Magoyond : Interview au Hard Rock Café

Magoyond : Interview au Hard Rock Café

Rencontre avec Julien et Bruno du groupe Magoyond au Hard Rock Café à Paris

Entretien avec Julien et Bruno de Magoyond au Hard Rock Café à l’occasion de la journée promo organisée par Roger de Replica Promotion

Magoyond

Nouvel album NECROPOLIS sorti le 28 octobre 2022 chez M&O music

Magoyond pochette

Tracklist Necropolis :

1. Prélude
2. L’Ordre de l’Ombre
3. Le Village
4. Le Charnier des Épouvantails
5. L’Avènement du Nécromant
6. Necropolis
7. Goliath Paradise
8. Monstapark
9. Catacombes
10. L’Éveil des Titans
11. Soyez Prêtes (bonus)

Membres de MAGOYOND
Julien “Le Mago” ESCALAS : Textes, chant, guitare / Direction artistique / Co-fondateur
Arnaud “Aspic” CONDÉ : Basse, orchestrations, instruments additionnels / Production musicale
Bruno “Nobru” GUERZONI : Batterie / Direction artistique
Victor “Vito” BRUZZI : Guitare lead / Chef opérateur

Magoyond band

https://www.facebook.com/magoyond

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Rock Metal Mag : On peut dire que NECROPOLIS est le dernier chapitre de votre concept autour de la fin du monde? Pandemia, posait les bases avec la fin du monde, Kryptshow, 7 ans plus tard c’était l’après fin du monde et donc Necropolis est le nouvel univers de cette après fin du monde ? Alors expliquez moi un peu ce Necropolis?

Julien : Et bien en fait tu l’as dit. Pandemia était vraiment le moment où cela a vrillé et où on parlait tout juste de fin du monde avec le virus qui apparait, dans un univers fantastique et de Sciences fiction. Ensuite, Kryptshow c’est l’état de cet univers, 7 ans plus tard, au même endroit. Et Necropolis c’est toujours au même endroit, mais c’est une nouvelle ère et il faut tout reconstruire. C’est une transition entre le monde d’avant et le monde apocalyptique de maintenant qui s’est fait sur 10 ans.

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Rock Metal Mag : Vous restez dans le style musical de Kryptshow et continuez de composer avec beaucoup d’humour dans des chansons très macabres. C’est vraiment votre secret de fabrication depuis le début?

Julien : Je pense que c’est l’angle qui nous ressemble le plus.

Bruno : On essaie de proposer quelque chose qui nous manquerait dans ce que l’on écoute un peu tous les jours. On fait un style de musique que nous mêmes n’arrivons pas à définir. On n’arrive pas à se mettre dans une case. Et c’est comme ça que l’on arrive à s’en sortir, en proposant quelque chose que l’on n’entend pas ailleurs et qui, vraiment, nous correspond. Quand, on est tous les quatre, on arrive à avoir cette symbiose qui fait ce qui est Magoyond.

Julien : Et, on raconte des histoires. Du coup cette évolution n’était pas prévue. On a commencé à raconter des histoires en 2012 et on continue en 2022. Mais, on sent que l’histoire a encore évoluée et il y a quelque chose qui s’est vraiment construit. Et aujourd’hui on est sur une base qu’il serait très dommage d’abandonner. On est lancé là-dessus et on a consolidé tout notre univers. Je pense que c’est pour le mieux car, à ma connaissance il n’y a pas beaucoup de groupes français qui font ça, en français.

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Rock Metal Mag : Et qui ont autant de succès que vous. Quand on voit votre campagne Ulule,  lancée du 20 octobre au 1 décembre 2021 qui a été plus que couronnée de succès. Déjà pour Kryptshow vous aviez atteint 250% et là 627%. Est ce que vous auriez pu imaginer un tel score ?

Bruno : Alors pas du tout.

Julien : On voulait égaler les 20 000 euros de Kryptshow. Quand on lance une campagne  de Crowdfunding, on se demande toujours si on fera un peu mieux que la fois précédente. Donc, on a fait largement mieux, mais ce n’était pas du tout écrit. On n’avait pas supposé qu’en deux ans de Covid et trois ans après notre précédent album, on pouvait faire un pas aussi haut. Et déjà pour Kryptshow, on ne s’attendait pas à ça. Du coup, cela représente beaucoup de travail, car cela nous oblige à nous dépasser.

