Entretien avec Vincent de THERAPHOSA

Entretien avec Vincent de THERAPHOSA

Entretien au hard Rock Café à paris avec Vincent chanteur et guitariste de THERAPHOSA

Entretien au hard Rock Café à paris avec
Vincent chanteur et guitariste
de THERAPHOSA

Le trio français, THERAPHOSA,  va sortir en digital et physique son premier EP éponyme produit par Jan Rechberger, batteur d’Amorphis, le 19 octobre 2018 via Season Of Mist.

Tirant son nom de la plus grande araignée du monde, Theraphosa montre ainsi sa détermination, son esprit d’adaptation et son goût de liberté.

C’est à Helsinki, en Finlande, que le groupe enregistre les cinq titres constituant ce premier opus éponyme, sous le regard bienveillant de Jan Rechberger.

Mika Jussila démontrera une fois de plus ses compétences aux studios Finnvox en travaillant sur le mastering de l’EP et c’est Denis Goria, photographe et réalisateur et soutien de longue date du groupe depuis sa formation qui mettra tout son savoir-faire dans la réalisation de la vidéo du titre «Obsession».

Distribué par Season of Mist,  « Theraphosa » sortira le 19 octobre 2018.

Tracklist
– The King Of Vultures
– The God Within
– The Butcher
– Obsession
– Leeches

Photography by Denis Goria

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Line up

Vincent – Guitar / Lead Vocals
Matthieu – Bass / Back Vocals
Martin – Drums

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Rock Metal Mag : Quand et comment s’est passée votre rencontre avec Jan Rechberger ?

Vincent : En fait, on avait un ami commun qui lui a fait écouter un de nos morceaux de l’époque et il a trouvé ça vraiment bien. Du coup l’idée qu’il bosse avec nous pour enregistrer un EP, faisait partie de nos projet. Donc, on l’a rencontré  lorsqu’il est venu en France faire un concert avec Amorphis, et on a discuté de cette éventuelle possibilité de faire un EP avec nous. Et voilà, cela s’est réalisé.

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Rock Metal Mag :  Le nom de votre trio est lié à l’araignée Theraphosa , c’est un symbole puissant pour vous ?

Vincent : Oui, à la base la Theraphosa est une mygale et très exactement la Theraphosa Blondi, la plus grande mygale au monde et donc c’est de là que vient notre nom. En fait, lorsque j’étais très jeune, ver 6/7 ans, j’étais fasciné par les araignées, sans pouvoir expliquer pourquoi. Je les trouvais agressives mais en même temps jolies. Il y avait une espèce de violence esthétique. C’est resté en moi, pendant très longtemps et forcément cette fascination s’est transmise aux autres membres du groupe, puisque l’on était tout le temps ensemble, comme aujourd’hui. En ce qui concerne le choix de l’araignée c’est par rapport à l’aspect visuel mais aussi par rapport à l’aspect spirituel. Pour nous, l’araignée force le respect. Il y a son coté d’adaptation, sa capacité de survie, sa patience, sa capacité sensorielle. Elle est, en bien des points, supérieure aux êtres humains. Et cela nous inspire un peu à transcender notre état fragile d’humain.  L’araignée , on la retrouve aussi dans le mythe d’ Arachné, le plus connu je pense. L’histoire est qu’Arachné a provoqué la colère d’Athéna , car elle se disait capable de faire aussi bien voire même mieux qu’une déesse, pour résumer grossièrement. Et la morale de ce mythe est donc, la maîtrise de l’orgueil humain. On ne provoque pas un dieu ! Moi, c’est comme ça que je le vois et les autres membres du groupe ont une vision assez proche mais on n’est pas exactement sur la même longueur d’onde sur ce détail là, mais globalement, ça va de pair. Donc Arachné, c’est la preuve de l’insoumission. C’est l’homme face à la religion mais face à tout en fait, et face à toute croyance. Ce mythe d’Arachné montre qu’elle a été capable de prouver que le travail qu’elle a réalisé était supérieur à celui d’un dieu. C’est ce qui m’inspire en tant qu’être humain. C’est essayer de surpasser les faiblesses de l’homme avec ses émotions primitives. L’araignée est vraiment un symbole de force et de détermination.

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Rock Metal Mag :  Comment s’est passé la composition de cet EP?

