Grandma’s Ashes interview

Grandma’s Ashes interview

Entretien avec Eva, Myriam et Edith du trio Grandma’s Ashes à l’occasion de la journée promotion organisée par NRV Promotion
Release Party à la Maroquinerie le 14 avril 2023

Entretien avec Eva Hägen (Basse / Chant), Myriam El Moumni (Guitare) et Edith Séguier (Batterie) du trio Grandma’s Ashes.

Par Gaëlle

De gauche à droite : Edith, Eva, Myriam

Dans Ton Concert

Premier album « This Too Shall Pass » sorti le 17 février 2023 via Baco Music.

Grandma's Ashes

TRACKLIST

1. INTRO (À MON SEUL DÉSIR)
2. COLD TOUCH
3. ASIDE
4. BORDERLANDS
5. INTERLUDE (GROW)
6. SPRING HARVEST
7. CRUEL NATURE
8. INTERLUDE (MELT)
9. LA RONCE
10. CAFFEINE
11. CASSANDRA
12. LOST AT SEA

A propos de Grandma’s Ashes

Trio féminin de rock alternatif et progressif, Grandma’s Ashes a été fondé en 2017 à Paris. Depuis cinq ans, il se démarque par ses structures à la fois efficaces et alambiquées, ainsi que par la maîtrise instrumentale et vocale des 3 musiciennes.

Le premier EP, “The Fates” est sorti en janvier 2021 dévoilant un rock moderne et narratif. Cette première sortie a propulsé très rapidement le trio sur le devant de la scène avec de nombreuses dates aux quatre coins de la France.

En janvier 2022, le trio a fait son retour en studio pour enregistrer un premier album.

Intitulé “This Too Shall Pass”, il aborde comme thème principal le passage à l’âge adulte, ainsi que le caractère éphémère des événements et des choses matérielles. Cet album témoigne aussi de l’évolution de Grandma’s Ashes au fil de ces cinq dernières années.

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Rock Metal Mag : Vous démarrez l’album par une intro mais il n’y a pas d’outro, tandis que sur votre EP (The Fates) il y avait une outro mais pas d’intro. Pourquoi ces choix, qu’est-ce que ça apporte à l’album ?

Eva : Cela apporte le temps de respiration, pour mieux profiter de chaque partie de l’album. Cela permet de les digérer un peu mieux en créant des petits temps de pauses. En fait, ces interludes que l’on a laissé dans l’album, ce sont des morceaux de chansons, ou plutôt des outros de chansons, dont on arrivait pas à se séparer pour le bien de la chanson. Parce que sinon cela faisait des morceaux de 12 mn. Donc, on les a enlevé et on a décidé de se laisser la liberté de les garder.

Myriam : En général dans nos chansons, on parle de sujets assez sensibles et on a essayé de faire un album plutôt 1er degré, un peu plaintif et dramatique. Donc, ces interludes sont aussi des moments de contemplations. Et plutôt que d’avoir uniquement des choses dramatiques qui se passaient, ce sont plus des moments de respirations, où l’on ne fait que contempler le temps qui passe. On peut respirer et se reposer.

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Rock Metal Mag : Et d’ailleurs, comme pour votre EP, le titre de l’album n’est pas issu de la liste des morceaux. Que signifie « This Too Shall Pass » pour vous ?

Edith : Pour nous, cela signifie un peu l’éphémère. Ce que l’on ne peut pas maîtriser. C’est notre façon de symboliser le passage à l’âge adulte, en fait. On se rend compte qu’il y a des relations qui finissent, que l’on peut faire le deuil de certaines relations et de certaines personnes. On ne peut pas toujours tout garder comme dans l’enfance, où tout est cristallisé et que rien ne va changer.

Ce titre là symbolise la finitude de la matérialité.

Et puis on se disait qu’une fois qu’on aurait l’album, même son titre allait se désintégrer dans le temps. Peut être qu’un jour personne ne se souviendra de nous.

