Interview avec Mihai de DIRTY SHIRT

Interview avec Mihai de DIRTY SHIRT

Entretien avec Mihai, guitariste et claviériste de DIRTY SHIRT

Entretien avec Mihai, guitariste et claviériste de DIRTY SHIRT

Rock Metal Mag a pu s’entretenir avec Mihai, guitariste et claviériste de DIRTY SHIRT, au Dr Feelgood Les Halles.

Le groupe Dirty Shirt a une longue histoire puisqu’il est né en 1995. Après un break en 2000 et la sortie du premier album studio « very Dirty » , la formation reprend du service en 2004. Le groupe sort 3 albums très bien accueillis par les critiques dont « Same Shirt Different Day » en 2010, Freak Show en 2013, puis le dernier en date ‘Dirtylicious’, en 2015.

Dirty Shirt est l’un des groupes de rock/metal roumain les plus appréciés. Il a remporté la deuxième place à la finale internationale du Wacken Metal Battle 2014 et a été récompensé par le prix du ‘Meilleur groupe de musique roumain’ au Maximum Rock Awards 2014 et du ‘Meilleur ambassadeur de rock roumain’ Metalhead Awards 2014.

Il mélange l’ ambiance festive de la musique traditionnelle de l’Europe de l’Est, et fusionne les musiques du monde (country, reggae, rythmes tribaux), l’électro, la musique industrielle, la frénésie hardcore et le groove du funk. 

Leur album, ‘Dirtylicious’, paru en 2015 a été l’une des sorties les plus intéressantes et novatrices de la scène metal européenne. Le groupe a réussi à créer un vocabulaire musical complètement nouveau, basé sur un squelette sonore composé d’un mélange unique des genres de Dirty Shirt. L’album est entièrement inspiré par la musique traditionnelle d’Europe de l’Est. Les sessions en studio ont été réalisées avec des artistes qui maîtrisent les instruments traditionnels, tels que violon, clarinette, accordéon, dulcimer et bien d’autres (Transylvanian Folkcore Orchestra).

Dirty Shirt va sortir son nouvel album « Letchology » le 8 mars 2019 via
via Rock Attack Records / Cargo Records Germany et en France via  Apathia Records / Season of Mist

Dirty Shirt – Letchology Tracklist

Latcho Drom
Pălinca (feat. Mat « Boots » di Pilla)
Put It On
Fake
Nem Loptam
Hora Lentă
Killing Spree
Nice Song
Starea Naţiei

Membres du groupe

Dan « Rini » Craciun – vocals
Robert Rusz – vocals
Mihai Tivadar – keys, guitars
Cristian Balanean – guitars
Dan Petean – guitars
Pal Novelli – bass
Vlad « X » Toca – drums
Cosmin Nechita – violin

En tournée en france

26.03 Ninkasi, LYON

27.03 Snow Fest, LES 2 ALPES

28.03 La Bifurk, GRENOBLE

29.03 Le Petit Bain, PARIS

30.03 Le Midlan, LILLE

Facebook : 
https://www.facebook.com/DirtyShirtRomania/

https://dirtyshirt.bandcamp.com

DIRTY SHIRT “European Letcho Drom Tour 2019”
14.02.2019 Newcastle (UK), Trillians

