Malemort : Interview

Malemort : Interview

Rock Metal Mag a eu le plaisir de s’entretenir avec Xavier Malemort, chanteur du groupe Malemort, au Hard Rock Café à Paris

Rock Metal Mag a pu s’entretenir avec Xavier, chanteur du groupe Malemort. Cela s’est passé au Hard Rock Café à Paris à l’occasion de la journée promotion organisée par Roger de Replica Promotion.

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Photo Yann Charles

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« Ball Trap » , le second album des franciliens de Malemort, a fait sa sortie nationale le vendredi 23 juin 2017 via Season Of Mist

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Line Up

Xavier Malemort (chant)
Sébastien Berne (guitares)
Sébastien Lafaye (guitares)
Jean-Christophe Tassin(basse)
Vicken Chidoyan (batteries)

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RockMetalMag : A quelle époque tu t’es lancé dans la musique, et surtout dans le heavy rock Metal en tant que chanteur?

XavierCela fait très longtemps. Je pense que l’on est tous des gros passionnés. Donc, moi , je suis tombé dedans, je devais avoir 13/14 ans. A l’époque, au collège, Metallica sort son Black Album (ndlr: 12 août 1991). Gun’s explose au niveau mondial et un peu après tu as Nirvana et puis la vague Grunge. Mais moi, en fait, j’ai surtout accroché sur Gun’s et Metallica. Immédiatement, j’ai découvert Maiden, qui était sur le dernier grand album historique de la série avec « Fear Of The Dark » (ndlr:1992). J’étais fasciné par tout ça. Et ce qu’il y a de bien dans la culture du Metal, c’est le coté historique. Donc quand tu découvres, tu veux tout de suite savoir ce qui s’est passé avant et après. Tu veux connaître les groupes qui ont influencé le groupe que tu aimes bien..

Et donc voilà, en un an, j’étais complètement plongé dans ce mouvement.

J’étais un petit heavy métaleux, quoi! Et à l’époque, ce n’était pas aussi facile que ça, puisque tu arrives rapidement aux alentours de 1995 et Cie. Et c’est là où le Grunge a tout ravagé. Mais cela a aussi fait du bien, parce que le Metal était un petit peu trop formaté à un moment donné. Donc, cela a obligé les gens à se remettre en question. A l’époque, moi, j’étais vraiment sur le Heavy et c’était le moment où c’était le plus ringard. Mais cela ne m’empêchait pas d’être, à l’époque, un gros fan du groupe de Death, Loudblast. J’étais vraiment fan et j’étais fier que ce soit un groupe français. Ensuite, quand tu es dans le Metal tu te fais une culture rapidement et tu vas voir partout ce qui se passe.

Donc rapidement, je n’ai plus été un simple petit métaleux, mais j’étais ouvert à tous les styles.

Les années 90, 2000, sont quand même très riches en ouverture de styles, et je me suis mis à écouter vraiment des choses très diverses. Et puis, un peu après, j’ai eu envie de voir ce qui se faisait dans le rock. Mais de manière beaucoup plus large. C’est sur que lorsque l’on est jeune, on se rend compte que l’on a besoin de s’identifier à un mouvement précis et pour lequel on est fier. Mais ensuite en tant que musicien, on réalise le nombre de bonnes choses qui se font ailleurs. Alors on a envie de comprendre, de goûter et d’utiliser ces choses formidables que l’on trouve dans d’autres mouvements. Donc, c’est ça qui m’a poussé. Quand tu prends le grand Radiohead, de l’époque, dans les années 90 jusqu’à 2000, il y a une richesse incroyable. Alors, pourquoi ne pas en profiter.  D’abord pour tes propres oreilles et ensuite tu te fais un bagage que tu pourras réutiliser après.

Voilà, c’est comme ça que ça s’est fait et je chante depuis très longtemps.

J’ai d’abord, beaucoup chanté en anglais et à un moment donné ça m’a cassé les pieds. Mais je n’ai jamais pris de cours de chant. j’ai fait partie d’une chorale quand j’étais petit. J’ai pas une grande voix mais au moins elle a de la personnalité et on ne peut pas la confondre avec une autre. Et c’est vachement important, parce que cela fait beaucoup pour l’identité et pour la sincérité d’un groupe. Parce que c’est l’expression la plus sensible du groupe. La voix c’est ce qu’il y a de plus nu. Entre le guitariste et sa guitare il y a les doigts, les cordes, le micro, le cable, l’ampli et toi tu reçois après.

