Interview avec Stéphane et David de Crown

Interview avec Stéphane et David de Crown

Interview avec Stéphane et David de Crown à l’occasion de la journée promotion organisée par Replica Promotion

Entretien avec Stéphane Azam et David Husser  de Crown.

Nouvel album The End of All Things  qui sort le 16 avril 2021 via Pelagic Records. Il succède à Natron paru en 2015.

CROWN propose en écoute “Illumination”

 Stéphane Azam au chant et David Husser, ingénieur du son, guitare, synthé

A propos de l’album de Crown

Il est sombre et triste mais obscur et sublime. Aérien ​​et écrasant tout comme fascinant et captivant.  Audacieux mais infaillible, strident, dansant et suffocant.  Tout à la fois. Un album enveloppé dans une production majeure et ingénieuse.  Elle est réalisé pour moitié par Crown.

Précommandes : http://smarturl.it/crownDGTL

Artwork de Maks L.

Tracklist
1.Violence
2.Neverland
3.Shades
4.Illumination
5.Nails
6.Gallows
7.Extinction
8.Fleuve
9.Firebearer
10.Utopia (guest Karin Parks d’Årabrot)

Crown a débuté en 2011 avec 2 musiciens et une boîte à rythmes. Leur premier album leur a immédiatement valu une invitation au prestigieux festival Roadburn en 2013 et un contrat d’enregistrement avec Candlelight. Le son des débuts de Crown a été défini comme électro metal Indus et associé à des groupes tels que Godflesh, Ministry ou Killing Joke.

Crown : BANDCAMP

https://www.facebook.com/CROWNBAND/

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Rock Metal Mag :  Crown fête ses 10 ans d’existence cette année.  Stéphane, tu es donc à l’origine de ce projet en tant que chanteur. Quels sont les principaux changements par rapport à ses débuts en 2011. 

Stéphane : Alors je suis Chanteur et multi instrumentiste et à l’origine nous étions deux musiciens. Crown a débuté en duo à deux guitares et machines. Ensuite nous sommes devenus trio et machines et aujourd’hui nous sommes un groupe de 4 musiciens. Je chante uniquement et ne joue plus de guitare car je ne suis pas très bon. Donc à présent, c’est David qui est à la guitare. Il s’occupe aussi de tout ce qui est noise, synthé et bricolage sonore. Sinon, il y a Marc Strebler à la seconde guitare et Nicolas Uhlen à la batterie.

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Rock Metal Mag : L’Indus Metal a toujours été votre musique de prédilection ? Quelles sont vos principales influences ?

Stéphane : Moi, je viens du Metal, on va dire. Et avec David on est pas mal marqué par les années 90 et même les années 80 avec des groupes de musique électronique et industrielle. Par rapport à l’album ce sont surtout des groupes dans la mouvance de NIN, Einstuerzende Neubauten ou encore Swans, et même Depeche Mode et Massice Attack.

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Rock Metal Mag : Et Marc et Nicolas ont les mêmes influences que vous?

Stéphane : On écoute beaucoup plus de styles que ça mais on reste assez proches et ça fonctionne très bien.

David : Il y a un Background commun. Le groupe Crown est hyper cohérent.  C’est pour ça d’ailleurs que l’on a choisi Nicolas Uhlen à la batterie,  pour le disque et pour le live. En fait, on a même pas vraiment besoin de discuter. On fige un tout petit peu le truc en disant : « Fais gaffes, ne va pas trop vers là, essaie de trouver quelque chose de plus original dans ce sens là.. ». Mais globalement on peut quasiment se passer de mots. On se connait bien et on est ami depuis longtemps. Marc et Nicolas sont des mecs vraiment très compétents.

Rock Metal Mag : Il y a une belle alchimie entre vous quatre.

David : Complètement. Je dirais même que, après quelques années de musque, c’est la meilleure alchimie de groupe que j’ai vu jusqu’à présent. Ce sont des mecs sur qui tu peux compter et qui seront toujours en état de jouer . C’est vrai que dans le rock cela parait logique mais ce n’est pas si fréquent que ça. Tu peux tomber sur des cas sociaux très talentueux, mais difficiles à gérer et  là ce n’est pas le cas. Là, on est une équipe de gars hypers sympas, très compétents et humainement irréprochables.

Stéphane : Carrément ! C’est un vrai don du ciel.

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Rock Metal Mag : Depuis combien de temps préparez vous cet album et comment s’est passée le composition?

