Interview: MONSTER TRUCK

Interview: MONSTER TRUCK

De nos jours, on a un peu trop tendance à utiliser le terme « Rock’ n’Roll » pour tout et n’importe quoi, au point de parfois en oublier son véritable sens… Heureusement, de temps à autres, quelques groupes sont là pour remettre les pendules à l’heure et nous rappeler que pour être « rock » il ne suffit pas

De nos jours, on a un peu trop tendance à utiliser le terme « Rock’ n’Roll » pour tout et n’importe quoi, au point de parfois en oublier son véritable sens… Heureusement, de temps à autres, quelques groupes sont là pour remettre les pendules à l’heure et nous rappeler que pour être « rock » il ne suffit pas d’avoir de jolis tatouages « tout beau tout neuf » et de booster le son de ses guitares…

Monster Truck est un groupe né en 2008 à Hamilton (Ontario, Canada). Il est composé de Jon Harvey (chant/basse), Jeremy Widerman (guitare/chœurs), Brandon Bliss (clavier/chœurs) et Steve Kiely (batterie/chœurs). Créé au début juste pour s’amuser, le projet du groupe prend finalement de l’ampleur et devient beaucoup plus sérieux en 2010 lorsque Monster Truck sort son premier EP autofinancé. Il est suivi, un an plus tard, par « The Brown EP »  produit par Eric Ratz (Billy Talent, Cancer Bats, Three Days Grace) et signé sur le label Dine Alone Records. Ce second mini album présente deux singles « Seven Seas Blues » et « Righteous Smoke » qui entreront dans le Top 10 des radios rock canadiennes. Les fauves sont lâchés…

Fort de la maxime « Don’t F*ck With The Truck » qui va très vite contribuer à forger sa réputation, le groupe commence à donner de plus en plus de concerts. De retour à la maison il est temps pour les canadiens d’enregistrer un véritable premier album. En un peu plus de deux mois Monster Truck enregistre donc les 12 titres qui constituent le bien nommé « Furiosity ».

Le 29 mars 2014, le groupe joue pour la première fois en tête d’affiche à la Flèche d’Or de Paris.

Après avoir déjà tourné en Amérique du nord avec Slash en 2012, ce dernier nous ramène les Monster Truck en France pour deux concerts exceptionnels au Zénith de Paris. A cette occasion, Rock Metal Mag a eu le plaisir d’interviewer Brandon, quelques heures avant le concert du 12 novembre.

 

Rock Metal Mag : A la base vous dîtes avoir créé ce groupe par amusement mais maintenant vous faîtes l’ouverture de groupes comme Slash ft. Myles Kennedy, Deep Purple, Guns n’Roses… Quel est votre ressenti par rapport à ça ?

Brandon Bliss(clavier/chœurs) : C’est toujours amusant ! Tu ne peux pas demander mieux que ça, devenir plus gros. Etre capable de faire ce genre de concert, c’est quelque chose de très impressionnant. Et être dans un groupe de rock, c’est vraiment fabuleux. Nous étions très excités à l’idée d’ouvrir pour tous ces groupes. On veut devenir meilleur en tant que groupe et continuer à faire de meilleures chansons, de meilleurs concerts… C’est très amusant mais aussi très motivant, faire toujours mieux tout en restant humble.


 

Rock Metal Mag : Qu’avez-vous appris avec ces groupes ? Vous ont-ils donné des conseils ?

Brandon : Ils nous ont donné des tonnes de conseils. On apprend tellement d’eux à chaque fois car tous ces gars ont fait bien plus et bien mieux que tu ne pourras jamais le faire avec un groupe de rock. Slash est un des plus grands au monde… Deep Purple est un des groupes les plus légendaires. Nous essayons toujours de regarder ce qu’ils ont fait, que ce soit sur scène ou en dehors de la scène, en backstage par exemple. On voit comment ils traitent les gens autour d’eux. Ils aiment vraiment jouer et ils le font autant qu’ils le peuvent. Ils traitent tout le monde très gentiment et avec beaucoup de respect… de tout ce que nous avons appris, c’est bien la chose la plus importante.