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Rock Metal Mag : Cela prouve que vous avez une Fanbase énorme qui attendait cette suite avec impatience.

Julien : Ce qui est fou, c’est qu’entre Pandemia et Kryptshow, il s’est passé 7 ans. Mais, on ne savait pas où était les gens. On avait un peu communiqué aléatoirement sur les réseaux, mais on ne savait pas vraiment . Donc, on a fait notre crowdfunding et on a levé 20 000 euros . Nous étions déjà très heureux, mais de voir que 3 ans plus tard , on arrive à faire plus de trois fois la somme, cela parait invraisemblable. Donc, ok , les gens sont en demande de ça. Mais ce n’est pas palpable, les réseaux sociaux. Alors en voyant les chiffres qui montent, on se rend compte que les gens ont vraiment fait un pas vers nous.

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Rock Metal Mag : C’est sur que les gens en avaient besoin pour se sortir de cette mauvaise période.

Julien : Oui, je pense.

Bruno : Autant pour eux que pour nous.

Julien : Pour nous aussi, oui. Et ce n’est pas qu’il y avait une carotte, mais on avait de vrais projets ambitieux: un orchestre symphonique, un choeur symphonique, un brass band. Ce sont des choses tellement peu conventionnelles où qui sont actés chez certains grands groupes comme Epica, Nightwitch. Cela fait partie de la continuité de leur carrière. Nous, on est en construction. Donc, de voir que les gens peuvent nous aider à réaliser ce genre de rêve, c’est fou. Du coup je pense qu’ils se sentent investis.

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Rock Metal Mag : Je me souviens que déjà pour Kryptshow, vous rêviez de cet orchestre symphonique.

Julien : Oui. En fait on en rêve depuis  2010/2012. C’était un peu une blague entre nous de se dire qu’un jour on jouerait avec un orchestre symphonique.

Bruno : Déjà si on revient à l’époque de Pandemia, avec « Qu’allons-nous faire », tu avais demandé à Aspic de poser des orchestrations sur cette chanson. Dix ans en arrière où c’était du numérique, cela donnait déjà envie d’avoir plus.

Julien : On se disait déjà qu’il y avait un truc.

Bruno : Et aujourd’hui cela nous a enfin permis d’être accessible et c’est vrai que l’on est plutôt fier du résultat.

Julien : C’est un travail invraisemblable.

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Rock Metal Mag : Du coup vous avez pu mettre « les petits plats dans les grands » et il y a une ribambelle d’artistes qui ont participé à cet album .

Julien : Alors il y a plus de 90 musiciens sur l’album. Mais en tout, si on prend tous les acteurs du projet, techniciens,  figurants, chanteurs, et musiciens, on est à plus de 180 personnes. Quand on a fait la liste, on s’est rendu compte que ça montait vite. Pour l’orchestre symphonique on avait 50 musiciens, on avait 40 ou 50 chanteurs et chanteuses. Alors déjà cela fait 100 personnes. On rajoute 60 figurants pour un clip, on rajoute un brass band de 10 personnes, des ingés son.. Du coup ça décolle.

Donc moi, ce qui m’a mis le plus de pression, c’est que l’on a bougé énormément de gens et de talents pour réaliser cet album. Alors si il n’avait pas été à la hauteur cela aurait été très décevant personnellement.

Bruno : On est passé d’une équipe d’une dizaine de personnes à ça.

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Rock Metal Mag : Oui, j’imagine que cela a du être un travail de gestion énorme surtout coté enregistrement avec tous les artistes invités à collaborer. Concernant vous quatre, votre processus a  changé ou non?

Bruno : Non, pour nous cela n’a pas bougé. Le plus dur a été d’intégrer tout le reste. Et c’est surtout Mago (julien) et Aspic (Arnaud) qui ont du gérer les enregistrements, les déplacements et toute cette mise en corrélation des troupes.

Julien : Aspic a fait un travail incroyable tant sur l’orchestration, même si on peut la faire sur ordinateur, que sur l’écriture des partitions . Il a écrit toutes celle des chanteurs et de tout l’orchestre et c’est lui qui les a dirigé.

