Live Report: HALESTORM (Trabendo de Paris)

Live Report: HALESTORM (Trabendo de Paris)

Live Report: HALESTORM (Trabendo de Paris, 30/04/14), par Bonnie. On y est. Le dernier concert de la tournée européenne de Halestorm, concluant un mois de pérégrinations à travers dix pays, dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et bien sûr, la France. Ouverture des portes à 19h. Ça va bouger ! Même si le public est bien contrôlé

Live Report: HALESTORM (Trabendo de Paris, 30/04/14), par Bonnie.

On y est. Le dernier concert de la tournée européenne de Halestorm, concluant un mois de pérégrinations à travers dix pays, dont la Grande-Bretagne, l’Allemagne et bien sûr, la France. Ouverture des portes à 19h. Ça va bouger ! Même si le public est bien contrôlé par un service de sécurité qui, sans être souriant, me semble bien plus accueillant que celui du Zénith.

Les lumières s’éteignent, The Smoking Hearts montent sur scène. Pas moyen de comprendre ce que Ben [vocal] chante, même s’il a une énergie débordante. Il n’a visiblement aucun atome crochu avec les photographes, puisqu’il ne prend aucune précaution pour aller se percher sur les marches des barrières, provoquant un petit tremblement parmi les premiers rangs devant lui. Ce n’est pas qu’il fasse peur, mais il a une conception très particulière du jonglage de micro ! Les cinq anglais nous sortent les quelques phrases qu’ils connaissent en français :«Où est la bibliothèque?» ou «j’aime les saucisses». Ce n’est pas la grande folie, mais nous reconnaissons tous l’implication de Ben, qui finit finalement le concert en se baladant dans la foule. Apparemment, il n’a pas assez de place sur scène et il disparaît de mon champ de vision. Ils ne tiennent pas en place ces garçons.

 

The Smoking Hearts laisse la place à Dayshell. Pour présenter Dayshell, c’est un groupe américain de metalcore avec comme lead singer Shayley Bourget, l’ex chanteur de Of Mice & Men. Beaucoup moins charismatiques que le groupe précédent et avec une absence remarquable d’énergie, le public s’ennuie, le groupe aussi… Il n’y a aucune communication entre le public et Dayshell. Ils enchaînent leurs morceaux qui se ressemblent tous… Ce qui n’arrange en rien leur prestation plutôt médiocre, c’est le son. On distingue à peine la voix du chanteur et les guitares. Bref, 40 minutes d’ennui mortel.

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Les lumières s’éteignent définitivement, lançant les hostilités dans le public et les hurlements dans toute la salle. Les riffs de guitare retentissent, les bras se lèvent et des saluts cornus apparaissent un peu partout en réponse à ceux de Lzzy Hale, qui démarre définitivement le concert de sa voix visiblement fatiguée mais décidée. I Miss The Misery lance le show, rien de mieux pour commencer les réjouissances. Le public s’empresse de donner de la voix, ça secoue, ça hurle, et bon dieu que c’est bon. Objectivement, elle n’a vraiment plus beaucoup de voix en cette fin de tournée, mais quelle d’énergie ! Ils sont heureux d’être là, ça se sent, et c’est d’autant plus enthousiasmant. Lzzy nous salue d’un «Bonjour Paris!» qui fait hurler la salle une nouvelle fois. Ils sont tristes de quitter l’Europe et ils sont décidés à nous offrir un spectacle inoubliable. Ça continue avec les riffs de guitare de Love Bites (So Do I), soit le meilleur moyen de déchaîner la foule. Pas le temps de reprendre son souffle, Arejay enchaîne aussitôt avec It’s Not You. Les lumières révèlent exactement ce qu’il faut quand il le faut; on dirait que ce sont les guitares et les fûts qui contrôlent eux-mêmes la programmation, c’est juste parfait. Les prochains riffs sont ceux de Freak Like Me, un véritable hymne à la culture rock et à son public, encore bien trop marginalisé. Le refrain nous rassemble tous car nous aimons les mêmes choses: les riffs qui envoient, les baguettes qui frappent les fûts à les percer, ce feu sacré qui ne nous quitte jamais.