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Rock Metal Mag : Comment s’est passé le processus de création de l’album « Furiosity » ?

Brandon : C’est toujours un peu la même chose en fait. Jer (guitare/chœurs) et Jon (basse/chant) viennent avec un riff. Quelques fois on est juste inspiré par un nom cool, comme pour la chanson « Sweet Mountain River ». Nous étions dans le van, il y avait une rivière et quelqu’un a simplement dit « This is a sweet mountain river ». Et nous avons pensé que ça devrait être une chanson ! Ça vient toujours facilement une fois qu’on sait de quoi ça parle et qu’on a un bon riff. On combine tout ensemble. C’est comme ça que nous procédons et nous avons toujours agi de cette manière.


 

Rock Metal Mag : Et est-ce que vous écrivez d’abord les paroles et vous composez la musique après ou l’inverse ?

Brandon : Le riff en premier ! Ça commence toujours avec la musique. Parfois Jon a quelques mélodies avec sa voix, mais le plus souvent, ça vient avec sa guitare ou de sa basse. A ce moment-là, c’est comme si sa guitare devenait sa voix.


 

Rock Metal Mag : Qu’est-ce qui vous inspire pour l’écriture des paroles ?

Brandon : Jon pourrait mieux répondre que moi. En fait, c’est lui qui écrit en grande partie les paroles. Il est doué pour ça alors on le laisse faire ! Mais je pense que le moteur principal pour écrire les paroles est le même que celui des groupes rock classiques. Ça peut être à propos de l’amour, des relations, de la guerre, de choses que l’on voit dans la société…


 

RMM : Est-ce que « Furiosity » pourrait être le mot qui définit le groupe ?

Brandon : Ça décrit tout à fait notre groupe ! On joue toujours avec les mots, on assemble différents mots qui ne vont pas nécessairement ensembles. C’est comme ça qu’est venu le nom de « Furiosity ». Notre musique est forte et furieuse. C’est un retour aux vieilles années du rock et en général, les gens sont curieux à propos de ça. Je pense que ça définit très bien l’album et le groupe.

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RMM : Deux de vos chansons, « Sweet Mountain River » et « Seven Seas Blues », apparaissent dans des jeux vidéo. Peux-tu nous en dire plus ?

Brandon : On pense que c’est vraiment cool. Ca permet de s’ouvrir à un plus grand nombre de personnes et à des gens qui n’avaient surement jamais écouté nos chansons avant. Les gens nous disent « hey on a entendu votre chanson dans Rocksmith» et c’est super. C’est quelque chose qui nous trottait dans la tête depuis un moment et finalement c’est arrivé ! On espère que ça se reproduira.


 

RMM : Que penses-tu de l’industrie du rock de nos jours ?

Brandon : Ça a clairement beaucoup changé ! Il y a tellement de nouveaux styles musicaux qui sont apparus. Aux Etats-Unis c’est parti dans plein de directions différentes. Il y a beaucoup de groupes variés, plus particulièrement de groupes de rock. Il y a environ quatre formats différents de radio rock aux Etats-Unis (Ndlr: Alternative rock, classic rock, active rock et mainstream rock). Ça part de tous les côtés et il n’y a plus grand-chose qui s’assemble. Nous, on essaie de continuer à faire un rock standard. On aime le rock’n’roll comme, Led Zeppelin, AC/DC, Deep Purple, et même Soundgarden, Nirvana ou Rage Against The Machine. C’est familier pour nous et pour un bon nombre d’autres personnes. On veut rester vrai, en espérant que les gens reviendront à ce qui a toujours été fait et ce qui a fait la musique rock. Je ne sais pas quoi ajouter d’autre parce que les choses seraient totalement dingues (rires).


 

RMM : Et comment est la scène rock canadienne ?