Myriam : Peut être que nous-même lorsque l’on va le réécouter, dans quelques années, on sera passé à autre chose et il n’aura plus la même signification.

Eva : C’est aussi un titre à deux sens, puisque c’est à la fois quelque chose d’un peu triste et de désabusé, mais il y a aussi un coté optimiste et positif. C’est un album qui parle de peine, de deuil, de rupture. Mais cela passera, puisque c’est pour aller vers autre chose. On voulait vraiment un titre à caractère de vanité. Comme pour certaines peintures, d’où la pochette aussi.

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Rock Metal Mag : Est-ce que vous donnez à vos albums un titre qui leur est propre, car ils sont comme des chapitres ?

Eva : Oui, tout à fait.

Edith : C’est vrai que l’on aime bien trouver les petits détails pour tout. On avait besoin de titres qui englobent toutes les thématiques. Dès que l’on peut donner encore plus de signification pour enrichir le tout, on essaie de le faire.

C’est vrai que les titres peuvent être comme les chapitres d’un livre.

Myriam : C’est pour ça que nous avons intitulé l’EP « The Fates », parce que l’on venait de se rencontrer et c’était vraiment les premiers morceaux que l’on a composé ensemble. Et pour cet album, nous essayons de partager nos peines et de nous consoler ensemble.

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Rock Metal Mag : Vous chantez en anglais mais certains titres de chansons sont écrits en français (intro à mon seul désir et la ronce). Pourquoi ?

Eva : C’est un peu une partie de liberté. Dans la composition, on ne se met pas vraiment de contraintes. Par exemple pendant la composition de « La Ronce », on l’a appelé d’office la ronce, alors que le morceau n’était même pas terminé.

On ne voyait pas d’autre titre plus juste que celui là.

Comme pour notre musique, nous n’aimons pas trop nous mettre dans des cases, donc, nous sommes aussi libre de choisir de mettre un titre en français puisqu’il correspond très bien à la chanson. Dans cet album, « La Ronce », c’est un peu la résilience et c’est vraiment ce qui relie toutes les chansons entre elles.

Edith : On s’est posé des questions comme par exemple pour « Lost At Sea ». On voulait l’appeler « Epopée », mais finalement cela ne collait pas. Il y a des titres pour lesquels cela va de soi et d’autres moins, qui sonnent mieux en anglais.

Eva : Et « A mon seul désir », c’est une référence à une tapisserie médiévale qui est exposée en France (ndlr: La Dame à La Licorne). En fait, ce sont plusieurs tapisseries qui se suivent avec, toujours dedans, des figures féminines. C’est assez courtois, il n’y a jamais d’hommes et c’est une figure d’émancipation féminine.

Et cette figure est tellement mystérieuse qu’elle a fait le tour du monde.

Alors je me suis dit qu’en français cela ne choquerait personne, puisque les personnes qui sont intéressées par les tapisseries médiévales connaîtraient cette référence là. En tout cas, dans l’art médiéval c’est une référence mystique un peu comme le Da Vinci Code.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous participez toutes les trois à l’écriture des paroles?

Eva : Oui, nous participons toute. En général, nous partons d’un thème et la personne que cela a touché en premier propose des paroles. Ensuite, elle nous demande ce que l’on en pense. Mais les autres écrivent également sur le sujet de leur coté. Puis on passe beaucoup de temps à décortiquer les thématiques et à discuter avec celle de nous trois qui est arrivée la première avec sa thématique. En général, on finit par faire une synthèse des paroles écrites par nous trois. Sauf pour « Aside », où c’est principalement Edith qui l’a écrite.

Il y a certaines chansons où lorsque c’est vraiment trop personnel, les deux autres s’impliquent moins.

C’est vraiment sa chanson et son sujet et on ne se permet pas de trop parler dessus. Donc ensuite, on résume et moi je fais un peu la synthèse vocale de tout pour que ce soit chantable. Des fois, c’est trop littéraire et il y a des mots qui ne sont pas beaux, scandés dans un refrain par exemple.

