Interview de Maxime Goudard, chanteur de Storm Orchestra, réalisée par téléphone avec Gaëlle.
Le groupe STORM ORCHESTRA s’est formé en 2013, suite à la rencontre entre Maxime Goudard et Adrien Richard quelques années plus tôt en école de son. Mais le projet actuel de rock alternatif tel qu’on le connaît est finalement né en 2017. S’ensuit alors rapidement un changement de batteur fin 2018, pour accueillir Loïc Fouquet.
Dans un contexte de renouveau, STORM ORCHESTRA sort un 1er EP fin 2020 avec pour volonté de proposer un rock moderne et sincère. Mais cette sortie tombe malheureusement en pleine période de pandémie. L’EP atteint cependant le million d’écoutes en ligne, malgré l’autoproduction et la période difficile pour les artistes indépendants.
En septembre 2021, le trio est de retour en studio pour enregistrer un nouvel album. Il est produit par Alias Studio (avec Bertrand Poncet et Bastien Lafaye de Chunk, NoCaptain Chunk !). Intitulé « What a Time to be Alive« , ce premier album voit finalement le jour le 14 avril 2023.
Musicalement, le groupe y dévoile toute sa palette artistique de manière homogène, toujours avec la même recette. On y retrouve des titres forts aux refrains fédérateurs (« Piece of You », « Suspect », ou « Now or Never »), des morceaux plus agressifs aux riffs assassins (« Tones of the Thunder », « Die Die Die »), mais aussi des morceaux plus calmes et progressifs (« Demons », « Come Undone »).
La RELEASE PARTY de l’album de STORM ORCHESTRA se passera le 11 mai à Paris au BACKSTAGE BY THE MILL, avec SWEET NEEDLES et FENCES.
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Rock Metal Mag: Comment a évolué votre processus de création et d’enregistrement, comparé à ce que vous avez fait pour votre EP ?
Maxime Goudard: Pour notre processus de création, on ne fait pas vraiment de sessions. On joue en permanence. C’est Adrien qui envoie des instrus environ 1 fois par semaine, parfois plus. On compose donc des chansons de manière continue, et d’ailleurs nous avons une playlist privée avec un peu toutes nos démos. Nous piochons ensuite tout ce qui nous plaît dedans.
Pour cet album, il y avait une première version avant covid qui était pratiquement terminée. Cette période de pandémie qui est arrivée juste après nous a permis de nous poser. Et en fait, nous avons refait les trois quart de l’album car en l’écoutant à tête reposée, nous n’étions plus satisfaits. Comme on n’avait plus rien d’autre à faire que de composer, on a composé encore plus que d’habitude.
L’album a été conçu comme ça, même si il y a des titres qui ont été fait 1 mois avant l’enregistrement. Je pense notamment à « Now or Never ». Celle-ci est très récente par rapport à l’enregistrement. On l’a enregistré en 2 semaines dans un studio à Dourdan qui s’appelle « Alias Studio » avec Bertrand Poncet et Bastien Lafaye de Chunk, No Captain Chunk! . Ils ont fait un travail fantastique sur le son et toute la production. C’est exactement ce que nous voulions, donc c’est vraiment génial.
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Rock Metal Mag: Donc c’est la pandémie qui est la raison de ce délai un peu long entre l’enregistrement et la sortie ?
Maxime Goudard: Oui, c’est vraiment à cause du Covid. Nous avons sorti un EP quelques mois avant le premier confinement. On a pu en faire une version deluxe par la suite qui est sortie en 2021, mais ce nouvel album est un peu le résultat du covid. Nous aurions pu nous lancer dans une sortie pendant le covid mais nous avons préféré attendre de sortir de tout cela. Nous voulions essayer de prendre notre temps. C’est vrai qu’il est prêt depuis plus d’1 an, mais on voulait faire les choses biens et être pleinement satisfaits. Un premier album ce n’est pas anodin.
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Rock Metal Mag: Finalement le confinement a été bénéfique pour vous !
Maxime Goudard: Totalement ! Je peux comprendre que pour des artistes qui sont déjà installés ce soit une période difficile, mais c’est vrai que pour nous, ça nous a permis de faire une pause. Nous avons pu nous concentrer à 100% sur la composition. Forcément, c’était quand même une période difficile, mais ça nous a laissé du temps pour explorer plein de choses, plein de pistes différentes. Nous sommes allés beaucoup plus loin dans notre processus de création comparé à ce que nous aurions fait dans des temps normaux. On a vraiment pu tester beaucoup de choses !
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RMM: Comment décrirais-tu le style musical du groupe pour convaincre quelqu’un d’écouter ?
Maxime : J’ai toujours du mal à donner un style ! Moi je dis que c’est du rock au sens large. Je le place entre un Muse des débuts et Royal Blood aujourd’hui, avec quelques bribes de metal. Tout ça fait partie de nos influences. Du rock assez costaud !