Vincent : Ce qu’il faut savoir c’est que l’on a toujours fonctionné de la même manière. Il n’y a pas de variation en ce qui concerne la méthode de composition pour cet EP et par rapport à ce que l’on a fait auparavant. En général, j’ai tendance à toujours composer des choses, que ce soit des idées ou des morceaux entiers. Je les enregistre sous forme de démos et ensuite on se réunit, on écoute et chacun donne son avis. Ensuite, si c’est nécessaire, Martin et Matthieu vont construire avec moi la suite du morceau, ou ils vont l’arranger et changer des parties. Matthieu par exemple peut très bien décider de changer la ligne de basse, etc, etc…. Après, on va bosser ce morceau et une fois qu’il sera dans un contexte réel où il prend vraiment vie en répétition, a ce moment là, on voit si il y a encore des changements nécessaires; Parce que entre ce qu’il y a sur l’ordinateur et ce qui est écrit et enregistré et ce qui se passe vraiment quand on le joue, il y a une petite variation qui peut demander des arrangements . En général c’est comme ça que l’on procède.

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Rock Metal Mag : Tu me dis que vous procédez toujours de la même façon, mais il s’agit pourtant de votre 1er EP ?

Vincent : En fait ce qu’il faut savoir c’est que comme on a commencé ensemble très jeune, on a eu une courbe de progression musicale qui du coup a beaucoup évolué. On a évolué progressivement et musicalement ensemble, aussi bien en terme de créativité musicale qu’en terme de technicité . On s’est formé en 2007, donc cela fait déjà pas mal de temps et tout cela nous a demandé beaucoup de travail. C’est une vraie passion depuis 11 ans. Mais avant on était beaucoup plus dans le hard rock, mais toujours avec ce petit coté metal, présent mais partagé. On a enregistré ce qu’on peut appeler plutôt une démo, mais vu notre jeune âge on ne l’a pas présenté comme notre premier EP. Pour nous, c’était la découverte du studio et de l’enregistrement. Donc tout ce qui a été fait précédemment n’est pas considéré comme du Theraphosa.

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Rock Metal Mag : Pourquoi le choix d’un chant à double voix, clair et saturé ?

Vincent : Alors c’est en fonction du morceau. On n’ a pas choisi de chanter tout en Growl ou uniquement en voix clair. On considère que le morceau est vivant et en fonction de ce qu’il demande on va lui appliquer la voix qui nous semble la plus cohérente avec notre état d’esprit. Il n’y a pas de choix déterminé. La chanson me dit ce que je dois faire et on applique la voix adaptée au sentiment que l’on cherche à atteindre. Cela se fait naturellement et il n’y a pas de limites et c’est quelque chose qui évolue.

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Rock Metal Mag : Vous avez pris des cours de chant ?

Vincent : Non, on fait tout en autodidactes.

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Rock Metal Mag :  Qui écrit les paroles ?

Vincent : C’est moi qui écris les paroles et c’est un mélange de plusieurs thématiques. Mais bien sur, comme j’écris les textes,  cela reflète principalement mon état d’esprit. Il est partagé plus ou moins avec les membres du groupes, et je ne vais pas chanter quelque chose sur laquelle ils ne sont pas d’accord du tout. Mais c’est forcément ma propre sensibilité qui parle en premier . Et lorsque j’écris les paroles, les thèmes qui reviennent le plus souvent sont la misanthropie, la volonté de transcender l’être humain, de dépasser la faiblesse de notre espèce et puis il y a la thématique de l’araignée qui revient progressivement. Alors soit elle est directe, soit elle est cachée, mais cela dépend des morceaux . Donc voilà, ce sont les principaux thèmes avec la colère et la volonté de se surpasser aussi.

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Rock Metal Mag :  C’est l’être humain qui t’inspire le plus ?

Vincent : J’aime bien écrire sur le mal dont est empli l’être humain mais en même temps, je n’ai pas envie de donner d’exemple concret. Donc je n’ai pas envie de faire clairement référence à des actualités. Et pourtant ce n’est pas évident car c’est une frontière que l’on franchit sans même s’en rendre compte . Donc je m’inspire de tout ce que fait l’être humain depuis qu’il est humain.  C’est lié aussi à des expériences personnelles, donc rien de fictif en soi, tout est bien réel. après il y a une fascination pour le mal, il faut le dire. Dans « The Butcher » il y a une vraie fascination pour la mal. Mais tout est basé sur des faits réels et il suffit de lire les journaux tous les jours pour vite comprendre.

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Rock Metal Mag : C’est Jan qui vous a conseillé les studios Finnvox de Mika Jussila ?