Le chanteur, c’est directement ses organes vocaux et toi et donc je pense que c’est ce qu’il y a de plus sensible.

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Xavier Malemort au Divan du monde le 20 avril 2017

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RockMetalMag : Tu as déjà joué d’un instrument?

Xavier :  Ah oui, mais j’arrive pas à dire que je suis guitariste. Alors mes musiciens m’engueulent. En fait sur le premier album de Malemort,  c’est moi qui joue toutes les guitares rythmiques (« French Romances » 2012). Je joue de la guitare car ce qui m’a toujours le plus passionné, c’est la composition. Et pendant longtemps, j’étais bassiste, mais composer à partir d’une basse à un coté un peu réducteur. Donc je m’étais mis à la guitare pour pouvoir composer et puis à certaines périodes de ma vie, cela m’est arrivé d’être aussi chanteur  guitariste.

Mais je ne peux pas me considérer comme guitariste, même si je peux faire des choses pas mal.

Quand j’ai enregistré le premier album, à l’époque, j’avais un autre guitariste qui faisait plutôt les solos et quelques rythmiques.  Mais je me demande encore, comment j’ai pu faire le reste des parties rythmiques.

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RockMetalMag : Et alors, quand as tu décidé de former Malemort ?

XavierDonc, j’ai fait beaucoup de Metal et déjà à l’époque je faisais déjà du Heavy, mais c’était un mélange. Et puis à un moment donné j’en ai eu un peu ras le bol et paradoxalement c’est quand le Heavy est revenu en grâce. Il y a eu un moment où le Power Metal est revenu sur le devant de la scène et j’ai trouvé que ça revenait de manière un peu caricaturale,  que c’était un peu toujours la même chose, et que ça n’avait pas d’âme. Par contre j ai continué à écouter plus de Metal extrême et à coté beaucoup plus de Rock.

Et j’ai fait du Rock.

Pas du punk, parce que beaucoup trouve un coté punk à Malemort, un coté très sur le vif, mais c’est à cause de mon tempérament très explosif musicalement. Et la puissance du Metal ne vient pas du fait que tu hurles très fort, mais il faut que ce soit tendu en toi. Et c’est pour ça que j’y mets cette urgence là, ce qui fait que pour beaucoup de gens ça sonne punk. Alors que je n’ai pas du tout de culture punk au départ. Par contre je suis assez direct et c’est quelque chose que l’on retrouve dans mon chant. Je me donne complètement et ce n’est pas mis en scène, je donne vraiment tout ce que j’ai en moi.

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Xavier Malemort au Divan du monde le 20 avril 2017

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RockMetalMag : Pourquoi avoir fait le choix d’un concept album avec « Ball Trap » ?

XavierJe voulais surtout pas le faire au début. Des concepts albums, il y en a qui sont fabuleux dans l’histoire du rock, comme The Wall de Pink Floyd. C’est un véritable chef d’oeuvre ! C’est marrant, c’est le double album que j’écoute tout le temps quand je rentre du Hellfest. Après avoir pris des riffs plein la figure et que je rentre de nuit le dimanche parce que je bosse le lundi, j’ai toujours « The Wall » dans la voiture. Il y a une dimension spatiale assez extraordinaire.

Tu as aussi Queesryche avec « Opération Mindcrime« , qui est un magnifique concept album. Sinon, il y en a aussi beaucoup qui sont ratés, qui sont un peu « prétexte » de concept album et en fait tu sais pas trop pourquoi. Et puis sinon, ça tourne toujours autour des mêmes choses, comme la science fiction, les dystopies, comme on dit maintenant.

Donc, moi en fait, je n’étais pas parti pour ça et puis ça s’est imposé malgré moi.

A chaque fois que je décidais d’écrire des paroles, ça me revenait, ce jeune homme des années 20, qui a pas connu la guerre, où son père y est mort et sa mère est internée. Lui a été en pensionnat et quand il sort il débarque à Paris, dans le Paris du renouveau artistique de l’entre deux guerres, des années folles, de ce délire des débuts du surréalisme. Toute la culture d’avant garde vient pour les dernières années à Paris. Même les jazz men black américains venaient ici, parce que c’était là qu’ils étaient le mieux accueillis. Et c’est une période où l’on a cru que la France allait reprendre la place qu’elle avait eu avant la guerre, et puis après tu as la montée du fascisme dans les années 30 et c’est fini !

Donc j’ai pensé au concept album, à un moment donné.

