Dagoba: Entretien avec Franky Costanza

Dagoba: Entretien avec Franky Costanza

Le 14 Janvier 2016, l’équipe de Rock Metal Mag célébrait son premier concert de l’année à l’étranger. Dagoba jouait au Garage à Sarrebruck. Nous avions, évidemment, répondus présents pour soutenir nos frenchis en Allemagne. Franky Costanza, batteur du groupe marseillais (qu’on ne présente plus) a gentiment pris de son temps pour nous accorder une petite interview… Rock

Le 14 Janvier 2016, l’équipe de Rock Metal Mag célébrait son premier concert de l’année à l’étranger. Dagoba jouait au Garage à Sarrebruck. Nous avions, évidemment, répondus présents pour soutenir nos frenchis en Allemagne. Franky Costanza, batteur du groupe marseillais (qu’on ne présente plus) a gentiment pris de son temps pour nous accorder une petite interview…

Rock Metal Mag : Comment se déroule la tournée ?

Franky Costanza: La tournée se déroule super bien. On vient de passer un mois entier avec Moonspell, de mi-octobre à mi-novembre. C’était une belle tournée européenne. On a fait toute la Scandinavie, le Danemark, Suède, Norvège, Finlande, beaucoup de pays de l’Est aussi: Estonie, Lettonie, Lituanie… La seule date française était à Strasbourg. Donc c’était vraiment une tournée intense d’un mois qui s’est très bien passée. Moonspell est un groupe aussi bon que sympathique, leur équipe technique est géniale aussi, pas de restriction niveau son, niveau bouffe, niveau commissions, donc cela était vraiment appréciable. Et ensuite on a ré-enchainé avec pas mal de dates françaises au mois de décembre, dont une date à Paris, une date à Marseille… Pratiquement tous les week-ends de décembre étaient pris. Puis, on a fait une petite pause pour les fêtes. On recommence aujourd’hui, pour une petite tournée de 10 jours, avec la première date en Allemagne. Donc voilà, tout se passe bien, l’album a de très bons retours et on  se régale toujours autant sur scène.

RMM: Et vous reprenez la tournée en Février ?

F.C: Oui, début fevrier on a encore des dates en Belgique, Mars aussi, Avril… pratiquement jusqu’aux festivals cet été, ça va encore jouer. En fait, en France, on joue beaucoup les jeudi, vendredi et samedi, mais pour moi, ce ne sont pas vraiment des tournées comme celles avec Moonspell par exemple, où tu passes un mois sur la route. Là, tu rentres la semaine, et tu repars les week-ends. Donc, ça prend beaucoup de temps, parce qu’il n’y a que 52 weekends dans l’année. Donc, si on arrivait à remplir les jours de la semaine en France, pour éviter de rentrer toutes les semaines, ce serait génial. Mais bon, on a l’habitude maintenant, ça fait 15 ans qu’on fonctionne comme ça.

RMM: Travaillez vous sur un nouvel album ?

F.C: Non, pas encore. Tales of the Black Dawn est sorti récemment (le 22 juin 2015, ndlr), et là, on est vraiment dans l’optique de tourner, et de défendre cet album sur scène.

RMM: Comment choisissez-vous les producteurs ? Avez vous une liberté totale ou certaines restrictions concernant la composition ?

F.C: On a vraiment 100% de liberté la dessus, on a aucune restriction, aucune indication de la part d’un manager ou d’une maison de disques, qui nous dirait « vous devriez faire quelques chose de plus cool pour passer à la radio« . On a jamais rencontré ce genre de problèmes, de pressions. Et puis même si un jour, on en avait… je veux dire, on fait du metal, on a de comptes à rendre à personne. Je sais que cela se fait dans beaucoup de genres musicaux, même des fois dans le metal. Après, pour ce qui est du producteur, ce qu’on fait, c’est qu’on écoute des albums qui sortent, et quand il y a vraiment une production qui nous plait, un son surpuissant, où on sent que ça pourrait correspondre au son de Dagoba, on essaie de rentrer en contact avec le producteur. C’est ce qu’on a fait sur tous nos albums. Le premier, on avait trouvé un studio avec un son monumental, donc on avait été en Angleterre pour le mixer. Ensuite, on était tombé sous le charme d’un producteur danois, qui avait produit beaucoup de groupes scandinaves. On a fait deux albums avec Tue Madsen, ensuite on est reparti en Angleterre, pour retravailler avec notre premier producteur, Dave Chang. Et pour celui ci, ça faisait un moment que je m’intéressais au travail de Logan Mader, qui a travaillé avec Gojira, Devil Driver, Fear Factory, par exemple. Tout ce qui sortait avait un son très puissant, puis faut pas oublier que c’est l’ancien guitariste de Machine Head. Donc ça nous faisait plaisir de le rencontrer et on savait que le résultat serait plaisant. Donc bref pour répondre à ta question, c’est nous qui les choisissons, ce sont souvent des coups de cœur.

