Interview: WILDPATH

Interview: WILDPATH

Wildpath est un groupe français de speed metal symphonique. Il se compose de Marjolaine Bernard au chant, Matthias Bouyssou et Olivier Caron aux guitares, Nicolas Lopes à la basse, Alexis Garsault au clavier et Pierre Mahier à la batterie. En 2015, ils sont de retour avec un nouvel album nommé « Disclosure » qui sort des sentiers

Wildpath est un groupe français de speed metal symphonique. Il se compose de Marjolaine Bernard au chant, Matthias Bouyssou et Olivier Caron aux guitares, Nicolas Lopes à la basse, Alexis Garsault au clavier et Pierre Mahier à la batterie. En 2015, ils sont de retour avec un nouvel album nommé « Disclosure » qui sort des sentiers battus. Nous avons pu nous entretenir avec Marjolaine et Nicolas, rejoints par le reste du groupe un peu plus tard, lors d’une journée promo.

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Rock Metal Mag : Comment est né le groupe ?

Marjolaine: Alors en fait le groupe, c’est d’abord une histoire d’amitié entre Alexis et Olivier qui étaient ensemble à l’école depuis la quatrième. Tout est parti de là. Je crois qu’au début le style était plus punk rock et ça a évolué au fur et à mesure des années. C’est en 2001 qu’est sorti le premier album, nous on n’était pas encore dans le groupe.

Nicolas: Je crois que c’est plutôt en 2004 et 2001 c’est la naissance du groupe.

Marjolaine: Tu vois c’est un peu flou parce qu’on est arrivé en 2008 avec Nicolas, pour le deuxième album. Et nous voilà en 2015 pour le quatrième album toujours avec le même line up soudé !

Rock Metal Mag : Ce qui est assez rare maintenant !

Marjolaine : Oui c’est vrai. On entend toujours parler de séparations ces temps-ci.


Rock Metal Mag : Et comment s’est déroulé l’enregistrement de ce nouvel album ?

Nicolas: C’est un peu particulier parce qu’on a changé notre façon de travailler. Jusqu’à présent c’était surtout Alexis et Olivier qui composaient presque le jour même de l’enregistrement, un peu devant le fait accompli. Là on a légèrement changé ça parce qu’on s’est aperçu qu’une fois les morceaux enregistrés, on les jouait en répét’, en concert, naturellement ils évoluaient, on les modifiait et puis après on regrettait ! On se disait « mince cette partie là on la joue différemment et on aurait préféré que ça soit sur l’album ». Donc là, ils ont composé la trame pour avoir la patte Wildpath et puis après, les morceaux ont tourné et chacun pouvait travailler sur sa propre compo avec son instrument. On les a aussi répété et c’est seulement après ça qu’on les a enregistré.


RMM : On a l’impression qu’avec cet album vous avez voulu aller vers un son plus moderne, voire électronique…

Marjolaine : Oui tout à fait. On ne voulait pas que Wildpath soit un projet figé où à chaque fois on refait toujours un peu la même chose. On aime bien laisser le projet évoluer et on aime qu’il nous ressemble. Du coup, avant chaque album on se demande où est-ce qu’on en est, quelles sont nos envies, nos attentes, qu’est ce qui nous fait vibrer… Là on s’est rendu compte que le speed sympho, le côté traditionnel de la chose, nous amusait moins qu’avant. On avait envie de morceaux au tempo en peu plus lent avec des riffs plus lourds. De l’électro, on en écoute tous donc c’est venu de façon assez naturelle. On peut dire que « Disclosure » représente vraiment ce qu’on est tous les six actuellement, et puis on verra dans deux ans, peut être qu’on aura encore évolué. On se sera peut être mis à la musette ou à l’accordéon entre temps (rires). Voilà… L’electro on nous en parle souvent, mais c’est quelque chose qui plaît.

Nicolas : C’est vrai que ça ressort, mais on en avait envie à ce moment là.


RMM : Quelle est l’idée derrière la pochette de l’album, qui fait un peu utopique ou même futuriste ?

Nicolas : C’est pas vraiment ce qu’on a cherché à faire. C’est vrai qu’elle est assez irréaliste mais en fait, il y a une petite patte année 30 avec le building et le côté noir et blanc.

Marjolaine : Un peu Art déco… C’est bien d’avoir ce genre de commentaire parce qu’on veut toujours que les gens arrivent à voir ce qu’ils veulent, que ça soit dans les textes ou la pochette. Tu peux avoir une totale libre interprétation de notre musique. Ce qui importe, c’est de faire voyager notre auditeur.

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RMM : Est-ce que vous avez un morceau préféré ?

Marjolaine : C’est vraiment pas évident ! Ca dépend des moments en fait. Sur les premières étapes de compo, moi j’en avais un en particulier mais quand j’ai commencé à chanter les morceaux, hop ça en était un autre. Quand on les a joué pour la première fois au Divan du Monde, hop ça a encore changé. C’est très évolutif. On les aime tous tellement (rires).

Nicolas : On les a tous beaucoup travaillé donc c’est un choix difficile. Ils ont tous leur intérêt.

