AMON AMARTH: Entretien avec Johan Söderberg

AMON AMARTH: Entretien avec Johan Söderberg

Rock Metal Mag avait rendez-vous,  le 20 janvier dernier, dans les locaux de Sony Music pour y rencontrer Johan Söderberg, l’incroyable guitariste du groupe suédois Amon Amarth. « Jomsviking« , le dixième album des Viking sortira le 25 Mars prochain chez Metal Blade Records. « First Kill » en est le premier single et il représente à merveille le reste de

Rock Metal Mag avait rendez-vous,  le 20 janvier dernier, dans les locaux de Sony Music pour y rencontrer Johan Söderberg, l’incroyable guitariste du groupe suédois Amon Amarth.
« Jomsviking« , le dixième album des Viking sortira le 25 Mars prochain chez Metal Blade Records. « First Kill » en est le premier single et il représente à merveille le reste de l’album. Dynamique et mélodique, ponctués de refrains catchy, l’album ne va certainement pas vous décevoir.
A noter que le quatuor sera de retour sur la scène parisienne du Divan Du Monde le 23 Mars prochain. Le concert se jouera à guichets fermés, les places s’étant toutes vendues en 48 heures. Si vous avez raté le coche, vous aurez encore l’occasion de retrouver Amon Amarth sur de nombreux festivals cet été, tels que le Hellfest ou le Download.

AmonAmarthJomsviking

Rock Metal Mag: « Jomsviking » sort dans quelques semaines. Pouvez-vous nous parler du processus de création de cet album ? Quelles en sont les thèmes et les sujets principaux ?

Johan Söderberg: Comparés aux autres albums, celui ci est un album-concept. Au départ, Johan, notre chanteur, a écrit une histoire comme s’il écrivait un scénario de film. Donc c’était très long. Quand il a finit d’écrire cette histoire, il a commencé à se dire qu’il serait intéressant de baser notre album dessus. Alors, il nous a proposés son projet. Bien sûr, on a du synthétiser et écourter l’histoire pour qu’elle puisse correspondre à un album de 45 minutes. Et bien sûr, et c’est ce qu’il a de plus difficile, chaque chanson doit bien représenter une partie de l’histoire. Pour les autres albums, c’était différent. On commençait d’abord par écrire la musique puis en l’écoutant et en travaillant la musique, les thèmes nous venaient. Cette fois, on a du faire la musique qui correspondait à l’histoire.

Rock Metal Mag: Nous avons le sentiment que cet album sonne plus « heavy metal » que les précédents. J’espère ne pas avoir tort…

Johan Söderberg: Non, non, pas du tout. Je pense pareil !

RMM: Alors peut-on dire que c’était un choix conscient ?

JS: Je ne sais pas si on peut dire que c’est conscient. On essaie toujours d’écrire ce qu’on écoute, de se rapprocher musicalement de ce qu’on aime. Et je suppose que lorsqu’on est jeunes, on veut que notre son paraisse aussi brutal et rapide que possible. Maintenant, on cherche juste à faire le meilleur son possible. Puis, le fait qu’on ait un nouveau batteur a sûrement affecté notre son, et c’est aussi ce qui a donné ce côté plus heavy. Enfin, c’est un album-concept, avec une histoire qui contient des hauts et des bas… La musique doit suivre ce qui se passe dans l’histoire. Des fois, c’est une musique très douce puis des fois c’est plus fort et plus  rapide.

RMM: Pourquoi avoir choisi une voix féminine pour « The Dream that Cannot Be » ?

JS: La chanteuse est Doro Pesch. La chanson se base sur une histoire dans laquelle un homme quitte son pays et enlève la fille qu’il est supposé épouser. Et puis, il y a une autre histoire où il retourne dans son pays. Alors ça me paraissait essentiel d’avoir une présence féminine sur cette chanson. Et quelle meilleure voix que celle de Doro Pesch peut-on trouver pour coller à cette histoire et à la musique ? Après avoir écrit et composé cette chanson, on a immédiatement pensé à Doro. Elle a une voix pleine de caractère et très puissante qui colle parfaitement à l’image de la chanson.

RMM: Vous avez choisi un nom d’album en suédois…

JS: …En réalité, ce n’est pas vraiment du suédois. C’est plutôt une ancienne langue nordique. Elle est certainement parlée dans le nord de la Pologne ou quelque part ailleurs.

RMM: Et vous n’avez pas voulu inclure du suédois dans vos chansons chantées en anglais ?

