THE TEMPERANCE MOVEMENT: interview

THE TEMPERANCE MOVEMENT: interview

Rock Metal Mag a eu le plaisir de s’entretenir avec le groupe britannique The Temperance Movement quelques heures avant leur concert du 24 janvier 2017, au Divan du Monde. Formé officiellement en 2011, le quintette a sorti un second album intitulé « White Bear » le 15 janvier 2016. Ils sillonnent actuellement l’Hexagone pour donner 12 dates exclusives. Ne les

Rock Metal Mag a eu le plaisir de s’entretenir avec le groupe britannique The Temperance Movement quelques heures avant leur concert du 24 janvier 2017, au Divan du Monde. Formé officiellement en 2011, le quintette a sorti un second album intitulé « White Bear » le 15 janvier 2016. Ils sillonnent actuellement l’Hexagone pour donner 12 dates exclusives. Ne les manquez pas !

Rock Metal Mag : Comment se passe cette tournée française ?
Phil Campbell : Super ! Ça se passe vraiment très bien. On adore venir en France. Nous sommes déjà venu pas mal de fois maintenant au cours des 3 ou 4 dernières années. Cette tournée est très spéciale, car c’est la première fois que nous tournons réellement dans tout le pays. La plupart des groupes jouent seulement à Paris. Nous sommes reconnaissant de voir autant de personnes venir à nos concerts. On passe un excellent moment !

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Rock Metal Mag : Vous venez tout juste de dévoiler un EP live « Live Bear EP » via Deezer. Est-ce qu’il sera uniquement disponible via cette plateforme ?
Phil Campbell : Oui je crois bien. Peut-être qu’ il sera disponible dans un autre format plus tard, mais pour le moment, c’est seulement sur Deezer.
Nick Fyffe: C’était un show à Londres, vraiment cool. Il a eu lieu juste après le décès de David Bowie, alors nous avons ouvert le concert avec une reprise de Ziggy Stardust.
Phil Campbell: Je pense que c’était aussi une tournée un peu spéciale pour nous, car c’était une grosse tournée anglaise où nous jouions face à des milliers de personnes chaque soir, pendant deux semaines. C’était merveilleux et le concert que l’on a enregistré était le tout dernier de la tournée.

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Rock Metal Mag : Vous abordez différents thèmes sur votre second album « White Bear« . Est ce que ce qui se passe dans le monde affecte votre manière d’écrire et de composer ?
Phil Campbell : Je pense en effet que ça se ressent sur certain titre comme  »White Bear », « Modern Massacre » ou encore  »Three Bulleits ». Nous sommes influencés par tout ça et il eu a une terrible vague de violence en France au cours des deux dernières années. Quand nous écrivions  »White Bear » il y a environ trois ans, il y a eu de terribles arrestations de civiles à Londres. C’était violent et très choquant. C’était vraiment très proche de chez nous et tout le monde était effrayé. Je pense qu’à l’échelle mondiale, on peut tous reconnaître que c’est dingue tout ce qui se passe de nos jours. Nous ne pouvons pas réellement aider, alors nous écrivons.

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Rock Metal Mag : Y a t-il un morceau qui a été plus difficile à écrire ?
Phil Campbell : Oui, certaines chansons étaient difficiles à écrire ou à enregistrer comme « Oh Lorraine ». Nous avons essayé plusieurs versions avant d’atteindre enfin celle que nous avons. « White Bear » était aussi assez difficile. Comme il s’agissait du deuxième opus, cet album était plutôt un gros challenge pour moi. C’était comme une obsession. Nous avons passé beaucoup de temps dans 3 studios différents. Nous possédions de nombreuses idées variées de ce qui allait être l’album, de la manière dont il allait sonner. Il y avait une grosse pression sur nous pour donner suite au succès du premier album. C’était génial, mais c’était un vrai challenge. Nous avons obtenu un résultat incroyable du premier morceau, jusqu’au dernier.

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RMM : Et le titre éponyme « White Bear » a des paroles inspirés par Dave Grohl.
Phil: Oh oui « Do your best until the best comes along » (ndlr: fais de ton mieux jusqu’à ce que le meilleur arrive) ! Ça vient bien de Dave Grohl, du documentaire « Sonic Highways ». C’est quelque chose qu’il a dit en référence à un truc que j’ai oublié, mais j’ai adoré cette phrase. Ça parle du fait de faire du mieux que tu peux, en t’imaginant être meilleur, ou plus particulièrement meilleur que n’importe qui d’autre qui joue de la musique. Mais avant toi il y avait déjà des personnes géniales et bien sûr, il y en aura après toi. Quand tu en as la chance, fais simplement de ton mieux !

