Interview: The Deep End

Interview: The Deep End

Le 11 mars dernier, il n’y avait pas que les panthères de Steel Panther qui étaient lâchées dans Paris ! Des wallabies nommés The Deep End et venant tout droit d’Australie ont en effet pris possession du New Morning. Rock Metal Mag était présent pour une interview avec Dale Schober (chant) et Drew Suhr (guitare).

Le 11 mars dernier, il n’y avait pas que les panthères de Steel Panther qui étaient lâchées dans Paris ! Des wallabies nommés The Deep End et venant tout droit d’Australie ont en effet pris possession du New Morning.
Rock Metal Mag était présent pour une interview avec Dale Schober (chant) et Drew Suhr (guitare). Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore The Deep End, voilà une petite présentation:

THE DEEP END se compose de cinq musiciens qui livrent un rock’n’roll foudroyant et des shows brûlants. Le groupe naît en 2007 autour de quelques bières, dans un garage de la banlieue de Melbourne et commence rapidement à jouer dans des bars. Depuis ses débuts, The Deep End continue d’enrichir sa fan base en produisant des shows énergiques, comme si c’était à chaque fois le dernier. Le quintet participe alors à de nombreux festivals et se met à jouer dans des clubs en tête d’affiche ou en supportant de groupes de renommée comme, Airbourne, The Angels, Rose Tattoo, Screaming Jets, Hoodoo Gurus… The Deep End sait donc convaincre tout un public avec son rock endiablé. Le groupe explose en popularité lorsque qu’il fait la première partie de Bon Jovi en Australie.
Après avoir réalisé 3 EPs, la formation sort son premier album intitulé « Cop This » le 22 février 2013. Ce disque capture toute l’énergie rugissante du groupe et sa passion pour garder en vie le rock’n’roll. L’album reçoit un très bon accueil ce qui permet au groupe de signer avec Bad Reputation (label français). La sortie de Cop This est donc enrichie de 4 titres bonus dont la reprise « What’s Up » des 4 Non Blondes, spécialement pour l’Europe. En effet, ces australiens n’ont pas peur d’affronter l’Europe et ont donc entamé leur première tournée européenne en février 2014 (à travers l’Espagne, l’Europe, la Belgique et l’Allemagne).

Retrouvez bientôt le live report du concert au New Morning de Paris (11 mars dernier) et la chronique de l’album « Cop This ».

Rock Metal Mag : Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Drew Suhr : Bien sur, je suis Drew de The Deep End !
Dale Schober : Et je suis Dale de The Deep End pour Rock Metal Mag !

Rock Metal Mag : Pourquoi « The Deep End » comme nom de groupe ?
Dale Schober : C’est une histoire assez compliquée donc on va essayer de faire court, si je peux ! En fait c’est Jazz, l’autre guitariste de The Deep End qui est venu avec le nom du groupe. En Australie, The Deep End (ndlr :«être dans le bain») est une expression qui veut dire que tu es de retour dans le travail, un travail difficile à faire. On a pensé qu’avec The Deep End ça ne serait pas toujours facile de faire du hard rock car tu sais, c’est un long chemin vers le sommet si tu veux faire du rock’n’roll (ndlr: coucou AC/DC). Tu dois garder ça à l’esprit et c’est ce qu’est The Deep End !

RMM : Ça fait environ sept ans que le groupe existe et vous êtes enfin en Europe !Avez-vous l’impression d’y avoir eu un bon accueil ?
Drew Suhr: Je pense que l’Europe a été formidable jusqu’à présent ! Je m’amuse vraiment. Je pense que c’est une bonne chose pour les autres groupes d’Australie qui viennent en Europe pour jouer encore et encore. Le public apprécie et les gens demandent après toi. C’est vraiment génial.
Dale Schober : Ouais l’accueil est super ! Jouer devant un public nouveau et les voir s’amuser, chanter les paroles et devenir fous est quelque chose d’impressionnant.
Drew: Quelques fois les gens conduisent pendant des heures.
Dale: Oui, parfois les gens font beaucoup de route juste pour venir au concert. Être ici pour nous c’est comme être à la maison de toute les façons possibles. C’est la même chose difficile à faire mais ça vaut vraiment le coup de se retrouver devant des gens comme ça. C’est génial.
Drew :  C’est tellement sympa.
Dale: Ouais c’était vraiment sympa et fantastique !