Stéphane : Cet album on l’a fait à deux, David et moi. Nico est intervenu par la suite. A la base j’ai commencé à écrire des démos en 2017.

David : Alors soyons clair, c’est Stéphane qui a tout écrit.

Stéphane : Oui mais je voulais faire l’album avec David, du début jusqu’à la fin. C’est lui qui avait déjà mixé et produit Natron. Fin 2017 tous les morceaux étaient écrits. Ensuite, en 2018 on a dégrossi les démos et fait, ensemble, les arrangements.

David : En même temps c’était un tel changement qu’il ne fallait pas que l’on se plante. Alors évidemment ce n’est jamais parfait car on n’est jamais au bout de ce que l’on veut faire. Mais il y a une telle différence entre l’album précédent et celui là, que l’on a pris certaines dispositions pour s’assurer que l’on allait dans la bonne direction et que ce serait cohérent. Ce qu’est le groupe Crown.

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Rock Metal Mag : Mais toi, David, c’est le premier album où tu interviens en tant que musicien?

David : Moi, avant ça, j’étais producteur et j’ai commencé à intervenir comme musicien. Et pour être franc cela m’était déjà arrivé de faire ça pour un autre groupe. Et au final, j’avais eu plus l’impression de desservir le groupe que de le servir. Donc, cette fois ci, je ne voulais surtout pas faire ça pour Crown. Je ne voulais pas qu’à la fin on se dise que ce disque est moins bien ou moins cohérent que ce qui était fait avant. Donc, on a vraiment pris notre temps pour être sûr de faire le bon choix. Le changement est quasiment quantique.

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Rock Metal Mag : Personnellement,  je trouve cet album très beau et très émotionnel.

Stephane : Alors c’est parfait parce que c’est justement ce que l’on voulait faire passer.

David : On vraiment été au bout de ce que l’on voulait faire, avec le temps et les conditions que l’on avait. La musique c’est de l’art, c’est comme la peinture. Tu peux toujours recommencer et en fait tu ne finis jamais. A un moment, il faut que tu décides de t’arrêter.  Mais, on a fait de notre mieux.

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Rock Metal Mag : Est ce que le confinement a posé problème dans votre travail ?

Stéphane : Non puisque l’album était prêt en 2019. C’est plutôt la sortie qui a été retardée. Sinon cela ne nous a pas vraiment impacté au niveau des compositions.

David : Moi je passe toutes mes journées en studio et même, toute ma vie en studio. Donc, coté confinement, j’y suis en permanence. Pour moi ce n’est pas une nouveauté. (rires)

Stephane : Pour moi qui suis ingénieur du son live, c’est plus problématique puisque je n’ai quasiment plus de boulot en ce moment.

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Rock Metal Mag : Contrairement à vos albums précédents, il n’ y a pratiquement plus de chant hurlé . D’ailleurs le chant de Stephane est vraiment bouleversant . Donc ce changement est une nouvelle direction musicale plus mélodique?

Stephane : Pour le chant clair, c’est venu assez naturellement. Déjà sur les démos il n’y avait plus que quelques parties hurlées. Comme j’écoute pas mal de Perfect Circle, ou NIN ou autres groupes comme ça, cela m’a pas mal influencé. J’ai voulu creuser un peu plus dans cet esprit là et avec effectivement moins de chant hurlé.

David : Alors moi, pour avoir mixé l’album d’avant, ce que je préférais du disque, c’est clairement ce que Steph chantait.  Attention j’aimais beaucoup aussi quand il criait, mais voilà, énormément de groupes font ça. je ne veux pas dire que ce soit réducteur, mais il y a un coté trop répétitif dans ce genre de choses. Et je trouvais la qualité des mélodies vraiment impeccable.

Dès qu’il a commencé le chant clair, je l’ai vraiment encouragé. Mais, en le prévenant que cela allait être un boulot considérable pour justement faire ressortir cette émotion. Ce n’était plus la même chose que de faire un couplet par ci ou un couplet par là. Mais c’était surtout un point qu’il fallait défendre. J’étais totalement fan, sur l’album Natron, des morceaux chantés comme ça et j’étais sûr qu’il y avait à creuser de ce coté là.

Stéphane : C’est vrai que je n’avais pas trop l’habitude de chanter avec intention et émotion. C’était vraiment dur et David m’a beaucoup aidé pour ça.

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Rock Metal Mag : Tu as pris des cours de chant ?