RMM: Vous avez tourné avec beaucoup de groupes très différents tel que Epica, Dir En Grey, Moonspell. Comment avez vous ressenti l’accueil des différents publics ?

F.C: C’est vrai que ce qui diffère principalement, c’est le public. Je ressens pas vraiment une différence par rapport aux groupes. On a tous les mêmes influences, on a tous écouté Metallica, on a tous écouté les groupes légendaires de hard rock et de metal. Puis, humainement, on va autant délirer avec Epica, que Dir En Grey, que Dragonforce. En soit, notre produit est différent, mais on s’entend sur plein de domaines. Après, comme les sonorités de Dagoba vont être différentes de celles de Dir En Grey, par exemple, on va avoir pour but de séduire un public qui n’est pas acquis. C’est ça qui est intéressant. Epica aura un public , énormément féminin, plus habitué aux voix de chanteuses un peu lyriques, donc ça va pas être gagné d’avance, mais le but du jeu, en tant que outsider et première partie, c’est d’essayer de séduire cette audience là. Donc, des fois, on ajuste un peu notre setlist. Par exemple, pour ouvrir un concert d’Epica, on va pas mettre nos titres les plus bourrins. On a la chance d’avoir un répertoire assez varié, avec des chansons qui peuvent plaire a un public qui aiment les morceaux brutaux et plaire a un public qui aiment les mélodies.

RMM: Vous allez faire votre premier Wacken en 2016, avez vous des appréhensions ? Et avez vous d’autres festivals de prévu ?

F.C: Pas le Hellfest, malheureusement. On l’a fait il y a trop peu de temps, peut-être en 2017, on verra bien.. Sinon, on a le festival de Dour en Belgique, qui est un très beau festival, et là, on attend deux – trois confirmations. Mais c’est vrai que le Wacken et Dour, c’est déjà super.

RMM : Avez-vous des objectifs à atteindre à court ou à long terme ?

F.C: L’objectif principal pour le moment, c’est d’essayer d’exporter le groupe le plus possible à l’etranger. En France, on a une assez bonne notoriété, le nom y est bien établi, on arrive à remplir de jolies salles en France, donc maintenant le but, c’est de faire pareil à l’étranger. On commence, seulement, depuis 4-5 ans à tourner à l’étranger. Donc notre but, c’est d’être aussi connus à l’étranger qu’en France. Bien sûr, les Etats-Unis sont une de nos priorites, mais c’est pas facile de faire de belles tournées la bas. Donc voilà, on aimerait beaucoup exporter le nom Dagoba dans les pays où le metal marche beaucoup: la Scandinavie, Allemagne, Autriche, etc. On essaie de trouver des tournées intéressantes..

RMM : Et le fait de travailler avec des producteurs étrangers doit vous permettre de faciliter l’envie de vous exporter ?

F.C: Oui, énormément. Par exemple, Logan Mader a été l’intermediaire pour pas mal de super plans, pour nous présenter des labels, des tourneurs. Donc, quand t’as une belle signature avec un beau nom, quelqu’un d’important, qui produit ton album et qui en même temps, le diffuse , tu sais que ça terminera pas a la poubelle, tu sais que ce sera écouté, donc c’est super intéressant.

RMM : Et avec Tommy Lee qui a cité ton nom, ça a du faire une belle pub quand même ?

F.C: Oui, ça m’a apporté, personnellement, une superbe visibilité aux Etats Unis, et j’ai fait des enregistrements pour des groupes américains, j’ai vu les « like » de ma page Facebook énormément augmenter. C’est, actuellement, ma plus belle récompense en tant que musicien. Pour être honnête, je pleurais devant mon ecran en regardant la vidéo de Tommy Lee. Voir mon idole parler de moi, ça n’a pas de prix. Et c’est une légende de la batterie et, pour moi, le meilleur en plus de ça. En tout cas, c’est un très grand lanceur de vocations, on peut pas sortir indemne d’un concert de Mötley Crüe, où tu vois jouer Tommy Lee.

RMM : Avec quels artistes souhaiteriez-vous tourner ?