The Deep End 002 - Copie

RMM: Vous jouez un hard rock/pub rock typiquement australien et votre pays a toujours été la scène principale pour ça mais, il semble que maintenant il est plus difficile pour les jeunes groupes de creuser leur chemin… Est ce votre ressenti ?
Dale: Oui tout à fait ! Je ne vais pas dire que cette scène est morte car il y a toujours de bons groupes qui jouent tous les soirs dans des pubs en Australie.
Drew: En fait, il y a la scène en Australie et la scène ailleurs, c’est juste que la scène rock en Europe est un peu plus grosse qu’en Australie. Ce n’est plus comme il y a dix ans.
Dale: Ouais. Le problème pour nous c’est que depuis environ les années 80, tous les pubs qui permettaient à des groupes comme AC/DC ou Rose Tattoo de jouer, ont progressivement fermé car ils n’avaient plus assez d’argent pour continuer. C’est comme ça à Melbourne, qui est en quelque sorte la capitale du rock australien, maintenant il n’y a plus qu’une poignée de lieux où tu peux jouer. Ce n’est plus comme avant, tu ne peux plus voir des concerts tous les soirs. Beaucoup de groupes ont du mal à franchir l’étape des longues tournées car en Australie, si tu veux jouer d’une grosse ville à une autre, il y a plus ou moins dix heures de route ! Ici en France c’est différent, tu peux jouer à Paris puis aller à Lyon, puis Lille, ou n’importe où ailleurs, en seulement quelques heures.
Drew: On a pas l’habitude de jouer à travers un pays en une traite !
Dale: Non ! D’habitude on joue le samedi soir et ensuite on doit attendre une semaine avant d’aller jouer ailleurs… tu sais, Melbourne, puis Sydney, puis Brisbane ! Donc pour nous c’est assez différent ici.
Drew: C’est pareil sauf que c’est juste un peu plus grand en Europe (ndlr : pour en revenir à la scène hard rock).

RMM: Bien évidemment je pense que les classiques comme AC/DC ou Rose Tattoo sont vos principales influences. Cependant, considérez vous aussi un groupe plus récent comme Airbourne en tant qu’influence ? Car la chanson Bigger, Better, Badder me rappelle assez Too Much, Too Young, Too Fast, d’Airbourne !
Dale : Ouais on a un peu entendu ça auparavant (rires) ! On pense vraiment qu’Airbourne est une grosse influence pour nous, pas seulement à travers leur musique mais aussi à travers leur façon de penser. On a de la chance car on les connaît personnellement. On a vu avec quoi ils ont commencé et ce qu’ils sont devenus et tout le travail qu’ils ont accompli… Donc oui, ça pourrait être pour nous notre plus grosse influence ! Tu sais, on a tous grandi en écoutant des groupes comme AC/DC, Cold Chisel, Rose Tattoo et The Angels mais on a aussi d’autres influences comme monsieur Van Halen (ndlr : montrant le t-shirt de Drew).
Drew: Ouais, on aime beaucoup tout ce qui est rock des années 70, 90 en Australie mais aussi d’ailleurs !
Dale: C’est une des choses que les gens peuvent nous demander « Pourquoi voulez-vous répéter un son existant, pourquoi essayez-vous de sonner comme AC/DC ou Rose Tattoo, ils l’ont déjà fait si bien ?! Mais ce n’est pas la manière de jouer comme AC/DC qui nous importe, on aime juste jouer la musique qu’on adore. Si les gens apprécient ce qu’on fait c’est génial… s’ils n’apprécient pas, c’est aussi génial ! On joue la musique qu’on veut jouer, on ne veut pas être quelqu’un qu’on est pas…
Drew: On essaie pas de jouer comme quelqu’un d’autre, on veut seulement jouer pour nous même et pour les gens qui viennent aux concerts !
Dale: Ouais, c’est ça !

RMM: Comment pourriez-vous décrire votre album « Cop This » ?
Drew: Bruyant (rires) !
Dale: Et bien, ce sont dix chansons toutes puissantes et qui t’éclatent au visage !
Drew : Ce ne sont pas des ballades ! C’est juste du tapage de pied tout le temps.
Dale : Ouais… c’est clairement une bonne musique pour boire (rires) !

RMM : Pourquoi avez-vous repris « What’s Up » des 4 Non Blondes ?
Drew : Je n’en ai aucune idée !
Dale : Pour être honnête… je n’en ai aussi aucune idée (rires)!
Drew : C’était avant que j’arrive dans le groupe…
Dale: C’était l’idée de notre ancien guitariste Scotty. Je pense que l’on a essayé de faire quelque chose d’un peu différent. On voulait reprendre une chanson mais qui ne serait pas une évidence pour les gens. Donc on a pas arrêté de penser à trouver une chanson populaire pop/rock que l’on pourrait tourner à la manière de The Deep End et c’est donc ce que l’on a fait. Elle figurait sur notre vieux EP et cet EP a été ajouté à l’album actuel en Europe (via Bad Reputation) en tant que titres bonus.

