INTERVIEW : MARS RED SKY

INTERVIEW : MARS RED SKY

Après un premier album éponyme, en 2011, salué avec succès en Europe, le groupe MARS RED SKY nous a offert, le 28 avril 2014 (via Listenable Records), son deuxième opus, Stranded In Arcadia » un voyage aux frontières d’un monde imaginaire nommé Arcadia. Le trio  s’est alors embarqué dans une monumentale tournée à travers l’Europe et l’Amérique du Sud afin d’y

Après un premier album éponyme, en 2011, salué avec succès en Europe, le groupe MARS RED SKY nous a offert, le 28 avril 2014 (via Listenable Records), son deuxième opus, Stranded In Arcadia » un voyage aux frontières d’un monde imaginaire nommé Arcadia. Le trio  s’est alors embarqué dans une monumentale tournée à travers l’Europe et l’Amérique du Sud afin d’y répandre son rock psychédélique totalement atypique.

Le 26 février MARS RED SKY va sortir son troisième album « Apex III (Praise for the burning soul) » qui vous emmènera une fois de plus dans son univers très personnel et très psychédélique. Un voyage dans le Space Rock des années 60/70, dont GONG en est le plus représentatif.

cover_l

******

Rock Metal Mag a eu le plaisir de s’entretenir, avec le chanteur Julien Pras et le batteur Matgaz du goupe Mars Red Sky, au Black Dog, à Paris.

copy003

Matgaz et Julien Pras

**********

Rock Metal Mag : considérez-vous votre style musical comme totalement atypique ?

Matgaz : On peut pas dire que l’on a un type particulier. On fait notre musique, et on ne va pas essayer de se comparer à d’autres groupes. On peut dire que la voix de Julien est peut être atypique dans le style, après on utilise des riffs lourds, des harmonies pop, des trucs mélodiques, donc atypique non, on se sent assez proche de King Crimson .

Rock Metal Mag : GONG par exemple ?

Matgaz : Gong, ah oui, on est à fond, c’est marrant j’ai écouté le dernier il n’y a pas longtemps.

Julien Pras : En fait, dans la musique on aime bien ce qui sort un peu des rêves. On est en dehors de genre bien ancré.

Matgaz : Notre musique elle est écoutable par n’importe qui en fait. Je pense aux parents de certains pôtes qui peuvent aimer ce que l’on fait parce que ça leur rappelle un coté un peu 70’s, un coté un peu Pink Floyd. Il n’y a pas besoin d’être pointu en musique pour appécier ce que l’on fait, ça peut parler à des enfants et ça nous est déjà arrivé d’ailleurs de jouer pour des gamins et ils captent le truc sans distinction de style et sans se demander si c’est du Stoner ou autre genre. Donc même si notre musique est atypique elle reste abordable et elle se laisse écouter par plein de monde, comme des métalleux ou des amateurs de Indé Rock. En fait si notre musique sort de l’ordinaire, on ne le fait pas consciemment, ça vient de ce que l’on écoute et de ce que l’on aime.

**********

Rock Metal Mag : Et comment travaillé vous pour composer vos morceaux?

Julien Pras : En général on se retrouve tous les trois. Soit un de nous amène une idée et on part de là pour la développer, ou alors ca peut naître d’un Jam. C’est déjà arrivé.

Matgaz : Oui c’est arrivé que Julien amène des morceaux « clés en main », où il avait déjà composé la partie guitare, donc des morceaux dejà structurés au départ comme pour « Under The Hood »

Julien Pras : ça peut naître juste d’une accroche, d’un riff, d’une mélodie, ou d’un truc qu’on fait tourner en balance ou alors Jimmy va arriver avec une ligne de basse et puis on pose tout sur la table et on fait le tri et chacun propose ses parties et on voit ce qui s’en dégage. Souvent ce qu’on aime bien c’est structurer ensemble.

Matgaz : Et bizarrement ce processus va assez vite. Le fait de se retrouver tous les trois nous permet de gagner du temps. Comme on met tous du temps à s’organiser parce qu’il faut  trouver le bon moment avec les emplois du temps de chacun, quand il y a déjà un peu de matière, ça va hyper vite.

**********

Rock Metal Mag : Vous vous entendez bien pendant ce processus de création ?

Matgaz : Oui très bien. on se connait assez bien pour savoir quelles sont les attentes et les goûts de chacun pour que tout le monde y trouve son compte. Et heureusement on est que trois. Donc ça c’est plutôt pas mal

**********

Rock Metal Mag : Vous allez sortir votre troisième album, APEX III (PRAISE FOR THE BURNING SOUL), le 26 février 2016. Pourquoi avoir choisi ce titre et quelle est sa signification exacte ? Moi je l’ai traduit par  » encenser les âmes qui brûlent » .