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Rock Metal Mag : Y a t-il un morceau qui vous tient plus particulièrement à cœur d’un point de vue personnel ?

Edith : Moi c’est « Cassandra ». C’est une chanson que j’aime jouer. Elle parle de la fin du monde, un peu d’anxiété aussi. Ce titre c’est comme regarder sa fin avec une note de soulagement. On se dit que l’on va mourir et que c’est notre destin, mais il y a de la beauté dedans. C’est vraiment le morceau qui me touche le plus.

Myriam : Alors moi, cela dépend des jours. Ces morceaux de l’album sont tous tellement personnels. Mais peut être « La Ronce », parce qu’au moment d’écrire l’album, pendant le confinement et le Covid, c’était très dur de se dire que l’on voulait faire de la musique dans notre vie et que peut être, on ne pourrait plus si il n’y a plus de concerts, de tournées. Et « La Ronce » parle un peu de cette résilience et du fait de ne pas se laisser envahir par l’amertume.

Et nous nous sommes beaucoup entraidées au moment où nous l’avons écrite.

Eva : Moi, c’est « Cruel Nature ». C’est une chanson sur le décès de mon grand-père et elle parle de la mort en général et d’injustice. Cela représente la phase de deuil et le fait de se rendre à l’évidence de ce qui vient d’arriver, et qui nous tombe dessus. On n’a pas trop le choix et on est triste. C’est juste la nature des choses, mais elle est cruelle.  Le décès est survenu pendant le confinement. Avec ma famille, j’ai eu beaucoup de mal à faire mon deuil. Alors le fait de l’écrire et de la jouer ensuite avec les filles, de la produire en partie chez Myriam, en essayant d’y introduire des claviers pour l’embellir, cela m’a vraiment aidé dans le processus de deuil.

Myriam : Nous avons réellement passé une semaine d’arrangements non stop.  Le matin, on se levait et on passait entre 7 et 10 heurs dessus. C’est la plus pop finalement.

Eva : Sinon, « Cassandra » aussi me touche car elle m’a permise de mettre en lumière ma colère ego-anxieuse. Selon moi, quand je la chante, c’est une chanson hyper en colère et elle m’a permise de mettre un mot sur ce que je ressentais. Ce n’était pas de la tristesse; mais vraiment de la colère.

Edith : C’est vrai qu’il y a des morceaux que nous laissons un peu de coté dans nos set live et que l’on oublie un peu.. Par exemple, le fait de se pencher sur le live de La Maroquinerie, le 14 avril, et la tournée qui arrive, nous a fait ajouter « La Ronce » et « Cassandra » dans le set. Nous les redécouvrons un peu et nous nous posons des questions sur l’interprétation et sur les sentiments à y mettre. Et puis, il y a des morceaux que nous jouons depuis tellement longtemps que nous avons du mal à retrouver la sensation qui faisait que nous avions envie de les jouer et de les faire vivre sur scène. Cela dépend carrément des moments.

Myriam : Oui, c’est vrai que l’on n’y pense pas toujours, mais les sensations qu’il y a dans les chansons se perdent eu bout d’un moment.

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Rock Metal Mag : Globalement, les principaux thèmes abordés sont, le deuil, le passage à l’âge adulte et les choses éphémères de la vie, c’est bien ça?

Eva : C’est même bien plus que le passage vers l’âge adulte. Mais c’est vrai qu’on le présente souvent comme cela. Pour moi, quand nous sommes enfant, les choses sont cristallisées et ensuite quand nous grandissons, c’est une maturité émotionnelle qui apparaît. Je le vois plus comme ça, et je pense que c’est le thème de tout l’album.

Ce sont des désillusions par rapport à des choses que l’on apprend à ses dépends.

