Chronique : Insomnium – Heart Like a Grave

Chronique : Insomnium – Heart Like a Grave

Chronique : Insomnium – Heart Like a Grave sorti le 4 octobre 2019 via century Media Records.

Insomnium – Heart Like a Grave

Par Khaos

Label : Century Media

Genre : Death Metal mélodique

Sortie : 04 octobre 2019

Je ne présenterai pas dans les détails Insomium, l’un des fers de lance du Death Mélodique présents sur la scène depuis 1997. J’attendais avec impatience un nouvel opus après Winter’s Gate (2016) qui ne m’avait pas fait sauter au plafond. J’étais resté sur le très bon Shadows of the Dying Sun (2014).

Une continuité dans les pochettes tout en nuances de gris, ce qui ne reflète d’ailleurs pas très bien les finlandais. L’une de leurs caractéristiques essentielles est de mélanger le côté lumineux et mélodique avec un aspect plus sombre et ténébreux. Mais c’est stylé quand même à défaut d’être tape-à-l’œil, on se demande ce qui va bien surgir de cet entrelacement de bois mort.

Sur l’ensemble de l’album, je retrouve tout ce que j’aime chez eux. Tout d’abord la science des introductions. Parfois à la guitare acoustique tel que Mute Is My Sorrow par exemple, ou bien direct par une batterie cognante et un riff sorti du fond des abîmes comme dans Valediction.  

Ce titre claquant suit un morceau introductif superbement construit car les instruments semblent sortir les uns après les autres du néant en montrant chacun leurs atouts.

Wail of the North débute par un léger blanc, puis un arpège au piano très mélodieux. Au bout d’une petite minute, la guitare saturée et ses sons graves ajoute la basse-couche de la structure musicale.

Tout le contraste qui crée la musicalité de la Team de Joensuu est alors devant nos oreilles. La voix superbe de Niilo peut entrer comme sur le tapis rouge de Cannes. Puis c’est la double pédale qui ajoute la dernière corde, et pas la moindre.

Markus Hirvonen est l’un des piliers puisque présent depuis les débuts. Une grosse partie de leur son vient de sa qualité de frappe et les variations qu’il apporte à son jeu. Les chœurs ne sont pas en reste puisque souvent, le vocaliste est soutenu par ses partenaires. Enfin, les deux guitares, l’une plutôt dans les basses l’autre très aérienne. Voila pour la carte postale en un seul titre.

Pour moi, il y a deux morceaux au dessus du reste, il s’agit de Pale Morning Star et Twilight Trails. Dans le premier, bijou de 8 minutes, l’introduction piano et guitare acoustique te met déjà par terre. L’arrivée de la grosse caisse et double te relève de suite par une sorte de tension partant de l’estomac, voir plus bas, pour te relever de suite.

A un moment la batterie se retire, laissant de nouveau un espace libre aux claviers et un riff de guitare très aigu et acéré. Retour de la double avec la voix qui déchire le ciel. Si là, tu n’a pas envie de headbanger mon frère, je ne sais pas ce qu’il te faut.

Suivre à l’oreille de manière très attentive la mélodie des deux guitares permet d’apprécier autrement ce morceau poli comme un diamant du Congo. Puis vient le passage avec les solos, très calme au début puis progressivement plus intense jusqu’à retrouver la tension du début sans pour autant la suivre dans les mêmes notes. Ce titre franchement, écoutez-le avec attention.

Le deuxième masterpiece donc, Twilight Trails, débute au contraire par un riff agressif des twins guitares et une batterie plutôt sur les toms. Plus tard sur un passage, la caisse claire en rythme militaire surprend tout son monde.

Avec les claviers bien audibles également, cette tension bienheureuse est de retour. Quelque chose qui prend aux tripes. A un moment le rythme se fait légèrement Doom, très mélancolique, la voix montre aussi une diversité, notamment un growl parlé.

Je ne pourrais pas terminer cette chronique sans évoquer le titre éponyme. La première partie, pendant au moins quatre minutes, vous pouvez aisément danser le slow. Alternant le chant clair et saturé, Niilo assure. Puis le rythme s’accélère et tout cela finit en feu d’artifice.

Mention aussi au très bon Karelia, entièrement instrumental et très agréable qui termine l’album. Enfin, les deux titres bonus du digipack ne sont pas des remplissages inutiles. Une version acoustique d’une partie du chef d’œuvre dont je parlais plus haut et un arrangement tout neuf de Karelia, plus Doom et futuriste.

Pour conclure, Insomnium nous propose un album superbe, l’une des meilleures sorties de l’année pour moi. Tout leur talent réunit, avec une production réglée aux petits oignons, deux ou trois merveilles et une écoute globale de l’album très agréable.

Tracklist :

Wail of the North
Valedicion
Neverlast
Pale Morning Star
And Bells Thay Toll
The Offering
Mute Is My Sorrow
Twilight Trails
Heart Like a Grave
Karelia
The True Morning Star (Bonus)
Karelia 2049 (Bonus)

Lineup :

Niilo Sevänen : chant et basse

Ville Friman : guitare

Markus Hirvonen : batterie

Markus Vanhala : guitare

Facebook : https://www.facebook.com/insomniumofficial/