Depuis un certain temps à chaque fois que Nightwish annonce un nouvel album, celui-ci est attendu au tournant et devient un véritable évènement. Ce nouvel opus l’est d’autant plus puisqu’il marque une nouvelle fois une modification de line-up, avec 3 changements de musiciens. Tout d’abord la chanteuse Floor Jansen (ReVamp), celle-ci ayant remplacée Anette Olzon
Depuis un certain temps à chaque fois que Nightwish annonce un nouvel album, celui-ci est attendu au tournant et devient un véritable évènement. Ce nouvel opus l’est d’autant plus puisqu’il marque une nouvelle fois une modification de line-up, avec 3 changements de musiciens. Tout d’abord la chanteuse Floor Jansen (ReVamp), celle-ci ayant remplacée Anette Olzon pendant la tournée Imaginaerum fin 2012 lorsqu’elle a quitté le groupe. Puis Troy Donockley jusqu’à présent en tant que guest sur Dark Passion Play et Imaginaerum pour les parties celtiques et qui fait désormais partie du groupe. Ainsi que Kai Hahto (Wintersun) en remplacement de Jukka à la batterie pour l’album et la tournée à venir – Jukka ayant d’importants problèmes de santé l’obligeant à se retirer du devant de la scène, bien que cela ne l’empêche pas de s’occuper des affaires du groupe etc. Alors qu’ « Imaginaerum » avait mit pas mal de monde d’accord, qu’en sera-t-il pour « Endless Forms Most Beautiful » dont le titre est une référence directe à l’un des textes de Richard Dawkins, célèbre biologiste ?
Avec « Imaginaerum », Tuomas avait repoussé encore plus loin les limites de son orchestre délaissant parfois les instruments principaux du groupe. Mais avec « Endless Forms Most Beautiful » celui-ci voulait revenir à quelque chose de plus « old-school », retrouver l’esprit de groupe. Force est de constater qu’ avec la première chanson de l’album « Shudder Before The Beautiful » le pari est déjà gagné. Bien que ce morceau coté orchestrations, rappelle des titres comme « Dark Chest of Wonders » et « Storytime », on retrouve aussi un solo de synthé qui n’avait pas été entendu depuis « Planet Hell » (Once).Tout comme le premier solo d’Emppu sur l’album et qui ne sera pas le dernier ! Celui-ci avait été un peu oublié sur le précédent opus malgré quelques très bon passages comme sur l’intro de « Scaretale » ou pendant « Ghost River ». Mais ici il a retrouvé sa place et des chansons comme « Weak Fantasy », ou l’éponyme « Endless Forms Most Beautiful » le confirmeront et particulièrement avec « Yours Is An Empty Hope » qui montre que Nightwish sait être très heavy . En effet ce titre est dans la même veine que « Master Passion Greed » sur Dark Passion Play. Mais à côté de cela, Tuomas sait composer de simples chansons où son clavier reprend sa place comme « Edema Ruh » ou « Alpenglow » qui rappellent un peu l’époque Century Child du groupe. L’orchestre et les chœurs sont utilisés à bon escient et principalement présents sur les refrains et sur les passages musicaux.
Avec l’intégration de Troy dans le groupe, on était en droit de se demander si Nightwish allait prendre une tournure beaucoup plus celtique. C’est sur « My Walden » que l’influence est clairement présente ce qui fait de ce morceau le digne successeur de « I Want My Tears Back », mais sur le reste de l’album sa cornemuse ou ses flûtes se font entendre ici ou là, comme sur le morceau instrumental « The Eyes Of Sharbat Gula » ou le premier single « Elan ». Troy s’affiche également au chant, ce qui empiète un peu sur le terrain de Marco. En effet, Marco est beaucoup moins présent vocalement sur cet album. Bien qu’il ait ses moments, lui et Troy servent souvent de backing vocals à Floor. Le jeu de Kai est globalement très proche de celui de Jukka, je pense qu’il faudra attendre de le voir jouer en live pour se rendre compte de sa véritable performance.
Quant à Floor, il est évident qu’une très grande partie du public a été heureux qu’elle soit nommée chanteuse officielle du groupe, surtout lorsque l’on connait les capacités vocales de la belle et surtout si on a connu son ancien groupe After Forever ou plus récemment ReVamp. Bien que l’album démontre que parfois elle est capable d’hurler comme sur « Yours Is An Empty Hope », son chant reste tout de même assez simple voire doux comme on peut entendre sur la seule (et unique) ballade du disque « Our Decades In The Sun ». Il faudra aussi attendre le morceau final « The Greatest Show On Earth » pour l’entendre dans son registre lyrique. C’est d’ailleurs un vrai plaisir de retrouver cet aspect dans la musique du groupe.
Je ne peux terminer cette chronique sans parler du morceau le plus important de l’album « The Greatest Show On Earth » avec une durée conséquente de 24 minutes. C’est au travers de cette chanson que le thème de l’album sera le plus fort : l’évolution de la vie et de la Terre. Cela commence par une longue intro au piano jusqu’à ce que l’orchestre explose, on entend alors la terre se former etc. Et puis Floor arrive avec sa voix lyrique toujours accompagnée du piano avant de s’éclipser et laisser place à Troy et sa cornemuse mais aussi à Richard Dawkins (le titre de la chanson est une reprise de l’un de ses livres) qui fait sa réapparition. Il termine à peine ses paroles que le groupe débarque et de manière assez puissante ! On se croirait lancé à la découverte de la nature. C’est d’ailleurs ce que j’aime dans la musique de Nightwish, elle arrive à provoquer notre imagination et c’est ce que j’avais particulièrement aimé aussi avec Imaginaerum. Alors qu’un pont musical commence avec de superbes chœurs, tout se calme et des bruits d’animaux retentissent. On est directement plongé en plein cœur de la jungle ! Jusqu’à ce qu’un rugissement de lion nous surprenne et que la musique redémarre pour nous emmener dans la 3ème partie de la chanson. Une partie encore plus soutenue par l’orchestre et les chœurs où Floor et Marco se partagent le chant. Le calme revient et laisse place de nouveau au piano de Tuomas. L’orchestre revient dans une très belle et très grande symphonie qui ravira les amateurs de BO. Les premières paroles de l’album étaient prononcées par R. Dawkins, et c’est lui-même qui le conclura. Avant de nous laisser bercer par le calme de la mer et le chant d’une baleine…
Avec ce nouvel album, Nightwish ne révolutionne pas son genre mais si on tend bien l’oreille on y découvrira quand même quelques surprises. Mais aussi que Tuomas est capable d’utiliser l’orchestre quand c’est nécessaire. Un nouveau chapitre s’écrit dans l’histoire du groupe et il me tarde déjà de découvrir la suite.
Un grand merci à Mimi pour cette chronique.