Interview avec Alexandre d’Astrayed Place lors de la journée promotion organisée par Roger de Where The Promo Is

Premier album Edge of the Mist sorti le 17 mars 2023 via M&O Music / Season of Mist Distribution

Tracklist
1.Inert City
2.Slaughter the Ants
3.Death Blossom
4.Horizons
5.Waves of Pain
6.Voiceless
7.Broken Flower
8.Too Deep Down
9.Reflections

Membres du groupe

Pierre Sousa : bassiste, clavier, guitare
Loïc Legrand : guitare
Alexandre Bereski : chant
Evan Raffard : batterie
Maxime Rossini : guitare
Sylvain Dubouch : chant

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Rock Metal Mag :  Est ce que tu peux te présenter et présenter les autres membres du groupe ?

Alexandre : Alors je suis Alexandre, chanteur, parolier et co-fondateur du groupe avec Pierre, compositeur, bassiste, claviériste, guitariste. Il s’occupe parfois du mix et il fait beaucoup de choses. Ensuite il y a Loïc, guitariste soliste, qui fait également un travail de titan. Il gère tous nos visuels et c’est lui qui s’occupe le plus du mix des morceaux, de l’enregistrement, des retouches à faire. Après il y a Sylvain qui est chanteur à mes cotés et qui parfois écrit des paroles. Ensuite, Maxime, qui est guitariste rythmique et qui gère aussi nos réseaux. Et enfin il y a Evan notre batteur.

Je vais quand même mentionner Clément que l’on entend sur l’album Edge of The Mist. Il était chanteur à nos cotés mais il a finalement décidé de quitter le groupe en septembre dernier.

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Rock Metal Mag : Comment est née cette collaboration entre vous?

Alexandre : Alors l’histoire est assez rocambolesque puisque la composition du groupe a pas mal évolué. L’histoire commence en 2015, époque où j’ai rencontré Pierre au lycée. Au début, on était un petit groupe de rock garage, entre jeunes qui ne savaient pas trop ce qu’ils voulaient faire. On a rencontré Loic à cette époque là aussi, puisqu’il était dans notre lycée. A ce moment là,  on a eu beaucoup de turn over parce que l’on invitait des amis et ça ne matchait pas forcément. On n’arrivait pas bien à travailler ensemble. Mais tout ça s’est passé en 2015, on était en 1ère je crois et donc nous étions un groupe d’adolescents.

On a commencé à avoir une formation stable en 2018 et on a sorti le 1er EP.

A ce moment là on est 6 . Donc il y a moi, Evan, Loic et Pierre toujours dans le groupe jusqu’à ce jour, ensuite Clément dont j’ai parlé tout à l’heure et Alexis qui était guitariste rythmique à l’époque.

Ensuite Alexis a décidé de nous quitter pour des raisons personnelles et à ce moment là on avait déjà rencontré Sylvain. Cela s’est fait un peu par hasard au cours d’un Karaoké en accès libre dans une espèce de soirée communale. Et lorsque nous l’avons entendu on lui a tout de suite demandé de bosser avec nous, en lui disant que nous allions faire de grandes choses.

Donc, lorsque Alexis nous a quitté, Sylvain nous a présenté Maxime.

Et en septembre dernier, Clément , pour des raisons personnelles, a décidé de quitter le groupe.

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Rock Metal Mag : Donc vous n’êtes plus que 2 chanteurs?

Alexandre : Oui, en effet, mais sur l’album nous sommes bien 3 chanteurs. En fait, au moment où Clément a décidé de nous quitter, toutes ses pistes était déjà enregistrées et il nous a laissé les utiliser. On a trouvé un accord et de toutes les façons, cela fait partie de l’histoire du groupe. On a passé 3 ans à composer et à enregistrer cet album. Donc, ni lui, ni nous, ne voulions que cela passe aux oubliettes.

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Rock Metal Mag : Tu assures la partie chant clair?

Alexandre :  Alors, je fais principalement de la voix claire, mais cela m’arrive de faire un peu de chant saturé. Donc, on va dire que je suis polyvalent.