Vincent : Non, c’est notre photographe, Denis Goria, qui est un ami de longue date maintenant, qui connaissait ces gens la,  qui leur a parlé de nous et qui leur a fait écouter. Jan, bien sur connaissait tous les intervenants, et il nous a dit, ok, ça s’est bien , ça s’est bien …… Mais le point de départ c’est Denis

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Rock Metal Mag : Denis Goria est la personne qui a réalisé votre clip  ‘Obsession’  ?

Vincent : Oui, mais en fait ce n’est pas vraiment un clip. C’est presque un bonus, la vidéo. On a tellement travaillé dur en studio, pour cet enregistrement, que l’on a pas eu le temps de préparer quelque chose de visuel. On était concentré sur les morceaux, donc on n’a pas dit à Denis : « Tiens on va faire des footage comme ci ou comme ça « . Du coup c’est une espèce de semi « Making of ».

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Rock Metal Mag : Qui a réalisé la pochette ? Et pourquoi une pochette aussi sobre en noir et blanc ?

Vincent : Alors la pochette, c’est moi et le logo aussi d’ailleurs. Nous, ce que l’on apprécie visuellement, c’est tout ce qui est lié aux codes de la mode, du design, du minimalisme, de la simplicité et de la sobriété. Donc, une pochette toute noire avec juste le Logo, va être considérée pour certains comme super pauvre, ou pour d’autres super riche, juste du fait que ce soit minimaliste. Pour nous il y a un impact visuel instantané : Blanc sur noir. C’est un peu comme pour certaines peintures. Je prends l’exemple d’une toile noire avec juste un coup de cutter dedans, et c’est ce qui va lui donner tout son esthétisme. C’est quelque chose de sobre et à la fois de vachement joli. Et c’est un peu ça en fait de s’inspirer des codes de la mode, du design, et des choses que l’on aime vraiment. Je pense qu’en tant que français on a justement ce backdrop naturel. On est quand même le pays de la mode, pas que, mais quand même. Donc, voilà, pour nous c’est un peu naturel en fait.

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Rock Metal Mag : Vous n’avez pas peur que des gens qui ont la phobie des araignées fuit votre album? (rire)

Vincent : C’est marrant parce qu’on nous l’a déjà dit, et je ne m’étais jamais fait la remarque, parce que  je n’ai absolument pas peur de cette bête. Je ne pense pas à ça en premier mais après je sais qu’en fait pour les vrais arachnophobes, la seule représentation d’un araignée peut leur faire peur et les éloigner de Theraphosa. Donc j’espère que ceux qui sont un peu moins arachnophobes, pourront quand même écouter l’album.

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Rock Metal Mag : Comment s’est fait le choix du label Season Of Mist ?

Vincent : Alors le choix c’est fait très simplement et très naturellement. Nous, on a pas mis de priorité sur tel ou tel autre distributeur ou label. Cela s’est fait dans notre contrat d’édition. Season of Mist était le distributeur le plus adapté et légitime, si je peux dire. Il n’ y a donc pas eu de choix direct, mais nous sommes très contents, car déjà c’est un label qui est en France, donc c’est quand même sympa, en tant que français d’avoir des intervenants français. Cela prouve que la scène Metal française est capable de faire quelque chose. C’est vrai que ce n’est pas la scène la plus développée ou tout du moins la plus reconnue si je peux dire. Donc , on est très content de Season of Mist car c’est un label que l’on aime bien.

https://www.facebook.com/seasonofmistofficial/

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Rock Metal Mag : Il est à la base,  plutôt ciblé death et black Metal ?

Vincent : Oui, donc ça dénote un peu. Mais si l’on regarde leur Roster d’artistes ils ont maintenant une polyvalence. Ils ont même le groupe Vulcain qui est signé chez eux. Donc c’est plus Hard Rock et il y a une diversité qui s’installe au fur et à mesure.

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Rock Metal Mag : Quels sont les principaux groupes qui vous ont permis de tisser votre toile musicale ?