C’est vrai que j’aime beaucoup cette époque, mais le concept album je trouve ça tellement douteux que je repoussais sans cesse cette idée de le faire; Et puis un jour c’est venu. En fait c’est ma femme qui m’a incité à le faire, vu que ça me revenait sans cesse à l’esprit. Et donc je l’ai fait, mais par contre j’ai fait comme onze instantanés, onze photos de l’histoire.

En fait,  musicalement je fais un style qui ne se prête pas au coté récitatif. Alors je dois écrire la nouvelle, mais quand la promo sera finie. Finalement on a eu la promo pour la sortie de décembre. Et maintenant la promo de la ressortie de Season of Mist. Donc tout cela nous a beaucoup occupé. Donc là, j’espère pouvoir écrire enfin la nouvelle histoire où les gens pourront retrouver non pas les instantanés mais le fil de l’histoire.

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RockMetalMag : Tu as besoin de beaucoup de temps pour écrire et d’où te viennent tes inspirations?

XavierJe suis fan d’histoire en général et j’aime beaucoup la culture française et je suis très sensible aux formes artistiques qui se sont créées à cette époque. Donc le dadaisme, le surréalisme, toutes les premières expérimentations photographiques aussi, avec tous les montages et tout un travail avant gardiste. Je trouvais ça passionnant et j’avais envie de parler de Paris à cette époque là. C’était la guéguerre entre Montparnasse et Montmartre qui se tirait la bourre parce que certains artistes préféraient encore Montmartre bien qu’il était en train de chuter et que c’était plutôt Montparnasse qui commençait à prendre le dessus……

Je vois tellement d’américanisation dans notre style musical et il y a un coté de plus en plus international mais au sens un peu plat.

Comme si on voulait tous ressembler à un groupe américain et je trouve que ce n’est pas la bonne idée, parce que ce que font les américains, ils le font toujours mieux que nous. Ils ne fonctionnent pas pareil. Et il y a beaucoup de groupes du nord de l’Europe, qui revendiquent au contraire leur culture, qui l’intègrent à notre contenu musical Metal international et qui en font quelque chose qui va sonner de manière plus personnelle.

Moi, c’est ce que je cherche à faire, une musique qui soit personnelle, sinon tu n’as rien à apporter.

C’est pour ça que je chante en français  et c’est pour ça que je mélange musicalement ce que j’aime, parce que le mélange ne sera jamais tout à fait le même qu’un autre musicien, qui peut avoir des goûts en commun, mais dont la proportion de ce qu’il va mélanger sera différente.

Et je crois que c’est ce que l’on recherche dans la musique, à se différencier.

Pourquoi j’irais faire par exemple du Metalcore à la Bring Me The Horizon, puisque eux le font déjà. Dans ces cas là, tu fais un tribute du groupe que tu aimes, et tu joues leur musique parce que, eux  le feront toujours mieux que toi. Mais à partir du moment où tu fais vraiment de la composition, il faut absolument que ce que tu apportes un contenu original. En étant toi, tout simplement.

Il faut que ce soit ressenti par les gens.

Même si tu en as qui ne pourront pas blairer ce que tu fais alors que d’autres se reconnaîtront parfaitement dans ta musique. Mais il faut quand même être conscient des influences que tu as. Tous les musiciens,  depuis la nuit des temps sont influencés par des choses ou des artistes qu’ils ont admirées avant. Tu prends par exemple, Maiden et les envolées des guitaristes, mais, c’est Thin Lizzy avant et ils en étaient fans. Etc, etc etc……. et tu peux remonter comme ça ……….

Donc on se créé tous, en tant que musiciens, sur nos influences.

Ensuite on essaie de proposer quelque chose qui soit tellement personnel, que ça créé quelque chose de nouveau, bien que les différents éléments que tu mets dans ta musique, ne soient pas en eux-mêmes originaux. Tu écoutes Malemort, on ne révolutionne pas la musique, mais simplement on en propose un mélange personnel et des chansons qui font que c’est du Malemort. C’est ma seule fierté, parce que je pense être très humble, par rapport à tout ce qui a pu se faire d’immense dans la musique; Mais au moins avec Malemort on propose vraiment quelque chose qui vient de nous.

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RockMetalMag : Est ce que tu aurais aimé vivre au temps des années folles?