Clément, qui est parti a longtemps été le chanteur principal et en réalité au tout début du groupe je ne chantais pas. Quand j’ai voulu commencer je n’avais pas de formation de chant et je me suis entrainé auprès de Clément. Au début, sur le 1er EP, il chantait seul. Ensuite j’ai progressé. Mais on peut dire que Clément a été depuis le début le chanteur principal.

Maintenant, Sylvain se spécialise beaucoup dans le chant saturé. Il aime bien explorer le chant clair aussi, mais c’est vrai que l’on a chacun notre registre de prédilection.

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Rock Metal Mag : Quel est votre processus de composition?

Alexandre : Alors le plus souvent, c’est un des membres qui va apporter une démo musicale. Pendant longtemps c ‘était exclusivement Pierre, puisqu’il avait le plus gros bagage musical. Déjà à l’époque où l’on s’est rencontré, il faisait de la musique depuis presque 10 ans. Donc, il était le plus apte à proposer des compositions. Ensuite, par rapport à la démo, chacun va pouvoir apporter des modifications. Les guitaristes proposent souvent leurs solos et pour les riffs de base ils apportent aussi leur propre vision si la démo ne les satisfait pas complètement.

En ce qui concerne la batterie, c’est souvent un play solder et Evan propose une structure plus complexe, plus aboutie et plus poussée. Après pour le chant, c’est toujours la partie la plus complexe, puisque Sylvain et moi, n’avons pas le même bagage musical.

Nous n’avons pas fait de conservatoire ni fait de théorie musicale.

En fait, nous sommes plus dans l’interprétation. Donc, dès qu’il s’agit de composer ou de créer, on a toujours besoin d’un musicien avec nous, pour nous aider à concrétiser ce que l’on a en tête.

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Rock Metal Mag : Pourquoi aviez vous fait le choix de 3 chanteurs?

Alexandre : J’ai envie de dire que c’est un peu au gré des rencontres. Quand le groupe a commencé Clément était seul chanteur mais j’avais pour ambition de chanter avec lui puisque j’étais co-fondateur avec Pierre. On avait tous cette volonté d’achever ça puisqu’à la base on était parti pour avoir deux chanteurs. Et lorsque l’on a rencontré Sylvain, on a été impressionné par ce qu’il était capable de faire.

Donc, on n’a pas réfléchi en fait et on ne s’est pas demandé comment nous allions gérer 3 chanteurs. On a juste voulu travailler avec cette personne.

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Rock Metal Mag : La composition des textes se fait à plusieurs ou bien un seul d’entre vous est spécialisé dans l’écriture des paroles?

Alexandre : Alors pendant longtemps, j’étais pratiquement le seul à écrire les paroles. C’est à dire sur les deux premiers EP, il y a une chanson qui a été écrite par Clément, puisque c’était, je crois, un projet du BAC musique. Je n’en faisais pas partie car j’ai un an d’écart avec eux. Mais, mis à part ce texte là, j’ai écrit tous les premiers textes. D’ailleurs, c’était ma première raison d’intégrer le groupe puisque lorsque j’ai rencontré Pierre, lui, écrivait de la musique et moi des poèmes.

Et puis avec l’arrivée de l’album, il y avait une volonté de certains de s’exprimer un peu plus.

Donc notamment, Clément qui avait écrit un texte à partir duquel on a fait une musique. D »ailleurs c’est la seule fois et c’est sur Broken Flower. Il tenait vraiment à mettre ce texte en musique puisqu’il l’avait écrit. Ensuite Sylvain a écrit les textes des deux morceaux où il chante tout seul.

D’une manière générale sur ce nouvel album, les chanteurs ont écrit les paroles des morceaux où ils chantent. Après sur les musiques à plusieurs chanteurs, c’est moi qui ai écrit les paroles.

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Rock Metal Mag : Quelles sont les sources d’inspiration pour les thèmes abordés dans Edge of the Mist?

Alexandre : Alors cela va dépendre de chacun de nous trois. Pour les paroles écrites par Sylvain, cela concerne des histoires très dures. Par exemple il y a un texte qui parle d’une tentative de suicide de sa mère et un autre inspiré par une de ses amies qui s’est fait agressée sexuellement.