Quand on est petit et que quelqu’un meurt, on est un peu protégé de cela, tandis qu’à l’âge adulte, on se le prend en pleine gueule. Pour les ruptures ou les problèmes familiaux, c’est pareil.

Myriam : Nous parlons aussi d’amour désenchanté. Lorsque l’on tombe amoureux, on se dit que c’est pour toujours et que c’est la seule personne que l’on aimera. Et en fait non, cela se délite ensuite. Ce sont des histoires d’amitiés qui passent. Il faut se laisser la place de faire de nouvelles rencontres. C’est un peu l’aspect éphémère de tout ce que l’on peut ressentir. Et le fait aussi que l’on peut les ressentir à un autre moment de notre vie, mais d’une manière différente.

Eva : Et avec beaucoup de résilience, laissant la place à l’avenir, sans avoir beaucoup de craintes.

Edith : Oui et les 3 sentiments symbolisés sur la pochette par la dague, la grenade et la fleur fanée, c’est la colère, le désir et la mélancolie.

En fait chaque chanson peut se relier à l’un de ces sentiments.

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Rock Metal Mag : La chansons « Aside » a une signification forte et on le voit bien dans la vidéo qui l’accompagne. Est-ce que le scénario du clip vient de vous et comment s’est déroulée la réalisation ?

Edith : En fait la chanson parle de coming-out et du conflit qu’il y a eu à un moment avec ma famille. J’ai donc fait mon coming-out. En arrivant à Paris où j’ai rencontré d’autres personnes dans la communauté, le rejet est quelque chose d’assez fréquent. Moi je m’en suis bien sortie parce qu’aujourd’hui je suis en bons termes avec ma famille, alors que d’autres ont du totalement se couper d’elle. Cela me tenait vraiment à cœur de représenter un personnage en colère, et qui dans la colère trouve quand même l’amour de sa compagne.

La chanson parle du fait de se couper de sa famille et d’en retrouver une autre.

Donc la réalisation était assez dure, comme les images le sont aussi. Sur le plateau, c’était très mouvementé puisqu’il y a cette scène où les parents séparent les deux filles parce qu’elles sont ensemble. Le réalisateur disait aux acteurs de s’énerver en sortant beaucoup d’insultes, ce qui a fait pleurer tout le monde. Et nous avons également pleuré car nous sommes arrivées à ce moment là. Après, Eva a dû se rouler dans de l’eau par terre, à 2h du matin. C’était vers le Sud de la région Parisienne, dans une grange où il faisait super froid.

Eva : Il y avait un bac d’eau par terre avec une bâche et on a joué dedans avec un truc qui faisait de la pluie froide. Nous étions gelées et très fatiguées.

Myriam : Oui, la pluie, c’était avec un arrosoir agricole. Mais le réalisateur et son équipe ont été super inventifs pour essayer de faire le clip avec le plus petit budget possible.

Donc des bâches, un arrosoir, et un hangar dans un champs.

Et comme nous avons toujours tendance à être dans la symbolique et les métaphores, ce clip est un peu un tournant. Le réalisateur nous a beaucoup encouragé à dire les choses comme elles sont, et à ne pas trop tourner autour du pot, car en fin de compte, le sujet en lui même était déjà fort. Nous lui en sommes très reconnaissantes.

Edith : Oui, c’était le sujet le plus direct. Et nous nous sommes même demandées si cela valait la peine que l’on soit dans le clip. Mais en fait, toute la partie où nous jouons est le reflet de toutes les émotions du personnage. Nous y avons mis toute notre colère.

Eva : C’était froid, mais nous devions donner quelque chose de très mouvementé, très en colère, alors que nous étions mortes de froid. Et cela accentuait le coté irrité. En fait, c’était hyper physique et je ne sais plus combien de temps j’ai mis à m’en remettre.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous allez sortir une autre vidéo prochainement?

Eva : Oui, on aimerait bien en faire un troisième, certainement en automne.