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RMM: L’image de la pochette a été réalisée par Valentin Coquillat. Que représente pour vous ce parachutiste pris dans les flammes ?
Maxime : Déjà juste pour présenter EggEyes, qui est le nom d’artiste de Valentin, nous l’avons trouvé sur internet. On voulait absolument que ce soit un artiste à part entière qui fasse la pochette. Il l’a réalisé à partir d’une simple idée qu’on lui a donné. Nous souhaitions avoir du dessin et qu’il pose vraiment sa patte.
Pour la signification de la pochette, cela colle avec le titre de l’album « What a Time to Be Alive ». C’est une réponse directe à cela. Il y a un double sens dans cette phrase. C’est en rapport à cette période que l’on peut kiffer, tout en ayant conscience dans le fond de la tête que l’on va droit dans le mur ! Un saut en parachute c’est quand même un moment assez exceptionnel. Il en découle des sensations très fortes qui, normalement, plaisent. On fait ça pour passer un bon moment, mais là, le fait que le parachute soit en feu, cela représente un peu l’humanité. Elle continue de s’amuser alors qu’elle va droit dans le mur…
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RMM: Et donc par rapport au titre de l’album, y-a t’il un côté positif ou négatif qui est plus mis en avant ?
Maxime : « What a Time To Be Alive » peut être pris de manière ironique ou littéralement. Dans l’album il y a vraiment les 2 sens de cette phrase qui ressortent de manière assez égale. Au niveau des textes, le côté positif va plutôt être dans l’amour, dans le bonheur de se retrouver et d’être ensemble. Le côté négatif va être axé sur l’apocalypse.
Il y a d’autre thèmes abordés. Par exemple « Suspect » parle un peu plus de la colère du peuple contre une élite dirigeante. Et « Come Undone » explore plutôt la fin du Covid, le fait de ne pas vouloir s’éparpiller partout. On exprime le fait que l’on aime composer ensemble, mais que l’on veut quand même que la fête revienne ! « Die Die Die » est une chanson très noire dans le texte, mais à côté de cela, il y a des chansons d’amour. Il y a donc plein de facettes dans l’album.
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RMM: Au niveau des paroles, est-ce que c’est toi Maxime qui écris tout ?
Qu’est ce qui t’a inspiré pour cet album (événements, bouquins, films) ?
Maxime : Oui j’écris tous les textes. Concernant l’inspiration, c’est assez intéressant car pour les paroles, ça vient toujours d’une phrase, en regardant un film, ou même au lit le soir. C’est vraiment une seule phrase qui va me permettre de construire tout le texte. Je n’ai pas tendance à coucher un texte entier en une seule fois. Déjà, j’écris en composant la mélodie. Je trouve qu’un texte est très lié à la mélodie. C’est pratiquement impossible pour moi, si une chanson ne fonctionne pas, de recycler le morceau.
Quand j’écris les paroles, je le fais avec et sur la musique qui s’y prête. Je trouve que ce que l’on dit dans un texte est tout aussi important que la musicalité que l’on y met. Les mots viennent donc au fur et à mesure et ils doivent absolument être en lien avec l’instrumental. Souvent, la phrase initiale provient d’un film ou de quelque chose que j’ai vu. Je n’ai pas d’exemple précis, mais c’est comme ça qu’une chanson se construit au départ.
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RMM: Est-ce qu’il y a une chanson qui vous a donné du fil à retordre, mais dont vous êtes fièrs ?
Maxime : Bonne question… alors c’est vrai que « Now Or Never » a eu plusieurs versions, surtout le refrain. C’est une chanson où l’on a tout de suite était d’accord sur les couplets. C’était très cool. Le refrain par contre doit forcément être meilleur que les couplets. C’est une évidence, car c’est l’apothéose du morceau. Pour ce titre, nous en avons essayé beaucoup mais nous n’étions jamais satisfaits. C’était bien, mais pas l’apothéose ! C’est vrai que nous sommes assez rapides sur les compositions. On arrive à se décider très vite. Mais je sais qu’avec Adrien, on a fait plusieurs séances pendant des soirs entiers. On bossait le refrain. Cette chanson en a bien eu 5 ou 6 ! C’était assez intéressant d’avancer tout doucement sur ce refrain. Quand on est tombé sur le bon, c’était un peu la révélation.
C’est quelque chose d’assez impalpable ce moment où l’on sait que c’est ça, que c’est le bon ! Nous sommes très instinctifs et nous sentons tout de suite quand la chanson est terminée.
Quand je compose quelque chose tout seul, j’ai du mal à savoir quand c’est bien terminé. Je pense que le fait d’être plusieurs aide beaucoup. En fait, on fonctionne à trois et s’il y a une seule personne qui a un doute, on ne le fait pas. Il faut que tout le monde soit complétement dedans sinon ça ne sert à rien. Du coup, cela facilite énormément la tâche d’être trois.