C’est en partie nos métiers, c’est à dire que l’on fait de la prod.

Aspic est musicien professionnel et il a l’habitude de gérer des ensembles. Mais là c’était à un niveau que l’on avait jamais fait et d’ailleurs on a sous estimé un petit peu le travail. Cela nous a demandé des semaines de boulot mais à l’époque on na savait pas. On savait que ce serait compliqué et que cela demanderait beaucoup de travail, mais jamais autant.

Par contre vu le résultat, le travail investi là dedans est largement récompensé.

Et l’enregistrement s’est passé un peu partout en France. Alors au départ on s’était posé la question d’un orchestre en Europe de l’Est, puisqu’ils font ce genre de choses. On envoie la partition, il le joue et on le reçoit. Mais en fait on s’est dit non. On voulait contrôler au maximum et on voulait pouvoir parler aux gens. En plus cela couterait probablement beaucoup moins cher. Donc on a décidé de faire l’enregistrement de l’orchestre symphonique à Paris à La Seine Musicale de Boulogne Billancourt. C’est un lieu assez prestigieux d’ailleurs car il y a énormément de choses qui se font là bas.

On était très impressionné de voir déjà les musiciens qui jouent nos morceaux dans cet endroit.

Après, on a enregistré le brass band à Toulouse (Nekopolis Studio), le choeur symphonique au Centre René Goscinny à Paris et le Quintette à cordes au Luna Rossa à Paris. Et nous, nous avons enregistré dans nos maisons respectives.

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Rock Metal Mag : Je présume que vous pensiez à la suite de Kryptshow après sa sortie.  Vous aviez déjà commencé l’écriture de Necropolis ? 

Julien : Oui, mais nous étions complètement sec après Kryptshow. Il y avait des idées de concept de nouvelles chansons, parce que l’on en a toujours. Mais en fait quand on est sorti de Kryptshow, nous devions le jouer sur scène. Le Covid est arrivé et cela nous à tous mis une baffe. Mais cela a permis d’écrire le pitch de ce nouvel album. Je raisonne plus comme un album cinématographique, avec un pitch de cinéma. Donc ces pitch de chansons ont été écrits pendant le confinement et ensuite c’est venu progressivement.

Bruno : Il faut savoir qu’en dehors des compos d’album, il y a plein de riffs et des idées qui sont mises dans un dossier. Mais on ne compose pas, à proprement parlé entre les albums. On se consacre à une oeuvre à chaque fois.

Julien : Quand on a des idées on les met dans ce fameux dossier. Ensuite on pioche dedans.

Bruno : Mais on s’attelle vraiment à la tâche dans un objectif bien précis.

Julien : On arrive à faire du Magoyond que lorsque nous sommes ensemble.

Julien : Il y a une sorte d’alchimie qui se crée parce que chacun apporte son bagage. Et c’est comme ça que naît notre musique. Indépendamment, chaque musicien doit pouvoir envisager des riffs, des paroles, des rythmes. Mais cela ne sera jamais du Magoyond à 100%. Il faut vraiment que l’on puisse se voir pour faire notre cuisine ensemble.

Donc comme tout le monde est un peu éloigné, il y a eu des baisses de régime. Et en tant que musiciens ils n’arrivaient plus à rien faire. Du coup il a fallu que l’on attende . Mais ce n’est pas grave car au final cela a donné un album très original et qui s’est un peu nourri de ces trois dernières années.

Rock Metal Mag : Au final c’est un mal pour un bien.

Julien : En quelque sorte. Nous, on a fait quelque chose que je déteste. On a lancé notre campagne de financement participatif alors que notre album n’était pas terminé. En général, comme pour Kryptshow, quand on lance la campagne c’est que l’on est en bout de course. On sait ce que l’on a à proposer. Alors que là, on avait près de la moitié des maquettes. Mais, on s’est dit, c’est maintenant qu’il faut le faire, pour X milles raisons. Et cela nous a donné un vrai levier afin de pouvoir créer avec l’orchestre.

Je pense que si l’album avait été prêt avant, nous n’aurions pas pu arriver à un tel résultat.

