Interview: WILD DAWN

Interview: WILD DAWN

L’équipe de Rock Metal Mag a rencontré Greg et Romain, les français de Wild Dawn, qui nous en ont appris plus sur le groupe, ainsi que sur le nouvel EP « Bloody Jane’s Shore« , sorti en Avril dernier.   RMM: Pouvez vous nous raconter l’histoire de Wild Dawn ? Romain: Le groupe est né en 2008. J’étais

L’équipe de Rock Metal Mag a rencontré Greg et Romain, les français de Wild Dawn, qui nous en ont appris plus sur le groupe, ainsi que sur le nouvel EP « Bloody Jane’s Shore« , sorti en Avril dernier.

 

11019025_10153065436818077_3628646414020540531_n

RMM: Pouvez vous nous raconter l’histoire de Wild Dawn ?

Romain: Le groupe est né en 2008. J’étais dans la même classe que Greg au lycée. Greg voulait monter un groupe de rock avec moi, mais je ne voulais pas, car je ne le trouvais pas assez bon. En fin d’année, nous avons fêté le bac ensemble, et le lendemain en me réveillant j’ai découvert que j’avais signé un papier qui m’engageait à faire un groupe avec des potes, dont Greg.

Greg: J’avais un groupe qui avait splitté avant donc j’ai insisté auprès de Romain, il était bourré, donc j’en ai profité et il a signé le papier.

Romain : Après je me suis dit que c’était sûrement pas une mauvaise idée et résultat 6 ans après nous sommes encore là.

Greg: S’en est suivi la basse/batterie que nous avons trouvé assez rapidement, et voilà. Et nous avons le même line up depuis nos débuts.

Romain: C’est rare !

Greg: Oui, tout le monde nous dit ça.


 

RMM: Pouvez-vous nous parler du prochain EP, « Bloody Jane’s Shore » ?

Romain: Tout d’abord c’est un format qu’on teste. Enfin, nous avons déjà sorti un EP, puis nous étions partis sur deux albums, et là on retourne sur un format EP, car nous avons besoin d’enregistrer des morceaux assez vite. Celà fera presque deux ans que « Pay Your Dues » est sorti, donc on avait vraiment l’envie de ressortir de la musique rapidement. Nous sommes partis sur un format 6 titres, car plus rapide à enregistrer, mais aussi plus en adéquation avec la façon dont les gens perçoivent la musique maintenant. Aujourd’hui, les gens ont des gigas et des gigas de musique sur leur téléphone, sans vraiment prendre le temps de les écouter, du coup, on a pensé que ce serait plus intelligent de sortir un CD 6 titres. Tu peux te les approprier plus facilement car il y a moins de morceaux, tu peux les écouter plus souvent, et c’est plus facile pour nous à enregistrer, car cela prend moins de temps. C’est vrai, que n’étant pas encore des rocks stars nous ne pouvons pas vivre uniquement de notre musique. Les autres albums, c’était souvent 15 jours en studio, il fallait qu’on se libère tous. Donc là on est parti sur ce format là, j’espère que les gens apprécieront. Mais c’est vraiment un format qui nous plait, plus facile à mettre en œuvre, c’est moins le marathon.


 

RMM: Quels sont les thèmes principaux qu’on peut retrouver sur cet EP ?

Greg: Tout d’abord, on a essayé de se baser sur des anciennes chroniques qui disaient déceler un accent frenchi, mais ce n’est pas ma langue maternelle, j’écrivais comme je le pouvais. C’est pas du « Brian is in the kitchen« et  j’essayais d’avoir des choses un peu plus imagées, d’avoir du double sens, où on peut s’approprier les morceaux, si on prend la peine de s’attarder sur les paroles, et donc j’ai essayé de travailler cet accent. Sinon, pour les thèmes abordés, ça raconte des histoires, mais sans parler de nos histoires personnelles. On s’adapte aussi à nos humeurs. Si je suis pas de très bonne humeur, ce sera surtout des thèmes un peu sombres, si je suis en forme, ce sera des choses un peu plus festives. Mais ça raconte toujours des histoires. Et c’est vrai que pour le coup, le pivot central c’était le morceau éponyme « Bloody Jane’s Shore » qui parle d’un mec dans le désert qui tombe en panne d’essence. Il se trouve devant un rade qui s’appelle « Bloody Jane’s Shore » où il se passe pas mal de choses dedans, et voilà, ça tourne beaucoup autour du côté far west. Cela nous plaisait bien et c’était plutôt en adéquation avec nos chemises à carreaux. [rires]