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RMM: Et est-ce que c’est important pour le groupe d’avoir une identité visuelle qui colle à votre musique ?
Maxime : C’est très important ! En tout cas pour nous. Par exemple pour les clips, on travaille avec Julien Metternich qui est un excellent réalisateur et aussi un très grand ami. On essaie à chaque fois au travers des clips d’emmener l’auditeur et le spectateur dans la chanson. On fait en sorte de mettre en visuel la chanson. Nous faisons pareil pour les visuels des pochettes. EggEyes nous a fait plein de pochettes pour les singles.
Si on prend par exemple « Suspect », c’est une télévision cassée. La TV étant un peu dans l’imaginaire collectif la représentation du pouvoir. Le fait de casser cette TV, cela répond à la pochette de « A Piece Of You » qui montre quelqu’un devant une télévision. En tout cas, nous on s’en rend compte en voyant la deuxième pochette ! On essaie vraiment de proposer quelque chose de global et effectivement c’est très important d’avoir cette identité visuelle. Avec l’ère dans laquelle nous sommes, la musique ne suffit plus. Il faut aussi des images.
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RMM : Justement, vous avez sorti des vidéos pour Suspect et A Piece Of You. Le résultat est très beau. Est-ce qu’un autre clip est en préparation ?
Maxime : Merci beaucoup. C’est surtout Julien qu’il faut remercier car il a une superbe vision. Pour les clips, on vient toujours avec une idée très floue. Cela peut être une phrase du style « on veut jouer et toi tu tournes autour de nous et il y a des flammes ». Julien arrive à construire à partir de cette idée ultra simple. Un grand bravo à lui !
Pour l’instant il n’y a pas d’autre clip en préparation, mais ça va sûrement arriver avant l’été. On ne sait pas encore quelle chanson choisir, ni quelles idées s’y colleraient. La prochaine vidéo va se faire au fur et à mesure.
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RMM : Quels souvenirs gardes-tu du tournage de ces vidéos ?
Maxime : Alors le plus grand souvenir ne vient pas de cet album, mais de l’EP. C’était pour le tournage du clip de « Drowned » où je suis dans la baignoire. Il faut savoir que l’eau était à température ambiante et que l’on a tourné ça en novembre. Il n’y avait pas d’eau chaude dans la maison où nous nous trouvions. Donc voilà, les tremblements dans la vidéo sont réels ! Je crois vraiment que j’ai frôlé l’hypothermie car il m’a bien fallu une heure pour m’en remettre. J’ai dû réellement me plonger dans l’eau glaciale. Mais voilà, au moins cela a donné tout son sens au clip !
J’ai l’impression qu’on aime toujours avoir un peu de danger sur les tournages. C’est pareil sur « A Piece Of You », les flammes étaient très proches de nous. On les sentait et j’en avais une derrière moi à même pas 1 mètre de distance. Il ne fallait pas dépasser telle ou telle ligne. On était dans un hangar avec des trous au plafond, sauf qu’il pleuvait ce jour là, donc on se recevait plein de gouttes sur nous. Les clips sont toujours un peu intenses ! J’ai quand même la sensation qu’il faut justement que ce soit intense pour qu’on rende quelque chose de fort à la caméra. Ca ne peut pas être du confort !
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RMM: Avec quel groupe ou artiste rêves-tu de jouer un jour sur scène ?
Maxime : Alors Royal Blood est une très grosse influence pour nous. Mais personnellement, Alex Turner est un musicien que j’admire énormément. Il m’a beaucoup inspiré sur son chant et sur ses refrains. Une réponse pour moi ce serait plutôt lui !
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RMM: La release party est prévue pour le 11 mai. A quoi peut-on s’attendre ? Il y aura des petites surprises ?
Maxime : Oui ! Il y aura beaucoup de surprises. On va offrir un show totalement inédit que l’on n’a jamais fait sous cette forme là. On peut s’attendre à des titres qui n’ont jamais été joué en live et à des surprises sur scène. Des invités seront présents et nous aurons beaucoup d’interactions avec le public. D’ailleurs, nous avons posté sur nos réseaux une vidéo «best of» de notre résidence qui montre la préparation de ce live.
Nous sommes prêts et nous avons hâte d’y être ! On a très envie de partager cela avec tout le monde. Sur scène, 50% du spectacle se fait dans le public. Pour nous un concert c’est toujours 50/50 avec les spectateurs. On aime beaucoup partager avec le public qui nous aide. C’est un peu un jeu entre le public et nous.
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RMM: Et est-ce que vous préparez actuellement une tournée ?
Maxime : Pour l’instant il y a quelques dates qui sont annoncées sur notre site jusqu’à l’été. Il n’y a pas vraiment de tournée de prévue mais on essaie de venir jouer autant que possible partout en France. On est chaud pour tout concert qui se présente et on a très envie d’aller défendre cet album sur scène.
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Merci à Maxime Goudard et NRV Promotion
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