Gérard Drouot Productions présentait Saxon à Le Trianon le 9 décembre 2022
avec en special guest  Victory

LIVE REPORT  : David Dwidou Photography

Programmé initialement le 2 octobre, ce concert avait dû malheureusement être annulé 2h seulement avant l’ouverture des portes, à cause d’un incident technique dans la salle du Trianon. Saxon a continué sa tournée européenne, mais avec la promesse de revenir très vite dans la capitale.

C’est donc après seulement 2 petits mois, que nous avons le plaisir de retrouver ces légendes du Metal. Seul changement à l’affiche, les autres légendaires Diamonds Head. Ils ont laissé leur place au groupe allemand, Victory. On remercie tous les acteurs (groupe, salle, production, tourneur, promoteur) d’avoir trouvé une date pour reporter ce concert au lieu d’une annulation pure et simple.

Victory (20h00 – 20h45)

Retour en arrière de presque 40 ans, lorsque j’ai appris que Victory remplaçait Diamonds Head en ouverture de Saxon. En effet, j’avais acheté leurs 2 premiers album au milieu des années 80. Mais je les avais lâchement abandonné, emporté à l’époque par un petit groupe nommé Metallica qui m’avait pris au dépourvu en 1983. Avec aussi plein d’autres groupes dans ce nouveau genre « Hard Rock » à l’époque. Puis l’autre tempête, « Appetite For Destruction » des Guns est passée par là. Bref, c’était donc une surprise et un plaisir pour moi de les retrouver.

C’était tout simplement la première fois que je les voyais en concert.

Les allemands avaient eu un début prometteur. Hélas, ils n’ont jamais réussi à monter en marche dans le train où siégeaient leurs compatriotes Accept, Scoprions, MSG, Helloween entre autres.

Aujourd’hui, il n’y a plus aucun rescapé de la première mouture du groupe. Seul le guitariste lead Herman Franck (ex-Accept) arrivé pour le 2ème album en 1986 fait encore parti de l’aventure. Les autres musiciens sont arrivés pour la 2ème réunion du groupe en 2013.  On trouve donc Mike Pesin  à la guitare rythmique, Malte Burkert à la basse et Michael Stein à la batterie, ainsi que Gianni Pontillo au chant depuis 2019.

Côté musique on est dans du Hard Rock classique.

Le Hard Rock que l’on avait bien le faire dans les 80’s, avec bien sûr, une touche de modernité apporté par les jeunes musiciens. Au chant on est vraiment bluffé par Gianni Pontillo et son grain de voix collant parfaitement à ce style. Sans trop en faire, il nous démontre l’étendu de son registre vocal sur des morceaux groovy comme d’autres plus speed et heavy.

Herman Franck se régale à la guitare. Il nous assène des riffs entrainants accompagné de Christos, et n’est pas avare en solos de haute volée !

Il va falloir que je me procure l’album « Gods Of Tomorrow » qu’ils on concocté ensemble et sorti l’an dernier. Une (re)découverte pour moi, mais aussi pour pas mal de fans de Saxon dans le public. Et ils ont apprécié le set de Victory à sa juste valeur.

Setlist
1 Are You Ready
2 Take The Pace
3 Rock The Neighbors
4 Fell The Fire
5 Standing Like A Rock
6 Love & Hate
7 Gods Of Tomorrow
8 On The Loose
9 Speak Up
10 Temple Of Gold

Saxon (21h15 – 23h05)

Il y a 6 ans, au même endroit, mon dernier concert de Saxon m’avait laissé enchanté et rassuré par l’état de fraîcheur de ces sexagénaires du Metal. Qu’allait-il en être 6 ans plus tard avec en plus, de longues tournée dans les pattes, entrecoupées d’une période d’incertitude Covid?  Mais, vu la qualité du dernier album « Carpe Diem » nous n’étions, malgré tout, pas inquiet.