 

RMM: Vous avez choisi de mettres 3 de vos anciens titres en version acoustique, pourquoi ?

Greg: En bonus, en cadeau, comme ça [rires]

Romain: En fait lorsque nous avions sorti nos albums précédents, nous avions eu pas mal de demandes de radios, qui nous ont proposé de faire de l’acoustique. Du coup, nous avons acheté des instruments acoustiques, et c’était intéressant de revisiter notre propre musique dans cette versione. Et comme cela a bien marché et que nous avons eu de bons retours, et vu qu’en concert les gens ont vraiment adhéré à ce truc là, on s’est dit que ce serait une bonne idée de mettre de l’acoustique sur notre prochain CD.

Greg: C’est vraiment quelque chose en plus de nos nouveaux titres, du bonus. Même d’un point de vue graphique, on les a mis en gris sur fond gris, pour que ça se voit sans vraiment trop se voir non plus. Ce n’est pas quelque chose que l’on souhaite promouvoir. Et effectivement, cela fait parler, les gens ont l’air d’apprécier notre double facette, cela montre une autre vision du groupe. Puis ce sont des morceaux que l’on avait enregistrés bien avant notre EP, du coup on les a mis sans vraiment trop se poser de questions.


 

RMM: Pourquoi vouloir chanter en anglais ? Pensez-vous, par la suite, composer en français ?

Romain: Non. On ne chantera jamais en français.

Greg: Bon, je vais pas être si catégorique. Mais c’est vrai que je trouve l’anglais plus chantant. En fait, c’est complétement une question de goûts. On est bercé par des groupes qui chantent en anglais, j’ai commencé par Metallica, toi Romain, ce serait plutôt du AC/DC… Par de l’anglais quoi !

Romain: Même sans ça, la façon dont la musique en anglais est construite rythmiquement, avec les syllabes, les mots sont plus courts, alors qu’en français, on se retrouve avec des mots qui débordent, donc on aura des bouts de lyrics qui tomberaient pas dans les temps.

Greg: Et puis en anglais, on peut plus jouer avec les images, plus qu’en français, car nous avons une langue très riche, et si on veut avoir quelque chose qui a du sens, faut vraiment partir sur de la prose, alors que là, on peut vraiment imager, donner un double sens aux morceaux plus facilement en anglais.

Romain: C’est plus facile et plus naturel, du coup d’écrire en anglais, même si c’est pas notre langue maternelle, mais c’est plus intéressant pour nous. Et puis, ça nous permet de nous exporter dans d’autres pays

Greg: Oui car vouloir nous exporter en chantant en français, c’est pas forcément la chose la plus simple.


 

RMM: Pouvez-vous nous parler de la pochette de l’EP , qui fait très bande dessinée ?

Greg: En fait, c’est un ami, Pierre Lazaveric, qui nous a fait cet artwork. Pendant toute la conception de l’EP, on s’est pris la tête et là, quand on s’est penché sur la question de l’artwork, on s’est dit qu’on devait arrêter de se prendre la tête. On sait ce que vaut notre ami Pierre, alors on lui a demandé s’il voulait dessiner la pochette de l’album. Il a tout de suite été emballé par l’idée, et nous a demandé ce qu’on voulait. Je lui ai dit de lire les paroles de « Bloody Jane’s Shore » et de dessiner ce qu’il ressentait à la suite de ces paroles. Un mois après, il est revenu et nous il nous a montré les planches. Et c’était exactement ce que j’avais imaginé lorsque j’ai écrit les paroles. J’aime vraiment pouvoir dire que cet EP est un EP entre potes. Du coup on ne s’est pas pris trop au sérieux, on a pu se lâcher, et en même temps faire quelque chose qui  nous tenait vraiment à cœur.