C’est vrai que sans le confinement, on aurait fini l’album, lancé le financement et on ne se serait pas investi autant.

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Rock Metal Mag : Vu le succès de Kryptshow, je pense qu’il n’y avait pas de prise de risque.

Bruno : Il y a toujours une prise de risque. On sait vers où on se dirige mais on n’en sait pas plus. Vu que, comme disait Julien, rien n’avait été fait trop en avance. Il faut savoir aussi que pour Necropolis, on a allongé le délai initialement prévu. Il devait sortir en mai et on a estimé que c’était trop court et qu’il y avait encore des choses à revoir. Du coup cela s’est étendu jusqu’au 28 octobre.

Julien : On a eu des délais incompressibles aussi et des contraintes, des problèmes de pénurie de vinyles. Mais tout cela nous a permis de peaufiner l’album. Donc, au final, encore une fois, un mal pour un bien. Mais la manière dont l’album a été fait est très particulière. Si on n’avait pas eu 62000 euros il n’aurait pas ressemblé à ça et nous n’aurions pas orienté les compositions de cette manière .

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Rock Metal Mag : Oui même les clips c’est un budget. Celui de Goliath Paradise est absolument génial.

Julien : Merci. C’est Vito (Victor Bruzzi) qui l’a réalisé. On a une super équipe et encore une fois cela a été fait en interne. C’est à dire que l’on a travaillé avec des gens mais toutes les idées viennent de nous. Et comme nous ne sommes pas que des musiciens, c’est avec notre savoir faire professionnel que l’on a pu réaliser tout ça. Cela faisait très longtemps que l’on voulait faire un clip avec un peu plus de budget. Dans un style un peu plus grand spectacle et Holliwoodien et cette chanson s’y prêtait parfaitement.

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Rock Metal Mag : Alors justement, est ce que vous songez adapter votre histoire en comédie musicale?

Julien : On a eu des propositions pour de la comédie musicale. On fera peut être le prochain Notre Dame de Paris en flammes. (rires).

Bruno : Notre Dame de Necropolis. (rires)

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Rock Metal Mag :  Est ce que le choix du nom de l’album est en rapport avec Nécropolis le roman d’Herbert Lieberman paru en 1976 (City of the Dead) ?

Julien : Alors non. J’ai eu connaissance de ce roman et il y a eu même plusieurs oeuvres réalisées et qui portent le nom Necropolis. Le nom est probablement même arrivé avant le concept de l’album. C’est à dire que depuis 7 ans, lorsque Kryptshow est sorti, nous étions sur « Magoyond ville ». Donc pas facile à vivre et à penser, donc je me suis dit à un moment qu’il fallait que ça grandisse.

Donc vu que c’était la ville des morts, Necropolis était plutôt une évidence.

Mais c’était un vrai nom de code pour le projet. On a donc lancé le projet avec ce nom de code Necropolis, sans penser que ce serait le nom définitif. Et au final, exactement comme Kryptshow d’ailleurs, ce nom avait tellement de personnalité qu’il fallait que nous le gardions.

Bruno : Et puis à force de l’entendre et d’en parler, le nom est resté.

Julien : En fait, on comprend tout de suite, il y a un vrai concept derrière. Le nom donne le pitch, du coup, cela paraissait une évidence de le garder. On n’aurait pas pu trouver plus juste.

Rock Metal Mag : Je trouve que c’est vraiment le nom idéal. Je pense que l’on a déjà du vous le dire?

Bruno : Non, c’est la première fois.

Julien : C’est la première fois, parce qu’en soi, on en a pas beaucoup parlé jusqu’à maintenant. Mais il y a des choses qui sonnent comme des évidences. Et le nom était là, comme une logique.

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Rock Metal Mag : Coté illustrations, comme d’habitude, vous avez travaillé toujours avec les mêmes dessinateurs.

Julien : Oui, Arsenic et Boule de Gomme

Bruno : C’est vrai que l’on aime faire beaucoup de choses par nous mêmes, comme pour Pandemia. Mais depuis Kryptshow Arsenic et Boule de Gomme font un super boulot.

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Rock Metal Mag : Et votre pochette a totalement changée puisque vous étiez dans des teintes plus sombres pour les deux albums précédents.