Et justement, cela se confirme dès l’entrée en scène des musiciens sur le titre « Carpe Diem (Seize The Day) ». D’ailleurs, la maxime trône fièrement au dessus du logo géant du groupe et sur l’estrade de la batterie.

Après un passage un peu mollasson dans les années 90, Saxon a su revenir sur de bons rails et nous sert depuis lors d’excellents albums et d’excellentes tournées.

Ce soir n’échappe pas à la règle, malgré l’âge (Biff a 71 ans mine de rien)

Ces vétérans délivrent une prestation sans faille et prouvent qu’ils sont encore et toujours les patrons des derniers survivants de la « New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM) ».

Le set est bien sûr composé d’une grande partie des hymnes des chefs d’oeuvres des années 80. Surtout les 4 premiers albums, servis de la même manière que l’on pouvait l’entendre sur le cultissime live « The Eagle Has Landed » de 1982. Album indispensable dans toute discothèque de metalleux ! Mais Saxon ne se contente pas de la facilité de nous jouer ses tubes. Le groupe intercale de nombreux autres morceaux de diverses périodes, qui, eux aussi, font mouche.

C’est néanmoins sur les classiques que le public s’égosillera le plus, reprenant à l’unisson des « Wheels Of Steel », « Denim And Leather », « Strong Arm Of The Law », « Princess of the Night », …

Point de rouille, aucune corrosion de surface, Saxon reste Saxon !

Les musiciens livrent un set peut-être, un peu moins fougueux qu’en 1980, mais l’énergie de la jeune époque, est remplacée par une homogénéité instrumentale. C’est sur qu’il y a une grande cohésion entre eux, une unité qui ne laisse apparaître aucune faille dans ce metal légendaire ! Les tempos sont peut-être un peu moins fous que par le passé, mais, cela assoie d’autant plus la musique.

C’est un sans faute que nous servent les 5 musiciens.

La paire de guitariste Paul Quinn et Doug Scarratt sont d’une extrême justesse et précision dans leurs riffs et solos. Nigel Glocker à la batterie est puissant et précis, un vrai métronome. Nibbs Carter, le jeunôt du groupe (s’approchant tout de même de la soixantaine) martyrise sa basse autant que les planches du Trianon, comme à son habitude sur scène. Peut-être un peu moins physique qu’il y a 6 ans sur ces même planches, on ne lui en voudra pas 😉

Reste donc le boss au chant, Biff Byford ! A 71 ans comme je le mentionnais, Biff ne court plus et ne saute plus sur scène. Mais sa voix est toujours bien présente, et est toujours au top, on ne trouvera aucun essoufflement à ce niveau.

Bien des groupes plus jeunes devraient s’inspirer du jeu de scène de Saxon.

Les musiciens sont tous en mouvements permanents. Ils interragissent les uns avec les autres tout au long du concert. Biff sachant aussi se mettre en retrait pour laisser parler ses 2 fines gâchettes.

Décidément l’aigle n’a toujours pas envie de se poser et on rêve d’un nouveau chapitre de la saga live « The Eagle Has Landed ». Un grand concert, par un grand groupe, pour un public de connaisseurs ayant dégusté chaque note comme il se doit et reparti avec plein d’étoiles dans les yeux.

Setlist
1 Carpe Diem (Seize the Day)
2 Sacrifice
3 Age of Steam
4 Never Surrender
5 I’ve Got to Rock (To Stay Alive)
6 Dambusters
7 The Thin Red Line
8 Living on the Limit
9 Dallas 1 PM
10 Heavy Metal Thunder
11 Metalhead
12 The Eagle Has Landed
13 Black Is the Night
14 And the Bands Played On
15 Wheels of Steel
Rappel :
16 The Pilgrimage
17 Strong Arm of the Law / Solid Ball of Rock
18 747 (Strangers in the Night)
19 Denim and Leather
20 Princess of the Night

Remerciements à Olivier de Replica Promotion et à Gérard Drouot Productions