RMM: Vous avez fait des concerts avec Dagoba, comment avez-vous été mis en contact ?

Romain: En fait, on a monté une association avec des copains, et c’est nous qui organisons certaines dates, comme celle du 27 Avril avec Dagoba. On a eu aussi Sticky Boys et Impurez pour cette date là.

Greg: Donc oui, on a monté une asso avec Romain ou on essaye d’organiser des concerts plutôt dans le coin pour l’instant, ensuite on verra, selon les opportunités.


 

RMM: Vous avez fait beaucoup de premières parties notamment de Nashville Pussy, Girlschool. Quelles expériences en avez-vous tiré ?

Greg: On en tire beaucoup d’expériences, surtout au début. 2 ans après la formation de Wild Dawn, on a tout de suite pu ouvrir pour de très bons groupes. Par exemple, on a tourné avec Electric Mary pendant 1 mois, on avait 20 ans, et nous étions obsédés par ce groupe. On regardait leurs moindres faits et gestes sur scène. Et on analyse, on se dit « ah nous, on fait comme ça , comme ça, c’est nul en fait ». Du coup, ça nous permet d’apprendre vachement plus vite. Et on s’est rendu compte aussi que les groupes les plus humbles étaient les groupes les plus connus. Donc, on apprend beaucoup avec ce genre de groupes. Comment bien faire les balances et tout le reste. Ce sont des choses que le public ne voit pas, et que même nous même, en tant que groupe na savons pas trop comment faire. Donc les tournées avec de grands artistes sont les meilleurs moyens d’apprentissage.

Romain: Et puis, comme ce sont des gros groupes, indéniablement, ça ramène du monde. Ca permet de faire connaître le groupe un peu plus vite.


 

RMM: Si vous deviez collaboré avec un artiste d’un univers totalement différent du votre, qui choisiriez-vous ?

Romain: En ce moment, je suis très fan d’un groupe qui s’appelle Snarky Pussy, un groupe un peu jazz/ funk. Et si je pouvais, j’adorerais collaborer avec ce groupe. C’est vraiment un super groupe, c’est purement instrumental, ils peuvent faire un morceau de flamenco de 10 minutes comme un morceau de funk, comme un morceau de jazz. Et c’est le seul groupe qui enregistre leur album en live. Ils ont joué a l’Olympia en Mai.

Greg: Alors moi, je n’ai pas la moindre idée. Je suis nul en musique, donc je ne me vois pas faire du world jazz ou quelque chose dans ce genre. (il réfléchit..) Je ne sais pas du tout. J’aimerais bien faire des trucs dans un orchestre mais je suis trop nul. Je fais un peu de guitare, mais c’est tout. Ce serait plus un rêve en fait.


 

RMM: Quel a été, pour vous, le meilleur album de 2014 ?

Greg: En 2014 ? Est ce que « L’Enfant Sauvage » de Gojira est sorti en 2014 ?

RMM: Non 2012

Greg: Mince. J’ai écouté tellement de CDs que je me souviens même plus de quand ils sont sortis. C’est pas qu’il n’y en a aucun qui m’a marqué, c’est juste que j’ai un problème de mémoire. Mais vraiment le dernier qui reste important pour moi, c’est « L’Enfant Sauvage« .

Romain: En fait, j’ai sorti des déceptions qui me viennent à l’esprit. Par exemple, j’ai été très déçu par le denier album de Black Label Society. Je suis super fan de Zakk Wylde, j’ai beaucoup appris avec ce mec, mais là, c’était une grosse déception. Ça s’entend que maintenant, il s’en fout complètement de ce qu’il fait. L’album est très mauvais et d’un ennui profond. Donc voilà, on a tous les deux pas répondu à la question [rires].

Merci à WILD DAWN et à REPLICA PROMOTION