15.02.2019 London (UK), Underworld Camden

16.02.2019 Birmingham (UK), O2 (HRH Metal Fest)

22.02.2019 Baia Mare (RO), Casa Tineretului – mit Orchester

23.02.2019 Cluj Napoca (RO), Form Space – mit Orchester

08.03.2019 Nuremberg (DE), Matrixx

10.03.2019 Stuttgart (DE), Club Cann

13.03.2019 Munich (DE), Backstage Club

14.03.2019 Weiher (DE), Live Music Hall

15.03.2019 Viersen (DE), Rockschicht

16.03.2019 Bochum (DE), Rockpalast

26.03.2019 Lyon (FR), Ninkasi Kao – mit Orchester

27.03.2019 Les Deux Alpes (FR), Snow Fest – mit Orchester

28.03.2019 Grenoble (FR), Bifurk – mit Orchester

29.03.2019 Paris (FR), Le Petit Bain – mit Orchester

30.03.2019 Lille (FR), Le Midland

12.04.2019 Brasov (RO), Kruhnen – mit Orchester

13.04.2019 Bucarest (RO), Quantic – mit Orchester

01.05.2019 Košice (SK), Collosseum

02.05.2019 Bratislava (SK), MMC

03.05.2019 Zlín (CZ), Masters of Rock Café

04.05.2019 Prague (CZ), Rock Café

10.05.2019 Oradea (RO), TBC

11.05.2019 Timisoara (RO), TBC

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Rock Metal Mag : Dirty Shirt existe depuis 24 ans, et vous avez 4 albums studio à votre actif et un récent album Live. Vous avez été propulsé vers le succès avec « Freak Show » paru en 2013 suivi de ‘Dirtylicious’, en 2015 , très acclamé lui aussi, est ce que tu peux me parler de Dirty Shirt aujourd’hui? Est ce qu’il y a eu des changements de musiciens au sein du groupe?

Mihai : Le Line up est stable. Nous avons pris des personnes en plus . Sinon nous sommes très impatients de sortir le nouvel album et de démarrer notre grosse tournée au niveau européen. C’est d’ailleurs la première fois que l’on enchaîne des dates aussi nombreuses.On est impatient et en même temps très heureux de ce qui se passe pour Dirty Shirt. C’est comme un petit rêve qui commence à se réaliser.

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Rock Metal Mag : A partir de quel moment as tu décidé de venir vivre en France ?

Mihai : Je suis arrivé en France en 2001, pour mes études avec le programme européen ERASMUS . Je suis venu pour quelques mois et comme j’étais déjà venu auparavant, je connaissais un petit peu la France. Donc, j’ai bien aimé et j’ai continué les études et passé un doctorat. Les années se sont écoulées et voilà, cela fait 18 ans maintenant, mais à la base je n’avais pas prévu d’y rester. Ensuite, le reste du groupe réside en Roumanie où ils ont leur famille et leur travail. Cela complique un petit peu les choses, forcément puisque c’est plus difficile pour les répétitions et pour les concerts. Mais avec les technologies actuelles, je peux enregistrer à la maison et envoyer les idées. Ensuite, on se retrouve pour les travailler ensemble. On fait aussi des répétitions par Skype. C’est une question d’organisation.

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Rock Metal Mag : En 2018 vous avez sorti un premier album DVD Live « FOLKCORE DETOUR » (via Apathie Records), avec un orchestre national . Comment s’est décidé la réalisation de ce DVD?
(le live a été capté le premier soir d’avril 2017 aux arènes romaines de Bucarest)

Mihai : Le Live c’est avec Ansamblul Transilvania – FolkCore DeTour .C’est un orchestre d’ Etat qui existe depuis 70 ans et avec lequel on a fait une grosse tournée en Roumanie. Nous avons eu un gros succès et nous étions très heureux car cela nous a propulsé vers le sommet, bien évidemment. Malheureusement cet orchestre d’Etat ne peut pas venir en France aussi souvent qu’on le souhaiterait. Nous avons quand même eu des opportunités pour des concerts où l’on l’orchestre ne pouvait pas être présent. Donc on a cherché une autre solution. Ce projet de DVD on l’a fait ensemble mais ensuite cela devenait plus compliqué. Du coup, on a monté un autre orchestre, le Transylvanian Folkcore Orchestra, avec une vingtaine de jeunes musiciens, mais tous issus de conservatoire et avec un très haut niveau. Ils ont déjà joué dans des groupes connus, voire très connus au niveau européen. En fonction des disponibilités de ce groupe de 20 musiciens, ils nous accompagne.

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Rock Metal Mag : Cela ne pose pas trop de problèmes pour les concerts ?