Brandon : C’est assez cool. Il n’y a pas énormément de groupes donc ça se passe très bien pour nous. Bien sûr, il y a d’autres groupes qui sonnent un peu comme nous, mais pas tant que ça. C’est plus facile de se différencier et de sortir du lot. Au Canada, les groupes ont beaucoup de succès à la radio. Ce succès nous a permis de sortir des frontières et de venir ici, de partir en tournée avec Slash, Alice In Chains et Deep Puple. Tout est parti de là-bas, c’est notre maison et le Canada est un bon pays. C’est super, on est très chanceux avec le Canada mais ce n’est pas un si grand pays.


 

RMM : Qu’est ce qui t’a donné envie de jouer du piano ?

Brandon : Quand j’étais gosse, j’adorais les Beatles et les Beach Boys. J’ai vu une vidéo en noir et blanc des Beatles qui jouaient «A Hard Day’s Night» en concert et je n’arrivais pas à dire lequel des quatre je préférais. Je les aimais tous ! C’est sûr, les Beatles m’ont inspiré. J’ai voulu jouer de la musique grâce à eux.

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Jon Harvey (basse, chant)


 

RMM : Quel est le dernier album que tu as écouté ?

Brandon : C’est drôle parce que quelqu’un m’a posé la question juste avant ! C’était hier matin dans l’avion. Il était très tôt et je ne voulais pas écouter quelque chose de trop fort mais c’était Donovan. C’est un gars qui vient d’Ecosse. « Mellow Yellow » est une de ses chansons.


 

RMM : Comment te sens-tu avant de monter sur scène ?

Brandon : Assez normal. Je ne suis plus très nerveux. La dernière fois où je l’étais, c’est quand nous avons ouvert pour Guns n’Roses dans la ville de Québec, pas cet été mais celui d’avant, et c’était une très grande scène de festival avec une énorme foule… Je crois qu’il y avait peut-être 60 000 personnes. A ce moment-là, j’étais un peu nerveux ! Maintenant je suis juste excité à l’idée de monter sur scène et de jouer. Faire des concerts, c’est ma vie ! Donc je me sens plutôt bien et normal.


 

RMM : Quelle est ta chanson préférée du nouvel album ?

Brandon : De « Furiosity » ou du nouveau que l’on va enregistrer ? Parce qu’en fait, on va entrer en studio en janvier pour faire notre prochain album ! On est d’ailleurs en pleine écriture… Sur « Furiosity », ça pourrait être « For The Sun ». Le groupe aime beaucoup jouer cette chanson en live, il y a un ressenti différent par rapport aux autres titres. Mais j’aime aussi énormément « Sweet Mountain River ». C’est probablement notre plus grosse chanson et celle qui a le plus de succès auprès des fans. Donc ça serait une de ces deux !

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RMM : Avez-vous eu le temps de visiter Paris ?

Brandon : Oui ! Pas autant qu’on le voudrait malheureusement… J’aimerais beaucoup voir Versailles mais c’est trop loin et on n’a pas assez de temps. On a visité le Louvre et la Tour Eiffel la nuit dernière. J’avais zappé ça la dernière fois, en mars (ndlr : le groupe était en concert à Paris le 29 mars dernier). J’adorerai en voir plus et j’aime juste le fait d’être à Paris. C’est si grand et il y a tellement de gens et de choses qui s’y passent. C’est une très belle ville. Il y a tellement de bâtiments que l’on ne verra jamais ailleurs!


 

RMM: Et en dehors de la capitale, est-ce que vous avez déjà joué dans une autre ville française ?

Brandon: Au Canada, il y a des provinces françaises et on a pas mal joué là-bas, mais on n’a jamais joué ailleurs en France, hormis Paris. J’espère que ça pourra changer et qu’on jouera plus ici. J’ai entendu parler d’un gros festival que vous avez et qui s’appelle le Hellfest et on espère y jouer un jour. Je voudrais vraiment voir le reste de la France, ça serait super.

 

Merci à Replica Promotion et à Monster Truck.