F.C: Pour que ce soit efficace avec la carrière de Dagoba , je pense que des groupes commes Machine Head, Children Of Bodom, Gojira, Lamb of God, des groupes qui arrivent à remplir de 2000-3000 par soir, ce serait un bon tremplin pour faire connaître Dagoba a l’étranger. Là, ce sont des objectifs car ce sont des groupes accessibles. Ce ne sont pas des rêves utopistes. Après si on parle de rêves, ce serait des Metallica, ça aurait été Mötley Crüe, mais ils ont arrêté, Scorpions… Après selon mes gouts perso,  ce sera des groupes de hard rock, des groupes de glam, des groupes de metal purs comme Cradle Of Filth… Je me ferais plaisir en tant que fan. Je suis bon public, il y a des tonnes de groupes avec qui j’adorerai partager une tournée. Sixx AM, Steel Panther, pour bien délirer.

RMM : Si tu devais faire découvrir Dagoba a quelqu’un qui ne vous connait pas, quelle chanson de votre discographie choisirais tu ?

F.C: Je choisirais des chansons accessibles, avec des refrains clairs. Par exemple « Black Smokers », « The Things Within » ou « The Great Wonder ». Des titres avec des refrains assez fédérateurs. Et des fois, grâce à ces titres là, on arrive à faire accrocher des personnes qui écoutent pas du tout de metal. C’est arrivé avec Apocalyptica. Il y avait, dans la salle, plein de gens qui n’écoutaient pas de metal, et pourtant on a réussi à les accrocher grâce à ces titres là. Et des fois, je fais écouter à ma famille qui est pas du tout metal, je leur montre ces titres là pour qu’ils soient pas choqués, et ils me disent « finalement ça passe« . Je vais pas leur mettre les gros trucs qui font beaucoup de bruit.

RMM : Pour toi, quel est le meilleur album de 2015 ?

F.C: (reflechit) Je dirais Rise of the Northstar, un groupe de hardcore de Paris. J’ai vraiment aimé la production, l’énergie. J’aime bien écouter ça quand on part en tournée dans le camion, ça donne envie de … de se battre. (rires) Après c’est le seul album qui me vient en tête. Je me tiens pas tellement au courant, j’écoute plus des sons rétros.

RMM : Et le meilleur moment sur scène ?

F.C: Je dirais le Master Of Rock, en Republique Tchèque, sur la tournée avec Moonspell. En général, les fans d’Europe de l’Est sont super enthousiastes, ils boivent beaucoup… En fait, ils sont là pour faire la fête, ils font pas les difficiles. Alors que, par exemple, en Scandinavie, il y a plein de musiciens, les gens regardent si tu fais pas des erreurs, ils examinent… C’est moins chaleureux. Alors qu’en Europe de l’Est, ils sont là pour s’éclater. Tu mets 4 coups de charley, c’est déjà la folie….et ils ne sont pas avares de compliments. Donc, je me suis régalé après, à rencontrer le public. J’aime beaucoup me balader, aller à la rencontre du public, donc là j’ai été accueilli avec beaucoup de sympathie, de chaleur humaine, de sourires. J’en garde un super souvenir.

RMM : Si vous deviez collaborer avec un artiste complètement différent, qui choisirais-tu ?

F.C: J’adore la voix et l’interprétation de Kate Bush. Le clip de son fameux titre « Wuthering Heights » est carrément avant-gardiste, originale et féérique. Sa voix est merveilleuse…je pense qu’elle a du inspirer les chanteuses de metal lyrique. Elle a vraiment quelque chose d’angélique et très haut perché, qui pourrait bien coller à des refrains de metal mélodique. Enfin ça, c’est plus qu’un rêve.

RMM : Saxon ou Iron Maiden ?

F.C: Iron Maiden

RMM : Black Sabbath avec Ozzy Osbourne ou Dio ?

F.C: Avec Ozzy

RMM :  Dream Theater ou Tool ?

F.C : Tool

RMM :  Nightwish ou Within Temptation ?

F.C: Nightwish

RMM : Steel Panther ou Twisted Sister ?

F.C: C’est dur parce que j’adore les deux. Je vais quand même dire Twisted Sister, car j’ai grandi avec et ils ont forcément influencé Steel Panther.

RMM : Arch Enemy avec Angela Gossow ou Alissa White-Gluz ?

F.C: Alissa. Elle a une voix monumentale, elle a un jeu de scène terrible, je trouve qu’elle a modernisé et donné un nouveau souffle au groupe. Et elle est très mignonne.

 

Merci à Franky Costanza pour sa gentillesse et à Lolita pour l’interview.