Mihai : On a plus de personnes que nécessaire, pour qu’il y ait suffisamment de musiciens sur chaque session parce que forcément il y aura des dates où certains ne pourront pas venir. Par exemple sur la tournée de Mars en France, il y aura 4 concerts avec l’orchestre et ce sera une session intermédiaire avec seulement 16 musiciens car on ne pourra pas en mettre plus sur scène. On essaie de trouver un compromis entre budget, logistique et possibilités techniques

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Rock Metal Mag : Et en ce qui concerne la composition et l’enregistrement comment cela se passe alors avec le Transylvanian Folkcore Orchestra, (Alexandra Joicaliuc (backing vocals), Miruna Puiu (backing vocals), Gabriel Bărăştean (violin), Andrei Oşan (clarinet, saxophone), Mihnea Blidariu (trumpet), Andrei Oltean (Blockflüte), Leonard Negrea (cimbalom), Eduard Albina (accordion), Ionuţ Vârtolaș (trombone), Ferenc Balogh (viola), Stefan Peterfi (double bass), Ioan Mircea Belbe (saxophone on “Starea Naţiei”), Cătălina Popa (flute on “Killing Spree”), Ciprian Ghiaţă (accordion on “Pălinca”) and Marius Sabo (additional violins on “Pălinca”). ?

Mihai : Alors je fait d’abord les maquettes chez moi et sur ordinateur pour la guitare, la basse, les synthés. Après certains passages avec l’orchestre je les fais provisoirement sur les synthés. Bien évidemment ce n’est pas la même chose et pas aussi naturel. Ensuite à partir de cette base on va en studio. En fait, on a travaillé sur cet album de la même façon que pour Dirtylicious.. Avant d’enregistrer la batterie, la basse et a guitare , j’ai travaillé sur les instruments traditionnels et j’ai utilisé les maquettes des plans acoustiques où les musiciens peuvent s’exprimer avec une grande liberté. On enregistre toutes les idées et ensuite il y a une partie assez importante en ce qui concerne les arrangements et parfois même la réorchestration qui demande beaucoup de temps. On réadapte les morceaux en fonction de ce que l’on a enregistré et ensuite on réadapte la partie « moderne » si je peux dire .

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Rock Metal Mag : Vous avez du travailler avec différents studios ?

Mihai : Oui, on est obligé d’enregistrer dans plusieurs studios et j’y suis allé assez souvent avec chaque musicien en tant que producteur.

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Rock Metal Mag : Vous avez choisi Charles “Kallaghan” Massabo à Los Angeles ( Kallaghan Records) pour le mixage et le mastering. Vous aviez déjà travaillé avec lui pour vos albums précédents, comment est née cette collaboration avec Charles ?

Mihai : On travaille avec lui depuis 2009. En 2000, j’ ai commencé à organiser les concerts. On a tourné avec des groupes français, dans le sud de la France car je connaissais le milieu metal et la scène française. Et j’ai connu Charles alors qu’il était chanteur dans un groupe. Je l’ai d’ailleurs trouvé excellent en live. Ensuite lorsque j’ai discuté avec d’autres groupes en leur expliquant que l’on voulait faire un album de bonne qualité avec une bonne production, ils nous ont conseillé Charles, tout simplement. Et du coup je l’ai contacté et voilà, ça fait dix ans maintenant que l’on travaille avec lui. Entre temps, il a déménagé et il est parti à Los Angeles. A partir de 2010, on a fait mixer les albums aux Etats Unis.

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Rock Metal Mag : Pour « Letchology » vous avez gardé la même stratégie musicale que pour ‘Dirtylicious’ et il s’agit toujours d’une fusion entre metal moderne et musique balkanique ?

Mihai : Oui mais il y a quand même quelques différences par rapport à l’album précédent . Sur ‘Dirtylicious’, l’album est très orienté folklore des groupes de l’Est et de Roumanie alors que Letchology est beaucoup plus expérimental et il va beaucoup plus dans tous les sens. Il y a beaucoup moins de musique traditionnelle mais on a gardé les instruments et la façon d’orchestrer avec eux. On a rajouté en plus des cuivres pour faire plus Balkanique. La Roumanie, c’est plus de violon, et d’accordéon, donc Letchology est plus varié que le précédent avec toujours de l’électro . Ce sont les influences de Nine Inch Nails qui restent encore.

