Pyrah + Dr. Baer : Release Party à l’Elastic bar

Pyrah + Dr. Baer : Release Party à l’Elastic bar

Live report : Pyrah + Dr. Baer à l’Elastic bar à Strasbourg par Khaos.

Live report : Pyrah + Dr. Baer : Release Party le 12 septembre 2019

Par Khaos

Rendez-vous était donné en ce jeudi soir de septembre à l’Elastic bar de Strasbourg pour la release party de Pyrah.

Cinq ans après Where am I, j’avais hâte de mesurer le parcours accompli. Entre temps, le combo a un peu évolué même si les trois piliers du groupe sont encore là. Lucie (batterie), Stéphanie (chant) et Jean-Loup (guitare) ont été rejoins par Clément à la basse et  Maxime qui apporte de nouveaux arrangements aux compositions avec une deuxième guitare.

L’occasion aussi de mesurer le rendu live du nouvel opus Part of The Ghost World.

L’Elastic bar est le lieu strasbourgeois le plus facile d’accès lorsque l’on dispose d’une petite trésorerie et de peu de garanties en nombre d’entrées. C’est un bar sympathique en plein cœur du quartier de la Krutenau, qui comprend de nombreux débits de boissons et autres établissements de soirées, lieux prisés des étudiants.

Le décor est assez roots et la salle dédiée au concerts se trouve dans le sous-sol. On y arrive par un escalier métallique en colimaçon et lorsque le groupe a installé ses instruments, ses pieds et les amplis, il reste approximativement  la place pour quarante personnes bien serrées.

Pyrah avait prévu le grand jeu avec une entrée à prix libre, une petite restauration sur place avec des confections végé et végan pour les amateurs. Ils ont invité pour l’occasion le groupe Dr. Baer basé dans la non-lointaine ville de Freiburg-in-Brisgau en Allemagne. Les deux groupes ont eu l’occasion de partager une scène en Germanie il y a quelques mois, ce qui a contribué à créer le contact.

Alors que les Fribourgeois réglaient leurs balances, Lucie me partageait son inquiétude sur l’audience du soir. Il est vrai qu’à l’heure de début indiquée sur l’événement Facebook (21 heures), il n’y avait pas encore foule. Au final, la salle se sera remplie au fur et à mesure jusqu’au maximum de ses capacités.

Pour avoir suivi Pyrah depuis leurs débuts sur pas mal de dates, il est vrai que le groupe galère pour se faire une place. Leur style musical atypique ne rentre dans aucune case connue et demande un peu de temps d’apprivoisement. A l’heure d’une offre musicale assez homogène et basée sur les sensations immédiates, s’affirmer représente pour eux un vrai challenge.

Je les ai par exemple vus dans des soirées entourés de trois groupes de Metal symphonique et l’accroche avec le public se faisait difficilement. Je me rappelle aussi du groupe Evolvent (dont certains membres jouent aujourd’hui dans Beneath My Sins) qui étaient venus sans batteur. Lucie avait appris leurs morceaux en une semaine et assuré l’intérim le temps d’une soirée, le tout avec brio.

Cette release party permettra-t-elle de relancer la notoriété de ces strasbourgeois talentueux ? C’est tout ce que j’espère.

Lorsque Dr. Baer s’installent, je remarque de suite leur look étrange. Particulièrement le chanteur, vêtu d’un vieux t-shirt blanc usé et d’un pantalon large en toile de lin. Pieds nus, le visage orné d’une coupe de cheveux et d’une barbe hirsute, on aurait dit un transfuge de Woodstock.

Autour de lui, l’un des deux guitaristes avait l’air d’avoir des origines indiennes, le bassiste et l’autre gratteux avaient une tête de métalleux « classique » quand au jeune batteur, on aurait dit un étudiant en première année de licence d’informatique. Cheveux courts, petites lunettes, torse nu rasé ou imberbe. Que nous a proposé cet attelage improbable ?

Photo de Linda Stark

Leur musique envoyait un savant mélange de transe et de rage, à travers un tempo plutôt lent mais très intense. Les changements de rythme sont légions, ainsi que l’alternance entre chant clair et saturé. Le vocaliste avait l’air complètement dans une autre dimension, les yeux souvent vers le haut ou le bas. Il alternait les poses inhabituelles dans un concert Metal comme de s’asseoir en lotus.

Les textes tournent autour des croyances orientales proches de l’hindouisme, le karma et les cycles de réincarnation. Un certain lien dans l’ambiance avec ce que propose Pyrah, mais aussi pour les amateurs d’un groupe comme Alcest, il pourrait y avoir de l’accroche.

Une très bonne ouverture en tout cas et un concert très animé où a même eu lieu un wall of death dans cette petite cave minuscule. Je vous mets un lien.

Bandcamp : https://drbaer.bandcamp.com/

C’est au tour de Pyrah de s’installer, prêts à mettre en avant sept titres sur les neuf du nouvel album. La setlist comprend aussi deux titres que je ne vois sur aucun album enregistré. Pour les impressions live, je dirais que les compositions passent encore mieux dans ce format que sur album.

L’ordre des titres y est pour beaucoup et je pense aussi une volonté de maintenir une accroche avec le public. Bien qu’ils n’aient pas eu beaucoup de place, les cinq étaient en mouvement. J’ai pu réentendre plusieurs aspects très prenants, en particulier les changements de rythme, tous aussi surprenants les uns que les autres.

La voix de Stéphanie s’est affirmée avec des montées en puissance moins forcées qu’avant et une belle alternance entre le growl et le chant clair. Jean-Loup impressionne toujours autant par la qualité des riffs, en particuliers dans les introductions.

L’apport de la deuxième guitare fait monter le niveau des nouvelles compositions d’un palier par rapport aux anciennes. Je mentionne aussi le jeune nouveau bassiste, dont les notes précises jouées aux doigts, parfois en slap, rendaient la rythmique impeccable. Enfin, le jeu de Lucie derrière ses futs reste toujours aussi puissant et précis.

L’ensemble très intense a ravi les présents et ce combo est assurément fait pour le live. Je m’attarderai dans un prochain article sur le nouvel album Past of the Ghost World sorti ce 12 septembre 2019.

https://www.facebook.com/pyrahofficial/