GRIT: Interview au Zenith à Paris

GRIT: Interview au Zenith à Paris

Rencontre avec les parisiens de GRIT quelques heures avant leur concert en ouverture de Status Quo, mais qui sera finalement annulé.

Rencontre avec les parisiens de GRIT quelques heures avant leur concert en ouverture de Status Quo au Zenith à Paris. Concert qui sera malheureusement annulé à la dernière minute, à cause de l’état de santé du chanteur Francis Rossi.

« Grit », ou le mélange de passion, d’investissement, et de capacité à travailler.
Rien d’étonnant, donc : les quatre membres du groupe sont des acharnés de travail, des fous de rythme et des musiciens tenaces. Et parce qu’ils préfèrent ouvrir les portes que les claquer, ils ont choisi un rock aux contours parfois abrupts, mais qui aime traîner ses semelles dans le sable, et y dessiner des contours aussi poétiques que féroces. Leur 1er chapitre « The Tale Of Gary Goodmann« , qui fait suite à leur Ep Live « Grit-Live @ Kramus Deluxe Studio« , sortira le 10 Mars 2017 et sera le début d’une série de sorties à venir pour 2017 !

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Rock Metal Mag: Comment vous vous sentez à quelques heures du show avec Status Quo ?

Marcus: Pour moi, c’est un peu mitigé car c’est quelque chose de nouveau pour nous d’être dans une salle aussi grande. Je pense que lorsque nous serons sur scène, on pourra mieux s’en rendre compte.

Florian: Beaucoup d’impatience et un peu de nervosité.

Quentin: Moi je réalise pas trop pour l’instant. Je suis plus dans les trucs concrets par rapport aux balances et au son. C’est plutôt une excitation contenue

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Rock Metal Mag: Est ce que c’est vous qui avez fait la démarche pour être en ouverture ou on vous a directement contacté ?

Marcus: C’est un peu des deux. Jad à la limite je te laisse répondre à cette question.

Jad (manager): Nous étions en contact avec la compagnie de production et ils nous ont proposé un créneau sur une autre date avant celle-ci mais ça n’a pas abouti donc ils nous ont mis sur cette date là. On ne s’y attendait pas trop ! C’est une bonne surprise que nous avons eu suite aux vidéos des sessions live que l’on a publié. Ils ont aimé.

Marcus : Nous leur avions écrit il y a longtemps. Ils ont mis du temps à répondre mais quand ils l’ont fait, une bonne relation a commencé.

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RMM: Comment est né le groupe et comment vous êtes-vous rencontrés ?

Marcus : Avec Mathieu et Quentin, on jouait déjà de la musique depuis quelques temps. A un moment donné nous nous sommes dit que ça serait intéressant d’en faire une formation, notamment avec Florian que nous connaissions déjà. Étant tous musiciens depuis un certain temps, on se côtoyait tous déjà, un petit peu, au travers d’autres projets et grâce à un réseau de personnes. Ça fait un an et demi que nous avons fondé Grit même si on jouait déjà ensemble avant.

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RMM: Pourquoi le nom « Grit » ?

Quentin : Bonne question ! Nous cherchions un nom, mais nous n’étions pas vraiment productif !

Marcus : Nous avons trouvé quelques trucs mais ça ne plaisait pas l’unanimité. Je ne sais plus pourquoi j’ai pensé à Grit par la suite. En fait, souvent quand j’entendais les anglo-saxon parler de quelque chose qui avait du caractère ou de la hargne, ils disaient « to have some grit ». Il s’avère qu’en faisant des recherches, j’ai trouvé que c’était une expression récente utilisé pour montrer son acharnement et je trouvais que ça collait bien. cela a plu à tout le monde parce que c’est court et efficace.

Quentin : Ça a fait consensus direct avec notre son.

Marcus : On trouvait que ce « grrr » imageait bien notre son.

Florian : Je crois que j’avais chronométré et nous nous somme mis d’accord sur ce nom en 1 minute 40 !