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Rock Metal Mag : Musicalement, cet album tire plus vers le prog. Est-ce que vous diriez que c’est l’évolution naturelle de votre son, ou bien c’est juste l’exploration d’autres sonorités ?

Eva : Alors je pense que dans l’EP, c’était déjà une exploration. C’est un peu un fil conducteur de nos trois influences. Edith, le math rock et Myriam et moi, on aimait déjà le prog mais plutôt années 70/80. Et c’est vrai que là-dedans, on se retrouve pas mal dans des structures et des rythmiques assez changeantes, avec également un chant qui évolue beaucoup.

Je pense que nous avons peut être plus affiné ce qui nous plaisait dans plein de styles différents, pour se rendre compte que le compromis entre tout cela, c’était une musique narrative qui évolue de manière fluctuante. Et finalement cela donne du prog.

Myriam : Et puis les morceaux « Cafeine », « Lost at Sea » et « Borderlands », arrivés un petit peu après, existaient déjà à l’époque où l’on a sorti l’EP. Ce sont les trois titres les plus progressifs de l’album.

En fait, nous ne les avions pas mis dans l’EP car nous ne les trouvions pas encore assez aboutis.

Donc, nous nous sommes données  du temps pour écouter beaucoup de musique de Yes et King Crimson, entre autres, et cela nous a permis de leur donner ce coté prog. Nous avons vraiment pu développer les morceaux sur une longue période jusqu’à ce que nous arrivions à une sorte de recette. Ce qui fait que les titres que l’on a clipé,  Spring Harvest, Aside et Cold Touch, sont beaucoup plus concis.

Et nous avons dû passer par le coté progressif à rallonge pour arriver à trouver la manière de les rendre beaucoup plus efficaces.

L’album est un peu un cheminement entre ces morceaux assez longs et leur finalité.

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Rock Metal Mag : Et comment s’est passé l’enregistrement de l’album, comparé à celui de l’EP ? 

Eva:  Alors déjà, celui de l’EP était en live. On a enregistré les instruments toutes les trois en même temps dans un immense studio à Ferber. Mais c’est l’énergie que l’on voulait lui donner.

Pour cet album, on voulait quelque chose de plus produit et on voulait se laisser plus d’espace pour les guitares, les voix, les effets de batterie.

  On pouvait revenir davantage dessus et faire plus de modifications en rajoutant aussi d’autres instruments. Donc, il y a des claviers et du saxophone. Voilà, on voulait plus de production pour servir au mieux chaque chanson, en donnant un coté aussi brut que l’EP, mais encore plus pointu.

Myriam : Oui, plus travaillé.

Edith : Et plus intimiste aussi. Pour le studio à Ferber, nous avons fait ça sur 3, 4 jours. Nous avons tout donné et c’était vite plié. C’était vraiment dans l’énergie et il n’y avait pas de points de retour. Alors que là, nous avons vraiment passé un mois de plus en studio. On s’écoutait chacune, l’une après l’autre, on se faisait des remarques et il y avait beaucoup plus de complicité avec notre ingé son. Fred Lefranc a vraiment eu une part importante dans les arrangement et le son. Sur l’EP, nous avons fait librement ce que l’on voulait alors que là, nous étions super bien encadrées, dans un plus petit endroit.

Nous étions donc plus en confiance.

Myriam : C’est vrai que là, on savait que nous avions l’espace et le temps pour revenir sur des intentions et aller à fond sur chaque morceau.

Edith : Nous n’étions pas du tout dans le même état d’esprit, en fait.

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Rock Metal Mag: Comment s’est faite votre découverte de la musique rock, metal et qu’est-ce qui a déclenché l’envie de devenir musicienne ?

Eva: Alors mes deux parents faisaient de la musique quand j’étais petite. Mon père jouait également dans des groupes de rock. Du coup, c’était un peu le truc à la maison. Donc m’y mettre était en quelque sorte une continuité évidente puisqu’il y avait tout le temps des instruments qui trainaient.