Vincent : Alors chaque membre du groupe a des influences très diverses . Moi, j’ai toujours été un passionné de Metal, depuis tout petit et c’est encore le cas aujourd’hui. C’est le style que je préfère et je le considère personnellement comme le plus riche au monde. Martin, est très ouvert. Il est tout à fait capable d’écouter du Gojira et il peut tout aussi bien écouter du Hip Hop . Il va avoir cette curiosité naturelle d’aller checker quand même. Matthieu, c’est un peu pareil. Il n’a pas de frontières musicales. Il peut très bien écouter de la musique Funk, qu’il aime beaucoup, mais il peut aussi écouter de la variété française. Mais ce qui constitue vraiment Theraphosa en termes d’influences c’est le black metal et le death.  Si je devais donner des groupes précis dans le black, pour moi ce serait Gorgoroth ou encore Burzum, dans le death ce serait Gojira qui est une influence majeure et qui est un groupe français. Donc pour nous c’est un groupe pionnier, et c’est une inspiration automatique. Après il y a beaucoup Meshuggah qui nous a énormément inspiré en terme de groove. Parce que pour Theraphosa c’est le groove qui prime et ensuite la mélodie. Donc Meshuggah est une source d’inspiration énorme car ce sont des monstres. Alors il y a aussi Slipknot ce qui peut paraître étrange, mais c’est le groupe qui m’a ouvert la porte du metal et je les respecterais toujours pour ça d’ailleurs; Et ce coté néo metal peut être parfois recherché dans la brutalité et dans la simplicité des riffs. Les influences black, c’est surtout pour le coté ambiance, en fait et le death et Meshuggah, plutôt pour le coté rythmique. Mais on a aussi des influences classiques et surtout la période romantique, parce que c’est une musique très introspective pour aller chercher ses propres démons. Donc on va creuser un peu ses propres ténèbres et ça c’est l’essence de la musique avec Beethoven, Chopin et qui sont des influences directes.

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Rock Metal Mag  :  Peter Tägtgren du groupe Hypocrisy a dit à propos de la vidéo du titre « obsession’ : J’ai vu la vidéo…. Super son, ça va devenir énorme!  » Tu en penses quoi?

Vincent : Je suis super heureux qu’il trouve ça cool. J’espère vraiment que le groupe arrivera à faire quelque chose et j’espère que ça plaira au plus grand nombre et que les gens trouveront quelque chose qui leur parle. Après, dans le groupe on fonctionne de façon très prudente et on ne se laisse pas emporter par nos émotions quelles qu’elles soient. Je suis très honoré d’entendre ce genre de commentaire de la part de quelqu’un comme Peter. Après  cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’une parole d’évangile. J’attends de voir ce que les autres personnes penseront de Teraphosa.

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Rock Metal Mag  : Vous vous projetez quand même dans un proche avenir?

Vincent : Oui, surtout lorsque l’on voit l’implication temporelle que cela nous a demandé, l’investissement à tous les niveaux que ce soit physique, émotionnel et financier. C’est vraiment notre projet professionnel, qui nous tient à coeur. J’ai même envie de dire que l’on ne vit que pour ça. Donc on espère vraiment avoir une carrière qui fonctionne, mais on a pas d’ambition mal placée.

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Rock Metal Mag  : Vous allez sortir un vidéo clip prochainement?

Vincent : Alors c’est en discussion et on espère pouvoir le faire mais pour l’instant je n’ai pas plus d’informations dessus. Mais on est déjà en train de réfléchir sur l’esthétisme . Donc c’est prévu, mais je ne sais pas quand.

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Rock Metal Mag : Vous avez déjà des chansons en préparation pour un premier album ?

Vincent : Oui tout à fait. On est tout le temps en train de travailler sur des nouveaux morceaux, qu’ils soient finalement joués ou pas. Il y a aussi un aspect de recherches de choses qui des fois n’aboutiront à rien, mais on recherche musicalement des pistes et du coup à force de faire tout ça, on a déjà accumulé des morceaux qui sont déjà prêts. Donc, oui on a déjà pas mal de matériel pour un prochain album.

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Rock Metal Mag : Vous avez déjà envisagé une date éventuelle de sortie de ce premier album?

Vincent : Alors j’avoue que je ne sais pas du tout. on va d’abord se concentrer sur la sortie de l’EP  en octobre, mais on aimerait bien que cela se fasse l’année prochaine.

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Rock Metal Mag : L’EP sort le 19 octobre, une release party est au programme ?

Vincent : Alors, là aussi, c’est en discussion et je ne peux pas l’affirmer pour le moment

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Rock Metal Mag : Est ce que vous avez quelques dates à annoncer ?

Vincent : C’est en prévision mais pour l’instant il n’y arien d’officiel

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Rock Metal Mag remercie Vincent et Roger Wessier de Replica Promotion

 

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