Entretien avec le groupe Dewolff

Entretien avec le groupe Dewolff

Pablo, Luka et Robin du trio Dewolff ont pu s’entretenir avec Rock Metal Mag afin de parler de leur album Wolffpack qui est sorti le 5 février dernier

Grace à la journée promotionnelle organisée par Roger de Replica promotion, Rock Metal Mag a pu s’entretenir avec Pablo et Lucas Van de Poel et Robin Piso.

De gauche à droite
Luka van de Poel à la batterie, Robin Piso aux claviers, Pablo van de Poel au chant/guitare

L’album « Wolffpack » est sorti le 5 février 2021 via Mascot Label Group

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Facebook : https://www.facebook.com/dewolfficial/

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Rock Metal Mag : Comment s’est déroulé le processus de création et l’enregistrement de votre nouvel album ?

Pablo Van de Poel: C’était un peu différent pour chaque chanson, car lorsque nous avons commencé à travailler sur cet album, nous étions aussi dans un confinement strict. Nous avons donc passé plusieurs semaines chez nous, chacun de notre côté. Nous avons écrit l’album en vidéoconférence via Zoom. Par exemple, j’avais une partie d’une chanson et de là, nous faisions un appel vidéo afin d’en discuter ensemble. On retravaillait le truc, puis à la fin de l’appel, Luka et moi allions vite au studio pour enregistrer. Ensuite, on envoyait ça à Robin pour qu’il ajoute sa partie de claviers.

Nous avons aussi collaboré à distance avec d’autres personnes sur cet album. Et nous nous sommes vite retrouvés avec cinq ou six chansons, soit l’équivalent d’un EP. On pensait partir sur cette voie, mais de nouvelles chansons ont suivies. Nous avons alors pensé qu’il serait plus judicieux de sortir un album complet.

Plus tard pendant l’été, le confinement a été grandement allégé. Nous pouvions à nouveau faire les choses normalement. C’est donc à cette période que nous nous sommes tous les trois retrouvé en studio, comme nous le faisons habituellement. Tout cela mis bout à bout, ça donne une approche différente sur chaque chanson.

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Rock Metal Mag : Et vous avez avez fait toute la production, le mixage et le mastering par vous-même ?

Luka Van de Poel: Oui tout, à part le mastering. Depuis que nous avons notre studio à Utrecht, nous essayons d’être autonomes autant que possible. La seule chose que nous ne pouvons pas encore faire, c’est le mastering. Nous avons un super pote qui est un vrai génie pour ça. Il bosse sur tous nos albums. Donc voilà, nous faisons notre maximum en étant trois ! D’ailleurs nous sommes actuellement dans notre studio. Je te montre ! (il fait un petit « room tour » du studio). C’est là que la magie opère.

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Rock Metal Mag : Vous avez plusieurs invités sur cet album. Qu’est ce qui vous a amené à choisir Ian Peres et Judy Blank sur « Yes You Do » ?

Pablo: En 2012, j’ai rencontré Ian Peres. C’était vraiment un mec super sympa. Il faisait partie du groupe Wolfmother. Quand nous avons fait une tournée en Australie, nous l’avons contacté afin de savoir si cela l’intéresserait de faire un petit bœuf avec nous. Nous nous sommes retrouvé chez un de ses amis et nous avons joué ensemble toute la journée. Nous avons vraiment eu une connexion musicale puissante.

A partir de ce moment, on s’est mis à plaisanter en disant que si nous devions un jour avoir un bassiste, et bien ça devait être ce mec ! Évidemment, il est à l’autre bout du monde. On se voyait seulement une fois tous les trois ou quatre ans. Mais avec la pandémie, tout le monde s’est retrouvé chez soi au même moment pendant le premier confinement. Dans le monde entier, chaque musicien était coincé à la maison ! Cela a ouvert la voie pour enfin collaborer.

On l’a donc contacté et il nous a renvoyé les chansons deux ou trois jours plus tard. C’était rapide et en plus les morceaux étaient géniaux. On n’en revenait pas ! En ce qui concerne Judy, c’est une amie de longue date du groupe. Elle est passée au studio un jour où nous étions en train d’enregistrer « Yes You Do ». Elle s’est proposée pour chanter les harmonies. Trois minutes plus tard, c’était fait !

Luka : Ce n’était pas du tout prévu pour Judy. Elle est arrivée vêtue d’un survêt de sport car elle faisait son jogging dans le coin (rires). C’était très spontané !

