Chronique : « Reign of Apathy » de Bloody Alchemy

Chronique : « Reign of Apathy » de Bloody Alchemy

« Bloody Alchemy nous sort un plan de guerre de grande qualité et le trio devra faire partie de vos références »

Chronique de Reign of Apathy du groupe Bloody Alchemy

Par Khaos

Style : Death Metal

Date de sortie : 25 octobre 2019

Label M&O Music

Le Death Metal et moi, c’est comme demander à un camerounais d’enfiler une tunique de hockey sur glace. C’est pas naturel. Il m’a donc fallu quelques efforts pour chroniquer Reign Of Apathy, le nouvel opus de Bloody Alchemy.

Le trio composé de Vic (guitare et chant), Lou (batterie) et Robin (guitare) repartent au combat après un Kingdom of Hatred (2017) qui les avait fait connaître. Armés et équipés comme des marines, ils ne feront pas de quartier, sanglante alchimie est leur nom et la musique suivra leur patronyme.

Cette pochette aux allures de Resident Evil se trouve bien en raccord avec le premier titre introductif. Étrange et sombre, une voix rocailleuse sort des abîmes. Une armée de zombies surgira de partout et les munitions ne devront pas manquer. A la moindre morsure, c’est la contamination assurée.

Massif et agressif, telle l’artillerie qui pilonne le terrain, Betray The Braves voit Max Otero (chateur de Mercyless) prêter sa voix et la mêler à celle de Vic. Après les premiers bombardements, c’est l’aviation des deux growleurs en chef qui mettent tout le monde à sa place.

Puis on accélère, la sulfateuse à pleine vitesse, dans une explosion de chair les zombies ne résistent pas et sont massivement pulvérisés. Vers trois minutes et demie environ, le morceau devient presque mélodique, comme s’il fallait une trêve pour que les soigneurs passent ramasser les blessés.

No Justice No Peace, tel un slogan qui sera hurlé par les belligérants. On attaque à toute allure, l’incursion est rapide, c’est une blitzkrieg. Sur Look What You’ve Done on croit deux minutes s’être trompés de chaîne. L’ancien guitariste de Def Leppard Steve Clark est-il parmi les revenants ? Et puis assez vite, ça hurle comme si c’était plutôt William Wallace qui se réveillait et c’est le retour de la dévastation.

We Strive Against poursuit les hostilités dans le lent et ténébreux. Pachydermique comme les armées de Tamerlan, tout d’un coup on passe au galop des troupes mongoles. Toutes les époques se rejoignent dans cette gigantesque croisade pour la survie de l’espèce.

Je mets l’accent encore sur la fin du disque car Battelfield renvoie une première salve de roquettes avant que No One Talks, Everyone Walks renvoie la parade de la guérilla zombie. Une partie pesante, une autre énergique comme une rafale de mitrailleuse, le titre se termine par un solo expédié comme une ogive nucléaire.

Enfin, A Perpetual Process est mon titre favori. Plutôt Death Mélodique dans l’esprit, Arch Enemy ou Children Of Bodom ne sont pas loin. L’introduction arrache bien les oreilles et change, comme si le conflit avait déjà fait pas mal de morts et qu’il s’agissait juste de finir le travail.

Passer sur le champ de bataille et achever les derniers zombies qui bougeraient un doigt. Les enchaînements de chants gutturaux, parfois growl, parfois scream donnent toute cette agressivité mélodieuse qui prend aux tripes.

Pour conclure, Bloody Alchemy nous sort un plan de guerre de grande qualité. Avec précision, rage et fureur, ils ont sauvé la terre de ses menaces et exterminé les ectoplasmes qui la menaçaient.

Production au rasoir, assurée par Frederic Gervais des studios Henosis, les compositions restent variées et pour tous les amateurs de Death bien brutal qui réveille, le trio devra faire partie de vos références.

Tracklist :

Message For The Apathetic
Betray The Braves
No Justice No Peace
Look What You’ve Done
We Strive Against
Alone
Martyrs
Battlefield
No One Talks, Everyone Walks
A Perpatual Process
Kill The Tirants

Lineup :

Vic : Guitare/voix
Lou : Batterie
Robin : Guitarist

Facebook : https://www.facebook.com/BloodyAlchemy/