Marcus : Et puis nous avons un très bon ami qui est fort en art visuel, qui nous a très vite proposé un logo et je pense que ça a vraiment ancré le nom. Il a fait un super logo très catchy qui nous plaît et qui représente bien notre état d’esprit. En tout cas je suis très content que notre groupe s’appelle Grit. C’est facile à retenir et ça résume parfaitement le projet.

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RMM: Vous avez sorti un premier EP live (« Grit Live @ Kramus deluxe Studio ») et vous allez en sortir en autre en mars sur lequel on retrouve le titre « Ready Or Not ». Pourquoi avoir choisi de remettre ce morceau en particulier ?

Marcus : La version en sera plus étoffée, car on s’est permis d’accentuer l’histoire des morceaux avec divers arrangements. Je pense que cette nouvelle version aura un autre charme. Comme nous avons plusieurs sorties de prévues, ça permettait aussi de répartir les titres live, même si les gens les connaissent déjà. On espère qu’ils vont les redécouvrir de part la manière dont on les a réinterprété. Nous trouvions aussi que le titre Ready Or Not s’équilibrait bien avec les autres chansons, voilà pourquoi nous avons choisi de le ressortir aussi tôt puisqu’il fait parti du projet global de l’album qui lui sortira fin août. Le concept est sous forme de chapitres avec les EPs qui vont sortir et avec l’album. Pour nous c’est comme une histoire avec des personnages. On en discute souvent et nous imaginons des choses totalement fictives. Pour résumer globalement le concept, il y a trois chapitres qui vont sortir indépendamment sur internet, uniquement en digital, pour amener à l’album. C’est vraiment un extrait que l’on propose avec le premier EP qui correspond au premier chapitre. Pour en revenir à Ready Or Not, vu qu’il y aura 11 titres sur l’album, nous étions un peu obligés de remettre un morceau tiré du live. Il y a vraiment quelque chose de particulier sur la version studio et on espère que ça plaira à tout le monde.

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RMM: Comment s’est passé l’enregistrement et combien de temps a t-il duré ?

Quentin : Très bien. On a mangé beaucoup de pizzas et de Kébabs…
Matthieu : … Et nous avons beaucoup enregistré mais aussi joué car nous sommes partis d’une base totalement live. On s’est rendu compte après le premier EP live que c’était quelque chose à exploiter. Nous avons enregistré toute la rythmique basse batterie guitare ensemble en live et après nous avons fait des arrangements pour étoffer le tout. On a profité des instruments que nous possédions dans le studio. Nous avons d’un côté l’énergie brut d’un groupe qui groove et de l’autre l’aboutissement d’un album qui s’est fait sur plusieurs mois. On ré-écoute, on ré-enregistre et petit bout par petit bout, on finalise l’album.

Quentin : Cela s’est fait sur 3-4 mois mais sur plusieurs sessions entrecoupées.

Marcus : Mis bout à bout ça s’est fait rapidement finalement, en 3-4 mois avec le mixage et le mastering. On avait une base morceaux, on s’est réuni pour tout repasser en détails et pour voir si nous devions changer des choses. Nous voulions d’abord nous concentrer sur la forme avant d’aller en studio, pour pouvoir pleinement nous focaliser sur notre prestation pendant l’enregistrement. Il reste actuellement quelques retouches à faire mais le disque est là. On a gardé à peu près tous les morceaux que nous avions au départ. Le meilleur reste à venir et une fois que nous aurons sorti ce bébé là, nous pourrons nous concentrer sur le futur et sur de nouvelles bases.

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RMM : Quel a été votre plus gros challenge pendant l’enregistrement ?

Marcus : Je pense que nous avons chacun eu un challenge personnel. Vas y Florian, c’était quoi le tien ?