Robin Piso : Il y a aussi une chansons avec Luther Dickinson, mais elle ne figure pas sur l’album. Nous avons composé 17 chansons au total. Ensuite, nos fans ont eu la possibilité de choisir les 10 titres qui finiraient sur Wolffpack. On dispose donc d’une chanson avec le guitariste des Black Crowes, mais seuls les fans qui ont contribué au choix des chansons finales la possède en bonus. Et il y a aussi Theo Lawrence !

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RMM : Oui ce sont vraiment de belles contributions ! Comment est née la collaboration avec Théo Lawrence? Vous le connaissiez déjà ?

Luka: On le connaissait déjà. Il est génial. Nous adorons sa musique ! Nous voulions vraiment qu’il participe, car la chansons en question est justement inspirée par sa musique. Il s’agit du titre « Do Me » et le résultat est super.

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RMM : Les groupes nous disent souvent à quel point cela peut être difficile de choisir les chansons pour un album. C’est une bonne idée que vous avez eu d’avoir fait participer les gens au choix final. Avez-vous eu beaucoup de contribution et êtes-vous satisfait par leurs décisions ?

Robin : Oui il y a eu de nombreux retours et nous adorons leurs choix. Nous sommes très contents.

Luka: Je pense qu’un album doit contenir un condensé des meilleures chansons. C’est ce qui le rend excellent. Si tu mets 17 chansons dedans, ça sera trop long. Toutes les chansons ne seront pas aussi bonnes. Le rendu sera un peu bancal.

Pablo: C’est la première fois que nous avons autant de titres. D’habitude, lorsque nous sortons un album contenant 11 chansons, seulement 12 ont été écrites. Il n’y en a qu’une qui ne se retrouve pas sur le disque. La situation dans laquelle nous étions était inattendue. C’était amusant et difficile à la fois de se retrouver confronté à autant de choix. Hier j’ai réécouté les chansons qui n’ont pas finies sur l’album et il y en a deux que je trouve géniale… Mais bon, elles n’ont pas été sélectionnées. Peut-être pour un prochain album…

Robin : Nous avons donné ces 17 chansons aux fans. Nous leur avons envoyé trois chansons toutes les deux semaines. Il était convenu de les laisser choisir les 10 morceaux de l’album. Les 7 autres sont comme des bonus qu’ils peuvent garder. C’était un projet intéressant !

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RMM : Est-ce une expérience que vous renouvellerez ?

Pablo : Je ne suis pas sûr car c’était assez stressant en fin de compte. Nous avions des chansons finies terminée et des démos à travailler. Cela allait pour les trois premières chansons à fournir aux fans, mais nous n’avions que deux semaines pour composer les trois suivante et ainsi de suite. Il fallait un peu se forcer à composer sur une période assez courte. Parfois, c’était stressant. Je ne sais pas encore si nous le referons mais c’était quand même une expérience vraiment cool.

Pour notre précédent opus, « Tascam Tape », sa création a été également une expérience incroyable. Le résultat final est super mais là aussi, je ne suis pas certain que nous retenterons une telle chose. Nous faisons quelque chose de nouveau pour chaque album. Nous aimons être créatif sur tous les plans. Pour « Tascam Tape », nous avons tout fait nous-même sur la route. Il y a d’ailleurs un documentaire à voir sur internet. On s’est filmé avec les moyens du bord. C’était un processus vraiment cool.

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RMM : A travers vos paroles, vous êtes un peu comme des conteurs. J’ai lu que pour Wolffpack, vous vous êtes inspirés de l’ancien Testament, de Charles Bukowski et aussi de documentaires. Y a t-il une chanson qui compte davantage pour vous, par rapport à l’histoire reflétée dans les paroles ?

Luka: Oui tout à fait. Il y a des chansons avec lesquelles je ressens une forte connexion grâce aux paroles. Le morceau « Lady J » est inspiré par un documentaire nommé « 13th », par exemple. Cela parle du racisme au sein du système judiciaire américain. J’étais en colère après avoir vu ce reportage. Cela m’a très vite inspiré pour écrire la chanson. J’avais un besoin urgent de me battre et de m’élever contre cette inégalité à travers la musique.

Écrire à propos de ce documentaire m’a permis de mettre toute ma colère dans les paroles. Il y a d’autres chansons à propos de sujets différents. Elles importent toutes pour moi. Il y en a avec des paroles plus simples qui parlent d’amour. Parfois ça regroupe une collection étrange d’instants fiévreux. Tous ces morceaux comptent à mes yeux, mais « Lady J » un peu plus !