Stéphane : Alors j’ai pris un cours.

David : Oui parce que, à un moment donné, il était spécialement déprimé. (rires)

Stéphane : Je suis quelqu’un d’assez anxieux dès que je me trouve devant le micro. En fait, tu es pratiquement nu quand tu chantes en voix claire. Et puis les mélodies ne sont pas super faciles.

David : Oui elles ne sont pas faciles (rires) et c’est pour ça que l’on a vraiment tout fait pour y arriver. On l’a fait tôt le matin, tard le soir. On l’a fait en fumant de l’herbe, en buvant du whisky dès 9 h du mat. (rires) On a tout essayé. On y a passé une dizaine de jours. En tant que producteur ayant fait plus de 450 albums , je savais que l’on tenait le truc. Mais je savais que ça allait être chiant.

Et j’ai dit à Steph que cela prendrait 1 à 2 ans pour être totalement à l’aise dans ce rôle, juste parce que cela ne s’improvise pas. Je savais aussi qu’à force de travail on arriverait au bout de la chose, mais cela demandait beaucoup de prises. Et au bout de 10 jours ça c’est débloqué et c’est devenu une routine. Une fois passé le stress on a pu commencer à bosser.

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Rock Metal Mag : Pourquoi le choix du titre The End of All Things ? C’est le regard que vous portez sur le Monde?

Stéphane : Le titre était déjà en route depuis 2018. C’est un regard un peu pessimiste même si j’ai un peu foi en l’humanité. Je me focalise sur le coté sombre de ce qui se passe sur la Planète. Sur ce qui se passe entre les humains. C’est vraiment un tout et je ne suis pas très confiant.

David : Pink Floyd avait déjà fait A Momentary Lapse of Reason (« un arrêt momentané de la raison »). Et puis tu sais que tu ne peux pas intituler un album la « presque » fin de toutes les choses. A un moment donné, il faut être dans le radical aussi. Il y a également un coté artistique là-dedans.  Mais en tant que personne sensible et bien avant le covid, tu ne peux pas ne pas remarquer que l’on est mal barré.

A chaque fois, tu vois un truc sur la pollution, la famine, la politique, les guerres, l’entente entre les peuples, le constat est évident. Pourtant, je suis quelqu’un de totalement optimiste, de positif en général et plutôt rigolo. C’est sur que si tu discutes sérieusement 5 mn avec des gens, tu n’as pas tellement de points hyper positifs à soulever. Je parle en terme de décisions mondiales. Je crois en l’humain mais je crois moins en la politique et à cette espèce de route tracée par je ne sais pas qui. Là, je suis un peu plus pessimiste.

Mais tu vois quand même que les gens restent positifs. Quand il y a un tremblement de terre à Haïti, même si c’est la crise, tout le monde donne du fric. C’est presque un oxymore. Je crois en l’humain mais en même temps je ne crois pas en l’humanité. C’est un drôle de truc un peu comme ça.

Stéphane : Le titre, « la fin de toutes choses » ce n’est pas vraiment ce que je souhaite. Mais cela pourrait être aussi un renouveau. A un moment, il faut changer les choses.

David : De toutes les façons, bon gré ou mal gré, on y est clairement. Il faudrait vraiment être un peu naïf pour ne pas voir que l’on est parti dans quelque chose de relativement définitif qui va bouleverser un peu le jeu. C’est flagrant, hélas !

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Rock Metal Mag : Je présume que ce sont les thèmes abordés dans vos chansons?

Stéphane : C’est un peu plus abstrait en fait. Chacun peut faire sa propre interprétation. Donc, c’est plus par rapport à des sentiments que je peux avoir. Lorsque j’écris, j’ai comme des visions ou plutôt des espèces de peintures abstraites qui apparaissent. C’est assez difficile à décrire. Il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte dans ce qui se passe autour de moi. Ce sont les relations humaines, la Planète, l’écologie, c’est vraiment un tout. C’est un peu la vision  extérieure d’un être non terrestre qui regarde ce qui se passe sur Terre.

David : (rire) Avec sadisme ! le gars n’aimerait pas bien chanter ses vacances au Bahamas avec ce disque. C’est pas génial quoi. (rires)

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Rock Metal Mag : Pour l’Artwork vous avez travailler avec Maks L.? Qui a eu l’idée de présenter la pièce maitresse du jeu d’échecs?