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RMM : Allez-vous rester dans la même direction musicale pour le troisième album ? Vous avez déjà des idées ?
Nick Fyffe: Je pense que nous avons besoin de nous renouveler perpétuellement. Nous allons toujours essayer de faire quelque chose d’un peu différent. Tous les membres du groupe sont très ouverts et riches de beaucoup d’influences variées. Nous essayons toujours d’amener toutes ces influences dans notre musique et nous nous efforçons de créer quelque chose de différent. Donc je pense que le troisième album ne sonnera ni comme le premier, ni comme le deuxième. Nous sommes en train de voir comment il va sonner et quelle direction nous allons prendre. C’est très excitant.
Nous avons déjà écrit de nouveaux morceaux et nous allons même en jouer ce soir. Attendez de voir ce qui va se passer !

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RMM : Que ressentez-vous lorsque vous voyez toute la passion autour du groupe ? Les fans avec des tatouages de The Temperance Movement, ou qui vous suivent partout à chaque concert ?
Phil: J’en ai un ! *il montre son tatouage*
Nick: Il se suit lui même partout (rires)
Phil: Je ne peux pas me passer de moi (rires). Je pense que c’est le meilleur compliment que tu peux recevoir quand tu vois quelqu’un qui a un tatouage de The Temperance Movement, ou qui vient aux concerts à chaque fois et qui reste amoureux du groupe. C’est incroyable ! C’est vraiment merveilleux d’avoir des fans, d’avoir des gens qui viennent de loin pour te voir, d’avoir ces personnes qui postent des vidéos sur internet avec les paroles ou ce genre de choses. J’adore voir ça ! Je me sens tout à fait libre en étant dans The Temperance Movement. J’arrive très bien à me projeter en dehors du groupe pour voir comment les autres nous perçoivent. C’est un super moment.
Nick : Je crois que ça te pousse à réaliser la meilleure musique que tu puisses créer pour ces personnes. Ça leur prend beaucoup de temps et tu fais un peu partie de leur vie. Ils font l’effort de venir à nos concerts alors nous devons leur rendre le meilleur en retour.

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RMM : Damon Wilson a récemment quitté le groupe pour passer plus de temps avec sa famille. Avez-vous trouvé un nouveau batteur ?
Phil : Oui nous avons un nouveau batteur à nos côtés. Il s’appelle Simon Lea. On se connaît tous depuis un bon moment, notamment avec Simon. Nous avons déjà fait quelques concerts avec lui mais c’est sa première vraie tournée. Nous avons donné trois concerts  acoustiques au Royaume-Unis à la fin de l’année dernière, donc c’était un peu différent et c’est à ce moment là qu’il nous a rejoint. Dès les répétitions, c’était clairement évident pour nous qu’il collait parfaitement au groupe. C’était un fan du groupe et il nous a vu jouer à de nombreuses reprises, donc il a rapidement su jouer les chansons.
Nick : Il vient du même milieu que nous et nous avons beaucoup en commun. Il avait atteint ce moment où il savait qu’il voulait jouer dans le groupe, pas seulement pour les sessions live, mais aussi pour créer de nouvelles choses. Il est autant passionné que nous.

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RMM : Est-ce que vous pourriez imaginer vous arrêter pour être davantage aux côtés de vos proches, ou bien la musique passe avant tout le reste ?
Nick : Je pense que ma famille est la chose la plus importante à mes yeux. Si le fait d’être dans un groupe se faisait au détriment de ma famille, alors je ne me poserais pas de question et je resterais avec elle. Ça serait triste si ça devait arriver, mais je pense que je suis chanceux car j’ai une femme qui me soutien et qui est compréhensive. Ça fonctionne bien même si c’est dur d’être loin de ma famille, de mes enfants. J’en ai un qui est né récemment. Mais en même temps, si j’avais un métier plus conventionnel, je me lèverais très tôt le matin et je rentrerais tard le soir, probablement quand ils seraient au lit. Je les verrais peut être moins qu’à l’heure actuelle ! Quand nous sommes à la maison, nous pouvons passer tout notre temps avec eux. C’est dur de maintenir la balance, mais il le faut. Il faut essayer de ne pas être tout le temps éloignés.
Phil : J’ai vécu un peu ma vie à la manière d’un vagabond et la musique passait avant la famille. Mais je suis très chanceux. A une certaine période avec The Temperance Movement, alors que nous tournions beaucoup, j’ai aussi eu une jeune famille. En fait, ces deux choses sont arrivées en même temps et ça a été vraiment très difficile d’être dans un groupe, de s’amuser, tout en possédant une famille. Car fonder une famille c’est quelque chose de très enrichissant et puis c’est la réalité, c’est concret. Ça a été très dur de maintenir la balance. Mais encore une fois je suis chanceux, car j’ai une femme très aimante et compréhensive, qui voudrait venir un jour à Paris avec moi au lieu de rester à la maison (rires).
Nick : C’est quelque chose qui a été très difficile pour Damon et je crois qu’on l’a tous vu venir. C’est une décision a été très dure à prendre, car évidemment, ça ne lui était pas égal. Il se souciait de sa famille, mais aussi du groupe. C’est une  épreuve qui a été difficile parce qu’il ne voulait pas vraiment quitter le groupe. Mais il savait que c’était la meilleure chose à faire pour être avec ceux qu’il aime.