Julien : Oui, là on a apporté la lumière. Il fallait que la ville puisse resplendir. Il y a un coté grandiloquent. Pandemia était vert. Cela correspond bien au virus, au laboratoire clandestin. Kryptshow était un petit peu délavé, un peu vieillot pour représenter cet univers apocalyptique. Et maintenant, avec Necropolis qui est la ville des monstres, on brûle tout et il y a une lumière qui jaillit. Donc, c’était une continuité logique d’avoir une couleur par album.

Et le blason sur la pochette a été fait en même temps que le nom Necropolis. C’était le concept d’avoir ce blason pour créer une identité forte autour. Les illustrations sont venues quelques mois plus tard, se greffer autour de ça. Le concept de base de Necropolis c’est vraiment ce blason avec ce N. Tout de suite, nous étions dans quelque chose de très rougeoyant et de très ardent.

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Rock Metal Mag : Votre personnage Hector Zam devient donc le maître de Necropolis?

Julien : Personnage phare malgré lui. C’était une surprise.

Bruno : C’est vrai qu’au départ on l’a créé en mode mascotte.

Julien : Et la chanson Hector Zam a été créée parce qu’il nous en manquait une. Il nous fallait une chanson de lien avec les humains et cet univers zombi et il nous fallait un patron. Et donc, Hector Zam, on le retrouve 10 ans plus tard dans Necropolis. C’est une certaine satisfaction pour nous. Et puis il y a ce coté du petit humain qui devient empereur. Il y a une histoire à raconter.

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Rock Metal Mag : Vous avez repris la chanson de l’impitoyable Scar dans Le Roi Lion. Pourquoi ce choix de reprise?

Bruno :  Alors, on aime tous Disney, cela fait partie de notre enfance. On avait déjà fait la reprise du pudding à l’arsenic en 2016, qui avait beaucoup plu aux gens. Pourtant, à la base nous ne sommes pas du tout un groupe de reprises puisque nous voulons vraiment créer notre univers. Et donc il y a eu le confinement et ma femme nous a plus ou moins suggéré une idée de reprise. On en avait déjà un peu discuté entre nous et c’est la chanson sur laquelle on se projetait le plus. Et en plus lorsque l’on regarde le clip et un peu ce que cela raconte, c’est vrai que cela colle un peu naturellement à l’univers..

Julien : C’est fou parce qu’elle nous l’avait déjà proposé il y a quelques années, mais on était pas chaud. C’est vrai que l’on nous propose de faire beaucoup de reprises. Donc, j’ai écrit le pitch de Necropolis. Et cette chanson, Soyez Prêtes avec cette prise de pouvoir est arrivée pendant l’écriture de Necropolis. Cela n’a pas du tout influencé, mais j’ai vu une corrélation énorme entre ce que nous voulions raconter dans l’album et l’histoire de Scar.

Donc, j’ai fait une maquette à la sauce metal et cela a tout de suite pris. C’était une évidence. Alors, on ne l’a pas inclus dans la playlist de l’album mais on l’a mis en bonus à la fin. Mais cette chanson fait quand même énormément écho à cette histoire de Necropolis avec ce dictateur que l’on retrouve chez Zam. C’est aussi pour ça que l’on a lancé cette reprise au tout début du crowdfunding pour appeler les gens. C’était hyper approprié et une évidence complète.

C’est comme le pudding à l’arsenic, c’était une évidence au final. Par rapport à notre univers cela aurait très bien pu être une chanson que l’on aurait pu composer. Alors, pas avec ce génie là, c’est sur. Mais il y a des choses comme ça où ça fait Tilt, donc il fallait qu’on le fasse.

Rock Metal Mag : En plus le Roi Lion a été adapté en une super comédie musicale.

Julien : Oui bien sur. Alors on savait que cela allait toucher la corde sensible de beaucoup de gens. C’est pour cela que l’on s’est appliqué à la faire. J’ai modulé la voix pour essayer de me rapprocher au plus de l’acteur. Il y a aussi un travail d’acting énorme dans ce morceau de chez Disney. Donc, on avait les clés pour le faire, alors on s’est dit on va le tenter. Aujourd’hui les retours sont supers car c’est une très bonne porte d’entrée dans notre univers.