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Pour la suite, ils envoient leur reprise de Dio, Straight Through the Heart. Joe et Josh se tournent vers Arejay pour jouer. Ils sont tous concentrés sur leurs accords de guitare, il ne faudrait pas que le grand Dio se retourne dans sa tombe ! S’en suit You Call Me a Bitch Like It’s a Bad Thing, et ses premières mesures si mécaniques. Contre le slut shamming, il n’y a pas mieux. Lzzy est ravie de montrer la voie à toutes les jeunes filles devant elle. Au fond, Arejay se propulse régulièrement au-dessus de son siège et fait voler ses baguettes sans jamais s’arrêter, tandis que Josh donne encore de la voix de son côté, ne manquant pas de sourire aux premiers rangs. Puis, Lzzy reste seule dans la douche de lumière, nous appelant à lui répondre, le bras levé, pour ce «like it’s a ba-ba-ba-ba bad thing» hurlé à la volée. Les gars tiennent les secondes voix mais la fatigue se sent chez eux aussi, même si personne ne songerait à leur demander de se reposer. Un rockeur tient le coup, d’une façon ou d’une autre. En théorie, la suivante devrait être Innocence. Mais, à la demande de ce petit groupe de fans qui les ont suivis dans plusieurs pays, la setlist a changé au dernier moment pour Dirty Work. Et si ça saute dans la fosse, ça saute aussi sur scène ! Comme dans beaucoup de chansons, les couplets permettent de reprendre son souffle, avant de se lancer à nouveau à corps perdu dans l’énergie commune. Ils continuent le set avec Don’t Know How to Stop. Joe nous offre un solo d’enfer. Le groupe s’amuse et prend son pied, c’est une évidence. Lzzy nous demande si nous sommes toujours prêts à vivre un concert de rock. Crois-moi, je suis prête depuis ma naissance. Rock Show, c’est l’essence même, pour moi, de ce que je ressens pendant un concert. Les lumières tournent alors au bleu pour cette atmosphère d’église, et selon Arejay, pour rendre grâce aux dieux du rock, il n’y a pas trente-six solutions: c’est debout, les bras levés au ciel. Nous sommes en pleine grand-messe de la musique. Ils ont raison, nous trouvons notre place dans le monde de la musique avec eux et grâce à eux. Gold Dust Woman, reprise de Fleetwood Mac, nous permet de nous poser un peu. Les garçons abandonnent ensuite la scène, laissant Lzzy rejoindre seule son clavier. Elle rassure le public, ils reviendront bien, mais pour l’instant, elle a une chanson à nous offrir: Break In. Les premières notes de piano plongent le public dans la félicité. A ce moment là, il y a quelque chose de magique qui se passe entre elle et nous. Joe revient sur scène avec sa guitare, et Lzzy s’approche de lui à pas lents, alors que les premières notes si reconnaissables de Familiar Taste of Poison résonnent dans la salle. Sa voix est assez faible… elle baisse donc d’octave pour pouvoir tenir la note, avant de nous faire chanter. Arejay et Josh viennent de revenir, et ils lancent la seconde partie de la chanson, scandée par la grosse caisse. Josh et Joe viennent tour à tour soutenir la voix de Lzzy, qui pourrait se perdre sous les coups de baguette de son frangin. Le dernier «poison» finit par s’échapper de sa bouche, et les garçons font durer le plaisir avant d’achever le morceau. Lzzy présente ensuite son petit frère, prêt à se lancer dans SON solo de batterie. Pas de bouton «pause»sur ce crazy Muppet. Il s’acharne sur ses caisses, et finalement, ralentit le rythme, cherchant visiblement quelqu’un dans les coulisses. Noah [technicien] apparaît alors, et Arejay se laisse bander les yeux par ce dernier. Merde alors. Il va jouer les yeux bandés et ça n’a pas l’air de lui poser particulièrement de problèmes… Après ça, il se propulse au dessus de son tabouret, pour finalement terminer debout dessus. Avec une pointe de peur quand même: la dernière fois qu’il a tenté ça en France, il s’est cassé la figure. Le voilà maintenant en tain de jouer à mains nues ! A coups de baguettes, Arejay appelle ses complices.