Florian : Jouer de la batterie car ça ne fait pas longtemps que j’en fais. C’était exigeant de jouer à trois et de ne pas enregistrer instrument par instrument car il faut avoir de l’émotion sans oublier le côté technique. La mise en place avec les autres est importante  donc le fait d’enregistrer tous ensemble c’est plus un challenge que d’enregistrer séparément. Ça apporte quelque chose de différent mais c’est aussi plus exigeant. C’est beaucoup d’énergie et comme je le dis au gars, les morceaux sont assez physiques à jouer et quand on bosse toute une journée avec l’intensité que l’on donnerait sur scène, c’est fatiguant. Mais au final ça vaut le coup de le faire.

Matthieu : C’est surtout exigeant pour le batteur car quand nous faisons des prises live, ce qu’on cherche à obtenir avant tout c’est une belle prise de batterie, alors que pour les guitares c’est moins compliqué. On peut facilement les refaire. Ce n’est pas intéressant de ré-éditer une batterie donc nous cherchons des prises parfaites. En fait, toute la pression est sur le batteur !

Quentin : Après je pense que cette pression là, nous l’avions un peu tous, en tout cas moi je l’avais aussi. Il y avait aussi toute une anticipation à prévoir sur chaque chanson pour que ça fonctionne correctement. Il fallait uniquement se concentrer sur le côté musical et pas seulement sur son propre point de vue. On devait voir plus large et puis… chanter juste (rires). Moi c’était ça mon challenge !

Marcus : Et puis il y a des parties dans l’instrumentation qui sont plus difficiles à jouer que d’autres. Je pense que tout le disque est un challenge. J’ai l’impression, et j’espère que les gens vont le voir comme ça, que l’on propose un truc original, qui touche plusieurs mondes mais avec une entité forte. J’espère que ce point de vue de notre ambition va être ressenti et aussi le fait que l’on a une vraie histoire avec plusieurs chapitres. C’est vraiment un concept que nous proposons. Le disque est un challenge mais tout le processus s’est très bien passé. On a de supers conditions car nous avons la chance d’avoir un studio à disposition presque tout le temps, un endroit dans lequel on vit quasiment.

Quentin : Nous n’avions pas de pression extérieure qui nous disait de faire ça en x jours. C’est un luxe incroyable.

Matthieu : Il n’y avait pas le coup horaire du studio même si nous avions la contrainte de nos emplois du temps personnels.

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RMM : Et pour la composition des paroles, comment fonctionnez-vous ?

Marcus : C’est une amie du groupe qui s’appelle Marie-Noëlle qui m’a beaucoup aidé à écrire des paroles quand j’ai commencé à composer moi-même , jouer de la guitare et chanter. C’est quelque chose que j’avais du mal à visualiser donc en général j’écris avec elle. Lorsque nous avons une base de morceau, des idées, quelques phrases ou juste des mots, je passe un moment avec elle et nous écrivons. C’est quelqu’un qui participe à l’identité du groupe de l’extérieur et c’est assez intéressant.

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RMM: Qui a réalisé les pochettes ?

Quentin : C’est Maxime et c’est également lui qui a réalisé notre logo. C’est aussi un musicien qui est dans la clique des potes.

Marcus : Ça ne fait pas très longtemps que nous travaillons avec mais nous en sommes tous satisfaits. Ça représente bien l’histoire que l’on veut raconter. Je dirais que l’histoire se compose de plein de personnages qui ne sont pas forcément liés les uns aux autres. En fait, nous passons notre temps à nous raconter des histoires, et souvent ce sont des choses que l’on vit en imaginant les extrêmes de ces situations. Par exemple Ready Or Not, c’est l’histoire d’un gars qui aime bien prendre du bon temps en buvant des coups. Il n’est pas spécialement alcoolique mais quand il y va, il y va fort et dans la bonne humeur. Ce texte racontant ça, nous nous sommes imaginés une scène de bar que l’on a mise en son, puisque nous avons fait une intro à ce morceau qui ne sera dévoilée que lorsque l’album sortira. C’est une ambiance de club de jazz. Nous sommes inspirés par tous les dessins animés américains un peu décalés comme Family Guy, American Dad, South Park et d’autres. Il y a toujours plein de sous-entendus drôles.

Quentin : C’est toujours des tranches de vie un peu exagérées, fantasmées et extrêmes. On fait pareil mais on extrapole !