RMM : Vous reprenez aussi parfois en live AC/DC ou encore Led Zeppelin. Voudriez-vous à l’avenir faire un album entier de reprises ou un EP ?
Drew : Mmh non… On pourrait reprendre une de nos chansons préférées qui serait enregistrée à l’avenir mais à part ça… non.
Dale : Oui une chanson mais pas un album complet.
Drew : J’ai toujours trouvé ça étrange un groupe qui fait un album entier de reprises… Si tu as l’argent et le temps, pourquoi pas, mais je préfère écrire les chansons.
Dale : Ça pourrait être cool de reprendre quelques morceaux mais jamais un EP complet de reprises, car ça serait un truc grossier qui ne rendrait pas justice au groupe…

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RMM : Vous avez auto produit votre album. Est-ce par nécessitée ou par choix ?
Dale : Et bien, en Australie nous sommes notre propre distribution donc, on doit le faire par nous même et par chance, Bad Reputation sont venus à nous et nous ont dit qu’ils voulaient distribuer le disque en Europe. Donc l’Europe s’est faite après l’Australie.

RMM : Vous avez aussi fait appel à la générosité de vos fans pour financer cette tournée en louant vos services ?
Drew : Oui, c’était super. Il y a pas mal d’autres groupes en Australie qui ont fait ça et ça a porté ses fruits. Ils ont récolté pas mal d’argent et ont profité de leur temps. Donc nous avons mis ça en place en quelques mois.
Dale : C’était en six semaines.
Drew : Oui six semaines pour attendre notre but qui était d’environ 2 000 dollars.
Dale : En seulement deux jours on avait atteint 50% de la somme !
Drew : On avait des gens avec qui on aller traîner dans des bars, on jouait devant des familles… il y avait des gens qui, en voyant seulement un show, ont fait dont d’une centaine d’euros.
Dale : La chose qui était bizarre c’était de voir d’autres musiciens qui, comme nous, n’avaient pas d’argent mais donnaient quand même quelques dollars et on a trouvé ça vraiment super. On était là « Whoa, c’est trop, non garde ça ! ». Donc ouais il y avait des personnes cool comme ça et c’est ce qui fait qu’on est là en train de boire une bière avec vous par exemple !

RMM : Quels sont vos projets pour la suite ?
Dale : Une domination mondiale (rires) !
Drew : Enregistrer, tourner, enregistrer, tourner….peut être prendre une petite journée de repos.
Dale : Peut être des vacances (rires) ? Plus sérieusement, à notre retour en Australie, on va commencer à écrire le prochain album en espérant l’enregistrer d’ici la fin de l’année et faire une nouvelle tournée. Puis sûrement revenir en Europe pour continuer à jouer dans plein de villes.
Drew: On va probablement dominer un peu ! On veut vraiment rejouer encore en Europe.
Dale : Oui, on va revenir c’est certain !

RMM : Avez-vous pris le temps de visiter un peu Paris ?
*Dale et Drew morts de rire*
Drew : Oui, on a eu une grosse soirée arrosée hier soir et je ne sais plus trop… on s’est réveillé vers 10 heures du matin. J’étais encore dans le lit mais les gars étaient debout car ils avaient organisé une grande journée. Donc on a loué des vélos et on est parti de l’hôtel sur ces vélos. Ça semble facile à faire mais…
Dale : Ouais, le trafic en Australie, ce n’est rien à côté de ça… Vous les gars, vous êtes vraiment dingues sur la route (rires)! On était sur ces petits vélos et il y avait des bus qui déboulaient et qui tournaient presque sur nous.
Drew : Je flippe rien que d’y repenser (rire) !
Dale : On a roulé pendant environ 3h30 sur ces vélos aujourd’hui et tout le monde était super crispé (rires). On a été à Notre Dame, la Tour Eiffel qui est vraiment génial, on a toujours voulu voir ça. On a fait des trucs de touristes quoi !
Drew: On aime beaucoup sortir et visiter…
Dale : Oui. C’est toujours un peu difficile car tu sais, on fait 6 concerts dans une semaine… Tu dois te lever et rouler jusqu’à la prochaine ville, puis passer à l’hôtel et aller faire les balances, puis tu manges et tu fais le concert… Tu fais la même chose jour après jour et heureusement on avait une journée de repos hier mais on a passé la journée entière à conduire jusque ici. Puis le soir on a été boire quelques verres et donc on a du faire tout ça juste ce matin mais c’était vraiment cool ! Effrayant… mais cool !

RMM : Et connaissez-vous quelques groupes français ?
Dale: Harmonic Generators ! Super groupe français. Ils sont de Marseille mais tu ne vas pas faire la fête avec eux à Marseille car c’est trop dangereux (rires). Euh… Gut Scrapers, ils sont de Nîmes.
Drew : De France (rires).
Dale : Ouais de France haha. On a joué avec ces groupes à Montpellier. C’est tout ce qui me vient en tête là.

RMM : Merci pour cette interview !
Dale : Merci beaucoup (en français) !

 

Merci à The Deep End, Bad Reputation et au New Morning.