Interview: AZZIARD

Interview: AZZIARD

Azziard, groupe de death/black meal français formé en 2001, était présent pour la première fois au Hellfest Open Air Festival. Rock Metal Mag a eu l’occasion de les rencontrer et de discuter avec eux afin de mieux cerner l’univers de la première guerre mondiale dans lequel s’immerge le groupe. Dans leur second album, « Vésanie », sorti

Azziard, groupe de death/black meal français formé en 2001, était présent pour la première fois au Hellfest Open Air Festival. Rock Metal Mag a eu l’occasion de les rencontrer et de discuter avec eux afin de mieux cerner l’univers de la première guerre mondiale dans lequel s’immerge le groupe. Dans leur second album, « Vésanie », sorti en 2014, la formation met en avant un soldat qui devient fou à cause de la guerre…

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Rock Metal Mag: Est-ce que vous pouvez nous présenter le groupe ?

Azziard (A.S.A, chant): Bien Sur, Azziard est un groupe qui a déjà 10 ans et qui a commencé avec un line up qui est maintenant totalement différent. On a un thème qui est axé sur la première guerre mondiale, mais qui est un choix purement stratégique autant visuellement que pour une analyse du contexte socio économique et géopolitique de la première guerre mondiale, par rapport à la société actuelle. On veut montrer tous les problèmes de l’époque, qui en fait correspondent à tout ce qui se passe dans notre société à l’heure actuelle. Cent ans après, on a toujours les mêmes problèmes qu’à l’époque avec un nationalisme exacerbé, le patriotisme, la montée des extrêmes et avec un problème économique comme à l’époque. Donc du coup, on est un groupe un peu « engagé » mais surtout parce que ce sont des contextes qui nous intéressent car on reste avant tout un groupe de Black metal. On adhère a rien du tout, on n’est pas « engagé » dans ce sens là, on fait juste une critique. On pioche nos influences dans le black, le death, le trash metal, tout ce qui nous plaît en fait. On a sorti notre deuxième album cette année.


Rock Metal Mag ? Vous avez joué ce matin au Hellfest. Comment était l’ambiance ?

Azziard (A.S.A, chant): C’était un peu difficile de tout mettre en place par rapport à l’organisation et aux horaires d’ouverture. On a essayé de faire au mieux, même avec la fatigue accumulée la vieille. Dans l’ensemble, c’était bien. Les techniciens étaient vraiment sympas mais au niveau du son c’était pas forcément évident pour nous car d’habitude, on joue dans des salles plus petites. Par contre, quand on a vu que le public était là tôt pour nous voir, ça nous a fait très plaisir. On a vu des visages familiers, des amis mais aussi de nouvelles têtes au premier rang. Ça nous a motivé pour nous donner à fond sur scène. Au début, on était un peu inquiet parce que c’est un festival, c’est le troisième et c’est à 10h30, donc les gens ne sont pas forcément frais… mais finalement on a eu plein de monde dès le début et au bout de la deuxième chanson c’était rempli. C’était sympa de voir des fans avec les t-shirts Azziard, de voir que les gens connaissaient les morceaux et chantaient.


Rock Metal Mag: Dans votre nouvel album, vous abordez aussi le thème de la folie. Est-ce que vous avez fait des reherches particulières par rapport à ça ?

Azziard (A.S.A, chant): Ce deuxième album aborde le thème de la folie car il parle d’un soldat revenu du front qui est traumatisé par son expérience. Le troisième album sera d’ailleurs beaucoup plus axé sur ce personnage. En fait, on explore un peu le travail de Neil Young, dans sa deuxième période, qui a un côté un peu ésotérique… Il explorait des thèmes variés et différents et nous, nous allons nous diriger vers ça pour le prochain opus, vers quelque chose d’un peu plus atmosphérique. On va piocher dans des thèmes différents.


Rock Metal Mag: Comment se passe le processus de création ?

Azziard: Depuis le début c’est Zyule (guitare) qui compose les morceaux, Arkyon (batterie) qui fait la partie rythmique pour mettre en forme le groove général des morceaux puis après on se base sur la composition des textes. Là pour le troisième album, Nesh (guitare), qui a rejoint le groupe il y a trois ans, va y apporter sa patte pour développer les parties atmosphériques. Ça va donner une ampleur différente à tout ce qu’on aime mettre en avant, c’est à dire le côté folie et guerre. On mélange le black et le death metal. Le black pour les ambiances, on se réfère beaucoup à Mayhem ou encore Behemoth. Ça commence souvent par un riff et on ajoute la structure plus tard pendant les répétitions. C’est vrai qu’on met du temps pour sortir un morceau, mais on aime bien le travailler jusqu’à ce que ça nous plaise vraiment. On fait des petits arrangements, des échanges entre la guitare et la batterie pour bien placer les fondations.


Rock Metal Mag: Beaucoup de groupes français décident de chanter en anglais. Est-ce important pour vous de continuer à chanter en français ?

Azziard: Nous en fait, on chante en français car ça correspond au thème, parce que on est du côté français pour le première guerre mondiale. Mais par la suite, on pourra peut être faire quelques morceaux en anglais, ça peut évoluer. Pour le moment ça va dans le concept, donc voilà on reste français !

Et puis pourquoi un groupe français chanterait un anglais. D’accord, c’est la langue internationale mais c’est aussi choisir la simplicité. Quand on chante en français, les gens comprennent alors qu’en anglais, il y a la barrière de la langue et souvent les gens prêtent moins attention aux textes. Là, il faut assurer et puis on a un message derrière nos chansons donc, les gens doivent comprendre. Je pense que tous les groupes français devraient chanter en français.


Rock Metal Mag: Quelles sont vos inspirations ?

Azziard: Alors elles sont vraiment vastes. Moi au niveau du chant ça va de Attila à Mahyem mais après au niveau composition c’est Emperor, la scène polonaise etc. En fait, on ne se pose pas de barrières, on fait simplement la musique qui nous plait. La scène française aussi nous influence avec des groupes comme Reverence, ou Archon. On a tous des influences différentes et on puise à travers ça, on prend un peu de tout.

Pochette de l'album "Vésanie"

Pochette de l’album « Vésanie »


 Rock Metal Mag: Est ce que vous avez eu le temps de voir des groupes sur le festival ?

Azziard: Très peu… Aujourd’hui aucun car on a enchaîné les interviews après notre set. On a tellement de choses à gérer qu’au final c’est un peu compliqué. On est pas dans le contexte « festivalier » où on va prendre du temps pour nous, profiter et du coup on ne peut pas vraiment suivre les concerts. On va quand même essayer de voir Behemoth bien sur, et un peu de Black Sabbath ! Ce qui est sympa c’est qu’on peut les voir dans l’envers du décors.

Rock Metal Mag: Profitez bien alors et merci à vous

Merci à toute l’équipe du Hellfest, à Azziard, et à Elodie.