Marcus : C’est comme un mélange de tous nos délires perso et pas forcément musicaux. Nous sommes vraiment dans cet état d’esprit là. Par contre ce sont toujours des personnages et des histoires de relations entre les gens, il n’y a pas forcément de morceaux contestataires et des chansons d’amour. En fait, les situations sont basiques et nous y sommes tous confrontés.

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RMM: Est-ce qu’il y a un album ou un groupe en particulier qui a changé votre vie ?

Matthieu : A part Barbara Streisand…

Quentin : On aurait dû s’y attendre avec South Park (rires) !

Florian: C’est dur comme question. Je dirais S.C.I.E.N.C.E.  de Incubus.

Marcus : Ce n’est pas un album que j’écoute beaucoup aujourd’hui mais je vais te rejoindre là-dessus car le jour où j’ai entendu ce son, j’ai vraiment pris une baffe. Je pense que cela a pas mal façonné mon approche du son et de la guitare. Donc même si je ne suis plus forcément un fan, S.C.I.E.N.C.E. d’Incubus et aussi le premier album de Rage Against The Machine.

Quentin : Moi pour me rapprocher de Grit, je dirais le premier album de Police. Je l’ai beaucoup écouté et puis il y a le côté pop.

Matthieu : Dans un esprit plus rock, car nous avons tous des goûts très éclectiques, ce serait Mechanical Animals de Marilyn Manson. Ça c’était énorme !

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RMM: Et avec quels groupes aimeriez vous tourner ?

Marcus : Tous ! Les plus gros qui nous feraient faire les plus grosses scènes !

Matthieu : Foo Fighters

Quentin : Queens Of The Stone Age

Florian : Pharrell Williams ou Black Eyed Peas (rires)

Marcus : Dans notre esthétique musicale, il y aurait les Rival Sons…

Quentin : …Band Of Skulls

Marcus : Mais ça commence déjà super bien pour nous avec Status Quo, même si nous avons encore du chemin à faire de ce côté là.

Quentin : Il faut beaucoup jouer. En fait ce soir c’est seulement notre quatrième concerts donc nous avons vraiment envie de jouer ! C’est pour ça que ça fait un peu bizarre de dire avec qui nous aimerions jouer actuellement (rires). On ne se sent pas du tout dans la position de la princesse qui peut choisir ce qu’elle veut. Nous sommes vraiment contents.

Marcus : Ouais c’est déjà un rêve d’être là.

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RMM : Qu’est ce que vous pourriez dire pour convaincre les gens d’écouter votre musique ? Qu’est ce qui fait votre différence ?

Matthieu : On est assez mobile donc on peut se pointer chez les gens et détruire des appartements. Tout est encore possible vu qu’on est sur Paris. Voilà, donc je pense que les menaces peuvent fonctionner (rires).

Marcus ; Nous avons envie de faire nos preuves sur scène et c’est vrai qu’on utilise souvent l’expression « mettre des gifles », donc je pense que nous voulons montrer ça par la scène. Nous avons aussi confiance en nos chansons et nous espérons que nos mélodies vont séduire.

Matthieu : Ce que l’on peu dire c’est qu’il y a de la chanson, de la mélodie, il y a du Grit, c’est à dire de la hargne, de l’énergie et il y a moyen de se prendre des baffes.

Quentin : On veut faire quelque chose d’assez « léché » mais quand même vivant qui donnerait un idéal de ce que l’on vaut en concert.

Marcus : Pour le challenge que cela a été de faire cet album , il faut juste l’écouter et s’exprimer dessus. Allez y, mettez des mots de haine sur notre page facebook ! (rires)

Le concert de Status Quo initialement prévu le 4 décembre 2016 au Zénith, a été reporté au 2 mai 2017 à la Salle Pleyel.

Membres:
Marcus Linon – Guitar & Vocals
Matthieu Vial-Collet – Guitar & Vocals
Quentin Rochas – Bass & Vocals
Florian Gouëllo – Drums & Vocals