Donc, ce sont vraiment des thèmes très lourds qu’il a besoin d’exorciser.

Clément était assez discret en ce qui concerne ses démons et ce qu’il intériorisait. Il nous a jamais vraiment exprimé ce qui le tourmentait. Cela se percevait dans sa manière de s’exprimer, mais on a jamais su précisément de quoi il s’agissait. Les textes de Broken Flower et de The End of Trust (ndlr: EP Memento Mori de 2018 ), laissent transparaître pas mal de chagrin. Quand je relis ses textes je les trouve très touchants.

Quant à moi, cela dépend beaucoup de mon mood du moment. J’aime beaucoup les thèmes de la mélancolie. C’est un moyen d’exorciser sans trop savoir quoi exactement. Mais c’est surtout quand je traverse une phase ou que je broie un peu du noir, surtout en hiver d’ailleurs. J’aime bien écrire pour me vider la tête et en fonction de ce qui apparait et ce qui m’entoure, le thème va varier.

Par exemple pour Inert City, c’était pendant le confinement. Il y avait vraiment ce sentiment d’apathie, que j’ai essayé de faire transparaître dans le texte.

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Rock Metal Mag : Pourquoi le titre Edge of the Mist (Bord de la brume)  ?

Alexandre : Cela a longtemps fait débat, puisque l’on a pas choisi le titre au moment de créer l’album mais une fois qu’il était terminé. Et on a toujours voulu avoir pour cet album, un ensemble hétérogène. On voulait explorer plusieurs styles donc, on savait dans quelle direction aller. Et donc le titre devait un peu retransmettre cette idée là.

On avait deux approches . La première étant de trouver un titre qui retraçait la disparité, comme « Cross road » ou autres dans cette veine là. Et finalement on a choisi la seconde approche avec Edge of the Mist, au bord de la brume. On trouvait ça bien, car on ne sait pas ce que l’on va trouver au delà du brouillard avant de le pénétrer.

Et donc, c’était un peu l’idée que l’on voulait retranscrire : ne pas savoir ce que l’on va découvrir en écoutant cet album.

C’est l’entrée dans un monde de découverte et d’inattendu.

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Rock Metal Mag : C’est ce qu’explique un peu la jolie pochette avec ce personnage qui semble entrer dans un autre monde?

Alexandre : Oui c’est totalement ça. Il y a plusieurs interprétations possibles de la pochette, mais c’est une que l’on avait bien en tête. C’est Loic qui en est l’auteur puisqu’il fait tous nos visuels. Il est un vrai monstre de travail et d’abnégation. Par contre c’est Pierre qui a fait le dos de la pochette.

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Rock Metal Mag : Pourquoi Horizons est chanté en français et pourquoi ce titre en particulier?

Alexandre : Alors il y a un titre en français, parce que j’ai fait beaucoup de forcing pour ça. Comme je l’ai dit, j’ai écrit la plupart de textes mais l’anglais n’étant pas ma langue maternelle, j’ai du mal à la manier. J’ai du mal à m’améliorer avec, surtout dans un registre poétique. Je m’améliore dans un registre informel et professionnel mais coté poésie, c’est très dur.

D’ailleurs cela a créé beaucoup de frustration en moi. J’avais l’impression de tourner en rond en anglais et de ne pas pouvoir m’exprimer aussi librement qu’en français. Du coup, j’ai demandé qu’il y ait au moins un texte en français. D’ailleurs, à la base, pour Inert City, j’avais commencé à écrire un texte en français mais qui au final est devenu un texte en anglais.

Sinon, pour le choix d’Horizons en particulier, c’est parce dans la démo il a été conçu comme un interlude calme dans l’album. On ne savait pas si on allait y mettre des paroles ou non. Et lorsque l’on a commencé à réfléchir aux paroles, au type de chant et au chanteur que l’on pouvait y mettre, il est apparu que ma voix claire collait bien avec l’ambiance du morceau. En plus, cela ne brisait pas la volonté de créer un interlude. On a vu alors, l’occasion de l’interpréter en français, pour expérimenter.

