aime beaucoup et qui donne de la force quand même. Parce que financièrement, même si cela a très bien marché, ce ne sont pas des sommes suffisantes pour tout amortir. En espérant que pendant 2 ans cela fonctionne bien et que l’on arrive à faire des beaux live qui paient un peu, on arriverait éventuellement à presque amortir. Mais par contre d’un point de vue humain, c’est vraiment un apport.

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Rock Metal Mag : Est justement, est ce que vous avez pu planifier des concerts pour la fin d’année ou alors le planning se fera plus sur 2023 ?

Xavier : On va cibler 2023 parce que j’ai très peur du bordel qu’il y a en ce moment. Etant donné que nous aussi, on sort d’une période qui a été épuisante pour créer ce disque là.  Pour un groupe indépendant, nous sommes allés très loin sur la création, le soin apporté.  Et pour chaque chose, cela a été une bagarre, tout comme le fait de pouvoir proposer aux gens le vinyle. C’est arrivé, mais il a fallu se battre pendant des mois, dans le contexte actuel pour l’obtenir.

Donc je ne voudrais pas m’emmancher sur quelques dates montées un peu à la va vite dans un contexte qui n’est pas spécialement favorable. Il y a un peu de reprise mais on ne sait pas qui fait quoi. Alors on cible plus sur un retour solide en 2023 et notamment printemps, été, automne, avec des festivals. Après, on n’exclut pas de faire une date évènementielle avant.

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Rock Metal Mag : Une release party en vue peut être puisque votre album sort aujourd’hui, 9 septembre?

Xavier : Alors ce ne sera pas pour les prochaines semaines si on veut faire quelque chose de très solide et de beau. En fait les gens qui nous suivent et qui nous aiment bien sont assez fidèles. Donc là, ils vont s’approprier le disque pour le connaître à fond et arriver sur une release party en l’ayant bien assimilé et en ayant très envie de l’entendre en live.

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Rock Metal Mag remercie Xavier du groupe Malemort, Roger de Replica Promotion et le Black Dog à Paris