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Un cri de Lzzy lance Dissident Aggressor, reprise de Judas Priest. Les faiblesses de voix de Lzzy sont bien moins perceptibles sur un morceau tel que celui-ci. Joe s’adonne au solo comme s’il n’y avait plus que lui sur terre. Et pendant ce temps, Lzzy est passée derrière la batterie où elle s’amuse avec son frangin en réalisant un enchaînement simple d’un côté. Et sans avertissement, nous plongeons dans le monde de Mz. Hyde. Cet alter-ego créé par Lzzy nous embarque dans une nouvelle folie furieuse, alors qu’elle tente de nous faire croire à son innocence. La chanteuse se lance ensuite dans son discours féministe, rappelant à tous ceux qui auraient pu en douter qu’elle est une fille, une fille qui mène un groupe de rock, dans un monde majoritairement masculin, et qu’il faut se serrer les coudes entre nanas. Arrive donc le titre Daughters of Darkness. Nous commençons tous à hurler les «Na, na na na na, naaaa, nanana na!», et il n’y a pas que des filles qui chantent. Ils sont couverts de sueur et visiblement fatigués, mais leur bonheur d’être sur scène est perceptible. Et quoi de mieux pour affirmer ça que I Get Off ? Ils ne sont pas les seuls à prendre leur pied.

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Le public commence à fatiguer, mais n’hésite pas a chanter avec Lzzy sur les refrains. Fin de la chanson, le quatuor s’éclipse en coulisses. Ils reviennent finalement et lancent Mayhem. Nouvelle chanson jamais enregistrée. Les couplets sont lents, même si on sent que quelque chose va exploser. Et de fait, le rythme s’accélère brusquement sur le pré-refrain, avant d’atteindre son apothéose sur le refrain proprement dit. Lzzy nous annonce qu’ils viennent de jouer une chanson que nous avions probablement jamais entendu auparavant, mais maintenant, ils vont jouer une chanson qu’on a plus qu’entendu cette année… Get Lucky, le tube des Daft Punk. Here’s to us, la der des der, retentit… Et bien sûr, Lzzy commence par boire un verre, avant de remercier leurs deux premières parties, et surtout leur public. Ils sont pleins de mélancolie car ils savent parfaitement que c’est leur dernière chanson de la tournée européenne… Josh se fend d’un refrain au micro, presque tout seul, alors que Lzzy nous entraîne dans un balancier de bras qui ne fait que retarder l’échéance, avant de nous laisser hurler «Tell ’em to go fuck themselves». Ils n’ont pas envie de terminer. Et ils rajoutent ainsi des lignes de texte, guitare et batterie. Arejay saute par-dessus ses fûts. Il est déterminé à détruire son set, se servant de l’une de ses cymbales pour démonter tout le reste, sous les applaudissements du public…

Halestorm SETLIST:

I Miss the Misery
Love Bites (So Do I)
It’s Not You
Freak Like Me
Straight Through the Heart (Dio cover)
You Call Me a Bitch Like It’s a Bad Thing
Dirty Work
Don’t Know How to Stop
Rock Show
Gold Dust Woman (Fleetwood Mac cover)
Break In
Familiar Taste of Poison
Drum Solo
Dissident Aggressor (Judas Priest cover)
Mz. Hyde
Daughters of Darkness
I Get Off

Rappel:
Mayhem
Get Lucky (Daft Punk cover)
Here’s to Us

Merci à Bonnie pour ce live report et à Mimi pour les photos ainsi qu’au Trabendo et à Base Production.