JS: On l’a déjà fait dans nos albums précédents. On mettait quelques passages en suédois. Mais ce qui était important cette fois-ci, c’était d’avoir un album qui pourrait parler à tout le monde, et que tout le puisse comprendre, ce qui n’est pas le cas si on chante en suédois. C’est ce qu’on voulait vraiment.

RMM: Vos thèmes principaux sont basés sur des histoires nordiques. Qu’est ce qui vous inspire à ce point dans ce genre d’histoires ?

 

JS: En fait, notre vocaliste est vraiment passionné par cela et il lit beaucoup… Il a toujours été très intéressé par l’Histoire des pays du nord. Et puis dans le groupe, nous trouvons tous que ça colle bien à l’image de notre musique et à l’esprit Amon Amarth.

RMM: Préfères-tu être sur scène ou en studio ?

JS: Je pense que j’ai autant besoin de l’un que de l’autre. Quand tu écris et composes, tu es vraiment impatient d’enregistrer et de donner vie à ton travail. Puis d’écouter ce que ça donne avec le résultat final. Ensuite, tu n’as plus d’idées, plus d’inspiration, tu recherches ton inspiration en tournée. Et puis, quand tu as fini de tourner après un long moment, genre deux ans, tu recommences à vraiment penser au prochain album. Ce sont les aspects complétement différents mais aussi complémentaires de ton travail au sein d’un groupe.

RMM: Quels groupes ou artistes t’ont le plus inspirés ?

JS: Les groupes avec lesquels j’ai grandi sont tous les groupes légendaires des années 80 comme Iron Maiden, Accept, Judas Priest, Black Sabbath… Tous ces groupes.

RMM: Quel a été la partie la plus difficile pendant l’enregistrement de cet album ?

JS: En réalité, la partie la plus difficile est toujours l’écriture. Enregistrer n’est pas vraiment difficile. Tu te lèves le matin, tu enregistres toute la journée, puis tu vas dîner, et tu recommences le lendemain et ainsi de suite. C’est comme une machine. La création de la musique en elle-même est plus difficile. Il faut trouver les bonnes idées, l’inspiration et ça peut prendre du temps.

RMM: Si tu devais collaborer avec un artiste venant d’un univers complètement différent, qui choisirais-tu ?

JS: (réfléchit longtemps…) Probablement avec un compositeur de musique de films. Je ne sais pas vraiment avec qui, mais cela pourrait être très intéressant.

RMM: Si tu devais faire connaitre ton groupe à quelqu’un qui ne connait pas du tout Amon Amarth, quelle chanson de votre discographie choisirais-tu ?

JS: C’est une question difficile. Je dirais peut-être « Twilight on the Thunder God« . C’est celle à laquelle j’ai directement pensé. Et elle concentre tous les éléments d’Amon Amarth.

RMM: Pour toi, quel est le meilleur album de 2015 ?

JS: 2015 ? Je ne suis pas sûr. J’étais trop occupé sur cet album là, que je n’ai pas vraiment eu le temps de me tenir au courant de ce qui sortait. Mais je sais quel sera le meilleur album de 2016 ! (rires) Je n’ai même pas besoin de mentionner le nom, vous avez compris.

RMM: Motörhead ou Mötley Crüe ?

JS: Maintenant que j’ai grandi, je dirais Motörhead. Mais quand j’étais gamin, Mötley Crüe.

RMM: Skid Row ou KISS ?

JS: Je n’étais pas un grand fan de KISS quand j’étais jeune, mais leur jeu scénique m’a toujours impressionné. Et ils ont eu un impact sur nous, car nous aimons utiliser des effets pyrotechniques et tout ça. Hmm… Mais je n’ai jamais été un grand fan de Skid Row non plus, donc je choisirais plutôt KISS.

RMM: Ensiferum ou Korpiklaani ?

JS: Je ne suis pas un grand fan de ces deux groupes, non plus (rires). Mais, je dirais quand même Ensiferum. Korpiklaani, c’est plus de la folk musique, et je ne suis pas très fan du mélange de cette musique et avec la musique metal.

RMM: Arch Enemy avec Angela Gossow ou Alissa White-Gluz ?

JS: Hmm… Sûrement avec la nouvelle chanteuse. Je trouve qu’elle a une meilleure voix. Mais ils faisaient probablement de meilleures chansons quand ils étaient avec Angela Gossow.

RMM: Sabaton ou Finntroll ?

JS: Sabaton ! Je n’aimais pas spécialement leur musique, puis je les ai vu en live et j’ai vraiment adoré. Leur musique est faite pour la scène. Ils ont de très belles mélodies, avec des refrains accrocheurs… J’aime bien.

*******

Merci à Ambre, Replica Promotion et Johan Söderberg.