Julien Pras : Voilà, exactement, alors ça c’est chouette !. En fait, l’idée dans ce titre c’était vraiment une sorte de collage qui au départ n’avait pas grand chose à voir.  Apex III, ça vient des paroles du premier morceau de l’album.C’est l’ idée d’un triangle où chaque coté est le coté le plus important et il représente chacun de nous trois, avec sa propre personnalité, et sa position dans le groupe qui est en fait irremplaçable, et la parenthèse (Praise For The Burning Soul), c’est en rapport tout simplement avec un livre qui m’avait accompagné pendant toute la durée où on était en studio, et qui s’intitulait  « The Burning Soul » et « Praise For The Burning Soul » était en fait écrit au dos de ce livre. ce sont les critiques ou les éloges faites pour ce livre. Donc c’est vraiment un collage d’idée par rapport à l’atmosphère, l’ambiance, la narration qui faisait écho pendant notre enregistrement, comme l’écho d’une bande son. Il y avait une sorte de coîncidence assez troublante et je trouvais que c’était très évocateur et je me suis permis de proposer ce titre. En fait tout est lié puisque j’ai écrit mes textes en fonction de mes lectures, donc c’est comme une sorte de collage de mots et d’impressions, qui n’est pas évident à la base mais qui crée un ensemble harmonieux.

**********

Rock Metal Mag : Pourquoi avoir choisi une pochette assez simpliste?

Matgaz : En fait, on revient de loin car elle était partie pour ne pas être du tout simpliste et pour être très fournie. D’ailleurs moi j’adore le style très fourni. Donc on avait presque validé et puis on s’est dit qu’il y avait un truc qui n’allait pas. Il y a un petit quelque chose qui nous plaisait pas et au final tout la monde a mis des réserves dessus.

Julien Pras : En fait, il faut avoir vu l’intérieur de la pochette pour comprendre le truc et voir ce qui se cache derrière le rideau. On aime bien les énigmes. L’idée de base de Jimmy (bassiste du groupe et concepteur des pochettes) était de nous représenter à l’intérieur du cokpit de notre vaisseau pendant notre voyage , mais dans le rendu celà faisait un peu trop Comics (Bandes dessinées) alors que sur les autres pochettes c’était beaucoup plus abstrait. Alors c’est Carlos Bob, qui travaille sur les pochettes, qui nous a proposé de créer le mystère en mettant un rideau et une fois que les gens auront le disque ils pourront découvrir ce qui se cache derrière.

**********

Rock Metal Mag : Par rapport à Stranded In Arcadia est ce que vous considérez que votre style a beaucoup évolué?

Julien Pras : Je pense que l’on a bien dévellopé l’idée que l’on avait mis en place sur cet album et que l’on a été beaucoup plus extrême sur certains morceaux, beaucoup plus heavy, et plus profond. Et le coté mélodique et harmonique a été lui aussi plus développé. Donc on a élargi un peu plus le spectre.

**********

Rock Metal Mag : Le 22 janvier, vous avez sorti votre EP « Providence »; pourquoi avoir choisi de sortir cet EP juste avant l’album APEX III en une édition limitée à 500 exemlaires ?

MarsRedSky_2016_Providence_thumb

Matgaz :  Comme on a du supprimer un morceau pour la version vinyle au pressage de l’album, pour une question de durée et de qualité de pressage (morceau qui est sur le CD), on s’est dit on va en faire un EP et on a donc mis le morceau « Shot In Providence » en Face A. Donc on a fait un EP comme un avant goût de l’album. Et c’est vrai que ça étonne les gens mais là ça nous a permis de donner vie à ce morceau un peu à part. Et en fait il est passé de morceau jeté à morceau Star. Il a même failli figurer sur notre second album, car il fait parti des plus vieux morceaux que l’on a composé sur cette session la. C’est une partie du titre « Into The Mars Red Sound » que l’on avait composé pour notre avant dernier album. Donc c’est une pièce expérimentale et instrumentale composée de différents thèmes et qui dure normalement 35 minutes, et on en a pris un passage pour en faire un nouveau morceau.

Julien Pras : En fait c’était dans l’idée de continuer un morceau et de faire une suite instrumentale, comme on a fait sur l’album Stranded In Arcadia avec le premier titre « The Light Beyond » et le dernier « Beyond The Light ». Donc on pensait enregistrer ça au studio à Bordeaux et faute de temps et de place à l’enregistrement on l’a gardé pour faire la face B de l’EP. Donc en fait cet EP pourrait presque être une suite de l’album ou une parallèle.

Matgaz : Après, le pourquoi des 500 exemplaires, je sais pas trop, en fait c’est parce que celà s’adresse peut être plus à des gens qui nous connaissent dèjà car  ce n’est pas avec cet EP que l’on va se faire connaitre. Donc on à fait une édition limitée pour les collectionneurs en quelque sorte.