Pablo: Je pense que toutes nos chansons ont la même valeur, mais évidemment, il y en a certaines qui auront une valeur plus significative pour moi ou pour Luka et Robin. Je pense qu’en ce qui concerne les paroles, nous sommes très fiers de « Lady J ». Elle a une plus grande signification que d’autres qui parlent juste d’amour. Et puis, ce n’est pas un sujet complexe, ça fait partie de l’actualité.

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RMM : Vous avez enregistré l’intro de « Hope Train » avec un jouet enregistreur de cassettes Fisher-Price de 1970 ! Parlez nous de cette expérience.

Luka : C’était vraiment trop cool ! C’est une chanson qui démarrait en acoustique, dans la veine des vieux morceaux de blues. Nous avons fait une réunion virtuelle pour écouter le rendu en acoustique. Mais ensuite, nous nous sommes rendus compte que ça serait un super morceau en version électrique un brin heavy. On voulait que ça sonne comme une rencontre entre Black Sabbath et la vieille musique blues des premiers jours. Puis on s’est dit que ça serait quand même cool de garder l’intro d’origine.

A l’époque, les bluesmen n’avaient qu’un petit enregistreur avec un seul micro. Ils partaient dans les champs et enregistraient leur morceau à l’état brut. La sonorité qui s’approche le plus de cette atmosphère ancienne est celle de ce jouet (ndlr : montre l’enregistreur cassette) ! C’est ce que l’on a utilisé.

Nous avons eu quelques soucis pour nous en servir car nous n’étions pas satisfait par les différentes prises de sons. Nous voulions que le micro sonne un peu mieux. Et puis à un moment, il n’y avait même plus de son qui sortait. Il s’était cassé. Nous avons donc enregistré l’intro une dizaine de fois et ça a finit par remarcher. C’était donc amusant mais aussi un peu frustrant !

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RMM : Certains groupes enregistrent ce que l’on appelle de la « revival music », une musique directement inspirée par le son des années 70, avec la technologie moderne. Vous par contre, vous restez vraiment old school !

Pablo : Oui en effet. Je crois que 90 % de la musique que nous écoutons est old school. C’est cette musique que nous aimons. Quand nous faisons notre musique, nous y allons à fond. On s’en fiche de savoir si ça va sonner suffisamment moderne. On veut juste enregistrer la musique que nous aimons, en la faisant sonner comme on le désir.

Mais nous n’en faisons pas une obsession ! Par exemple, sur cet album, il y a des morceaux qui ont été enregistrés avec de la technologie moderne. Le fait d’envoyer nos chansons aux fans nous a permis d’utiliser internet et donc, d’utiliser la nouvelle technologie. Mais nous affectionnons beaucoup les vieilles sonorités.

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RMM : « Yes You Do » est le premier single extrait de Wolffpack. Allez-vous en dévoiler un autre prochainement ?

Luka : Oui ! J’ai oublié lequel par contre…

Robin : Je crois que c’est « Half Of Your Love ». La plus disco ! Nous avons fait une autre interview avec un metalleux espagnol et c’est ça chanson préférée. Un fan de metal qui aime la chanson disco de l’album, c’est intéressant !

Luka : Oui c’est drôle. Celle-ci sera donc notre prochain single et puis il y en aura encore un autre un peu plus tard.

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RMM : Est-ce facile pour vous de choisir les singles ?

Tous les 3 : Non ! (rires)

Pablo : Tout le monde a un avis différent dans le groupe. Du coup, on demande aussi à notre manager, à notre tourneur et à notre label. Nous essayons de choisir le meilleur single, mais c’est justement difficile de savoir lequel est le meilleur. Nous sommes fiers de toutes nos chansons. En fin de compte, ça nous est égal de savoir laquelle finira en single. Nous espérons juste que ce sera le meilleur choix, même si on ne sait jamais vraiment.

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RMM : Le futur de la musique est assez incertain en ce moment, mais j’espère que vous pourrez bientôt vous produire sur scène, notamment en France.

Pablo : Oui ça arrivera et nous reviendrons chez vous. Sûrement l’année prochaine ! Nous espérons faire quelques festivals et quelques petits clubs. La situation devrait bouger davantage à l’hiver prochain.

Robin : Paris est une de nos toutes dernières dates ! Nous avons tourné pendant deux semaines au début de l’année 2020, juste avant que le Coronavirus ne pointe son nez. C’était sur un bateau et c’était vraiment top. Nous sommes impatients de revenir.

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Rock Metal Mag remercie Pablo Luka et Robin du trio Dewolff et Roger de Replica promotion

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