Stéphane : Je bosse avec Maks Loriot, ( ndlr: Pathologikal) depuis le 1er album Psychurgy. Je lui donnais quelques pistes et à chaque fois il arrivait à trouver quelque chose qui collait . Il est très talentueux et il a une vision assez unique.

David : A chaque fois,  les pochettes collent vraiment à fond avec l’univers. Moi, je suis musicien sur disque uniquement depuis ce dernier album, mais je dois dire qu’il y a beaucoup de cohérence. Mais Steph a l’oeil pour repérer ça et au niveau du graphisme ça colle parfaitement. J’ai envie de dire que c’est presque naturel.

Stéphane : J’avais le titre de l’album et il a bossé avec ça. Il avait regardé le film d’Ingmar Bergman, le septième sceau. Donc, la pièce d’échec représente pour lui la mort. Et si la mort disparait il ne reste plus que le néant. Donc, c’est vraiment un concept assez poussé là-dessus. Une espèce d’allégorie.

David : Moi, je n’ai pas encore compris ce que cela veut dire. Je n’ai pas réussi à imaginer la signification si la mort n’était plus là.

Rock Metal Mag : Peut être l’idée que la mort s’estompe et se désagrège pour un renouveau. En fait il y a une libre interprétation.

David : Oui, ça reste personnel.

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Rock Metal Mag : Pourquoi avez vous choisi de présenter en première écoute le titre Illumination ?

Stéphane : Alors c’est le label qui a choisi. Le clip est visuellement assez costaud et Maks a fait un boulot assez exceptionnel . Donc, quand on l’a envoyé au label, Robin de Pelagic a décidé qu’au niveau promo, il fallait mettre ce clip là en avant première. C’est un morceau qui leur plait beaucoup et on peut facilement se projeter.

David : Moi j’adore ce morceau, c’est un de mes préférés. Ce n’est peut être pas le plus profond mais un des plus accessibles. Il est assez simple de prime abord. Mais il est assez représentatif. Le disque est plutôt large et tu ne peux pas trouver un titre qui représente tout ce que l’on trouve sur l’album. Celui là me paraissait assez juste.

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Rock Metal Mag : Le premier titre, Violence est aussi un très beau morceau et donc dès le début de l’album on a une accroche directe. D’ailleurs ils ont tous une accroche différente comme Shades avec son chant hurlé ou encore Nails qui est assez surprenant.  Musicalement il est très lourd, sans chant avec une touche orientale et une atmosphère particulière. Quelle est son interprétation?

Stéphane : Shades est particulier car il parle de domination. Mais pas de la domination « soft ». Cela peut se passer par rapport aux politiques qui nous dominent, ou dans un couple. C’est presque malsain. Il y a le coté très viscéral du chant où je me suis plus inspiré de tout ce qui est Black Metal car j’en écoute pas mal aussi. Ensuite il y a une espèce de contraste entre ce chant hurlé et le chant clair.

Rock Metal Mag : Ok, en fait, je pensais surtout à la singularité de Nails

David : Alors Nails ça colle à fond. J’ai mis des Samples du film, la Guerre des Mondes, où tu as les tripodes et ces espèces de hurlements d’animaux un peu gutturaux. Ensuite, personnellement, j’ai fait des disques en Inde, en Algérie où j’ai bossé avec des musiciens arabes . Alors dès qu’il y a moyen de coller du demi ton un peu oriental, je suis toujours client. Cela fait partie des choses que j’aimerais pousser un peu. Jai des contacts avec des musiciens là-bas qui sont de sacrés rockers.

J’aimerai bien essayer avec Crown, si il devait y avoir un album suivant ou un autre suivant. Après, est ce que ce sera sur quelques morceaux ou tout un album, c’est à essayer. Mais je pense que ça collerait avec le coté oppressif de cette musique. Tu as l’impression que Jésus va débouler. (rires) Il y a une profondeur intérieure qui est tout de suite extériorisante.

Stéphane : Sur Nails au début la personne que tu entends parler est le tueur en série Ted Bundy. Donc c’est une interview qui a lieu juste avant qu’il soit exécuté. Lorsque je l’ai entendu cela m’a totalement retourné parce que c’était vraiment un monstre. Du coup ce morceau tourne un peu autour de cette capacité de domination et de la façon dont l’humain peut être cruel et même plus cruel qu’un animal.