XavierCela dépend dans la peau de qui. (rires) Je pense qu’il y a des gens qui ont vécu des choses fabuleuses, mais cela n’a duré que quelques années. En fait c’est très réduit; Et puis entre les gens qui ont eu des familles décimées avec la première guerre mondiale, ceux qui se sont lancés dans l’avant garde et qui se sont brûlés les ailes, avec les drogues qui circulaient de manière affolante à cette époque là. Les types, comme André Breton, écrivaient sous influences et ils ont tout expérimenté à l’époque. Je pense que cela devait être très exaltant de vivre ces années là et en même temps c’est comme mon personnage qui s’y brûle progressivement. Quand les choses sont trop intenses, elles te crament.

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RockMetalMag :Pourquoi avoir choisi le dessinateur Nicolas Dubuisson pour l’artwork?

XavierJe l’ai connu par un de mes guitaristes qui a quitté le groupe il n’y a pas longtemps mais avec lequel je suis resté en très bon terme. Habituellement il fait dans le Gore. C’est un petit jeune qui arrive et qui se lance en Freelance et je pense qu’il est très prometteur. il a beaucoup de talent et je voyais la qualité technique de ce qu’il faisait même si ça ne correspondait pas du tout à ce que j’avais besoin. Donc je l’ai contacté par téléphone et je lui ai expliqué le thème que l’on recherchait en lui expliquant que cela se passait dans les années folles; Je lui ai dit le type de choses que j’imaginais et je lui ai demandé si ça le tentait d’explorer ce type de terrain. Et il a été ultra enthousiaste.

Il a non seulement la technique mais il a aussi le caractère parfait pour ce qu’il fait.

Dans le sens où il est ultra ouvert et qu’il a toujours envie de découvrir. Il se considère toujours comme débutant, d’une certaine manière, alors qu’il a une grosse pratique. Donc on s’est rapidement rencontré et cela s’est très bien passé. Il m’a renvoyé des trucs en me demandant toujours conseil et si ça correspondait à ce qu’on voulait. Et puis ça l’a fait ! Et je pense que pour lui, c’est très bien d’avoir fait ça, car là il commence à avoir des commandes internationales.

Avec Malemort, je pense qu’il a eu l’occasion de montrer autre chose.

Et je pense que pour lui, cela va être précieux pour la suite, parce que malgré tout on continue toujours à lui demander beaucoup de Gore. Et il continue de m’aider quand j’ai besoin d’éléments pour la promo. Maintenant, il est vraiment dans la famille.

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RockMetalMag : Comment s’est passée la composition et l’enregistrement de l’album?

XavierAlors, historiquement, c’est moi qui compose. Le premier album, j’avais tout composé. Pour le deuxième album, j’ai changé de musiciens, parce que mes amis d’enfance n’arrivaient plus à suivre le rythme. Ils ont adoré tout ce que l’on a pu faire pendant de nombreuses années,  mais ils n’en pouvaient plus. C’est monté d’un cran et comme on commençait à côtoyer de bons musiciens du Val d’Oise et que la relève était assurée, ils m’ont dit de changer.

Donc, pour le deuxième album, le musicien qui a enregistré la batterie mais qui est maintenant à la guitare, est un très bon compositeur de metal prog.

On a beaucoup travaillé et moi j’ai apporté tout ce qui est couplet, refrain et puis l’intro aussi, tout ce qui fait l’identité d’une chanson et ensuite sur les maquettes on a énormément travaillé ensemble sur les arrangements et le milieu des morceaux. Et il s’est beaucoup investi la dessus et je pense que c’est ce qui fait une des richesses supplémentaire par rapport au premier album. Parce que là, avec du recul, puisque ça fait 6 mois déjà que des gens ont pu entendre « Ball Trap » pour la première fois, les gens me disent qu’ils découvrent encore plein de petits détails, dans les arrangements très discrets, un peu partout, et ça fait tout l’intérêt de la durée de vie de l’album aussi. Et ça c’est vachement important.

Maintenant, on est dans une ère, où il y a beaucoup d’albums préfabriqués, enregistrés très facilement chez soi.

Tu fais un copier/coller, du premier couplet et tu as ton second couplet et c’est un gain de temps. Sauf que, nous, la rythmique du premier couplet n’est pas tout à fait la même que pour le deuxième. Il y a une progression, sur le pré-refrain. Et il y a une voix de plus, histoire de dire qu’il y a quelque chose qui se passe sur la durée d’un morceau.