Finalement, le titre a été bien reçu et il revient comme un favori des personnes a qui on l’a fait écouter.

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  Rock Metal Mag : il y a des titres à 3 voix d’autres à deux ou encore d’autres uniquement en Growl. Comment avez vous décidé qui chante et sur quel titre?

Alexandre : Comme nous avons nos registres de prédilection, cela fait déjà des arguments techniques pour choisir qui va chanter sur un morceau ou un autre. Par exemple sur Voiceless qui est un morceau exclusivement chanté par Sylvain, on savait dès la composition que ce serait un morceau pour lui.

Si on prend Broken Flower, écrit par Clément et qu’il voulait mettre en musique on savait qu’il la chanterait. Ensuite pour les morceaux à plusieurs chanteurs, c’est un peu comme si l’on avait 3 instruments différents. On a notre démonstration instrumentale, des passages sur lesquels on sait que l’on veut mettre du chant, et on se demande d’abord quel type de chant on veut mettre. Et en fonction de ce type de chant, on sait qui va chanter sur tel passage, si on va chanter à plusieurs. C’est un vrai processus de création.

On considère nos voix comme des « boites à outils ».

C’est un peu réducteur mais je pense que l’image n’est pas trop mal.

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Rock Metal Mag : Qui s’est chargé de l’enregistrement, du mix et du mastering ?

Alexandre : Alors, c’est encore Loïc, et je n’exagère pas quand je dis qu’il fait vraiment un travail de force et d’abnégation. En tant que chanteurs, nous n’avons pas de quoi enregistrer nos voix chez nous, alors que Loïc à le matériel et surtout l’espace. Ce n’est pas évident lorsque l’on vit en appartement de chanter fort ou d’hurler si on veut réussir à entretenir de bonnes relations avec ses voisins.(rires). Donc, on enregistre chez Loïc et ensuite pour le mix et le mastering, il me semble qu’Evan et Pierre lui donne des coups de main de temps en temps.

Mais Loïc fait quand même une énorme partie du travail.

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Rock Metal Mag : Au final  vous faites tout vous-mêmes.

Alexandre : Nous sommes très autonomes et nous passons très rarement par des entités extérieures. Mais c’est beaucoup plus de travail pour nous.

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Rock Metal Mag : Votre musique est plutôt atypique comment la définissez vous si vous devez la présenter à quelqu’un ?

Alexandre : Alors pour la présenter je dirais : va écouter. (rires). Cela reste le plus simple mais j’essaie quand même d’expliquer exactement ce que l’on a retranscrit dans l’album. Donc que l’on a chacun nos influences, que d’un morceau à l’autre cela change. Quand vraiment il faut coller une étiquette, la plupart du temps je réponds prog, parce que même dans les morceaux qui ne le sont pas, on en retrouve des touches. Sinon dans les faits c’est du  « metal variété ». (rires). Ce n’est pas évident.

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Rock Metal Mag : Quelles sont justement vos principales influences ?

Alexandre : On n’a pas les mêmes influences et je ne vais pas pouvoir les citer toutes. Certains vont beaucoup apprécier Tool, Opeth, Gojira, Linkin Park, par contre on est tous fans d’Avenged Sevenfold. Il y a un peu d’indus avec Rammstein et Deathstars. Moi, je suis aussi très fan de power metal. Je pourrais en citer plein d’autres mais pour l’instant, c’est surtout ceux qui me reviennent.

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Rock Metal Mag : Est ce que vous avez pu programmer des concerts prochainement?

Alexandre : Alors on a une date le 28 mai au Klub à Paris. Pour la suite on est encore en recherche de salles parce que en parallèle il faut s’entraîner pour les concerts, composer de nouveaux morceaux, travailler sur des clips de lyrics vidéos. En fait , on a tellement de projets en parallèles que c’est très dur d’avancer sur tout. Mais on va essayer de trouver d’autres dates et on y travaille.

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Rock Metal Mag remercie Alexandre d’Astrayed Place et Roger de Where The Promo Is