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Rock Metal Mag : C’est toujours toi, Julien, qui écrit tous les textes?

Julien : Je n’ai pas d’ego sur mes textes, mais avant on ne se portait pas vraiment sur ce que je disais. Alors que cette fois-ci, sur Necropolis, tout a été validé ou remodifié. Parfois, il y a des versions qui ont été revues 15 fois. Et donc, Aspic, pour des questions de diction, de paroles, de sens, m’a beaucoup challengé. On peut donc dire que l’on a écrit certaines chansons à deux. Mais sinon je suis à l’initiative de toutes les histoires et de tous les textes.

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Rock Metal Mag : Je trouve que Monstapark a un coté Thrash très Metallica en fond sonore. je présume que ce groupe fait partie de vos influences musicales?

Julien: Pas pour tout le monde dans le groupe.

Bruno :  On a chacun nos influences et on écoute tous des choses différentes. C’est vrai que Metallica fait parti des classiques et on l’a forcément écouté à un moment de notre vie, quand on a découvert le rock, le metal et cie.

Julien : C’est Vito qui a quasiment composé toute cette chanson. Il est à l’origine des riffs et pourtant il n’est pas fan de Metallica. Mais il y a cette vibe de vitesse que l’on pourrait assimiler à Metallica. En fait dans chacune de nos chansons, il y a tellement de références qui s’entrecroisent, que l’on peut y voir tout ce que l’on veut.

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Magoyond

  Rock Metal Mag : En octobre dernier, vous avez présenté Necropolis en avant première au cinéma Lincoln, près des Champs Elysées. Comment s’est passé cet évènement?

Julien : Alors c’était une folie. On voulait régaler les contributeurs qui ont donné à une très grosse échelle. Alors il y a un an on voulait louer un petit studio et avec les contributeurs, on pourrait y écouter l’album dans de bonnes conditions. C’était vraiment faire partager le son.

Et puis le projet s’est emballé et on s’est retrouvé avec des centaines de personnes dessus. Donc, il y a des gens que l’on a pas pu payer parce que ce sont des figurants, alors autant régaler ces gens là aussi. On a donc loué une salle de ciné et on a adapté le son en 5.1 et on a pu mettre tous les gens disponibles dans cette salle pour les remercier. Et du coup c’est devenu une salle de 150 personnes et c’était un gros plaisir pour nous, même si cela a généré du boulot comme jamais. Pour y arriver il a fallu créer de la vidéo pour chaque chanson puisqu’à la base ce n’était que de l’audio.

Rock Metal Mag : C’est génial parce que c’est plutôt rare ce genre d’initiative.

Julien : C’est très rare. La seule fois où j’ai vu ça c’était pour des Rammstein ou des Metallica qui faisaient des avant premières. Et je suis très heureux que l’on ait pu le faire dans de bonnes conditions.

Bruno : Les gens étaient très contents.

Julien : Il y avait une ambiance de fou. Un peu comme dans un concert. Et du coup on a fait les vidéos qui ont été projetées car on ne pouvait pas juste se permettre de mettre les gens dans une salle de cinéma.

Bruno : Il fallait qu’il se passe quelque chose à l’écran.

Julien :Et donc à partir de mi-août, on s’est mis à la réalisation de 9 vidéos supplémentaires qui n’étaient pas du tout prévues. Et on a crée des lyrics vidéos pour chaque chanson de l’album. On a crée des making of et autres choses comme ça pour remercier les gens.

Ensuite comme on a travaillé pendant 2 mois et demi sur ça, on s’est dit qu’il fallait que ça sorte sur Youtube. On ne pouvait pas mettre ces vidéos juste 1h30 dans un ciné et les enterrer à jamais.

Bruno : C’était bien aussi que les gens voient où passait l’argent qui nous a aidé à faire Necropolis.

Julien : Vu la générosité des contributeurs, on a été au delà de ce que l’on voulait faire au départ. On a tout donné aux gens et le maximum de contenus possible. Mais, nous aussi, on s’est fait extrêmement plaisir. Déjà dans la réalisation de l’album, parce que pour ça, on ne doit rien aux gens. On n’a pas fait l’album en fonction d’eux mais surtout de nous. Ensuite, l’idée était de les plonger dans notre univers et cela passe par les vidéos et par tous les goodies qu’il y a là. Cela passe aussi par l’album, qu’il soit apprécié ou non, mais, on a essayé de donner le maximum.