Donc il m’a beaucoup aidé la dessus.  Et il a fait l’instrumentation de deux morceaux, mais par contre on l’a fait au fur et à mesure. En tant que groupe comme nous, en indépendant, on a fait beaucoup de petits concerts.  On a pu progresser à ce niveau là.  Ensuite, petit à petit, on a fait des premières parties vraiment sympas. Et on s’est mis à composer en même temps que l’on faisait tout ça. Alors c’était chanson après chanson. Et on hésitait pas à les jouer en concert au fur et à mesure qu’on les composait. Comme ça on voyait ce qu’elles donnaient et si il y avait des choses à modifier.

Et donc, quasiment toutes les chansons de l’album ont été jouées en concert avant d’être enregistrées.

Alors cela a un avantage et un défaut. L’avantage c’est que tu peux rectifier, réajuster ce qui ne marche pas très bien.  Mais le petit inconvénient c’est qu’il n’y a pas le plaisir de la découverte, car tu connais déjà bien ton morceau. Tu arrives au bout d’une évolution. Tu l’as composé, tu l’as maquetté, tu l’as réajusté, re-maquetté avec des arrangements. Puis tu l’as joué en concert, une, deux,  trois fois, donc tu es arrivé au bout d’une évolution logique et c’est comme ça qu’il faut qu’il soit. Alors, tu l’enregistres, mais tu n’as pas le plaisir de la fraîcheur.

Ceci dit, tu es sûr, au moins, qu’il est abouti.

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RockMetalMag : L’auto production, c’était un choix volontaire ?

Xavier:  Pour le premier album, ce n’était pas un choix, comme pour beaucoup de groupes; Et puis on s’est rendu compte que l’on arrivait à faire beaucoup de choses en auto-production. Avec notre premier album, on s’est quand même retrouvé double album du mois, dans Rock Hard, et on a réussi à avoir une très belle presse. Et je connais des groupes qui ont pris des attachés de presse, et autres , et qui n’ont pas obtenus le succès qu’ils espéraient. Alors c’est peut être du au fait que l’on se différencie d’une façon musicale, je pense que cela compte aussi.

Donc pour le nouvel album, j’étais dans l’optique que l’on est jamais mieux servi que par soi-même.

Et surtout, je n’obtenais pas d’offres qui me paraissaient judicieuses et qui me promettaient mieux que ce que j’étais arrivé à faire tout seul. Donc j’ai dit, basta, on y va. Et au moment où ça se faisait, on a eu deux propositions.  Mais elles ne m’ont pas semblée être à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre. Surtout par rapport à tout le boulot que nous avions fait. Et avec Season, on a failli faire la distribution à ce moment là et il y a eu des contre temps.

Mais bon, ça se fait aujourd’hui, tant mieux.

Donc Season prend la distribution et l’album sort en France, dans tous les bacs. C’est curieux parce qu’il y a eu une première sortie en décembre, et là une ressortie avec Season of Mist le 23 juin. Alors la sortie du deuxième album a été excellente alors que l’on m’avait dit surtout pas en décembre, c’est la fin de l’année, les gens pensent à autre chose.

Alors qu’en fait on s’est retrouvé avec plein de chroniques géniales.

Et en plus, on s’est retrouvé dans des référencements de fin d’année, et donc dans le top 10 de Rock Hard de l’année. C’est extraordinaire et c’est inespéré. Le seul groupe français du top 10 c’est Gojira. Moi, j’ai trouvé ça courageux de la part du magazine et aussi de la part d’autres magazines et d’autres fanzines qui nous ont également placé dans leur top 10 de l’année. Ils n’ont rien à gagner avec nous et donc j’ai trouvé ça vachement chouette. Donc, finalement, le faire en décembre ce n’était pas si mal. Mais je me rends compte que tout ce travail nous a mis dans un état d’épuisement extrême .

Heureusement il y a eu la promo.

 On a pu lâcher un peu le live pour quelques temps, histoire de parler de l’album et de recharger les accus, parce que c’est un travail gigantesque. Surtout quand tu dois à la fois, gérer un groupe, gérer son Live, gérer les enregistrements. Mais aussi faire attaché de presse et faire la promo de ton propre groupe. Alors quand tu as un métier et une famille à coté, c’est du domaine de l’épuisement physique. Donc là, Season reprend le truc.  On a une journée promo aujourd’hui et on peut faire les choses d’une manière un peu plus posée. Donc c’est très bien.

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RockMetalMag : Vous avez choisi de créer un métissage musical totalement surprenant , quels sont tes groupes majeurs au niveau de tes influences?