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RMM : Vous avez pu rencontrer des légendes comme Jimmy Page et les Rolling Stones ! Comment était-ce ?
Nick : C’était vraiment super. Ces gars sont de vrais gentlemen !
Phil : Jimmy Page est une des premières personnes qui est venue vers nous. Nous avons rencontré beaucoup de célébrités grâce au groupe et c’était vraiment génial. C’était un sentiment immense d’être applaudi par quelqu’un comme Jimmy Page. Il est venu à notre show à Londres. Il avait l’air de passer un bon moment et il a traîné avec nous en backstage en prétendant nous supporter pendant 5 minutes (rires). C’était génial !
Nick : Et nous avons fait 5 concerts avec les Stones, dont 4 en Europe et plus tard un autre concert aux États-Unis. C’était une grande opportunité de jouer avec eux. C’était presque irréel en fait ! Nous adorerions refaire ça. Qui sait, peut-être qu’ils nous rappelleront un jour (rires) !

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RMM : Qu’est ce qui vous a donné goût à la musique, au blues rock et quand avez-vous commencé à jouer ?
Phil : Je suis dans la musique depuis tout petit. J’ai commencé par le piano quand j’étais un gosse, à 7 ou 8 ans. Nous avions un piano à la maison et j’adorais jouer dessus et travailler des morceaux. J’avais aussi un petit clavier. Je ne m’en servais pas vraiment jusqu’à ce que je sois ado et que je me mette à faire des concerts en solo à l’école. C’est grâce à ça que j’ai commencé à prendre confiance en moi. Quelqu’un m’a dit que j’avais une belle voix et ça, ça te donne davantage confiance en toi. J’ai eu la chance pendant tout ce temps d’avoir un manager et de pouvoir enregistrer ce que je créais. J’ai signé rapidement un contrat. La musique était devenue ma vie. Il s’est passé beaucoup de temps avant que je rencontre The Temperance Movement, ce qui est d’ailleurs la chose que j’ai le plus réussi. Tous les projets en solo que j’ai fait n’ont jamais vraiment marché. Mais ça a fonctionné avec ce groupe. C’était une toute nouvelle expérience pour moi. Et la chose la plus importante que je fais, c’est simplement de chanter, de communiquer, bien que je joue du piano sur scène maintenant. Pendant les premières années avec TTM, je n’avais ni guitare, ni piano, j’étais juste là debout à chanter. C’est ce que le groupe me demandait de faire et ça a été une expérience fort enrichissante.
Nick : Je ne savais même pas que tu jouais du piano au début (rires). En ce qui me concerne… je pense que nous aimons tous différents styles de musique, mais ce qui me rapproche le plus du blues rock, c’est Jimi Hendrix. Je devais avoir 13 ou 14 ans quand j’ai commencé à apprendre la guitare. J’ai d’abord démarré par la batterie mais après, je me suis mis à la guitare quand j’ai entendu Hendrix pour la première fois. Et c’est tout ce que j’ai écouté pendant 3 ans, rien d’autre ! Ensuite, je me suis essayé à la basse. Je me suis toujours noyé dans la musique et j’aimais le rythme de la basse. J’étais dans un gros groupe de funk, ce qui n’était pas vraiment le même milieu que The Temperance Movement. Je connaissais Luke, Paul, Damon et plus tard j’ai rencontré Phil et ils m’ont demandé si j’étais intéressé pour rejoindre le groupe. Ils avaient ce style de musique que j’aime. Je pense que j’ai apporté quelque chose de nouveau à leur son, qui n’est pas nécessairement du blues rock. Tout le monde a apporté sa touche personnelle à la musique du groupe, qui l’a rendue rapidement plus différente que tous les autres groupes de blues rock.

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RMM : Pour finir, allez-vous revenir en France cette année ?!
Nick : Oui nous allons revenir !
Phil : Aux alentours du 20…
Nick : Je ne sais pas encore si on peut l’annoncer officiellement, mais ça sera en novembre et il y aura un show à Paris. Peut-être qu’il y aura d’autres concerts, mais ça dépend de ce qui va se passer par la suite. Il y aura sûrement quelques festivals. Je crois qu’il y en a un qui a été annoncé. On se sent vraiment bien en France, ça se passe à merveille pour The Temperance Movement, donc on va revenir aussi souvent qu’on le peut ! Et puis vous êtes nos voisins les plus proches !

temperance novembre

The Temperance Movement sera de retour à Paris le 23 novembre à l’Elysée Montmartre. Réservez vite vos places

Merci à The Temperance Movement, Véronique et Earache Records
https://www.facebook.com/TheTemperanceMovement/

Live report du concert au Divan du Monde (Paris)