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Rock Metal Mag : Alors justement quelles sont tes principales influences musicales ?

Mihai : Alors les grosses influences sont issues de la scène nu- metal internationale, et surtout américaine avec Korn, System of A Down… Mais la scène française nous a aussi beaucoup influencé car nous avons fait des concerts avec des groupes français comme Pleymo. Coté synthés c’est Mass Hysteria qui nous a beaucoup influencé car ils utilisent le même genre d’arrangements.

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Rock Metal Mag : Quel est le sens du titre « Letchology » ?

Mihai : C’est une jeu de mots. Letcho est un repas traditionnel d’Europe de l’Est, surtout dans les pays de l’ancien empire Austro-Hongrois et aussi en Transylvanie. C’est une sorte de ratatouille, mais adaptée façon locale et c’est un mélange de légumes qui est très bon. Et donc, comme nous mélangeons plein de choses lorsque nous composons une musique, l’idée de donner le nom Letcho à l’album était amusante. Mais en même temps, on est pas sur que les gens plus modernes trouvent la ratatouille à leur goût, alors on a ajouté Logy. Letchology, fait plus penser à la Science, et à l’art de mélanger les choses. On a inventé ce mot là.

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Mat « Boots » di Pilla au centre

Rock Metal Mag : Qui est Mat « Boots » di Pilla ( titre Palinca)

Mihai : Alors c’est un chanteur français qui est membre du groupe Z G Z (ZeGranZeft), un groupe du sud de la France. On se connaît depuis 2013. Ils sont également produits par Charles. Donc, c’est eux qui ont fait le lien. Ils ont joué en Roumanie et nous avons joué avec eux plusieurs fois en France. Et sur cet album, une bonne partie des textes sont écrits par Matthieu , alors comme c’est lui qui a écrit les paroles de ce morceau on a trouvé cool que ce soit lui qui chante sur Palinca.

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Rock Metal Mag : Il y a des textes chantés en anglais et d’autres en roumain, pourquoi ?

Mihai : Il y a aussi du Hongrois sur le titre « Nem Loptam ». C’est aussi par rapport à notre mélange des styles , donc on mélange les langages ..

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Rock Metal Mag : Et que signifie « Nem Loptam » ?

Mihai : Cela veut dire : C’est pas volé ! C’est une chanson originale et l’on avait un petit peu de soucis pour trouver des paroles qui collaient à l’ambiance balkanique. Et c’est le bassiste, qui est hongrois, qui a eu ‘idée de prendre une chanson traditionnelle gitane hongroise, très ancienne, qui colle parfaitement à notre chanson. On l’a adaptée et l’image de cette chanson est celle des tziganes qui volent tout le temps. Les paroles sont très drôles mais moi même je ne les comprends pas super bien car je ne parle pas le hongrois.

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Rock Metal Mag : Quels sont les thèmes principaux des paroles de Letchology ?

Mihai : Une bonne partie des paroles de nos chansons parlent des problèmes de société., de politique, de l’environnement, de la surconsommation, des manipulations, des masses médias…etc. Et puis il y a une autre partie plus orientée vers la fête. Ce sont surtout les chansons inspirées par les musiques traditionnelles et qui ont un thème plus léger. Mais pas tout le temps. Parfois on transforme des chansons traditionnelles en chansons très politisées.

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Rock Metal Mag : Ce sont les 2 chanteurs qui écrivent tous les textes?

Mihai : Non, on collabore avec de nombreuses personnes. Parfois les deux chanteurs participent mais on préfère travailler avec de vrais paroliers. Des fois on travaille ensemble sur le thème et sur les idées, d’autres fois on les laisse libre et parfois comme elles sont différentes de l’idée de base Mat qui est musicien les transforme à sa façon et la chanson gagne en qualité.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous envisagez de sortir un clip vidéo et sur quel titre?

Mihai : Aors on va en sortir deux . Le premier sera sur « Put It On ». Ce sera un film d’animation caricatural sur le groupe. Il y aura même l’ingénieur du son dans le clip. Il devrait sortir très prochainement . Ensuite on va faire un clip plus classique sur « Killing Spree », et il a déjà été tourné et filmé le week-end dernier en France , à Montpellier.