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Rock Metal Mag : Vous devez avoir des retours depuis la sortie de l’album?

Julien : En fait c’est invraisemblable, mais on a pas un seul retour négatif pour le moment. Pourtant, il faut qu’il y en ait. Il faut des critiques constructives de la part de gens qui éventuellement verraient des points négatifs. Mais ce n’est pas le cas pour le moment. Après, il y a des questions de sensibilité musicale mais c’est vrai que l’on brasse tellement large.

Rock Metal Mag : Lorsque l’on connait votre style on sait à quoi s’attendre.

Bruno : Oui mais c’est toujours difficile de nous catégoriser et de dire que l’on fait du metal à des gens qui n’écoutent pas ce style de musique. Mais une fois qu’ils écoutent le disque, ils se disent que c’est du metal. Ils aiment bien même si ce n’est pas ce qu’ils écoutent habituellement. On a eu d’ailleurs un contributeur, qui de base n’écoutait que du rap et Necropolis est son 1er album de metal. Et il l’écoute en boucle. Alors pour nous c’est un pari gagné.

Julien : Ou alors les gens qui n’écoutent pas de metal en français, mais nous ça passe. C’est un peu notre pari aussi de réconcilier les gens avec la langue française et dans un style le plus original et diversifié possible.

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  Rock Metal Mag : Coté scène avez vous envisagé un décor particulier ?

Julien : Alors c’est une question de moyens.

Bruno : On aimerait. Mais voir les choses en plus grands, c’est une question de moyens, mais aussi de possibilités pour les salles. Et il y a aussi la logistique derrière, car lorsque l’on se déplace dans toutes la France, nous sommes encore livrés à nous mêmes.

Julien : On n’a pas encore de booking. On en cherche mais je pense que les gens sont frileux parce que nous faisons quelque chose de différent. Donc, il y a vraiment une porte ouverte à la production scénique pour nous. On a de grandes ambitions. Mais c’est vrai qu’en ce moment on se laisse un petit peu porter par ce que l’on nous propose. Et on aimerait vraiment faire plus. Du coup développer un show à la Alice Cooper sur scène ce serait fantastique. Ou comme ce que l’on a eu récemment au Hellfest avec Ghost.

Rock Metal Mag : Oui mais là il faut de grandes scènes.

Julien : Mais on aime les grandes scènes et les grands spectacles, donc on a aussi cette démarche. On sait que cela coûte cher mais on est prêt à prendre cet angle là de grand spectacle, plus que de concert metal traditionnel. Parce que c’est ce que les gens veulent voir. On l’a vu avec Ghost, avec Kiss, les gens aiment ça.

Bruno : Cela a toujours été notre attente personnelle.

Julien : Le tout premier concert que l’on a fait, il n’y avait rien même pas de costumes et il y avait déjà de la magie sur scène. Le spectacle c’est une logique dans notre univers. Il y a un coté grandiloquent qui se pose là et qui, pour le moment, manque peut être sur les concerts.

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  Rock Metal Mag : Pour finir j’aimerais savoir si le dernier titre L’Éveil des Titans, c’est la suite avec une porte ouverte sur un nouvel univers?

Julien : Il y a à la fois une porte ouverte et une porte fermée, puisque l’on ne sait pas trop ce qui va se passer avec ces titans. A priori, c’est la merde. (rires) Mais il y a une fin d’album qui est hyper assumée et qui est en fade out. Et l’on va peut être prendre un petit peu de recul, comme si la caméra dézoomait. En tous cas, la suite on l’envisage ailleurs sur la Planète. Pendant 10 ans on s’est consacré au même endroit, qui a évolué, mais je pense que la suite se fera ailleurs.Peut être avec des titans ou peut être pas. Je ne sais pas. Rien n’est écrit pour le moment.

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Rock Metal Mag remercie  Julien et Bruno du groupe Magoyond, Roger de Replica Promotion et le Hard Rock Café à Paris.