XavierJe ne sais pas trop par où commencer. Je suis un immense fan de Gun’s, de Metallica, de Maiden bien sûr, donc les grands classiques du Metal.  Mais aussi, de Dark Tranquility et de tous ces groupes des années 90 et de ce Metal mélodique venu du nord. Je suis également un immense fan de Sepultura de l’époque historique.  Mais à coté de ça je suis aussi un immense fan du Noir Désir historique. Je suis un fan invétéré de Eiffel. C’est un groupe français dans la veine de Noir Désir, et c’est un parolier fantastique, et c’est du très bon rock.

On a pas beaucoup de grand groupe de rock en France

Mais lui, c’est un groupe gigantesque. Je suis un fan absolu du Polnareff des années 70, j’adore David Bowie. Je suis un fan de Queen, Led Zep. Sinon dans les groupes plus récents, j’ai bien aimé le dernier album de Baroness, qui mélange plein de trucs aussi. Sinon j’écoute moins de Metal, à l’heure actuelle et je n’ai pas de disque de chevet en Metal en ce qui concerne les groupes plus récents

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RockMetalMag :Vous avez fait un clip sur cabaret voltaire, pourquoi le choix de ce titre?

XavierParce que je le trouvais, et on le trouvait tous d’ailleurs, frais. Quand on joue ce titre en fin de concert, tous les gens ont la banane, tout le monde sourit et les gens chantent quand on leur demande. C’est une autre dimension dans le Metal et bien sûr je n’aimerais pas faire que ça. Parce que dans le Metal, on prend plaisir à faire des choses plus sombres. Mais quel plaisir de temps en temps d’avoir un truc un peu frais et fédérateur dans lequel tout le monde se reconnait facilement.

J’avais envie d’un petit rayon de lumière, pour annoncer l’album à l »époque avec ce premier clip.

Le deuxième clip  est sur Carnaval Cannibale, la dernière chanson de l’album. Elle est beaucoup plus Metal, pour montrer que l’on joue aussi dans ce registre la aussi. Moi, je crois beaucoup à la mélodie. C’est marrant parce qu’en France, on a jamais eu une aussi belle scène Metal, mais elle est très extrême. Sur le plan mondial, on a une brillante scène française, mais dans un registre ultra brutal. Et tous ces groupes la, je les suis et j’écoute ce qu’ils font.

En fait, je suis toujours à l’affût de la façon dont les groupes maintenant appréhendent le Metal. Mais le Metal extrême dans l’ultra violence technique actuelle.  J’aime l’écouter presque à titre d’information et d’admiration sur le plan technique, mais ça ne me touchera pas forcément humainement.

RockMetalMag :Est ce qu’il y a un autre clip de prévu?

Xavier: Oui, il devrait y en avoir un troisième à la rentrée je pense

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RockMetalMag : Est ce qu’il y a déjà des morceaux en préparation pour un futur album?

Xavier:  Alors non, surtout pas. Je ne veux pas faire de mélange. On veut faire les choses bien pour la promo de cet album et bien se remettre dans le bain pour des futurs concerts. Mais par rapport à cet album là, j’ai besoin de m’aérer et de prendre du recul. J’ai besoin d’avoir le temps de me défaire de « Ball Trap », parce que l’on a beaucoup vécu avec. Attention, ça ne veut pas dire que j’en suis saturé. J’en suis pas écoeuré du tout, mais je vais avoir besoin de me sortir de ça et de prendre un grand bol d’air aussi.

Cette année, on sait que juillet/Août, on ne joue pas, comme les années précédentes. Alors on va s’aérer, chacun de notre coté.

On sait que l’année prochaine il va y avoir beaucoup de concerts. Et l’été prochain il risque d’y avoir beaucoup de festivals. Donc là, on a vécu Malemort à tous les repas, depuis 4/5 ans. On reprend les concerts à partir de septembre. Il y en aura aussi en octobre et novembre avec une date à Paris et surtout en province . Nous on aime bien aller en dehors de la région parisienne et faire oublier presque que l’on est de la région parisienne. En province il y a des réactions qui sont géniales. Donc, je pense que l’année prochaine risque d’être très intense pou Malemort au niveau du rythme

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Toutes nos news sur le groupe Malemort : https://rockmetalmag.fr/?s=Malemort

Voir notre live report de Malemort au Divan du Monde :

https://rockmetalmag.fr/live-report-633-acyl-malemort/

Malemort online :

https://www.facebook.com/malemortband/

http://www.malemort.online/

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Rock Metal Mag remercie Xavier Malemort pour cette passionnante entrevue.  Merci à Roger de Replica promotion qui nous a permis de réaliser cette interview au Hard Rock Café à Paris