Le clip de Put It On Sort le 8 février 2019

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Rock Metal Mag : Alors « Killing Spree » c’est un des titres que j’aime le plus.

Mihai : Moi, c’est mon titre préféré.

Rock Metal Mag : Pourquoi ce morceau  te touche plus qu’un autre ?

Mihai : En ce moment, c’est « Killing Spree ». Mais cela varie beaucoup. Cela dépend aussi de la réaction live. On a testé quelques morceaux en Live en Roumanie pour prendre un peu la température mais on a jamais joué encore le set entier en Live. Les chansons continuent d’évoluer en concert et du coup on les retravaille des fois. Sinon ce que j’aime dans « Killing Spree » c’est son coté fou, complètement déjanté. C’est le plus dynamique. Le refrain est le plus catchy, avec 3 refrains différents, mais chacun très entraînant. Après il y a un intermède qui vient d’un autre monde, qui change tout et qui part dans des trucs électro 80’s, et ensuite c’est presque prog. Donc c’est une chanson vraiment variée qui colle très bien .

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Rock Metal Mag : Quel est le meilleur souvenir de concert depuis la sortie de votre album « Freak Show » en 2013 ?

Mihai : Ah là c’est dur. Surtout que l’on a fait des grosses dates. C’est très difficile de se rappeler d’un concert en particulier. Ce serait injuste d’en choisir un plutôt qu’un autre. On va dire cet été 2018 au Rockstadt Extreme Fest le plus grand festival de metal de Roumanie. C’est plus petit que le Hellfset mais il y a entre 5000 et 7000 personnes et on nous avait programmé le jeudi soir, jour le moins bon, et à 10 heures. Et il y a 5000 personnes qui sont venues pour nous et avant même que l’on monte sur scène ils ont commencé à chanter nos chansons. Et là, j’avais vraiment la chair de poule.

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Rock Metal Mag : Vous êtes un peu les précurseurs du Folk metal dans votre pays ?

Mihai : Oui et à savoir que maintenant il y a une vraie vague de Folk Metal en Europe de l’Est et en Roumanie aussi. Mais c’est beaucoup plus orienté Métal viking, nordique. Nous on est plus metal Moderne, Indus, Hardcore Neo Metal. On est pas du tout dans la scène metal classique. Donc on était dans notre voie et on a profité de cette vague. Alors on nous catalogué Folk Metal mais on est pas Eluveitie et on est loin de ça. Mais on a beaucoup de fans dans ce genre musical et c’est très bien. Donc, on est tombé au bon moment en Roumanie.

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Rock Metal Mag : Alors la scène Metal roumaine s’est bien développée ces dernières années?

Mihai : Oui beaucoup et surtout avec Internet. Les gens ont commencé à s’informer et à se former. Et lorsque la Roumanie est entrée dans l’union européenne elle a donc fait partie des tournées de petits groupes mais aussi de grands noms qui viennent dans notre pays. Donc, déjà, il y a un transfert de connaissances et il y a de plus en plus de roumains qui vont jouer à l’étranger. La scène roumaine est très bonne à l’heure actuelle. Il y a 5 ans Dirty Shirt a obtenu la seconde place à la finale internationale du Wacken. Et depuis il y a deux autres groupes roumains qui ont finis à la seconde et troisième place. Avant aucun groupe roumain n’était au Top 5 et maintenant il y a une vraie scène qui se développe. Je pense que le coté Balkan apporte une touche exotique. Il y a du Rock Balkan, mais au niveau Metal pas vraiment, du coup c’est bien perçu. Il y a eu le groupe
Negură Bunget qui a réussi à se faire un nom il y a quelques années. Et eux aussi mélange la culture de l’Est, plus Transylvanie dans leur musique Metal.

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Rock Metal Mag : Le 29 mars vous jouez au Petit Bain à Paris aux côté d’ Acyl, vous connaissez déjà ce groupe qui lui aussi mélange musique traditionnel et Metal?