**********

Rock Metal Mag : Pourquoi avoir choisi des images rétros en noir et blanc pour le clip « Shot In Providence » ? et quelle est la signification du titre?

Julien Pras : Alors le titre c’est encore un détournement d’images, par rapport à quelque chose que j’ai lu et que j’ai interprété à ma façon. En fait c’est parti d’un groupe qui avait tourné un film dans la ville de Providence à Rhode Island aux Etats Unis, (le texte disait: the film was shot in Providence..). Donc j’ai sorti Shot de son contexte et je suis parti de cette idée là pour écrire la chanson « Shot In Providence ». Et c’est notre bassiste Jimmy avec Geoffrey Torres (qui fait les lights pendant les concerts), qui ont fait le clip en créant leur propre adaptation en fonction de ce qu’ils ressentaient en écoutant les paroles du morceau. C’est Jimmy qui réalise la plupart des vidéos et il utilise beaucoup d’images d’archives. Alors le noir et blanc c’est plus une question d’ésthétique,  par rapport au cinéma d’antan et c’est aussi pour le coté Roman noir, thriller avec son mélange de métaphores.

**********

Rock Metal Mag : Vous avez fait l’enregistrement d’APEX III avec Gabriel Zander, le même producteur que pour Stranded In Arcadia. Est ce que vous envisagez de poursuivre la production de vos futurs albums avec lui?

Matgaz : Et bien on y a pas encore pensé car c’est vraiment la bonne personne,  enfin ça fait la deuxième fois que l’on travaille avec lui. Peut être qu’un jour on envisagera de changer, mais pour le moment c’est tellement bien avec lui que je vois pas pourquoi on prendrait quelqu’un d’autre. On est vraiment sur la même longueur d’ondes.

**********

Rock Metal Mag : Est ce que vous avez un titre préféré sur APEX III ?

Matgaz : Alors à jouer ce serait « Under The Hood », parce qu’il est vraiment parfait, mais à écouter ce serait plutôt « Friendly Fire » et  « Mindreader ». J’hésite entre les deux parcequ’ils sont complètement opposés, avec un très extrême et très lourd et l’autre plus mélodique et plus léger, en fait ce sont deux facettes que j’aime beaucoup.

Julien Pras : C’est vrai que moi aussi j’aime beaucoup « Mindreader », dans la façon dont il a été composé et de la manière dont il est joué. Après APEX III contient plein d’éléments qui nous définissent bien, avec un éventail de sonorités, de sentiments.

**********

Rock Metal Mag : Votre tournée a démarrée le 28 janvier à Bordeaux. Comment s’est passé le concert?

Julien Pras : Bien. C’était beaucoup de concentration, on a joué tout l’album et on a pu voir ce qui était possible de faire sur scène et comment  réadapter certains morceaux et y faire d’éventuels arrangements et des effets particuliers. Et on a eu une très bonne réponse du public.

**********

Rock Metal Mag : Est ce que vous avez le trac avant un concert ?

Matgaz : Alors moi pas du tout.

Julien Pras : Moi, oui. Notament à Bordeaux lorsqu’il y a la famille qui vient se caler juste devant moi. En fait je serais plus à l’aise si elle se faisait plus discrète….

**********

Rock Metal Mag : Vous repartez dans deux jours pour l’Espagne, est ce que vous avez hâte de reprendre la tournée?

Matgaz : Oui on est très content de repartir, surtout en Espagne, où on va à chaque début d’année. D’habitude on y va en janvier; On fait deux nouvelles villes d’ailleurs cette année.

**********

Rock Metal Mag : Quels sont vos groupes préférés, à l’heure actuelle ?

Matgaz : Alors en premier, s’il n’y en avait qu’un qui devrait survivre sur cette terre, ce serait TIGRAN HAMASYAN, qui est un pianiste arménien, en second  BEHEMOTH qui passe à la Cigale demain (mardi 9 février) et en troisième KILLIING JOKE

Julien Pras : ROBERT WYATT

**********

Rock Metal Mag : quel concert vous a le plus marqué?

Matgaz : Notre tout premier concert à Buenos Aires et le plus récent cette année , celui de Moscou.

**********

APEX III (PRAISE FOR THE BURNING SOUL) Tracklist :

1)(Alien Grounds)
2)APEX III
3)THE WHINERY
4)MINDREADER
5)UNDER THE HOOD
6)FRIENDLY FIRE
7)PRODIGAL SUN
8)SHOT IN PROVIDENCE

**********

MARS RED SKY au Divan du Monde, à Paris, le 4 mars 2015 : Billets

MARS RED SKY Tour : Infos 

**********

Rock Metal Mag remercie Julien Pras et Matgaz,
ainsi que Steffie de Listenable Records