Je pense que cela m’a toujours plu.

Après le coté rock, metal je l’ai plutôt découvert quand j’étais ado. Cela a commencé avec le grunge et ensuite, le vrai gros metal. Le metal, cela donne envie de se rebeller et donc à l’adolescence c’est vraiment parfait.

Myriam : Mes deux parents écoutaient pas mal de rock des années 70, comme les Doors, Pink Floyd, les Beatles etc. Ils jouaient un peu de guitare donc j’en faisais aussi. Mais cela ne m’intéressait pas plus que ça. Et pareil, vers 13, 14 ans, dans mon collège-lycée, il y avait plein de rockers et plein de gens qui écoutaient ce genre de musique. Donc des groupes se montaient à droite à gauche.

Et là, je me suis dit que ce serait un truc cool de faire partie d’un groupe.

Alors j’ai pris la guitare de mon père et je suis allée passer une audition. En fait, de fil en aiguille, j’ai adoré ça et je me suis dit que j’aimerais trop faire de la musique tout le temps. Je voulais qu’elle fasse partie de ma vie. Et puis, c’est vrai que le rock c’est vraiment la rébellion. En arrivant le matin au lycée, quand tu n’avais pas envie de voir du monde, tu mettais tes écouteurs.  Tu écoutais du gros hard rock et du grunge à fond, avec Guns N’ Roses, Van Halen et plus tard Alice In Chains, Radiohead…

Edith : Moi c’était à 13 ans. Je ne sais pas pourquoi, j’ai eu un soudain attrait pour la batterie (rires). C’est vraiment sorti de nulle part. Cela m’attirait énormément. J’avais des voisins musiciens qui jouaient du piano et un peu de guitare et en fait j’ai commencé la batterie. J’écoutais déjà AC/DC, parce que mon père aimait bien. Mais c’était vraiment le seul groupe de rock que j’aimais bien.

Alors j’ai commencé par jouer Highway To Hell à la batterie.

En fait, je jouais avec mes voisins et on se retrouvait le week-end. On avait un petit groupe qui s’appelait Les Caméléons (rires). On jouait Green Day, ou encore AC/DC et cela m’a vraiment plu de partager ça avec mes meilleurs potes qui habitaient à coté. Une fille qui ne vivait pas loin s’était mise à la basse alors qu’elle n’en faisait pas du tout.

Donc c’était vraiment le plaisir de faire de la musique ensemble.

Ensuite, grâce à mes profs de musique, j’ai découvert les Clash, et j’ai aussi joué un premier morceau d’Oasis. Donc cela m’a ouvert toute une culture que je ne connaissais pas du tout. Et quand j’ai aussi commencé la guitare, j’ai découvert Jack White, les Dead Weather, et puis toute la scène rock anglaise un peu moderne comme Bloc Party, ou Blood Red Shoes que j’adore. Et au lycée, il y avait l’envie d’être toujours en groupe avec ses potes.

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 Grandma'Ashes Concert

Rock Metal Mag : Pour finir, nous allons parler du concert à la Maroquinerie le 14 avril prochain. Vous avez prévu quelque chose de spécial pour cette release Party?

Eva: Une restitution live de l’album avec plusieurs guests. Comme il y a d’autres instruments et que l’on ne peut pas les jouer en même temps sur scène, puisque nous ne sommes que trois, on a choisi d’inviter des amis musiciens et musiciennes.

Cela permettra de restituer un peu toutes les chansons.

Par exemple, « Cruel Nature », on ne peut pas trop la faire en live puisqu’il faudrait que l’une de nous trois fasse du clavier en même temps qu’elle joue de son instrument. On a envie de faire un vrai show qui sera certainement unique, car on ne peut pas avoir nos guests à chaque concert. Mais je pense que cela va être une belle et grande date, assez spectaculaire.

Voir l’agenda : ICI

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Merci à Eva, Myriam et Edith pour cet entretien et merci à Angie d’NRV promotion