Mihai : J’aime beaucoup ce groupe. On se connait depuis un moment et on a essayé de jouer avec eux lorsque l’on a tourné en France. Mais ça ne collait pas et à chaque fois ils avaient une date soit juste avant, soit juste après. On connait personnellement leur Manager Cyril, car on a fait une première partie d’Orphaned Land sur une tournée européenne et il était aussi leur Manager. Donc cette fois-ci on a pu les contacter en avance car Acyl est l’un des meilleurs groupes parisiens pour jouer avec nous. Ils sont très différents de nous mais le concept musical est le même

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Rock Metal Mag : Est ce que vous vous projetez dans l’avenir ou bien vous préférez vivre à 100% l’instant présent ?

Mihai : On se projette tout le temps. On fait des plans. En principe on a un plan très clair pour les deux prochaines années, ensuite on a les grandes lignes pour les 4 années et ensuite plus de plan. On fonctionne comme ça, 2, 4, 2, 4. Souvent on travaille sur un cycle de 2 ans. Sauf après l’album de 2010 pour lequel on a tourné 3 ans. Donc après c’était 2013, puis 2015 et la tournée avec l’orchestre en 2017 et là cet album sort en 2019. Donc ce sont bien des cycles de 2 ans car au moment où l’on a composé le nouvel album, il y a eu 15 maquettes instrumentales qui étaient déjà faites et on en a choisi 9 avec beaucoup de peine. Ce ne sont pas que les meilleures mais c’est conceptuellement celles qui correspondaient le mieux. J’ai voulu un album court mais très dynamique. Il y a une seule chanson un peu plus lente c’est « Hora Lenta » qui est au milieu de l’album. C’est un titre un petit peu plus lent et il est probable que l’on fasse un EP plus court avec juste ces morceaux plus calmes.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous pensez refaire un DVD Live?

Mihai : Oui, on va peut être en refaire; Mais on a un projet de faire après cet album, un DVD Live acoustique avec orchestre. C’est un projet que j’envisage depuis un moment mais je n’avais pas le temps pour le faire.

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Rock Metal Mag : En fait tu composes tout le temps ?

Mihai : Oui ça ne s’arrête jamais. Mais là, je suis dans la phase où je laisse les idées venir et repartir. Donc, ça va et ça vient et ce sont les meilleures idées qui restent. Comme je compose beaucoup sans instrument il y a de fortes chances que les idées partent. Tout se passe dans ma tête mais avec l’expérience je me suis rendu compte que les idées reviennent même très longtemps après. C’est arrivé sur un passage d’un morceau que j’avais composé il y a plus de dix ans, mais c’est maintenant que j’ai pu lui trouver sa place. Je l’avais complètement oublié mais il est revenu au bon moment. Donc je ne stresse plus et si je l’oublie c’est qu’il n’avait pas sa place. Parfois le morceau est composé d’un coup et d’autres fois tu dois attendre. Il y a une coupure au milieu qui change complètement d’ambiance.

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Rock Metal Mag : Votre tournée européenne 2019 commence le 14 février à Newcastle, est ce que vous envisagez l’international ?

Mihai : Pour l’instant, non. Déjà l’Europe est très vaste et pour arriver à y être aussi connu qu’en Roumanie, il y a du travail. Donc l’Amérique n’est pas un objectif pour nous. C’est surtout d’autres pays qui nous intéressent vraiment comme l’Allemagne, La France, l’Angleterre et ensuite tous les pays proches de chez nous, république tchèque, Slovaquie.. Ce sont des pays, dans un premier temps, où l’on a l’accessibilité .

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Rock Metal Mag : Qu’aimerais tu ajouter pour conclure cet entretien?

Mihai : Que tout le monde continue de soutenir le mouvement. L’Europe c’est une façon de voir les choses différemment, surtout dans une société où l’on ne nous propose pas forcément les choses les plus intéressantes moralement. Donc, faites attention à vous, à l’environnement et à la Planète et venez faire la fête à nos concerts.

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Rock Metal Mag remercie Mihai du groupe Dirty Shirt, Roger Replica de Replica Promotion et Christophe du Dr Feelgood les Halles