Marjolaine: Ouais et puis les ambiances et les couleurs sont assez différentes aussi d’un morceau à l’autre. Tu te balades d’univers en univers.


RMM : Et est-ce qu’il y en a un qui a été plus difficile à travailler ?

Marjolaine : Hum… à titre perso, comme on essaie toujours de se mettre des défis dans Wildpath, j’ai eu quelques passages. On aime aller encore plus loin et cet album là est vocalement très large. Je vais chercher des notes très graves par moments et d’autres très aiguës. Du coup, cette largeur de tessiture n’est pas toujours évidente à maîtriser. Ça demande beaucoup de boulot !

Nicolas: Dans mon cas, y a certaines parties que je chante en plus de jouer de la basse. Techniquement, c’est pas un album facile mais on n’a pas de passage hyper technique comme Dream Theater. Donc, faire les petites lignes de chant en plus de la basse, ça se complique un peu.

Marjolaine : C’est ton petit défis ! Il a jamais autant chanté que sur cet album (rires).


RMM : Cet album raconte une histoire. Est-ce que vous pouvez en faire un court résumé ?

Marjolaine : Difficilement, parce qu’en fait nos concepts d’albums sont toujours à différents niveaux de lecture. Et comme pour l’artwork, on aime bien laisser l’auditeur libre d’aller à la chasse aux informations et se faire sa propre idée. Mais sur les thèmes abordés, globalement c’est une sorte de questionnement sur la créativité, la place de l’artiste, quelle est la limite entre la créativité et la folie.


RMM : Quelles sont vos influences ?

Nicolas : Le problème c’est que là on est que deux pour répondre et on a tous des goûts différents.

Marjolaine : Oui c’est ce qui fait le groupe. On a des influences variées. Mais comme on est tous très proche, on partage nos découvertes musicales et du coup, ça donne un gros melting pot musical qui part dans tous les sens. Ça peut aller effectivement de l’électro au reggae, à la musique d’ambiance. Et les musiques de films ! On est tous un peu partout.


RMM : Presque quatre années séparent ce nouvel album du dernier. Pourquoi une telle attente ?

Marjolaine : On a pris notre temps. On a le luxe d’avoir le Wildpath studio pour travailler chez nous donc en fait, tu peux prendre ton temps. On avait la sensation qu’on avait tous besoin d’évoluer et d’écouter nos envies pour faire un pas supplémentaire et ça nous à pris du temps.

Nicolas: Comme on est un peu perfectionniste sur les bords, on a tendance à faire tourner le truc longtemps, à le laisser mûrir. Et puis c’est une autoproduction donc, tout prend du temps, la compo, l’enregistrement, le mixage, même la sortie de l’album. Voilà pourquoi deux/trois ans pour nous c’est le minimum.


Olivier, Matthias et Pierre nous rejoignent.

RMM : Question pour Marjolaine. Quelles sont les artistes féminines que tu admires ?

Marjolaine : Comme chanteuse dans le metal c’est Floor Jansen (Nightwish) que je trouve absolument excellente dans sa capacité à marier un chant lyrique et un chant très rock, très dynamique. Je trouve ça super, c’est un bon modèle et quelqu’un que j’apprécie beaucoup musicalement. Dans un autre style, je suis une grande fan de Lisa Gerrard qui a fait partie de Dead Can Dance et qui a participé a des musiques de films comme Gladiator, ce genre de choses là. J’aime beaucoup ce type de voix au timbre très épuré et onirique. Je crois qu’elles sont mes deux chanteuses préférées !


RMM : Avec quel(s) artistes(s) aimeriez-vous collaborer ?

Pierre : Dans le metal « Diablo Swing Orchestra », ça se rapproche un peu de ce qu’on fait. Ça serait super de travailler avec eux, de partager une scène. Ou encore David Townsend… Madonna (rires).

Marjolaine : Et Nicki Minaj, on en parlait tout à l’heure (rires).

Matthias : Dans un autre registre, Mike Patton aussi. C’est un super chanteur.


RMM : Quels sont vos meilleurs souvenirs pendant l’enregistrement de Disclosure ?

Olivier : Quand on est allé au Mcdo (rires).

Matthias : J’en étais sûr ! Plus sérieusement, je pense que c’est l’écoute des premières maquettes, des premiers morceaux en fait. Quand on écouté ça…

Olivier : …On s’est mis une auto clac !

Matthias : Ouais c’était comme une clac à chaque morceau.

Nicolas : C’est une question assez difficile en fait, parce que comme c’est notre studio, on avait accès à tout, on suivait tout. C’était pas deux semaines intenses et puis après plus rien.


RMM : Et quels sont vos futurs projets ?

Marjolaine : Du live ! On veut tourner au maximum et on aime beaucoup rencontrer notre public. Être sur scène c’est ce qu’on préfère dans le fait de faire de la musique, partager avec les fans. On a un concert de prévu à Tours le 14 mars, un autre à Nancy en mai. On va aussi bouger dans les pays les plus proches, comme la Belgique, le Luxembourg et tout ça.

Pierre : On fera une plus grande tournée à la rentrée, vers septembre pour défendre l’album sur scène.


Merci à Wildpath, Replica Promotion et au Hard Rock Café.