Après il y a cette touche orientale de Marti Ilmar Uibo qui jouait dans Chaos Echoes et qui est un super batteur. Il travaille plus dans la musique extrême et il joue aussi avec Skald, groupe de musique nordique. Du coup je lui ai demandé si il pouvait jouer du tympanon, un instrument traditionnel de l’Est, de la famille des Cithares mais qui se joue avec des petits marteaux en fer. Cela donne ce coté un peu oriental.

David : Que tu retrouves aussi dans la musique grecque et de tous les Balkans. C’est une musique qui est quart de ton et où tu retrouves des instruments assez similaires. Et puis on est fans de Dead Can Dance.

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Rock Metal Mag: Sur le dernier titre vous avez une invitée, pourquoi avoir choisi Karin Park d’Årabrot sur cette chanson ?

Stéphane : Sur la plupart des titres, le chant était déjà préparé..

David : A la base il avait déjà l’idée de l’inviter. Elle avait accepté et on savait plus ou moins sur quoi. Mais il s’agissait plutôt d’un interlude, presque une petite boucle, juste un synthé qui jouait un petit thème. C’était vraiment mortel. Mais cela ne pouvait pas être une chanson en l’état. On lui a envoyé ça pour qu’elle fasse deux ou 3 vocalises. Cela devait durer 2mn30 et puis on le collerait entre deux morceaux.

Donc, c’est comme ça que l’on s’était imaginé la chose. Et elle nous rebalancé le morceau que tu entends maintenant vocalement. Carrément de la pop. Et quand on l’a eu, la première chose que j’ai dit à Steph c’est d’essayer d’en tirer un truc. Plutôt que d’être contre productif il fallait utiliser ce qu’elle avait d’ailleurs, très bien fait. Assez différent du reste du disque mais quand même intéressant.

Du coup on a recomposé. Et on du faire 2 ou 3 versions avant d’arriver à cette version là, qui respecte ce qu’elle a fait avec ce coté un peu plus lumineux et un peu pop. Mais on a réussi à intégrer le coté tendu que l’on a sur les autres titres, surtout sur la fin du morceau. Cela n’a pas été facile et a même créé un petit peu de tension. Rien de bien méchant mais voilà, il fallait réussir à trouver une version qui, a la fin de l’album, collait bien. On l’aurait bien mis plus tôt, mais ça brisait le coté hypnotique et un petit peu répétitif que l’on voulait aussi sur ce disque.

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Rock Metal Mag : The End of All Things sort donc le 16 avril et en période de re-confinement, vous restez sereins malgré tout?  Est ce que vous prévoyez quelque chose pour fêter cette sortie? 

Stéphane :  Oui je suis assez confiant par rapport à la sortie même si il n’y a pas de concerts de prévus. On avait une tournée en mai avec Enslaved mais qui a du évidemment être reportée l’année prochaine. Mais bon, je n’ai pas trop de crainte par rapport à ça. C’est bien accueilli, et les gens achètent beaucoup de disques, comme ils ne peuvent pas aller aux concerts. J’en discutais avec Robin, le boss du label et l’année dernière ils n’ont jamais vendu autant de disques.

Le seul truc que l’on a fait, c’est d’enregistrer un Live Stream de quelques morceaux pour le Festival de Roadburn, en Hollande. Et ce sera retransmis en stream le week-end du 16 avril au 18 avril 2021.

David : Jusque là, pour l’album, on a un assez bon accueil. Je parle plutôt en termes de messages et de retours des gens qui ont écouté ou vu les clips. Aussi en ce qui concerne les personnes qui ont déjà eu l’accès au lien d’écoute. On a un assez bon espoir que le disque soit bien reçu. En premier, j’aimerais surtout qu’il soit compris et apprécié et qu’il amène un peu de plaisir et de la réflexion. Donc si ça fonctionne je serais pleinement satisfait.

Stéphane : Pareil. Tu disais que cela t’a bouleversé alors si les gens ressentent la même chose.. Moi, j’écoute énormément de styles musicaux, alors si je ne ressens pas cette espèce de vibration quand j’écoute un album, je n’arrive pas à rentrer dedans. Il faut que ce soit assez unique et c’est ce que l’on essaie de faire avec le groupe.

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Rock Metal Mag : Qu’aimeriez vous ajouter pour conclure ?

Stéphane : J’espère que l’on va pouvoir faire des concerts en dehors d’un écran d’ordi, de téléphone ou de de TV.

David : Mais cela n’a pas l’air bien barré pour cette année..  Inch’Allah !

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Rock Metal Mag remercie Stéphane et David de Crown et Roger de Replica Promotion